Après avoir travaillé plus de 15 ans dans le développement web, Laurent Devernay est devenu consultant technique en numérique responsable chez Greenspector. Quand il n'accompagne pas des structures sur l'écoconception de leurs services numériques, il dispense des cours autour du numérique responsable.
Cet article a été provisoirement retiré. Nous avons reçu beaucoup de messages constructifs ou pas sur son contenu, sa méthodologie. Nous prenons acte de toutes ces remontées car notre objectif n’était pas de jeter le doute sur tous les acteurs qui contribuent à un hébergement plus éco-responsable mais de se mettre à la place d’un utilisateur qui cherche un partenaire éco-responsable par rapport à ce qu’on peut évaluer publiquement de ses engagements sur son cœur métier. Donc, on se revoit très vite avec une nouvelle version !
L’article s’appuie sur des mesures réalisées en novembre 2022. Il se peut que certaines entreprises aient depuis modifié leur site web.
Résumé de l’article
Les fournisseurs d’hébergement web sont de plus nombreux à s’affirmer écoresponsables.
– Nous avons mesuré la page d’accueil de 21 hébergeurs web. – Nous avons analysé la page d’accueil du premier du classement qui est Empreinte Digitale. – Nous avons ensuite analysé la page d’accueil du dernier du classement qui est Infomaniak. – Nous avons ensuite jeté un oeil au site de Greenshift en exposant un extrait des requêtes HTTP de la page d’accueil.
Pour finir nous avons passé en revue les bonnes pratiques de sobriété et d’accessibilité qui révèlent que Eolas et Empreinte Digitale comportent le moins d’erreurs d’accessibilité contrairement au site Infomaniak qui est le site en comportant le plus.
Dans le prochain article, nous nous intéresserons aux critères nécessaires afin d’évaluer l’écoresponsabilité d’un hébergeur.
Lorsqu’on s’intéresse à la sobriété numérique, la question de l’hébergeur revient très souvent. En effet, il s’agit là d’un levier très intéressant et transverse pour réduire l’impact environnemental des services numériques. Les choses se compliquent lorsque l’on cherche à démêler le vrai du faux afin de choisir le meilleur hébergeur possible en fonction des contraintes métiers du projet. Certains fournisseurs vont jusqu’à parler de neutralité carbone voire même de négativité carbone (Anglais).
Les affirmations de neutralité carbone reposent le plus souvent sur la provenance de l’électricité utilisée selon une approche market-based (les affirmations du fournisseur) ou location-based (mix énergétique de la zone géographique). Sachant qu’une partie des scopes 1, 2 et 3 sont souvent négligées, tout ceci rend ces affirmations caduques. L’objet de cet article n’est pas forcément de creuser en détail ce point mais vous trouverez de premiers éléments de réponse ici :
Aujourd’hui, dans tous les cas, les affirmations d’écoresponsabilité des hébergeurs reposent le plus souvent sur le PUE (Power Usage Effectiveness (Anglais)) et la provenance de l’électricité utilisée. Ceci semble bien insuffisant. Côté Greenspector, nous avons donc décidé de nous pencher sur le sujet, de voir ce qui était proposé aujourd’hui et de nous baser sur la littérature existante afin de déterminer sur quels critères se baser pour choisir son hébergeur. Nous avons alors pu classer plusieurs hébergeurs français (ou proches).
Dans ce premier article, nous avons décidé d’évaluer la page d’accueil de leurs sites du point de vue de la sobriété numérique, afin de vérifier si elles reflètent leurs affirmations liées à l’environnement. Cette approche est bien sûr biaisée et non représentative mais elle permet déjà de se faire une idée du positionnement de chacun de ce point de vue.
Ce n’est qu’avec le second article que nous pourrons vraiment départager les hébergeurs, en les passant au crible des critères que nous aurons retenus.
Comparaison des pages d’accueil
En raison de leurs intentions concernant les impacts environnementaux, 21 hébergeurs ont été retenus. Nous avons sélectionné en priorité ceux qui affichent des efforts pour réduire les impacts environnementaux des services qu’ils proposent. Nous en avons peut-être oublié certains. Si tel est le cas, n’hésitez pas à nous le faire savoir !
Partant de cette liste, nous avons mesuré la page d’accueil de chacun avec l’outil Greenspector en vue de les comparer.
Nom
URL
Ecoscore
Energie (mAh)
Données transférées (Mo)
Requêtes HTTP
Webaxys
https://webaxys.fr/
89
4,173192
0,47913
21
Empreinte Digitale
https://cloud.empreintedigitale.fr/
85
5,009883
0,313111667
18
Greenshift
https://www.greenshift.co/fr/
80
4,253108
1,079741667
51
Eolas
https://www.eolas.fr/
73
4,449822
1,416203333
59
IONOS
https://www.ionos.fr
72
4,586076
0,9967127
27
Scaleway
https://www.scaleway.com/
72
5,083758
2,247849663
29
OVH
https://www.ovhcloud.com/fr/
72
5,553175
1,832020334
64
Neutral IT
https://neutral-it.com/
69
6,62236
1,286239
49
o2switch
https://www.o2switch.fr/
67
5,3824
0,979763667
90
Ikoula
https://www.ikoula.com/
66
5,315384
1,54606967
33
PlanetHoster
https://www.planethoster.com/
66
5,469159
1,778474
76
DRI
https://www.dri.fr/
60
5,98907
0,451148333
27
Datacampus
https://datacampus.fr/
60
5,691275
13,14124667
64
EX2
https://www.ex2.com/
58
5,474202
9,756049
91
Data Center Light
https://datacenterlight.ch/
56
4,686341
2,86276037
51
Sostradata
https://www.sostradata.fr/
52
7,235153
17,19431033
89
Digital Forest
https://digitalforest.fr/
51
6,225642
0,897602
35
OVEA
https://www.ovea.com/
45
7,01255
4,253318032
111
Infomaniak
https://www.infomaniak.com/
39
10,30043
3,092772997
72
Résultats des mesures sur les pages d’accueil
Résultats de la projection environnementale
Description de l’image présentant les impacts environnementaux des sites des hébergeurs web
L’image classe les sites web par écoscore. On affiche donc ce dernier en plus de trois données liées à l’impact environnemental : le gramme equivalent CO2 exprimé en gEqCO2, la quantité d’eau utilisée exprimée en litres et l’utilisation des sols exprimée en m2. C’est un classement du plus grand au plus petit ecoscore :
Empreinte Digitale avec un ecoscore de 85 pour 0,24 gEqCO2, 0,04 litres et 0,56m2. Greenshift avec un ecoscore de 80 pour 0,26 gEqCO2, 0,04 litres et 0,49m2. Eolas avec un ecoscore de 73 pour 0,28 gEqCO2, 0,05 litres et 0,52m2. Webaxys avec un ecoscore de 73 pour 0,48 gEqCO2, 0,06 litres et 0,58m2. IONOS avec un ecoscore de 72 pour 0,24 gEqCO2, 0,04 litres et 0,52m2. Scaleway avec un ecoscore de 72 pour 0,29 gEqCO2, 0,05 litres et 0,57m2. OVH avec un ecoscore de 72 pour 0,34 gEqCO2, 0,06 litres et 0,64m2. Neutral IT avec un ecoscore de 69 pour 0,34 gEqCO2, 0,06 litres et 0,75m2. O2 Switch avec un ecoscore de 67 pour 0,35 gEqCO2, 0,06 litres et 0,64m2. Ikoula avec un ecoscore de 66 pour 0,29 gEqCO2, 0,05 litres et 0,60 m2. PlanetHoster avec un ecoscore de 66 pour 0,35 gEqCO2, 0,06 litres et 0,64 m2. Clever Cloud avec un ecoscore de 61 pour 0,39 gEqCO2, 0,06 litres et 0,61 m2. DRI avec un ecoscore de 60 pour 0,29 gEqCO2, 0,05 litres et 0,67 m2. Data Campus avec un ecoscore de 60 pour 0,55 gEqCO2, 0,07 litres et 0,67 m2. EX2 avec un ecoscore de 58 pour 0,51 gEqCO2, 0,07 litres et 0,66 m2. Data center light avec un ecoscore de 56 pour 0,31 gEqCO2, 0,05 litres et 0,54 m2. SostraData avec un ecoscore de 52 pour 0,72 gEqCO2, 0,10 litres et 0,86 m2. Digital Forest avec un ecoscore de 51 pour 0,32 gEqCO2, 0,06 litres et 0,70 m2. Ovea avec un ecoscore de 45 pour 0,51 gEqCO2, 0,08 litres et 0,83 m2. Infomaniak avec un ecoscore de 39 pour 0,57 gEqCO2, 0,10 litres et 1,77 m2.
Regardons maintenant plus en détail
Du côté de l’Ecoscore (dont vous retrouverez la méthodologie de calcul sur le blog Greenspector), c’est la page d’accueil du site de Webaxys qui s’en sort le mieux et Infomaniak le moins bien. Pour Infomaniak, ceci s’explique notamment par le fait que l’impact énergétique du site est très élevé. C’est même le plus élevé de l’échantillon. A l’opposé, de ce point de vue, c’est une fois de plus Webaxys qui s’en sort le mieux. Empreinte Digitale présente le volume de données transférées le plus faible alors que Sostradata en transfère le plus (plus de 17 Mo!). Concernant les requêtes HTTP, la page d’accueil du site d’Empreinte Digitale en utilise le moins alors que celle de OVEA en présente le plus (à première vue, quelques optimisations seraient assez faciles à mettre en œuvre en évitant les doublons et en différant le chargement du chat voire en questionnant la pertinence de celui-ci).
Les pages d’accueil des sites de Webaxys et d’Empreinte Digitale sortent clairement du lot et nous allons maintenant les analyser plus en détail. Nous complèterons ensuite par une rapide analyse des éléments du site d’Infomaniak qui le rendent plus impactant. Nous terminerons par un petit tour d’horizon des autres sites.
Empreinte Digitale
Cette page d’accueil est particulièrement légère, ce qui est l’occasion de noter l’application de plusieurs bonnes pratiques :
Images optimisées et lazy-loadées
Services-tiers maîtrisés et à priori tous auto-hébergés
Très peu de JS et de CSS
Utilisation uniquement de polices système
Le site est agréable et attractif. Le score pourrait être encore meilleur sans l’animation mais celle-ci est absente sur mobile. Le choix du dithering pour certaines images met en avant la volonté de produire un site aussi léger que possible mais n’est pas forcément nécessaire.
Webaxys
On retrouve ici des images légères et lazy-loadées, au service simple et attractif.
Sur ce type de site très optimisé et léger, certains défauts ressortent d’autant plus, en particulier l’utilisation des polices Google.
On constate ici 7 requêtes uniquement pour ces polices alors qu’une police système aurait probablement convenu. Il faut également rappeler que leur utilisation depuis les serveurs Google peut poser problème vis-à-vis du RGPD. Une police variable pourrait à la rigueur permettre de limiter le nombre de fichiers et un subset (se limiter aux caractères utiles) en réduire la taille. Mais la priorité serait bien d’avoir recours à une police système.
Enfin, la dernière requête de la liste correspond vraisemblablement à FontAwesome. On récupère donc ici une police d’icônes alors que quelques icônes seulement sont utiles (et pourraient être intégrées en SVG optimisé, peut-être même directement dans le HTML).
Infomaniak
Le site d’Infomaniak dénote par son Ecoscore faible et son impact énergétique élevé.
En y regardant de plus près, on note déjà que l’essentiel du poids de la page est dû à de nombreux fichiers JS (une quarantaine en tout!).
De plus, l’animation en haut de page (pour la recherche d’un nom de domaine) semble être l’une des causes de la surconsommation énergétique, mis en évidence dans l’outil Greenspector :
Sollicitation du CPU pour l’affichage de la page
D’autres pistes d’explication de cette surconsommation peuvent être à chercher du côté des traitements JS. Dans tous les cas, celle-ci devrait être analysée et limitée.
Autres sites
La page d’accueil du site de Greenshift montre un impact énergétique peu élevé, malgré l’inclusion d’animations lors du chargement de la page. En revanche, niveau utilisabilité, la présence de scroll horizontal sur mobile n’est pas idéale.
Pour le site de Sostradata, qui présente le volume de données transférées le plus élevé de l’échantillon, un coup d’oeil rapide permet de noter des premiers axes d’amélioration :
Eviter d’inclure directement un composant Google Maps sur la page d’accueil
Optimiser les images (taille, format, qualité, lazy-loading)
Extrait des requêtes HTTP de la page (via les DevTools de Firefox)
Bonnes pratiques de sobriété numérique
En termes de bonnes pratiques, il est à noter que la page d’accueil de Neutral IT est celle qui respecte le plus de critères.
De ce point de vue, nous avons constaté que certaines bonnes pratiques ne sont quasiment jamais mises en œuvre sur les pages de notre échantillon. Pour améliorer l’impact, il faut systématiquement penser à :
Ne pas laisser le navigateur retailler les images, cela permet de limiter la consommation des ressources du terminal
Ne télécharger que les images nécessaires et faire du lazy loading
Autant que possible, ne pas intégrer de code css et js dans les fichiers HTML; cela évitera le rechargement systématique de tout le fichier en cas de besoin
Et bien sûr, une fois que les fichiers css et js sont indépendants, il faudra les minifier pour gagner en volume
Bonnes pratiques d’accessibilité
En complément des mesures et de la vérification de bonnes pratiques (deux approches complémentaires et difficilement dissociables), nous avons eu la curiosité d’évaluer brièvement les sites retenus sous l’angle de l’accessibilité. S’il est important de réduire les impacts environnementaux des services numériques, ceci ne peut pas se faire sans garder en tête de s’assurer que le site s’adapte à tous les contextes d’utilisation afin de n’exclure personne. A quoi bon avoir le site le moins impactant possible s’il est inutilisable pour une partie de la population ?
Notre volonté ici n’étant pas d’être exhaustifs, nous nous sommes appuyés sur l’outil aXe (Anglais) (rappelons ici que ce type d’outil n’a pas pour vocation à couvrir l’ensemble des critères des WCAG (Anglais) ou du RGAA) et sur la vérification manuelle de certains critères (zoom à 200%, linéarisation du contenu, alternatives textuelles, etc). En accessibilité comme en sobriété numérique, il n’y a pas de baguette magique !
Au final, nos constats sont les suivants :
Les sites web d’Eolas et Empreinte Digitale comportent le moins d’erreurs d’accessibilité
Malgré son impact environnemental réduit, le site de Webaxys présente plusieurs erreurs assez faciles à résoudre
Le site d’Infomaniak est parmi les sites qui en comportent le plus
Parmi les erreurs les plus fréquentes, on retrouve principalement celles mises en avant par l’étude WebAIM Million (Anglais) (ce qui est cohérent) :
On constate donc ici (une fois de plus) qu’accessibilité et sobriété numérique sont liées. Il serait délicat d’affirmer que ceux qui ne veillent pas à la sobriété de leurs sites web ne se préoccupent pas de l’accessibilité (et inversement). En revanche, il est important de rappeler qu’il sera d’autant plus simple d’appliquer des critères d’accessibilité sur un site sobre et davantage encore lorsque les deux démarches sont menées conjointement tout au long du cycle de vie du projet.
Conclusion
Une première analyse rapide des sites web des hébergeurs retenus permet de distinguer ceux qui font l’effort d’un site sobre (et accessible). Si ceci ne témoigne pas de l’attention qu’ils portent à la réduction des impacts environnementaux de leurs offres d’hébergement, il sera intéressant de voir si les tendances remarquées ici se confirment par la suite.
Dans le prochain article de cette série, nous nous intéresserons aux critères nécessaires afin d’évaluer l’écoresponsabilité d’un hébergeur. Nous reviendrons aux sites des hébergeurs retenus afin de déterminer comment chacun se positionne par rapport aux critères en question.
Pour chacun de ces sites web et applications, mesurés sur un smartphone S9 (Android 10), les mesures ont été effectuées à l’aide de notre Greenspector Benchmark Runner, qui permet des tests automatisés. Seule la page d’accueil des sites web a été mesurée.
Détails des scénarios :
Chargement de l’application
Inactivité du site web en avant-plan
Défilement
Inactivité du site web en arrière-plan
Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un faible écart-type). La consommation mesurée sur un smartphone donné selon un réseau de type wifi peut être différente sur un ordinateur portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chaque itération, le cache est vidé au préalable.
À l’arrivée du numérique et en particulier du web, nombreux sont ceux qui annonçaient que tout ceci permettrait de limiter grandement le volume d’impressions. En réalité, c’est l’inverse qui s’est produit car ces nouvelles technologies, couplées à la démocratisation des imprimantes personnelles, ont permis à tout un chacun d’imprimer plus facilement. Au passage, ceci peut être vu comme une illustration de l’effet rebond ou paradoxe de Jevons.
Il convient de garder en tête que l’impression est encore utilisée à des fins personnelles ou professionnelles pour la transmission ou le stockage d’informations.
Nous verrons donc ici comment faire pour que l’impression du contenu d’un site web soit aussi peu impactante que possible. Nous n’aborderons pas ici l’imprimante, le papier ou les encres utilisées (imprimer en qualité brouillon, en recto-verso, plusieurs feuilles par page, etc). Nous allons plutôt nous intéresser aux bonnes pratiques de conception qui peuvent rendre l’impression moins impactante et le contenu imprimé plus lisible.
Pour commencer, regardons ce que mentionnent à ce sujet les référentiels existants.
Le référentiel des 115 bonnes pratiques d’écoconception web du collectif GreenIT.fr propose la BP_027 : “Fournir une CSS print”. Le bref exemple fourni couvre déjà une bonne partie des recommandations que nous détaillerons dans le reste de l’article.
Ceci rejoint en partie ce que nous allons désormais voir en termes de recommandations.
Limiter le nombre de pages
Souvent, lorsque l’on tente d’imprimer directement une simple page web, le nombre de feuilles utilisées paraît disproportionné. C’est notamment le cas, par exemple, lorsqu’il s’agit d’imprimer un billet électronique, comme un billet de train. Afin d’y remédier, plusieurs actions sont possibles :
Réduire les marges des pages
Réduire l’espacement entre les éléments
Réduire la taille des titres et textes
Linéariser les contenus
Supprimer les contenus périphériques (images décoratives, éléments contextuels tels que des blocs présentant les articles similaires ou les derniers articles, menus, haut et bas de page, éléments de navigation, etc)
Limiter les surfaces d’encre
Si l’on a vu dans la bonne pratique précédente comment limiter la quantité de papier utilisée, il est également possible de limiter l’utilisation d’encre. En particulier si un mode sombre est en place mais avec tout fond coloré, s’assurer qu’à l’impression le fond est bien blanc. Ici aussi, il peut être intéressant de supprimer les visuels non-nécessaires tels que les images décoratives.
Certaines polices sont conçues spécialement pour réduire la quantité d’encre utilisée à l’impression. Regardez à ce sujet Ryman Eco ou des outils comme EcoFont.
Il peut aussi être envisagé de laisser la possibilité à l’utilisateur d’imprimer le contenu sans les images. Dans certains contextes, les images peuvent aider à la compréhension mais autant laisser à l’utilisateur le choix d’imprimer une page avec ou sans les images.
Comme évoqué dans les 115 bonnes pratiques d’écoconception web, le plus simple est de mettre en place une feuille de style dédiée à l’impression et utilisée pour l’ensemble du site. Pour cela, je vous invite à consulter l’article de Smashing Magazine intitulé “Print stylesheets in 2018”.
Conclusion
Afin de faciliter l’impression des contenus d’un site web, nous avons vu ici les bonnes pratiques à mettre en œuvre. Le coût en développement s’annonce limité mais les bénéfices pour les utilisateurs peuvent être conséquents. Il est en effet essentiel de garder en tête l’ensemble des contextes d’utilisation d’un site web.
Lorsque nous naviguons sur le web, l’autocomplétion est partout ou presque. En particulier, cette fonctionnalité est implémentée sur les moteurs de recherche, qu’ils soient propres à un site web ou non. Ainsi, lorsque l’utilisateur tape les mots recherchés, des suggestions lui sont faites dynamiquement, qu’il s’agisse de compléter les mots ou expressions qu’il saisit ou d’afficher les résultats de la recherche au fur et à mesure que des caractères sont ajoutés.
Prenons l’exemple du moteur de recherche de Google :
Ici, les flèches bleues représentent les saisies de caractères au clavier et les rectangles noirs des requêtes d’autocomplétion.
On arrive à un total de 16 requêtes de type XHR pour 5,1 ko transférés.
Le nombre de requêtes reste le même que la saisie soit rapide (saisie en 2 secondes pour l’ensemble de la recherche) ou plus longue (7 secondes au total pour la saisie).
On retrouve aussi l’autocomplétion dans certains formulaires de saisie, afin de s’assurer que le texte entré corresponde bien à ce qui est attendu (ville, pays, etc).
Si ce mécanisme peut être une aide pour l’utilisateur, l’impact environnemental des requêtes générées ne doit pas être négligé. Voyons désormais comment les limiter.
Premières recommandations
Si l’on priorise la sobriété, la meilleure chose à faire est de ne pas intégrer de mécanisme d’autocomplétion. Toutefois, l’aide à la saisie est un avantage indéniable pour les utilisateurs dans la plupart des cas.
Plutôt que de mettre systématiquement en place l’autocomplétion et la recherche, il est parfois possible de mettre des filtres (et des mécanismes de tri) à disposition de l’utilisateur.
Partant de ces premiers éléments, voyons comment aller plus loin encore.
Préconisations
S’assurer que les requêtes soient aussi légères que possible
Lorsque le client émet une requête vers le serveur, on s’assure que celle-ci ne contient que les éléments nécessaires pour fournir une réponse pertinente.
Lorsque le serveur envoie une réponse, on s’assure ici aussi que :
Seuls les champs pertinents sont renvoyés. Par exemple, il n’est pas toujours nécessaire d’afficher une image pour chaque résultat
On ne renvoie que les éléments nécessaires (pertinence des réponses et pagination des résultats)
Ne pas proposer l’autocomplétion avant quelques caractères
Avant de lancer la première requête, il est préférable d’attendre que 5 caractères soient saisis ou qu’au moins 2 secondes se soient écoulées depuis la dernière saisie par l’utilisateur.
Ainsi, on évite de renvoyer des résultats pour une demande trop vague (lorsque le nombre de caractères saisis est insuffisant), tout en prenant en compte le cas où le terme recherché est volontairement court (“été”, etc).
Espacer les requêtes dans le temps
Après la requête initiale, attendre que 3 nouveaux caractères aient été saisis ou qu’au moins 2 secondes se soient écoulées depuis la dernière requête.
Limiter le nombre de requêtes pour saisies rapides
En complément de la règle précédente, dans le cas d’une saisie rapide, attendre au moins une seconde entre chaque requête. En effet, certains utilisateurs particulièrement rapides peuvent saisir un caractère toutes les 200 ms.
Mesurer la pertinence en local
Lorsqu’un utilisateur ajoute des caractères à sa recherche, les résultats se précisent et leur nombre diminue. Il est possible d’effectuer directement ce filtre localement, sans requête additionnelle vers le serveur. Par exemple, si des résulats ont été obtenus pour “aide au log”, il est possible de filtrer côté client si l’utilisateur poursuit en tapant “aide au logement”.
Cette bonne pratique est d’autant plus pertinente dans le cas d’un champ de saisie dans un formulaire. Par exemple, dans le cas de la saisie d’une ville ou d’un pays, les éléments d’une première requête peuvent être affinés localement à mesure que l’utilisateur poursuit sa saisie.
Attention, si un espace est saisi et de nouveaux termes ajoutés, il faut prendre en compte la logique choisie pour les résultats de recherche. En particulier, est-ce qu’un résultat doit contenir tous les termes saisis ou seulement une partie d’entre eux?
Attention également à bien prendre en compte le cas où l’utilisateur supprime certains des caractères saisis. Quitte à stocker temporairement les requêtes déjà effectuées afin de les utiliser à nouveau si besoin.
Retour sur l’exemple du moteur de recherche Google
En reprenant le cas de la saisie dans le moteur de recherche Google évoqué en début d’article (16 requêtes, 5.1 ko transférés), nous arrivons à 3 requêtes en tout pour 1 ko transféré.
Une première requête effectuée seulement lorsqu’au moins 5 caractères ont été saisis.
Une deuxième requête lorsque 3 caractères supplémentaires ont été saisis.
Une troisième requête lorsque 3 caractères supplémentaires ont été saisis.
L’évaluation en local des résultats à renvoyer pour la fin de la saisie, dans la mesure où il ne s’agit que de filtrer les résultats obtenus suite à la troisième requête.
Conclusion
Si l’autocomplétion apparaît comme une nécessité et que la saisie assistée n’est pas possible, les bonnes pratiques suivantes doivent être mises en œuvre :
S’assurer que les requêtes soient aussi légères que possible
Ne pas proposer l’autocomplétion avant quelques caractères
Espacer les requête dans le temps
Limiter le nombre de requêtes pour les saisies rapides
Dans cet article, nous allons voir plus en détail comment est calculé l’écoscore dans le cas d’un benchmark web réalisé par Greenspector.
Et dans les autres cas ?
Comme vous le savez peut-être déjà, Greenspector réalise également des mesures sur applications mobiles. Dans le cas des applications Android, il est possible de réaliser facilement un benchmark. On reste sur une méthodologie standard : mesures sur les étapes de chargement, pauses et référence. L’écoscore est là aussi calculé à partir des écoscores Réseau et Ressources Client. La seule différence notable est que la mise en œuvre des bonnes pratiques n’est pas contrôlée automatiquement et n’entre donc pas dans le calcul.
Aussi, dans certains cas, il est plus judicieux de mesurer directement un parcours utilisateur afin d’être au plus près du comportement du site dans ses conditions réelles d’utilisation. Que ce soit dans le cas du web ou d’une application mobile, Greenspector réalise les mesures (toujours sur terminaux utilisateurs réels) après automatisation du parcours (via le langage GDSL). L’écoscore est ensuite établi à partir des métriques représentées via 3 écoscores : Données mobiles, Performance et Energie.
Qu’est-ce qu’un benchmark web ?
Afin d’évaluer les impacts environnementaux des sites web, Greenspector dispose de plusieurs modes opératoires et outils. Le plus simple à mettre en place est le benchmark web. Cette méthodologie standard permet de mesurer n’importe quelle page web et de la comparer avec d’autres pages.
Notre Test Bench
Les mesures sont effectuées sur un smartphone réel disponible sur notre banc de test, le plus souvent en WIFI (même si d’autres modes de connexion, type 3G ou 4G par exemple, sont possibles) et avec le navigateur Chrome.
Une telle mesure dure 70 secondes et inclut :
Le chargement de la page
Une étape de pause avec la page affichée au premier plan
Une étape de pause avec la page affichée à l’arrière-plan
Le scrolling sur la page
A ceci s’ajoute une mesure de référence sur un onglet vide de Chrome.
Plusieurs itérations de mesure sont réalisées afin de s’assurer de leur stabilité.
On récupère ainsi des métriques sur les données transférées mais aussi l’impact sur le terminal de l’utilisateur et en particulier sur la décharge de la batterie. En plus de cela, la bonne mise en œuvre d’une trentaine de bonnes pratiques est vérifiée automatiquement.
Une fois toutes ces informations disponibles, il devient facile de comparer différentes pages web, qu’elles soient ou non sur le même site. C’est ce mode opératoire qui est utilisé notamment dans le cadre des classements de sites proposés sur ce blog mais aussi à la demande d’un client afin d’établir un état des lieux sur un ou plusieurs de ses sites web et de proposer un plan d’action. Ce peut aussi être un moyen de construire un benchmark concurrentiel permettant de se positionner par rapport à un échantillon de sites similaires.
Vous pouvez d’ores et déjà avoir un aperçu de tout ceci via le Mobile Efficiency Index (MEI) mis à disposition par Greenspector afin d’évaluer gratuitement l’impact d’une page web.
Il ne nous reste pour l’heure qu’à voir comment est calculé l’écoscore dans le cadre d’un benchmark web.
Calcul de l’écoscore pour un benchmark web
Tout d’abord, l’écoscore établi pour une page web est la moyenne de deux valeurs :
Un écoscore Ressources Client qui reflète la façon dont les ressources client sont gérées du point de vue de la sobriété lors de l’accès à cette page
Un écoscore Réseau qui reflète la sollicitation du réseau (et des serveurs)
Ecoscore Ressources Client
L’écoscore Client repose sur 12 contrôles effectués sur les métriques directement récupérées sur le terminal utilisateur (et collectées via son système d’exploitation). Celles-ci concernent entre autres les données transférées mais aussi la décharge de la batterie, le CPU et la mémoire. Pour chacune, 4 à 5 seuils sont définis afin de déterminer les valeurs acceptables. En fonction de ces seuils, une note est calculée. Les notes pour l’ensemble des métriques sont ensuite agrégées afin de calculer l’Ecoscore Client.
Par exemple :
La note maximale concernant les données transférées lors du chargement de la page ne pourra être obtenue que si leur poids total est inférieur à 500 ko
Pour la décharge de la batterie, on compare à celle mesurée lors de l’étape de référence décrite précédemment
Les seuils utilisés sont définis via une base de mesures afin de pouvoir, en fonction de la répartition statistique des mesures précédemment obtenues, déterminer les seuils attendus.
Ecoscore Réseau
Aujourd’hui, la méthodologie Greenspector repose sur des mesures uniquement réalisées sur des terminaux utilisateurs réels. En conséquence, la définition de l’écoscore Réseau est légèrement différente. Elle repose sur deux éléments :
La comparaison des métriques liées au transfert de données avec des seuils définis de façon similaire à ceux utilisés pour le calcul de l’écoscore Client
La vérification automatique de la mise en œuvre d’une trentaine de bonnes pratiques
Ainsi, par exemple, on s’assure que les ressources textuelles sont bien compressées côté serveur, que les images ne sont pas retaillées dans le navigateur et qu’il n’y a pas plus de 25 requêtes HTTP en tout. Il s’agit donc ici de bonnes pratiques techniques (plutôt orientées efficience) que l’on retrouve dans la plupart des référentiels de bonnes pratiques d’écoconception ou de conception responsable de services numériques.
Conclusion
Tous ces éléments font du benchmark web un procédé très efficace pour évaluer les impacts d’une page web et la comparer avec d’autres pages web. Il s’agit aussi d’un excellent moyen d’amorcer une analyse plus poussée, notamment en regardant en priorité les pages les plus impactantes d’un site. Dans certains cas, il sera d’ailleurs plus judicieux de commencer par les pages les moins impactantes. Un défaut de conception sur une page plus impactante lui sera souvent propre alors que, sur une page moins impactante, il sera souvent commun à l’ensemble des pages.
Le benchmark web, entre autres via le calcul de l’écoscore, illustre une fois de plus la nécessité d’utiliser à la fois des mesures et des bonnes pratiques dans une démarche de réduction des impacts environnementaux d’un service numérique.
Ce décret concerne les communes et collectivités de plus de 50.000 habitants, leur imposant l’élaboration d’une stratégie numérique responsable portant en particulier sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique.
Nous avons donc remesuré les sites des 29 villes et 17 métropoles déjà abordés afin de comparer les résultats obtenus.
Les mesures ne portent ici que sur la première page de chaque site. Il faudrait bien sûr dans l’idéal prendre en compte un échantillon de pages plus large voire comparer en se basant sur un parcours utilisateur commun à l’ensemble de ces sites. Toutefois, la présente démarche permet déjà d’établir des points de comparaison et de dégager quelques bonnes pratiques.
Sites des métropoles
L’Ecoscore tel que défini par Greenspector permet d’avoir une bonne vision d’ensemble pour chaque site. Nous commencerons donc par regarder son évolution entre les mesures initiales et les remesures.
Dans la plupart des cas, on observe une amélioration (même légère) de l’EcoScore. Les métropoles de Brest, Grenoble, Nice, Orléans et Strasbourg se démarquent par une augmentation très forte. Pour quelques métropoles, la tendance est à la baisse.
Alors que Nancy présentait le meilleur EcoScore (74), Rennes prend la tête avec un EcoScore de 80.
On peut toutefois estimer qu’il serait important pour chaque ville d’obtenir un EcoScore d’au moins 50/100, ce qui n’est encore pas le cas pour certaines.
L’estimation des impacts environnementaux des différents sites est un autre bon élément de comparaison.
On remarque ici que la tendance est globalement à la hausse pour les sites mesurés avec parfois un fort écart entre la mesure initiale et la remesure. Le cas de la métropole de Saint-Etienne l’illustre très bien.
Analyse plus poussée de certains sites
Métropole de Rennes
Ce site apparaît très léger. Les images, même si elles sont plutôt nombreuses, sont légères mais devraient être lazy-loadées (ne les charger qu’au moment de les afficher). Le recours à une font variable permettrait de limiter les requêtes. Le carrousel en page d’accueil n’apporte pas grand-chose. Le fait qu’il soit en autoplay risque d’entraîner des surconsommations en plus de pouvoir poser des problèmes d’accessibilité. La page Accessibilité serait plus pertinente si elle faisait état de la conformité vis-à-vis du RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) et présentait le plan pluriannuel d’accessibilité pour le site. Les quelques animations, même si elles ne sont pas envahissantes, semblent superflues et peuvent entraîner une surconsommation.
Métropole de Montpellier
Suite à la remesure, le site de la métropole de Montpellier est le moins bien placé. En laissant le site ouvert, on observe rapidement plus de 300 requêtes HTTP pour plus de 30 Mo de données transférées. Même une fois le site chargé, les requêtes continuent à s’accumuler.
La page d’accueil est particulièrement lourde, surtout au niveau des contenus : beaucoup d’images, des carrousels en autoplay, quantité de services tiers.
Si des gains rapides sont possibles via de l’optimisation technique, un travail de fond s’impose notamment via une approche plus sobre du design.
Synthèse des mesures pour les sites web des métropoles
Nous avons calculé la moyenne de ces données. Sur plan général nous remarquons que l’écoscore moyen est de 50, l’énergie consommé 5,65 mAh, le pourcentage du CPU utilisé est de 2,16, les données échangées représentent 6,25 Mo, la mémoire vive utilisée est de 704 Mo, le nombre de requêtes est de 103. Concernant l’impact environnemental on observe que l’impact carbone est de 0,51 gEqCO2, l’empreinte Eau est de 0,070 Litres et l’empreinte sol de 0,68 m2.
En distinguant les mesures des remesures voici les moyennes que l’on obtient :
Ecoscore
Energie
CPU
Données
Mémoires
Requêtes
Impact Carbon (gEqCO2)
Empreinte Eau (Litres)
Empreinte sol (m2)
Moyennes des remesures
57
5.72
1.40
7.30
725
95
0.52
0.071
0.68
Moyennes des mesures initiales
43
5.57
2.92
5.20
682
111
0.49
0.069
0.67
Sites des villes
Là aussi, on commence par regarder l’EcoScore des sites des villes de l’échantillon.
Plus encore que pour les métropoles, la tendance pour l’EcoScore est clairement à la hausse.
En plus du site de la ville de Rennes (déjà abordé dans le cadre des métropoles), les sites des villes du Havre, de Lille et surtout de Strasbourg se sont améliorés de façon significative.
C’est là aussi le site de la ville de Rennes qui présente le meilleur EcoScore. On note au passage le choix intéressant d’avoir le même site pour la ville et la métropole. Concernant l’EcoScore le moins élevé, il revient au site de la ville de Tours.
Voyons désormais l’empreinte environnementale de ces sites.
La tendance globale est à la diminution, ce qui est une très bonne chose.
Analyse plus poussée de certains sites
Ville de Lille
Même si ce site a bien évolué depuis les premières mesures, il reste encore des axes d’amélioration à explorer.
De nombreuses requêtes HTTP, plusieurs Mo de données échangées et quelques erreurs 404 parmi les ressources à récupérer.
On note ici au passage l’intérêt d’avoir une page HTML 404 aussi légère que possible car c’est souvent ce que va renvoyer le serveur s’il ne trouve pas ce qui lui est demandé. A noter qu’il est possible de modifier cela via la configuration du serveur afin de plutôt renvoyer un simple message. Le mieux étant bien entendu de s’assurer de ne pas aller chercher des éléments introuvables.
La page d’accueil est très chargée, avec notamment un carrousel en défilement automatique et de nombreuses images et contenus.
Il serait avantageux d’utiliser une font variable et d’éviter de charger toutes les icônes de FontAwesome.
Certaines images, pesant plusieurs centaines de ko, devraient être optimisées.
Ville de Tours
De façon assez classique, on trouve ici de nombreuses images dont certaines devraient être optimisées.
Pourtant, à première vue, la page d’accueil n’apparaît pas si chargée. Il est donc nécessaire de creuser un peu afin de mieux comprendre ce qui rend le site aussi lourd.
On trouve une dizaine de requêtes pour les polices et on note au passage des fonts Google (ce qui peut, rappelons-le, poser souci vis-à-vis du RGPD).
Plusieurs requêtes semblent également correspondre à de la vidéo. Mais l’essentiel des requêtes provient des fichiers JS et CSS.
En regardant de plus près les domaines de provenance des requêtes, l’une des explications du poids du site apparaît.
Mobiledition.com propose à ceux dont le site n’est pas responsive de générer une version de leur site spécialement pensée pour un affichage sur mobile. L’intention n’est pas mauvaise mais la démarche plutôt aberrante du point de vue de l’écoconception. En effet, cette surcouche va exister en plus du site d’origine et être rafraîchie automatiquement à chaque mise à jour du site. Près de 10 ans après l’apparition de la notion de responsive design, il serait important que tous les sites puissent s’adapter aux différents devices voire qu’ils soient pensés mobile-first (en priorité pour le mobile puis étendre aux autres supports). Voire même offline-first afin de pouvoir faire face plus facilement à des connexions dégradées.
En résumé, il serait important de repenser le site afin de limiter le plus possible le recours à des services tiers afin de le rendre moins impactant.
Résultat des mesures pour les sites web des villes
version
Villes
ecoscore
Energie
CPU
Données
Mémoire
Requêtes
Carbon
Eau
Sol
https://metropole.rennes.fr/ - remesure
Rennes
82
4,72
1,01
2,20
638,77
43
0,30
0,048
0,541
http://www.lemans.fr/ - remesure
Le Mans
76
4,65
0,64
2,01
686,57
71
0,33
0,051
0,549
https://www.lille.fr/ - remesure
Lille
76
4,99
1,07
4,35
688,68
80
0,41
0,059
0,594
http://www.bordeaux.fr/ - remesure
Bordeaux
75
4,45
0,54
0,51
612,36
26
0,23
0,041
0,500
https://www.lemans.fr/ - remesure
Le Mans
75
4,91
0,75
2
737,59
71
0,34
0,054
0,577
https://www.reims.fr/ - remesure
Reims
71
5,39
1,22
2,70
695,55
61
0,36
0,057
0,625
https://clermont-ferrand.fr/ - remesure
Clermont Ferrand
68
5,34
1,12
1,11
596,62
56
0,32
0,054
0,615
http://www.bordeaux.fr/
Bordeaux
66
3,38
1,78
0,42
486,05
93
0,28
0,04
0,42
https://www.amiens.fr/ - remesure
Amiens
64
5,64
0,71
2,67
871,97
48
0,35
0,057
0,645
https://www.lehavre.fr/ - remesure
Le Havre
63
5,06
1,24
4,32
775,82
88
0,42
0,061
0,606
https://www.lemans.fr/
Le Mans
63
3,73
0,71
3,77
623,83
64
0,33
0,05
0,45
https://www.aixenprovence.fr/ - remesure
Aix
62
5,16
0,74
5,16
748,06
108
0,47
0,065
0,629
http://nice.fr/ - remesure
Nice
62
5,40
1,33
24,73
697,57
65
0,83
0,088
0,658
https://www.paris.fr/ - remesure
Paris
62
6,00
1,85
6,81
718,24
47
0,45
0,066
0,690
https://www.lyon.fr/ - remesure
Lyon
61
4,92
0,95
3,46
740,146
114
0,44
0,062
0,603
https://www.paris.fr/
Paris
59
4,19
2,45
17,64
604,00
49
0,62
0,07
0,51
http://www.lemans.fr/
Le Mans
58
4,08
1,96
2,75
563,91
66
0,32
0,05
0,48
https://metropole.nantes.fr/ - remesure
Nantes
58
5,35
1,31
10,10
740,88
60
0,52
0,067
0,630
https://www.saintdenis.re/ - remesure
Saint Denis
58
5,77
0,87
5,54
715,67
67
0,45
0,065
0,673
https://www.toulouse.fr/ - remesure
Toulouse
57
5,07
0,91
2,91
742,45
103
0,41
0,061
0,613
https://www.nimes.fr/ - remesure
Nimes
56
5,44
1,55
12,29
700,41
115
0,64
0,079
0,673
https://www.saintdenis.re/
Saint Denis
56
4,45
2,78
2,74
592,78
41
0,30
0,05
0,51
https://www.villeurbanne.fr/ - remesure
Villeurbanne
55
5,28
1,13
11,97
625,22
79
0,58
0,072
0,635
https://www.amiens.fr/
Amiens
54
4,02
1,68
2,22
734,33
59
0,30
0,05
0,47
http://www.angers.fr/ - remesure
Angers
54
5,19
1,28
2,16
596,79
62
0,34
0,05
0,603
https://www.marseille.fr/
Marseille
53
4,76
1,74
7,86
402,54
243
0,71
0,09
0,66
https://www.reims.fr/
Reims
53
3,97
1,42
1,29
507,91
82
0,31
0,05
0,48
https://toulon.fr/ - remesure
Toulon
53
5,42
0,65
4,94
945,61
153
0,54
0,074
0,682
https://www.brest.fr/ - remesure
Brest
52
5,30
1,35
3,72
733,54
142
0,50
0,069
0,661
https://www.dijon.fr/
Dijon
51
4,32
2,37
4,19
580,40
91
0,40
0,06
0,53
https://metropole.nantes.fr/
Nantes
50
6,39
2,85
12,60
656,37
62
0,62
0,08
0,75
https://www.montpellier.fr/ - remesure
Montpellier
49
6,27
1,01
9,45
1029,02
73
0,56
0,076
0,737
https://metropole.rennes.fr/
Rennes
49
4,42
2,89
1,85
616,47
48
0,29
0,05
0,51
https://www.marseille.fr/ - remesure
Marseille
48
5,92
1,71
19,55
690,65
201
0,94
0,105
0,782
https://www.lyon.fr/
Lyon
46
4,62
2,85
2,69
573,40
68
0,35
0,05
0,55
https://www.annecy.fr/ - remesure
Annecy
45
5,57
1,79
4,23
692,91
116
0,48
0,069
0,67
https://clermont-ferrand.fr/
Clermont Ferrand
45
5,03
1,76
3,17
462,48
88
0,40
0,06
0,60
https://www.mairie-perpignan.fr - remesure
Perpignan
45
7,33
2,41
9,74
793,54
159
0,73
0,097
0,900
https://www.strasbourg.eu/ - remesure
Strasbourg
43
6,38
3,14
2,79
702,44
84
0,44
0,069
0,746
http://www.angers.fr/
Angers
42
5,59
4,35
3,46
591,16
57
0,39
0,06
0,64
https://www.dijon.fr/ - remesure
Dijon
42
4,66
1,00
1,44
656,469
0,22
0,041
0,511
https://www.grenoble.fr/ - remesure
Grenoble
40
6,08
2,16
6,44
571,02
73
0,49
0,070
0,712
https://www.mairie-perpignan.fr
Perpignan
40
5,19
2,78
2,50
544,38
147
0,48
0,07
0,65
https://www.aixenprovence.fr/
Aix
39
4,61
1,68
7,84
768,69
110
0,51
0,07
0,57
https://www.lille.fr/
Lille
39
6,23
3,39
12,66
852,37
84
0,65
0,08
0,74
https://www.limoges.fr/fr - remesure
Limoges
39
8,51
1,82
2,33
609,38
100
0,54
0,088
0,986
https://www.toulouse.fr/
Toulouse
38
4,57
2,44
3,00
641,75
123
0,43
0,06
0,57
https://www.tours.fr/ - remesure
Tours
38
5,68
0,88
5,67
818,58
0,35
0,055
0,628
https://toulon.fr/
Toulon
37
5,85
2,09
16,48
923,89
215
0,90
0,10
0,78
https://www.brest.fr/
Brest
34
5,77
3,09
3,40
843,12
209
0,61
0,08
0,75
https://www.grenoble.fr/
Grenoble
33
5,66
6,55
5,93
600,86
60
0,45
0,06
0,66
http://nice.fr/
Nice
33
6,07
4,65
26,59
627,28
194
1,09
0,12
0,80
https://www.villeurbanne.fr/
Villeurbanne
33
5,22
2,27
8,72
740,51
128
0,58
0,07
0,65
https://www.lehavre.fr/
Le Havre
32
4,66
3,30
5,40
726,97
106
0,46
0,06
0,57
https://www.montpellier.fr/
Montpellier
30
5,08
1,86
7,20
899,69
168
0,60
0,08
0,66
https://www.nimes.fr/
Nimes
29
4,17
2,32
5,13
715,84
167
0,52
0,07
0,55
https://www.annecy.fr/
Annecy
27
9,60
6,74
2,98
619,48
123
0,64
0,10
1,12
https://www.limoges.fr/fr
Limoges
26
15,12
7,25
1,96
614,32
60
0,75
0,14
1,69
https://www.tours.fr/
Tours
16
10,22
4,78
21,99
961,47
203
1,18
0,15
1,25
https://www.strasbourg.eu/
Strasbourg
8
7,45
7,95
5,83
663,39
0,43
0,07
0,82
Nous avons calculé la moyenne de ces données. Sur plan général nous remarquons que l’écoscore moyen est de 49, l’énergie consommé 5,57 mAh, le pourcentage du CPU utilisé est de 2,22, les données échangées représentent 6,36 Mo, la mémoire vive utilisée est de 689 Mo, le nombre de requêtes est de 99. Concernant l’impact environnemental on observe que l’impact carbone est de 0,50 gEqCO2, l’empreinte Eau est de 0,069 Litres et l’empreinte sol de 0,668 m2.
En dissociant les mesures des remesures voici les moyennes que l’on obtient :
Ecoscore
Energie
CPU
Données
Mémoires
Requêtes
Impact Carbon (gEqCO2)
Empreinte Eau (Litres)
Empreinte sol (m2)
Moyennes des remesures
58
5.53
1.28
5.92
719
88
0.47
0.066
0.656
Moyennes des mesures initiales
41
5.61
3.16
6.81
658
111
0.53
0.072
0.680
Les mesures initiales ont été menées sur un smartphone Samsung Galaxy S7 sous Android 8.
Les remesures quand à elles ont été effectuées sur un smartphone Samsung Galaxy S9 sous Android 10. Les mesures ont été réalisées au travers de notre outil Greenspector Benchmark Runner, permettant la réalisation de tests automatisés.
Détail des scénarios : – Chargement de l’application – Lecture du site web en premier-plan – Lecture de la page avec scroll – Inactivité du site web en arrière-plan
Chaque mesure est la moyenne de 3 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone connecté à un réseau wifi peuvent être différentes lorsque le smartphone est connecté à un réseau filaire. Pour chacune des itérations, le cache est préalablement vidé.
Awwwards est le site qui référence des sites web qui sortent du lot de par leur conception, expérience utilisateur proposée et leur design. C’est une véritable référence pour les webdesigners et développeurs web dans le monde entier. Le concept est simple : chaque jour, des créateurs soumettent leur site web sur Awwwards. Le site est déposé dans la catégorie des nominés « Site of the day ». Ce dernier est jugé par des membres de la communauté Awwwards composée de designers, développeurs et agences. Le meilleur site de chaque jour de l’année paraît dans le livre « The 365 Best Websites Around the World ». Tous les mois, un site est élu « Site of the month ». À la fin de l’année, lors d’une cérémonie, le jury choisit le meilleur de l’année.
Le site Awwwards s’est étoffé depuis sa création en 2009. Les nominés sont répartis en 6 groupes :
Sites of the Day
Sites of the Month
Sites of the Year
Developer
Mobile Excellence
Honorable
Il existe également des thématiques de site qui sont appelées Categories et qui sont au nombre de 26.
Des sites très jolis mais pas forcément sobres ?
Notre curiosité nous a amené à analyser 10 sites nominés sur Awwwards. Nous avons sélectionné des sites nominés dans le groupe « Mobile Excellence ». Ces sites sont jugés sur 4 critères :
Plus de 200 requêtes HTTP pour charger la page puis 1 requête environ toutes les 10 secondes. Les requêtes pointent vers une cinquantaine de domaines.
On retrouve ces requêtes sur la RequestMap (outil créé par Simon Hearne) :
SI la présence du bandeau pour les cookies est légitime, le chatbot occulte une bonne partie de l’affichage, ce qui est problématique pour un site récompensé par un Awwward. Ce chatbot est-il vraiment nécessaire ? Ne devrait-il pas s’ouvrir (et se charger) qu’à la demande de l’utilisateur ?
A noter également (mais c’est malheureusement souvent le cas) qu’une trentaine de requêtes sont déclenchées dès qu’on accepte les cookies.
Lorsqu’on scrolle, le nombre de requêtes et la quantité de données transférées augmentent considérablement suite à l’intégration directe d’une vidéo Vimeo. L’utilisation du pattern facade aurait été plus judicieux. On remarque aussi un carrousel dont l’utilisation sur mobile est difficile (swipe exclusivement).
Le lazy-loading est bien implémenté mais on note différents effets visuels superflus (notamment parallaxe) qui viennent encore alourdir le site, notamment au scroll.
Lorsqu’on scrolle jusqu’au bas de la page, on en est à plus de 400 requêtes HTTP et plus de 12 Mo de données transférées.
Enfin, le plugin Wave détecte une quarantaine d’erreurs d’accessibilité et une trentaine d’erreurs de contraste.
Nous avions précédemment abordé le sujet des sites sobres mais nous sommes typiquement ici sur un site où un design très chargé ainsi que de trop nombreux scripts tiers dégradent fortement l’expérience utilisateur. On retrouve notamment cela lorsqu’on observe les mesures pendant les étapes de pause :
Dans l’idéal, il ne devrait pas y apparaître de transferts de données ni de pics aussi marqués pour la vitesse de décharge de la batterie. Ceci peut être dû à des services tiers ou à des animations.
Pour ce site, le chargement ne finit jamais vraiment, comme l’attestent les outils de développeur de Firefox :
Les stats ici (temps de chargement compris) ne cessent jamais d’augmenter.
Le site a sans nul doute un intérêt du point de vue du design pur mais il s’agit ici d’un site qui n’est absolument pas utilisable :
Les mouvements perpétuels (sans possibilité de contrôle) le rendront inaccessibles pour certains utilisateurs.
Les requêtes en continu vers une quinzaine de domaines mettront à mal le forfait data d’une partie des utilisateurs.
Les erreurs de contraste sont bel et bien présentes et la navigation au clavier plus que laborieuse.
Tout ceci se traduit sans surprise par un impact environnemental plus que conséquent avec en continu des transferts de données et sollicitation de la batterie des smartphones utilisés, même en background.
Les remarques sur les deux sites précédents s’appliquent en grande partie à celui-ci. Lors du chargement, on compte plus 200 requêtes pour 2 Mo transférés. En effet, on compte plus de 57 domaines, ce qui correspond bien au slogan du site proposant de faire de votre site web un atout marketing.
Si la taille des images est plutôt bien maîtrisée, l’essentiel du poids du site provient du JS avec plus de 100 requêtes dont une dizaine de plus de 100 ko chacune.
Le lazy-loading des images ne semble pas avoir été implémenté et le design de cette page d’accueil paraît de toute façon beaucoup trop lourd.
En revanche, les erreurs rapportées par le plugin Wave sont quasiment inexistantes.
Bref, il y aurait encore à faire afin de rendre cette page d’accueil plus sobre, de mieux intégrer certains éléments mais aussi de limiter le recours aux services tiers.
Analyse complémentaire des sites en haut du classement
Ce site est plutôt léger (tout juste au-dessus d’1 Mo) et rapide à charger. On arrive tout de même à 60 requêtes HTTP pour le premier chargement, réparties sur une quinzaine de domaines.
Cette page d’accueil est visuellement riche mais reste claire. Les images sont optimisées (notamment via l’utilisation du format webp). Il est regrettable que le lazy-loading ne soit pas implémenté.
Le cache est globalement bien géré, ce qui est une très bonne chose.
En revanche, on remarque que les polices sont plutôt volumineuses, pour un total de 5 requêtes. Il faudrait privilégier les polices systèmes voire une police variable afin de limiter le nombre de requêtes.
Aussi, du point de vue du RGPD, il serait préférable d’éviter les fonts Google ou de les héberger soi-même.
Quelques erreurs d’accessibilité apparaissent avec Lighthouse.
Il faudrait limiter les animations au scroll et les effets au déplacement du curseur semblent superflus (voire nuisibles pour l’utilisateur).
Ce site est en apparence assez sobre. Pas de requêtes vers des services tiers et des images globalement optimisées mais trop nombreuses. La mise en place du lazy-loading (de préférence nativement) serait une très bonne chose.
Le chargement est rendu plus long par le chargement par défaut d’une vidéo d’1 Mo ainsi que 20 requêtes environ rien que pour les polices.
Le cache est en revanche implémenté sur quasiment tous les éléments.
Même si Wave remonte peu d’erreurs d’accessibilité, les animations devraient être moins présentes au scroll sur la page. Actuellement, elles font de l’étape de scroll l’étape la plus impactante du point de vue de la vitesse de décharge de la batterie.
La tendance observée jusque-là semble se confirmer : de nombreuses images (optimisées mais la plupart sont chargées deux fois) et beaucoup d’animations.
15 requêtes rien que pour les polices mais assez peu de requêtes vers des services tiers.
Bref, un site qui gagnerait à être un peu plus sobre dans sa présentation et à aller plus loin dans l’optimisation technique pour éviter que les efforts (notamment d’optimisation des images) ne soient annulés par des mauvaises pratiques (comme le chargement en double des images).
Côté Wave, quelques erreurs d’accessibilités remontent mais surtout des problèmes de contraste.
Projection des données pour mesurer l’impact environnemental
Nous sommes allés plus loin dans l’analyse en réalisant une projection de données afin d’obtenir des détails supplémentaires nottament sur l’impact CO2, l’empreinte eau et l’empreinte sol.
Ici, l’énergie, les données échangées, le CPU et l’usage de la mémoire sont directement mesurés sur le device. Les impacts environnementaux et l’Ecoscore (basés sur les mesures mais aussi sur l’application des bonnes pratiques) sont calculés. Vous trouverez les détails dans l’article dédié sur le blog. Il est ainsi possible de comparer les différents sites, classés ici en fonction de leur Ecoscore (plus il est élevé, mieux c’est).
version
ecoscore
CO2 impact (gEqCO2)
requests
Energie (mAh)
Données échangées (Mo)
CPU (%)
Empreinte eau (Litres)
Empreinte sol (m2)
Mémoire (Mo)
hskr.ru
60
0,30
23
5,45
1,82
2,71
0,05
0,61
682,42
ladispensadelchianti.it
75
0,31
56
4,73
1,57
1,14
0,05
0,55
511,82
ingridparis.com
65
0,36
38
5,54
3,59
2,11
0,06
0,63
632,50
azzerad.com
63
0,38
75
5,59
1,98
1,50
0,06
0,65
735,91
marcoambrosi.salon
52
0,41
47
5,81
4,75
2,44
0,06
0,67
701,52
once-lifetime.com
45
0,45
56
5,73
6,37
2,24
0,06
0,66
734,36
grege-interieurs.com
39
0,64
26
11,20
6,80
5,06
0,11
1,25
746,73
webflow.com
33
0,67
179
6,34
7,17
3,21
0,09
0,80
863,02
lamalama.n
42
0,71
21
9,71
13,42
4,71
0,10
1,09
828,77
blueyard.com
56
0,72
50
8,02
15,13
2,56
0,10
0,92
575,93
datagrid.co.jp
29
0,80
128
9,34
11,02
3,15
0,11
1,10
671,31
betterup.com
27
0,81
121
11,28
7,85
3,51
0,12
1,31
862,15
Conclusion
Lorsque le design de sites doit être jugé ou comparé, ceux qui ressortent en tête sont souvent des sites proposant un foisonnement d’images et autres effets visuels tels que des animations ou de la vidéo. Même si ces choix de designs peuvent être plus attractifs ou ludiques, ils nuisent souvent à l’accessibilité mais aussi aux impacts environnementaux… donc, in fine, aux utilisateurs eux-mêmes.
Sur le site des Awwwards, on trouve bien parmi les critères pris en compte l’utilisabilité. Toutefois, un parcours rapide des notes obtenues montre que, même pour betterup.com qui présente de nombreuses erreurs d’accessibilité, la note d’utilisabilité est souvent très élevée. Il est normal qu’une part de subjectif, souvent liée à l’expérience personnelle et à la perception qu’on a de telles créations, entrent en ligne de compte. Néanmoins, une mesure objective devrait permettre de relativiser et nuancer le propos, aussi bien pour l’accessibilité que pour la sobriété (voire la performance). Ces contraintes supplémentaires pourraient être sources de créativité et donner lieu à des expériences utilisateur innovantes tout en restant respectueuses des utilisateurs et de la planète.
A l’heure où l’on parle de plus en plus de numérique responsable, il est important de revenir sur cette notion. D’autant plus qu’elle constitue le cœur de l’activité de Greenspector.
Définition
Le numérique responsable est une approche globale du numérique, respectueuse de la planète et des individus.
Depuis quelques années, ce sujet prend de plus en plus d’ampleur. On voit cette notion un peu partout mais souvent limitée dans son approche à la prise en compte de l’impact environnemental. L’écoconception a été pour beaucoup le point d’entrée vers le numérique responsable. Mais ce dernier aborde des problématiques bien plus larges :
Ecoconception et prise en compte des impacts environnementaux du numérique
Accessibilité numérique et inclusion
Economie de l’attention
Respect des données personnelles et protection de la vie privée
Cybersécurité
Ethique
Low tech et lutte contre le solutionnisme technologique
Les différents volets du numérique responsable
La prise en compte des impacts environnementaux joue un rôle crucial pour les services numériques. En effet, au-delà des consommations de ressources liées à leur utilisation (par exemple, l’énergie nécessaire pour charger la batterie), ces services ont un impact sur les équipements des utilisateurs : usure de la batterie et des composants, surcharge de la mémoire et du système… encourageant le changement précoce de ces terminaux pour d’autres plus récents voire neufs. Or, aujourd’hui, la fabrication de ces équipements représente la phase des services numériques la plus impactante pour l’environnement. Il convient donc de créer des sites web, applications mobiles et autres services numériques aussi peu impactant que possible.
Ajoutez à cela la loi REEN ainsi que les outils d’évaluation d’impacts des services numériques.
Au final, on voit que le sujet prend de l’ampleur et gagne en structuration. On ne peut que s’en réjouir, même s’il reste encore du chemin à parcourir.
Les bénéfices pour les utilisateurs et les entreprises sont considérables. Globalement, cette démarche permet une amélioration de l’expérience utilisateur (et en particulier de la performance) ainsi qu’une réduction des coûts de développement, de maintenance et d’hébergement. De même, l’adoption de l’écoconception entraîne le développement de l’expertise, une amélioration de l’image de marque et constitue un facteur d’attractivité pour les clients mais aussi pour les futurs collaborateurs.
Par ricochet, un service numérique écoconçu aura un périmètre souvent plus réduit, ce qui facilitera sa sécurisation, sa mise en conformité pour l’accessibilité et tendra à restreindre les données personnelles collectées.
L’écoconception tend également à laisser de côté les mécanismes visant à capter l’attention (scroll infini, autoplay des vidéos, notifications à outrance, etc). Ceci constitue également une avancée éthique : l’utilisateur n’est plus seulement un consommateur qu’il faut réussir à retenir par tous les moyens possibles. On gagne sa confiance et son adhésion en lui fournissant d’abord un service de qualité, adapté à ses attentes.
Enfin, en remettant l’utilisateur au centre des considérations, la sobriété numérique tend à éviter le solutionnisme technologique. On évitera ainsi (entre autres) d’aller vers des services numériques lorsque cela n’apparaît pas nécessaire. Parfois, un bon vieux SMS peut remplacer un site web ou une application mobile : une solution low tech peut permettre de répondre tout aussi bien (parfois même mieux) aux besoins utilisateur.
À l’heure où de plus en plus de services (dont publics) se digitalisent, l’accessibilité des services numériques est un sujet central, dans une démarche d’inclusion et d’accès aux services pour tous. Malheureusement, ce sujet important ne reçoit pas encore toute l’attention nécessaire, bien que de nombreux outils existent et se développent. Le référentiel (RGAA) en est aujourd’hui à sa quatrième version et le cadre législatif s’étend aux structures publiques ainsi qu’aux entreprises dont le CA dépasse 250 millions d’euros. Il propose une approche concrète des WCAG : panel complet des recommandations du W3C pour du contenu web accessible. Les outils de vérification sont nombreux, même s’ils ne sont pas suffisants pour vérifier l’ensemble des critères.
Au-delà des sanctions qu’encourent les entreprises en cas de non-respect des obligations, les bénéfices de cette démarche sont nombreux :
S’assurer que tout le monde puisse accéder aux services et informations proposées dans de bonnes conditions.
Toucher un public aussi large que possible, notamment via le curb cut effect.
Développer une expertise en interne (rétention des salariés et attractivité pour le recrutement).
L’économie de l’attention est un domaine relativement peu connu en tant que tel, alors qu’il est déjà profondément ancré dans notre quotidien. Il s’agit de l’ensemble des mécanismes (de design, de conception, fonctionnels et autres) qui nous rendent accros à nos smartphones et à certaines applis. On parle ici des mécanismes captologiques (ou deceptive patterns) : scroll infini, notifications, modales, autoplay, etc. Via ces choix de conception, le temps passé sur nos mobiles augmente et notre capacité d’attention diminue. L’enjeu autour de notre attention est avant tout financier. Tout ceci est détaillé dans l’ouvrage La civilisation du poisson rouge et des structures telles que Designers Ethiques se sont déjà emparés du sujet.
Cette problématique est d’autant plus fondamentale que l’on se retrouve face à des outils conçus pour y passer le plus de temps possible alors même que leur utilisation a un impact environnemental non-négligeable (via l’usure des terminaux, leur consommation énergétique mais aussi en poussant in fine des comportements consuméristes notamment via l’exposition massive à des publicités). À noter qu’à ces impacts néfastes sur l’environnement et l’individu, s’ajoutent des considérations éthiques puisque de ce système résulte souvent une plus grande captation de données personnelles.
À propos des données personnelles, la question n’est pas nouvelle mais la mise en place du RGPD a constitué un tournant important. Le but est ici de réglementer la captation et le stockage des données personnelles des citoyens européens mais aussi par des entreprises européennes. Ce sujet complexe est notamment lié au micro targeting (publicité ciblée en fonction des données collectées sur l’internaute) et est d’autant plus vertigineux qu’il implique des entreprises achetant et revendant des données personnelles (data brokers, le tout sur fond de surveillance et d’enjeux politiques comme dans le cas de Cambridge Analytica). Plus récemment, le sujet des données personnelles est revenu dans les discussions suite à la remise en question de l’utilisation de Google Analytics et des polices Google, en particulier en France. Sans compter les fuites de données personnelles qui surviennent très régulièrement.
La cybersécurité est présente partout, via les failles de sécurité et autres incidents dont on entend parler régulièrement. Aujourd’hui, il semblerait aberrant voire irresponsable de proposer un service numérique qui ne soit pas sécurisé. Pour autant, ce domaine exige de nombreuses compétences ainsi qu’une veille constante. Là aussi, la sobriété numérique peut réduire la surface d’attaque d’un service numérique. En contrepartie, il faut veiller à ce que la protection de l’utilisateur ne l’oblige pas à mettre trop souvent à jour ses applications et logiciels, sous peine de tendre vers l’obsolescence logicielle. De même, l’open source permet, via une transparence totale, de prévenir la présence de vulnérabilités.
L’éthique est un sujet complexe mais nécessaire dans le domaine du numérique. Il est souvent au cœur des discussions, notamment sur le vaste sujet des algorithmes et du Machine Learning, par exemple dans le cas des voitures autonomes. Afin de concevoir un numérique respectueux des individus, la question de l’éthique est indissociable.
Enfin, le solutionnisme technologique, largement théorisé par Evgeny Morozov, avertit sur le fait que le numérique n’est pas toujours une solution appropriée. Cette prise de conscience est d’autant plus essentielle alors que l’on cherche justement à réduire l’impact environnemental du numérique.
Le numérique responsable dans le cadre du travail chez Greenspector
Chez Greenspector, le numérique responsable est au cœur de notre métier. Même si notre préoccupation première reste la réduction des impacts environnementaux des services numériques, tout ceci est accompagné de considérations liées au numérique responsable. Les liens inextricables entre les différents volets de ce sujet font qu’il est essentiel de garantir une approche globale afin de ne pas passer à côté d’un axe d’amélioration, voire pour ne pas fournir une préconisation qui léserait les utilisateurs d’une façon ou d’une autre (dégradation de l’accessibilité, risque pour la sécurité, etc). Si l’impact n’est pas toujours mesurable directement ou le gain en apparence minime du point de vue la sobriété, d’autres axes comme l’accessibilité, l’absence de mécanismes captologiques et le respect de la vie privée contribueront à rendre un produit plus résilient. C’est pourquoi (et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres), nous encourageons nos clients à ne pas intégrer directement de contenus en provenance de services tiers comme Youtube, Twitter et autres.
Pour cela, Greenspector accompagne ses clients dans l’écoconception de produits sur tout le cycle de vie du projet mais aussi dans la mesure des consommations et le suivi dans le temps des impacts, en complément (par exemple) d’une démarche d’amélioration continue. Ce sont ces principes que nous appliquons également à nos propres produits.
Afin d’œuvrer pour un numérique respectueux des personnes et de la planète, il apparaît essentiel d’appliquer ces valeurs jusque dans le cadre de travail proposé : laisser la possibilité à chacun de télétravailler autant que nécessaire, insister sur le droit à la déconnexion et laisser à chacun la possibilité d’adapter ses horaires à ses propres besoins. Il y a également la volonté de libérer du temps à chacun pour mener de la veille autour du numérique responsable, de ménager des espaces pour partager le résultat de cette veille et d’appuyer la montée en compétence.
Ressources pour aller plus loin
Les ressources pour se sensibiliser au numérique responsable se multiplient, mais voici déjà deux bons points de départ :
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à une interrogation qui revient très souvent lorsqu’on aborde la question de l’écoconception web ou de la sobriété numérique : un site écoconçu est-il nécessairement moche ? Souvent, la demande consiste plutôt à obtenir un échantillon de “sites jolis et écoconçus” (de préférence avec une finalité proche de celle du projet en cours). Les spécialistes de l’accessibilité web reconnaîtront sans doute ce type d’interrogation pour y avoir été eux aussi régulièrement confrontés. Il n’est déjà pas évident de définir ce que serait, dans l’absolu, un site “joli”. La notion est elle-même très subjective.
Nous procéderons donc autrement. Nous constituerons d’abord une liste de sites a priori sobres. Il y a pour cela des listes et des annuaires qu’on listera plus loin. Une fois la liste constituée, nous ferons une première analyse rapide pour en exclure les sites qui ne sont pas aussi sobres qu’annoncé (trop de données transférées, trop de requêtes, etc.). Ensuite, nous utiliserons l’outil Greenspector afin de les départager (en les classant mais aussi en repérant ceux qui sont plus impactant qu’au premier abord).
Enfin, munis de cette liste, nous regarderons à quoi ils ressemblent et essaieront d’en dégager des tendances de design, en fonction de leurs finalités respectives (un site d’information ne ressemble pas forcément à un site de commerce en ligne ou à celui d’une agence web, par exemple). Ce sera également l’occasion de garder en tête d’autres aspects du Numérique Responsable, en particulier l’accessibilité. Avoir un site léger et agréable à regarder n’a pas de sens s’il est inutilisable pour une partie de la population.
La finalité ici est bien de proposer une liste de sites web avec un impact environnemental moindre. Libre à chacun de trouver ceux qui lui semblent attractifs et qui correspondent à ses attentes (en termes de finalité, de cible, etc.). Ainsi, cette liste pourra être une source de contre-arguments concernant les sites écoconçus qui seraient nécessairement moches. Ce peut aussi être un moyen de trouver des sources d’inspiration afin de concevoir à son tour des sites écoconçus et attractifs.
Où sont les sites sobres ?
Nous avons fait le choix d’éplucher les listes et catalogues de sites sobres, avec en bonus d’autres sites croisés par ailleurs.
Il en existe probablement d’autres mais ceci constitue déjà un bel échantillon de départ. Si vous en avez d’autres en tête ou si vous voulez tester la sobriété de votre site, n’hésitez pas à nous contacter.
Avec cette première liste (plus d’une centaine de références au final), une première analyse a été effectuée. Celle-ci s’appuie principalement sur l’onglet Network des DevTools afin de regarder les requêtes HTTP et la quantité de données transférées.
Au final, il ne reste qu’une quarantaine de sites qui sont alors utilisés pour un benchmark avec l’outil Greenspector.
Sites sobres : le verdict par la mesure
Le benchmark des sites retenus permet de les classer en fonction de leurs EcoScores respectifs (l’idéal étant d’obtenir un EcoScore le plus proche possible de 100).
Classement
URL
Ecoscore
Énergie (mAh)
Données (Mo)
Requêtes HTTP
Empreinte GES (gEqCO2)
Empreinte Eau (Litres)
Empreinte Sol (m²)
1
https://kuroneko.io/fr/
94
4.24
0.14
2
0.18
0.04
0.46
2
https://lesraisonnees.co/
94
4.08
0.21
11
0.19
0.04
0.45
3
https://brawcoli.fr/
92
4.08
0.13
11
0.19
0.04
0.45
4
https://solar.lowtechmagazine.com/
92
4.35
0.35
17
0.21
0.04
0.48
5
https://www.pikselkraft.com/
91
4.35
0.11
3
0.19
0.04
0.48
6
https://amap-chelles.net/
90
4.59
0.34
4
0.2
0.04
0.5
7
https://primitive.wildandslow.fr/
90
4.1
0.16
11
0.19
0.04
0.45
8
https://productfornetzero.com
90
3.99
0.17
14
0.19
0.04
0.44
9
https://www.mountain-riders.org/
90
4.31
0.23
19
0.21
0.04
0.48
10
https://fairness.coop/
89
4.28
0.09
14
0.2
0.04
0.47
11
https://jeudi.am/
89
4.47
0.15
20
0.22
0.04
0.5
12
https://www.boavizta.org/
89
4.26
0.27
9
0.2
0.04
0.47
13
https://lowtechlab.org/fr
87
4.09
0.22
6
0.18
0.04
0.45
14
https://www.gov.uk/
87
4.35
0.24
15
0.21
0.04
0.48
15
https://www.treebal.green/
87
4.19
0.8
17
0.21
0.04
0.47
16
https://www.boutique-natali.com/
86
4.84
0.44
25
0.25
0.04
0.54
17
https://designersethiques.org/
85
4.06
0.28
17
0.2
0.04
0.45
18
https://oceanfifty.com/
85
4.63
0.42
14
0.22
0.04
0.51
19
https://anelym.fr/
84
4.64
0.17
23
0.23
0.04
0.52
20
https://lowimpact.organicbasics.com/eur
84
4.65
0.74
33
0.26
0.04
0.53
21
https://www.europeansleeper.eu/en
84
4.33
0.73
31
0.24
0.04
0.49
22
http://www.biocoopmontreuil.fr/
83
4.75
0.53
23
0.24
0.04
0.53
23
https://www.licoornes.coop/
82
4.37
0.17
28
0.22
0.04
0.49
24
https://empreintedigitale.fr/
81
4.26
1.14
26
0.24
0.04
0.48
25
https://www.international-alert.org/
81
4.67
0.83
28
0.25
0.04
0.53
26
https://www.laboutiquedupartage.fr/
81
4.77
0.31
20
0.23
0.04
0.53
27
https://www.light-communication.fr/
81
4.53
0.19
13
0.21
0.04
0.5
28
https://dolo.biz/fr/
80
4.81
1.19
15
0.25
0.04
0.53
29
https://www.polybion.bio/
80
4.88
1.02
10
0.24
0.04
0.54
30
https://zugvoegelfestival.org/
79
4.26
0.52
44
0.25
0.04
0.49
31
https://pathtech.coop/
77
4.55
0.66
6
0.21
0.04
0.5
32
https://dalkia.fr/
76
4.28
0.89
38
0.25
0.04
0.49
33
https://sustainablewebdesign.org/
76
4.88
1.02
43
0.29
0.05
0.56
34
https://palaeyewear.com/
74
4.51
1.19
78
0.32
0.05
0.54
35
https://themarkup.org/
73
5.27
1.13
14
0.26
0.05
0.58
36
https://www.ademe.fr/
72
4.75
0.64
26
0.25
0.04
0.53
37
https://theadccawards.ca/
71
5.46
0.29
6
0.24
0.05
0.6
38
https://flowty.site/
63
6.91
0.35
21
0.32
0.06
0.77
39
https://heylow.world/
62
6.14
0.35
19
0.29
0.05
0.68
40
https://becolourful.co.uk/
60
6.15
0.23
15
0.28
0.05
0.68
41
https://www.ec-lyon.fr/
59
5.06
0.81
43
0.29
0.05
0.58
42
https://www.wholegraindigital.com/
58
8.65
0.65
25
0.41
0.08
0.96
43
https://daviddaumer.com/
50
7.83
0.32
13
0.35
0.07
0.86
Pour chacun de ses sites web, mesurés sur un smartphone S7 (Android 8), les mesures ont été réalisées au travers de notre Greenspector Benchmark Runner, permettant la réalisation de tests automatisés. Les mesures ont été réalisées fin juin 2022.
Détail des scénarios : – Chargement du site web – Scroll de la page – Inactivité site web en premier-plan – Inactivité site web en arrière-plan
Chaque mesure est la moyenne de 3 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone donné selon un réseau de type wifi peuvent être différentes sur un PC portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chacune des itérations, le cache est préalablement vidé.
En classant les résultats (ici par EcoScore) et en regardant les extrêmes, on remarque déjà deux choses :
Quelques sites ont des scores au-dessus de 80 voire de 90. C’est très rare et ça souligne des sites où un grand effort de sobriété numérique a été réalisé.
Quelques sites ont un EcoScore anormalement “bas”. Il s’agit donc de sites plutôt légers mais malgré tout impactant.
https://daviddaumer.com/ (EcoScore Greenspector 50) : peu de requêtes sur la page, peu de données transférées. Au cas où, on regarde avec EcoIndex et le score A est obtenu (ce qui est le meilleur score possible). La “chute” de l’EcoScore s’explique par des animations qui impactent en continu la batterie du device. Concrètement, ceci signifie que l’affichage de cette page vient accélérer la décharge de la batterie donc augmenter son usure et anticiper le changement de la batterie ou le rachat d’un appareil. Ceci induit de lourds impacts environnementaux, l’essentiel de ceux-ci provenant de la fabrication de l’appareil. Il faudrait limiter l’impact des traitements CSS et JS. Les animations sont-elles nécessaires ? Quel est leur impact sur l’accessibilité et la captation de l’attention ?
https://theadccawards.ca/ (EcoIndex A, EcoScore Greenspector 71) : l’impact environnemental des animations est ici loin d’être négligeable, le site étant par ailleurs très léger et sobre. En revanche, cette débauche d’effets visuels nuit gravement à l’utilisabilité du site, en particulier du point de vue de l’accessibilité.
Au final, ces exemples illustrent un point important sur l’ensemble des éléments à prendre en compte avant d’affirmer qu’un site est sobre ou a bénéficié d’une démarche d’écoconception. Les efforts sur le nombre de requêtes et la quantité de données transférées sont une bonne chose. En revanche, les traitements JS ou CSS (et plus particulièrement les animations) peuvent annuler une bonne partie des bénéfices ainsi obtenus. D’autant plus (et j’insiste sur ce point) que ces animations ont potentiellement un effet néfaste en termes de captation de l’attention mais surtout d’accessibilité. Je vous invite à ce sujet à vous référer entre autres au critère 13.8 du RGAA (Dans chaque page web, chaque contenu en mouvement ou clignotant est-il contrôlable par l’utilisateur ?). L’exemple le plus flagrant ici est https://heylow.world/ avec ses animations très présentes qui nuisent de plus à la lisibilité pour l’ensemble des utilisateurs.
Analyse du classement des sites sobres
Nous avons commencé par ce qu’il faut éviter pour produire un site web écoconçu qui soit visuellement agréable sans sacrifier pour autant son utilisabilité. Regardons désormais plus en détail les sites afin d’en extraire des exemples particulièrement pertinents.
Nous pouvons déjà considérer la liste des sites avec un EcoScore > 70% comme des sites sur lesquels un effort de sobriété a été effectué. Reste à voir ce qui peut les rendre attractifs et lesquels mettre en avant.
Note : pour éviter d’éventuels biais, le site de Greenspector n’a pas été inclus (même si son EcoScore est autour de 72).
E-commerce
La liste contient 3 sites de e-commerce :
https://lowimpact.organicbasics.com : au moment de la rédaction de cet article, le site standard est en maintenance. Sur la version “low impact”, le choix de la sobriété est clairement affiché. L’accent est mis sur les formes simples (via du SVG) et les aplats de couleurs. En revanche, il est regrettable que cette version ne soit pas la version par défaut du site. Ceci nuit grandement à l’impact de cette démarche.
https://palaeyewear.com : la page d’accueil est plutôt légère et agréable. On y retrouve les éléments classiques pour un tel site : une vidéo (intégrée sobrement), quelques produits, les avis de consommateurs, quelques actualités, un rapport d’impact, etc. Plusieurs bonnes pratiques d’efficience ne sont pas respectées mais cette page s’en sort mieux que la plupart des autres sites de e-commerce. Tout se complique lorsqu’on accède à une fiche-produit. Ce sont ici plus de 100 requêtes et plusieurs Mo de données qui sont transférés. L’effort d’écoconception aurait donc dû être poussé plus loin, notamment en se basant sur un parcours utilisateur (navigation et achat d’un produit) plutôt que seulement sur la page d’accueil.
https://www.boutique-natali.com : on trouve sur cette page aussi plusieurs éléments propres à ce type de site (promotions en cours, éléments de réassurance, produits mis en avant, etc.) en plus de la mise en avant de la démarche d’écoconception mise en œuvre. La même sobriété se retrouve sur les fiches produit. Certes, certains types de produits vendus en ligne nécessitent probablement plus d’images (par exemple dans le domaine de la mode ou des cosmétiques) mais il s’agit à mon avis là d’une bonne base de réflexion pour concevoir une boutique en ligne légère et agréable d’utilisation.
Magazines et presse en ligne
https://themarkup.org est un site sobre et élégant à la fois, ce qui est d’autant plus notable pour de la presse en ligne. Ces sites sont habituellement alourdis entre autres par la pub et les trackers, ce qui n’est pas le cas ici. Un site important à garder en tête, donc, comme exemple de site de presse en ligne écoconçu. Attention toutefois, la légèreté de ce site par rapport à d’autres sites similaires est en partie due à des choix de modèle économique. Une fois de plus, ceci met en évidence le rôle qu’ont à jouer tous les acteurs d’un projet sur le sujet de la sobriété numérique.
https://solar.lowtechmagazine.com : il s’agit probablement là de l’un des exemples les plus connus. Le choix radical de réduction d’impact environnemental est ici clairement affiché. Ceci ne fera pas forcément l’unanimité (notamment en raison du dithering).
On retrouve une logique proche sur le site des Designers Ethiques (mise en page proche d’un jounal papier à l’ancienne pour un résultat des plus sobres) voire (pour la structure) sur celui de .Pikselkraft. Le site du Low-tech Lab, s’il en reprend certains éléments, va vers une page plus riche en contenu et avec une structure moins rigide. La page d’accueil semble alors plus attractive et le contenu plus facile à identifier.
Autres sites
https://lesraisonnees.co : un site one-page basé sur le scroll. Un site d’agence au contenu classique mais réalisé de façon très sobre et efficiente, très clair. Un très bon exemple.
https://brawcoli.fr : les éléments classiques sont regroupés en une seule page qui met bien avant ce qui est proposé par ce restaurant.
https://primitive.wildandslow.fr : on trouve dans la liste de nombreux sites d’agence ou d’indépendants spécialisés dans la réalisation de sites sobres (ce qui est logique voire rassurant). Sur chacun, l’idée est généralement de tout présenter en une seule page avec des aplats de couleurs et peu d’images (toutes optimisées). Primitive by Wild&Slow est assez représentatif tout en se démarquant entre autres par des zones aux contours non-linéaires. Dans d’autres cas, l’accent est mis sur les formes géométriques plutôt que sur des images plus complexes.
https://www.treebal.green est une variante beaucoup plus riche graphiquement et pour autant assez sobre.
https://www.mountain-riders.org est un bel exemple d’utilisation des principes vus précédemment avec une charte graphique très contrastée pour un rendu au final propre et attractif.
Même s’il peut sembler moins attractif que d’autres, https://www.gov.uk brille par sa légèreté et son accessibilité. De gros efforts ont ici été faits au niveau de l’architecture de l’information. Il est en tout cas intéressant d’avoir ici un exemple de service public accessible et sobre.
Même si les animations en continu et omniprésentes sont à éviter, certains sites légers les utilisent avec parcimonie :
Il convient dans tous les cas de garder en tête l’accessibilité ainsi que le fait que ce type d’ajout n’est que cosmétique. Pour certains sites comme https://dolo.biz/fr, l’attractivité de la page d’accueil repose énormément sur les animations mais le tout reste efficient et plutôt plaisant (même s’il ne sera pas forcément pratique pour tout le monde à la navigation, en particulier au clavier).
De façon totalement subjective, je retiens également https://zugvoegelfestival.org pour le choix des couleurs et la navigation dans la page d’accueil. Il est juste regrettable que les différents éléments de navigation dans le site ne soient pas disponibles (au moins au clic) dès l’arrivée sur le site.
Et une dernière mention spéciale pour https://sustainablewebdesign.org qui reprend des formes géométriques, des couleurs vives et met l’accent sur l’accessibilité tout en étant une mine d’informations sur l’écoconception web.
Conclusion
Le classement présenté ici devrait vous permettre d’avoir un meilleur aperçu de ce qu’il est possible de faire avec un site web sobre. Cette liste est appelée à s’enrichir au fil du temps et à servir d’inspiration pour ceux qui voudraient se lancer dans la création de sites sobres.
Si le ressenti que l’on peut avoir en utilisant un site est en partie subjectif, l’accessibilité doit être prise en compte et la notion de sobriété creusée autant que nécessaire.
La notion de métavers ne date pas d’hier et certains se rappelleront peut-être de Second Life, considéré comme l’une de ses premières manifestations. L’idée est de proposer un environnement virtuel via ce qu’on appelle désormais la XR (eXtended Reality), un mélange de réalité augmentée (un peu à la façon de Pokemon Go) et de réalité virtuelle (les plus vieux penseront au film Le Cobaye mais on préférera l’exemple d’Oculus Quest).
En octobre 2021, Meta (anciennement appelé Facebook) a annoncé se lancer à fond sur le sujet du Metavers. Ceci passe par d’énormes investissements, notamment pour créer 10.000 emplois et former ceux qui travailleront dans ce domaine. De nombreuses grandes entreprises lui ont emboîté le pas pour être sûres de ne pas louper le coche.
L’objectif serait à terme de mettre à disposition des utilisateurs un environnement immersif potentiellement en 3D où ils pourraient retrouver leurs enseignes préférées et interagir avec qui ils veulent sans sortir de chez eux.
Couplé aux cryptomonnaies et aux NFT, le métavers serait même un des piliers du Web3.
Telles les lunettes connectées, il s’agit ici d’une arlésienne du numérique et on est en droit de se demander si cette nouvelle tentative sera cette fois couronnée de succès. Sauf que la vraie question est de savoir si le métavers est compatible avec les problématiques actuelles liées au numérique, qu’on retrouve notamment à travers le Numérique Responsable.
Métavers et Numérique Responsable
En reprenant les principaux enjeux du Numérique Responsable, voyons ce que l’on peut attendre du métavers.
Accessibilité
Alors que plus de 96 % des sites web présentent au moins une erreur d’accessibilité, l’accessibilité du web tel qu’il existe aujourd’hui reste très problématique. De même, rappelons que l’accès au web reste compliqué pour une grande partie de la population mondiale, que ce soit en raison d’un appareil trop ancien, d’une connexion internet insuffisante ou tout simplement de compétences insuffisantes pour pouvoir utiliser pleinement les outils numériques. Englobant ces trois problématiques, l’illectronisme toucherait 17% de la population française.
Dans de telles conditions, il y a fort à parier que le métavers ne vienne pas arranger les choses. Ceux qui aujourd’hui ne peuvent pas accéder au web dans des conditions satisfaisantes seront probablement laissés de côté par le métavers. Sans compter que les prérequis en termes de puissance des appareils et de connexion internet risquent d’être bien plus élevées (mais nous y reviendrons plus tard).
Sécurité
La sécurité peut être vue comme une des conséquences de l’illectronisme : en ne préparant pas suffisamment les individus à utiliser les outils numériques, on les expose à des risques qu’ils ne maîtrisent pas. Nul doute que le métavers s’accompagnera de nouvelles opportunités d’attaques. On peut d’ores et déjà imaginer à quel point un univers aussi immersif et aujourd’hui aussi lié aux grandes enseignes peut offrir de nouveaux vecteurs de phishing. Il est également à craindre que, afin de ne pas nuire à l’immersion ni au confort des utilisateurs, la sécurité passe au second plan.
Captation de l’attention (et manipulation)
La captation de l’attention (voir rapport du CNUM en PDF) consiste à mettre en place des mécanismes de design (mécanismes captologiques ou dark patterns) afin de retenir le plus longtemps possible l’attention de l’utilisation. Dans le métavers, on peut imaginer que ceci ne fera que s’aggraver, l’un des objectifs étant l’immersion. Aujourd’hui, en particulier via le web, chacun d’entre nous serait exposé à plus de 5000 stimuli publicitaires. En regardant la liste des entreprises contribuant à construire le métavers, il y a peu de chances que ceci s’arrange.
Comment, dans ces conditions, évoluera notre bulle de filtres? Ne risque-t-on pas de voir augmenter l’influence de certains acteurs du numérique sur le contexte politique ? Doit-on s’inquiéter de voir Meta prendre la main sur le sujet du métavers (en bref : oui) ?
Et ce ne sont là que quelques interrogations parmi tant d’autres (sur la modération de ce nouvel espace partagé, les droits sur les contenus qui y seront (re-)produits, etc).
Sobriété numérique
Il est intéressant de considérer le métavers sous l’angle des impacts environnementaux.
Il est toujours un peu étonnant de voir quelqu’un arriver avec un produit miraculeux censé résoudre tout un tas de problèmes dont nous n’avions même pas conscience. Dans ce cas précis, je serais partisan de l’approche de Design is the Problem. Nathan Shedroff y explique comment repenser le design afin d’aboutir à des solutions réellement soutenables. Il prend l’exemple du Segway PT, un appareil de transport personnel, électrique et démontable/réparable. Présenté ainsi, on pourrait penser que ce serait une belle idée pour la planète. Sauf que le vrai souci de cet appareil est qu’il ne répond pas à un vrai besoin utilisateur. En effet, les transports en commun, le vélo et la marche à pied peuvent idéalement le remplacer, avec un impact et un coût financier bien moindres. Toute ressemblance avec les trottinettes électriques serait purement fortuite (ou pas).
Le métavers pose le même problème dans son concept même : il cherche à répondre à une myriade de besoins divers et variés, alors même que des alternatives moins impactantes et coûteuses existent. Seul son vernis technique et innovant favorise son adoption et amène des grosses entreprises à s’y lancer aveuglément.
Pour aller plus loin sur l’impact environnemental du métavers, plusieurs éléments sont à prendre en considération.
D’une part, la génération et l’affichage d’un environnement virtuel immersif sont très coûteux en ressources. En-dessous de 90 fps, l’utilisateur s’expose aux nausées et vertiges. De plus, ces dernières années, chacun a pu découvrir des environnements virtuels en 3D de plus en plus magnifiques (en grande partie via les jeux vidéo). Il semble donc indispensable de s’aligner sur ces types de visuels, ce qui sera coûteux aussi bien pour leur production que pour leur affichage.
D’autre part, l’utilisation du métavers (notamment en tenant compte des éléments indiqués dans le point précédent) nécessitera probablement de meilleurs équipements utilisateurs (voire de nouveaux équipements utilisateurs) ainsi qu’une connexion internet avec un débit très élevé (ne serait-ce que pour afficher un environnement virtuel tout en tenant les 90 fps). Sachant que, fort logiquement (et c’est aussi ce qu’on a bien vu avec les jeux vidéo), les rendus et la fréquentation devraient (si tout se passe bien pour le métavers) monter en puissance au cours du temps, encourageant la course au renouvellement des équipements.
Alors même que les initiatives se multiplient afin de réduire l’empreinte environnementale du numérique, l’arrivée du métavers représente donc un risque majeur.
Conclusion
Les efforts pour étendre les principes du Numérique Responsable au web sont de plus en plus intenses et le chantier déjà colossal. L’arrivée du Web3 et plus particulièrement du métavers risquent de rendre ces principes d’autant plus essentiels mais aussi plus difficiles à faire respecter. Il apparaît (une fois n’est pas coutume) plus facile de générer des emplois et dépenser des sommes folles pour un concept dont l’utilité reste à prouver plutôt que d’œuvrer à rendre le web moins impactant et plus accessible pour tous.
Il reste bien sûr la possibilité que le métavers soit conçu dès le départ dans une optique d’efficience voire en suivant certains principes du Numérique Responsable (mais j’en doute). Dans tous les cas, la nature même du projet laisse à penser que la sobriété n’est pas considérée. Ceci est d’autant plus regrettable que le Numérique Responsable lui-même contient les éléments et principes qui aideraient à l’aboutissement et à l’adoption du métavers. Toutefois, les priorités semblent être autres et on ne peut que regretter de voir une fois de plus les moyens se concentrer sur quelque chose qui ne contribuera probablement pas à rendre le web meilleur pour tous. Au final, le métavers semble aller à l’opposé des efforts nécessaires pour atténuer le dérèglement climatique.
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