Catégorie : Numérique responsable

Quelle empreinte environnementale pour les applications réseaux sociaux ? Édition 2023 

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Introduction 

Les usages et les fonctionnalités des réseaux sociaux se développent et leurs communautés ainsi que les moments de consommation sur nos écrans augmentent avec ces usages.
Les tendances, le marketing d’entreprise, les nouveaux canaux d’influence sont autant de facteurs de multiplication de connexion des utilisateurs et de leur temps d’utilisation.

Dans le Digital report France 2023 de We are social, on évalue à 92,6% les Français connectés à Internet. C’est une augmentation de +1% par rapport à 2022, soit 600 000 personnes, dont plus de 80,5% sont présents sur les réseaux sociaux.  
L’impact environnemental généré par les réseaux sociaux évolue avec l’augmentation du nombre de personnes et du temps passés sur les applications. Ceci implique un niveau de responsabilité plus fort sur ces services numériques massivement utilisés pour évaluer et réduire leurs impacts générés. Existe-t-il dans le monde un réseau social éco-responsable ? Comment “conscientiser” les éditeurs d’applications, peut-être même leurs utilisateurs ?  Pour cela, rien de tel qu’un petite mesure des consommations et de projection d’impacts pour répondre, humblement à ces 2 questions. 

Comme tous ces réseaux ne fonctionne pas de la même façon, nous avons choisi de remesurer un cas d’utilisation commun à tous, à savoir, le parcours et la lecture d’un fil d’actualité des 10 applications mobile de réseaux sociaux les plus utilisés en France.  

 
Méthodologie 

Choix des réseaux sociaux étudiés 

Les 10 applications de réseaux sociaux les plus populaires chez les Français sont : Facebook, Instagram, LinkedIn, Pinterest, Reddit, Snapchat, TikTok, Twitch, Twitter et Youtube. Nous avons repris les statistiques de We are social datant de janvier 2023 pour faire des projections d’impacts environnementaux. 

Compte tenu du cas d’usage sélectionné, nous avons privilégié les réseaux sociaux ayant un fil d’actualité, ce qui exclut des applications de messagerie, type Whatsapp, Messenger, Imessage, Skype, Discord et Telegram. Vous les retrouverez sans doute dans un prochain article 😉  

Définition du parcours utilisateur 

Nous avons fait évoluer le parcours utilisateur en réalisant un scénario de défilement du fil d’actualité comportant les étapes suivantes 

Etape 1 : lancement de l’application 
Etape 2 : lecture du fil d’actualité sans défilement (30 sec) 
Etape 3 : défilement du fil d’actualité avec des pauses intercalées.  
Etape 4 : mise en arrière-plan de l’application (30 sec) 

 
Ce parcours comporte un scroll de 2 secondes suivi d’une seconde de lecture (pause) le tout répété et pondéré sur une durée de 1 minute.  
 
Concernant Snapchat, son fonctionnement nous a obligé à considérer un scénario de clic et non de scroll, mais ne remettant pas en cause les temps de pause et de défilement de contenu. De plus, le fil d’actualité choisi est la page de stories, qui n’est pas la page d’accueil de l’application. Afin d’avoir des scénarios comparables, l’étape d’accès à la page de stories n’a pas été mesurée sur ce parcours et donc n’a pas été comprise dans l’impact généré.  
 
Les pauses lors du défilement du fil d’actualité simulent un comportement le plus réaliste possible de lecture. 
Ce parcours ne transcrit pas des usages les plus fréquents sur ces plateformes (lecture d’un post ou d’un contenu riche associé, d’une vidéo, réaction, échangé généré,  ….) mais il nous donne une indication sur le niveau de sobriété des applications. 

Pour cette étude, les données ont été mesurées via notre solution Greenspector Test Runner qui permet la réalisation de tests automatisés sur smartphone en local. 

Nous avons mesuré les consommations de ressources (énergie, mémoire, données) et les temps de réponse. Ces données nous ont ensuite permis d’obtenir l’impact environnemental des applications.  

Nous précisons que la méthodologie employée dans le cadre de cette étude compare uniquement le défilement des fils d’actualité les plus courants. Cela induit que la comparaison n’est pas forcément équivalente car certains fils d’actualité sont centrés sur du défilement de vidéos et d’autres sur des posts multimédia (texte, image, vidéo, gif animé, etc).  

Contexte de mesure  

  • Samsung 10, Android 10  
  • Réseau : Wi-Fi  
  • Luminosité : 50% 
  • Tests réalisés sur au moins 3 itérations pour fiabiliser les résultats 

Hypothèses retenues pour les projections environnementales 

  • Localisation utilisateurs : 100% France 
  • Localisation serveurs : 100% monde (à défaut d’avoir les informations pour chacune des applications) 
  • Appareils utilisés : 100% smartphone 
  • Type de serveurs : 100% complexes 

L’empreinte environnementale dépend de la localisation des serveurs de l’application, de leur type, de la localisation des utilisateurs et du type d’appareils qu’ils utilisent.  Nous avons pris le parti d’étudier l’usage des applications uniquement sur smartphone et sur la part des utilisateurs Français.  

Top et flop des applications les plus utilisées en France selon les résultats 

Le graphe ci-dessous classe les différentes applications de réseaux sociaux selon l’empreinte environnementale du parcours que nous avons défini plus haut.

L’application la moins sobre

Tiktok arrive en dernière position du classement sans grande surprise. En effet, l’application est très énergivore, elle consomme à son lancement 22,4 mAh et échange beaucoup de données pendant le défilement du fil d’actualité. Cet énorme échange est notamment dû au lancement des vidéos qui tourne en permanence et aux nombreuses publicités présentes sur l’application. 

L’application précharge de nombreux contenus, si l’utilisateur est hors connexion, il peut tout de même accéder aux vidéos. Tiktok charge pendant 30s après le lancement environ 5 Mo de données équivalents lors de ce test à 10 vidéos préchargées.  

L’application la plus sobre

LinkedIn est l’application la moins impactante selon nos résultats. Celle-ci n’échange qu’un très faible volume de données au chargement de l’application, ainsi que lors du scroll du fil d’actualité. Le fait que le réseau social soit axé sur le partage de posts textuels avec une faible quantité de photos et vidéos explique notamment ce score. De plus, LinkedIn consomme 13,9 mAh d’énergie, soit 15% de moins que les autres applications du panel.  

 

Les autres applications préchargent moins de contenus et souvent, moins volumineux. Une vidéo préchargée consomme plus d’énergie et génère plus d’échanges de données qu’un post de texte préchargé. 

Projection sur un an de l’impact des 2 applications les plus utilisées par les Français 

Toujours selon le rapport annuel de We Are Social, le temps passé sur les réseaux sociaux est en moyenne d’1h55 par jour. Quand on projette l’impact environnemental sur une année pour chaque application, l’impact environnemental représente de 20 à 40 kg eqCO2 selon le réseau social. Cela représente 185km en voiture pour le réseau le moins sobre. 

Selon le site de l’Ademe, Impact CO2 qui propose un convertisseur en ligne, environ 200g CO2eq = 1km. Sont incluses les émissions directes, la construction des véhicules (fabrication, maintenance et fin de vie) et la production et distribution de carburant et d’électricité. La construction des infrastructures (routes, rails, aéroports…) n’est pas incluse dans ce calcul.  

Nous avons choisi de comparer les 2 applications les plus utilisées par les Français à savoir Facebook environ 38,1M d’utilisateurs et Instagram qui compte environ 30,5M d’utilisateurs.

Facebook 

Le rapport énonce qu’en France, 52 millions de personnes sont présentes sur les réseaux sociaux. Facebook est le réseau social le plus populaire chez les 16-64 ans (73.3%). Si on multiplie l’impact environnemental de Facebook par le nombre d’utilisateurs français présents sur cette plateforme (env. 38,1M), cela représente plus de 24 tonnes eqCO2/min à son pic d’affluence (ou la production de 773 smartphones/min). Soit presque 1M de tonnes d’eqCO2 par an ! 

Instagram 

Instagram est le 2e réseau social le plus populaire chez les 16-64 ans après Facebook. Si on multiplie l’impact environnemental d’Instagram par le nombre d’utilisateurs français présents sur cette plateforme (58,6%), cela représente plus de 26,5 tonnes eqCO2/min (ou la production de 853 smartphones/min). Soit plus de 1,1M tonnes d’eqCO2 par an !  

On constate que malgré un écart de presque 8 millions d’utilisateurs, Instagram a un impact carbone supérieur à Facebook.  

Il convient de souligner que la durée consacrée aux réseaux sociaux varie en fonction du public concerné. Certains individus y consacrent moins de temps, tandis que d’autres y dédient considérablement plus, parfois jusqu’à 8 heures par jour.  

Le tableau ci-dessous projette l’impact carbone en termes de temps d’utilisation.

Et si on projette à l’international ? 

Pour une moyenne de temps passé sur les réseaux sociaux de 2 heures et 31 minutes tous réseaux confondus, nous faisons une estimation de la consommation de ces applications à l’échelle mondiale. 

Facebook compte 2,958 milliards d’utilisateurs à travers le monde ce qui fait de lui le réseau le plus populaire encore une fois. La consommation journalière d’un utilisateur passant en moyenne 2h31 sur ce réseau serait d’environ 95g eqCO2. Pour les presque 3 milliards d’utilisateurs de Facebook qui auraient une moyenne d’utilisation de ce réseau social de 2h31 par jour, la plateforme aurait une empreinte environnementale d’usage de plus de 281 000 tonnes eqCO2/jour soit plus de 102 millions de tonnes eqCO2 à l’année ! 

Au niveau international, Instagram compte environ 2 milliards d’utilisateurs. Par jour, la consommation d’un utilisateur qui passerait 2h31 sur Instagram produirait environ 132g eqCO2. À l’échelle des 2 milliards d’utilisateurs, cela représenterait 262 000 tonnes eqCO2/jour, soit près de 96 millions de tonnes à l’année. 
 

Et si on met un thème sombre ça donne quoi ? 

Nous avons réalisé nos mesures une seconde fois avec les applications en mode sombre pour pouvoir comparer les impacts énergétiques engendrés. 

Les mesures ont été réalisées sur un Samsung S10, détenteur d’un écran à technologie AMOLED, connue pour le fait qu’un pixel sombre sera en réalité un pixel partiellement éteint, ce qui explique que les modes sombres réduisent la consommation d’énergie. À contrario, lorsque l’écran utilise une technologie LCD, la couleur n’influence pas la consommation, expliquant pourquoi le mode sombre n’est pas plus économique en énergie que le mode clair, voir article ici.

RS visuel – 9

De nos jours, de plus en plus de téléphones sont dotés de la technologie d’écran AMOLED et il devient intéressant d’activer le mode sombre pour réduire sa consommation et ainsi préserver la décharge de la batterie. 

Lors de cette étude nous avons remarqué qu’uniquement 8 des 10 applications étudiées proposaient le dark mode. Snapchat et Tiktok ne le proposant pas, nous les avons exclus des mesures. Leur interface reposant sur du défilement de vidéos et photos uniquement, seuls quelques pages telles que la messagerie baisseraient la mesure de consommation d’énergie. 

On peut observer que l’activation du mode sombre entraîne une diminution de la consommation d’énergie mesurée sur la batterie. 

On peut constater que lorsque le dark mode est activé sur l’application, la consommation d’énergie est réduite en moyenne de 20%.  

Sur les applications comportant beaucoup de texte comme Twitter LinkedIn et Facebook, le mode sombre est plus économique en énergie car il inverse les couleurs d’un bloc de texte, devenant ainsi de fines écritures blanches sur fond noir. À contrario, les images et vidéos n’auront pas leurs couleurs inversées, il y aura donc peu de différences lors de l’affichage de contenu multimédia.

Bilan  

Pour cette étude, nous observons que l’impact en GES est environ deux fois plus important entre la plateforme la plus et la moins impactante.  

Les applications offrant beaucoup de contenu multimédia sont très consommatrices d’énergie et demandent de nombreux échanges de données sur le réseau pour afficher ces contenus. En revanche, les contenus textuels sont beaucoup moins lourds à charger ou énergivore.  

En conclusion, bien que les réseaux sociaux facilitent les échanges et l’accessibilité de l’information, ils ne sont premièrement pas totalement virtuels comme on pourrait le croire et posent la question de notre rapport à la consommation de ces applications. Les utilise-t-on réellement pour communiquer et pour une volonté de s’informer ou plutôt pour se nourrir d’une pluie d’informations et de contenu qui ne sont généralement pas désirés ou attendus ? 

À l’heure où l’urgence climatique est de mise, il est temps d’examiner notre rapport à nos écrans et d’adopter des gestes écologiques, de réduire le temps passé en ligne et d’activer le mode sombre sur les applications mobiles. 

Si vous êtes éditeurs d’applications, vous avez aussi votre rôle à jouer ! Voici quelques axes d’amélioration pour réduire l’impact : 

  • Mettez le mode sombre par défaut lors de téléchargement de l’application 
  • Évitez le pré chargement massif de contenu lourd 
  • Evitez les démarrages automatiques de vidéos ou le re-lancement automatique à la fin de vidéos 

Sources  

Pour les statistiques d’utilisation des réseaux sociaux :  

https://wearesocial.com/fr/blog/2023/02/digital-report-france-2023-%f0%9f%87%ab%f0%9f%87%b7/

Pour les équivalences en termes d’impact carbone :  

https://impactco2.fr/

Avons-nous vraiment un impact positif ?

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Chez Greenspector, notre mission est d’aider nos clients à réduire l’impact environnemental de leurs services numériques. Nous y travaillons chaque jour, mais est-ce suffisant pour compenser nos propres impacts ?  

A cette question pourtant fondamentale, nous devons admettre que nous n’avons pas de réponse simple à ce jour. Nous proposerons à notre Comité de Mission de travailler sur ce sujet afin d’aller plus loin. En attendant, voici ce que nous pouvons partager avec vous. 

Pour vérifier que nous avons un impact positif, nous devons connaître nos propres impacts, et estimer les impacts que nos clients évitent grâce à nous. Pour cet exercice, nous nous focaliserons sur la donnée d’impact la plus facilement évaluable : les émissions de gaz à effet de serre.

Nos impacts

C’est la partie « facile » du calcul. Nous réalisons notre bilan de gaz à effet de serre chaque année depuis 2019, en utilisant l’excellent logiciel de nos amis de Toovalu. Nous connaissons donc nos émissions de gaz à effet de serre. En 2021, elles étaient de 31 tCO2e. 

Est-ce beaucoup ? Nous pouvons ramener cette valeur à un ratio monétaire couramment utilisé dans ce type d’approche : 31 tCO2e pour 851 k€ de CA en 2021, cela représente 36,9 kgCO2e/k€ de CA. A titre de comparaison, l’ADEME indique pour la catégorie « prestations de services faiblement matériels » une valeur moyenne de 110 kgCO2e/k€. Nous sommes donc 66% inférieurs à la moyenne du secteur. C’est bien, mais nous pouvons certainement faire encore mieux. 

Les impacts évités

Là, ça se complique. D’une part nos activités sont diverses (ventes de licences, audits d’applications mobiles ou de sites web, aide au choix de flottes Android…). D’autre part, il n’est pas si facile de savoir combien nous avons aidé à éviter. Il faut pouvoir mesurer « avant » et mesurer « après » (ce qui n’arrive pas systématiquement) et il faudrait idéalement qu’entre le « avant » et le « après », seules nos recommandations visant à réduire les impacts aient été appliquées. Or si vous développez des applications ou des sites, vous savez bien qu’entre deux versions, il est bien rare qu’il n’y ait pas de multiples changements de toutes sortes. 

Enfin, se pose une question méthodologique : supposons un audit sur une version 1.0, qui amène à 30% d’impacts en moins sur une version 1.1. Pouvons-nous considérer que ces 30% seront évités ad vitam aeternam, autrement dit, pourrons-nous considérer que la version 1.7 qui sortira dans 18 mois sera 30% moins impactante que ce qu’aurait été la 1.7 si nous n’étions pas intervenus sur la version 1.0 ?… Faute de mieux, nous avons fait le choix jusqu’à présent de considérer que les impacts évités s’appliquent pour les 12 mois à venir. 

Donc, nous n’avons donc pas la possibilité de calculer des impacts évités sur tous nos projets ni pour tous nos clients – ce que nous regrettons. En revanche, nous pouvons nous faire une idée à partir de quelques cas pour lesquels ce calcul a été possible. 

Prenons 3 exemples :  

  • L’application mobile SNCF Connect (version Android) : nous avons pu déterminer l’impact évité sur le parcours de réservation de billets TER : -18,9% soit -10 tCO2e sur un an. 
  • A l’extrême opposé, le rapport annuel intégré (RAI) du Groupe Orange : le site internet RAI 2021 a un impact inférieur de 55% par rapport au RAI 2020, ce qui représente pour son audience – modeste pour ce type de contenu – un évitement de 0,024 tCO2e sur un an. 

Nous avons ici 2 projets typiques de notre activité, extrêmes dans leurs audiences, cumulant 10 tCO2e évitées donc une moyenne à 5 tCO2e par projet. Or nous avons travaillé en 2021 sur plus de 70 projets d’applications ou sites web. En prenant la moyenne de ces deux projets, multipliée par 70 projets nous arrivons à 356 tCO2e évitées. Une autre approche basée sur une catégorisation de chaque service selon son intensité d’usage nous amène à 150 tCO2e. Retenons cette valeur la plus basse. 

Pour rappel, notre propre empreinte cette année-là était de 31 tCO2e : même si notre valeur basse à 150t était encore surestimée, il serait fort surprenant qu’elle se révélât inférieure à 31t. 

« Et le 3e exemple ? », diront ceux qui suivent 

Le 3e exemple est une prestation moins connue dans notre catalogue. Il s’agit de notre offre « Fleet Selection » qui consiste, grâce à nos mesures en laboratoire, à assister nos clients dans le choix d’un smartphone pour leur flotte mobile métier. Les mesures et les recommandations portent sur des critères d’autonomie bien sûr, mais aussi sur la durabilité des terminaux (longévité de la batterie, robustesse…) afin de vérifier qu’ils permettront de répondre aux besoins métier sur un temps le plus long possible. 

En 2021, nous avons aidé un client à choisir le terminal le plus durable pour une flotte de 35 000 smartphones et 5 000 tablettes. Grâce à nos mesures, il a pu s’assurer de choisir un modèle dont la durée de vie devrait être de 4 ans au lieu de 3. L’impact de fabrication d’un smartphone est en moyenne de 54 kg CO2e, celui d’une tablette de 108 kgCO2e (valeurs extraites du modèle d’impacts Greenspector). La prolongation d’un an avant le remplacement de cette flotte représente donc une économie de 810 tCO2e. On peut objecter que nous n’avons pas 100% de responsabilité dans ce choix. Si nous nous attribuons ne serait-ce que 10% de ces 810t, cela représente 81 tCO2e évitées – à comparer aux 31t que nous émettons. 

Conclusion

Nous ne savons pas encore quantifier précisément notre impact positif, et nous ne le saurons peut-être jamais. Mais il est primordial pour nous de nous assurer que nous avons bien un impact positif. C’est ce que cet exercice réalisé sur l’année 2021 a permis de démontrer. 

Nous allons continuer à travailler sur cette évaluation des impacts évités afin de parvenir à des résultats plus précis dans le futur.  Mais même en prenant des hypothèses prudentes, nous sommes certains que nos actions permettent d’économiser des émissions de gaz à effet de serre. 

De plus, rappelons que l’amélioration de la sobriété des applications a d’autres impacts positifs, notamment sur l’aspect social en permettant à des personnes disposant de terminaux anciens et/ou bas de gamme d’accéder à ces services numériques souvent indispensables dans la vie quotidienne. 

Tout cela nous rend fiers et nous conforte dans la poursuite de notre mission. 

Grille de lecture des engagements environnementaux des offres d’hébergement web

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Après un premier article où nous nous basions sur les sites web des hébergeurs pour comparer les hébergeurs proposant des offres “écoresponsables”, regardons plus en détail les offres en question. 

Le choix d’un hébergement web est souvent complexe en raison des nombreux facteurs à prendre en compte (sécurité, disponibilité, capacité de stockage, souveraineté, etc). Si vous avez en plus à cœur de choisir une offre en fonction de ses impacts environnementaux, le choix devient d’autant plus complexe. 

L’objectif premier de cet article est de présenter certains critères à prendre en compte dans le choix d’une offre d’hébergement web.

Nous nous intéressons dans un premier temps aux les référentiels de bonnes pratiques existants.

Une fois la liste des critères environnementaux établie, nous reviendrons plus en détail sur chacun des critères afin de mieux les comprendre mais aussi de disposer des bonnes informations pour comprendre les critères disponibles voire en discuter directement avec les hébergeurs.

Indirectement, cette grille de lecture peut également s’avérer utile pour les hébergeurs soucieux de leurs impacts environnementaux. 

Notre objectif ici est de proposer une grille de lecture simple, permettant à n’importe qui de comprendre sur quoi se baser pour choisir un hébergeur “éco-responsable”. Pour autant, toutes ces informations ne seront pas nécessairement sur les sites web des hébergeurs. Le plus simple reste de contacter directement ces entreprises afin de récupérer les données manquantes.  

Nous restons évidemment preneurs de retours et de remarques constructives afin d’améliorer cette grille de lecture et de savoir comment elle est utilisée.

Référentiels existants 

Afin de mieux comprendre comment se traduisent les impacts environnementaux des offres d’hébergement, nous avons commencé par regarder ce que suggèrent les référentiels existants à ce sujet.

Afin de choisir un hébergeur écoresponsable, les 115 bonnes pratiques d’écoconception web proposent les items suivants (voir plus loin pour le détail de chacun d’entre eux) :  

  • Compensation carbone

Le RGESN (Référentiel général d’écoconception de services numériques) propose une douzaine de bonnes pratiques relatives à l’hébergement. Entre autres, il y est question de :   

  • PUE/CUE/WUE 
  • Gestion des équipements 
  • Utilisation d’énergies renouvelables 
  • Chaleur fatale 
  • Localisation des serveurs
  • Bonnes pratiques de gestion des données

Note : on retrouve la plupart de ces critères dans ceux qui ont été retenus pour le présent comparatif, à l’exception de ceux liés à la localisation des serveurs (évoqué dans les engagements sociaux) ou à la gestion des données (qui dépendent de l’usage, notamment en fonction de la criticité du service et des données).

Comme à son habitude, le GR491 (Guide de Référence de Conception Responsable de Services Numériques) propose de nombreuses recommandations sur le sujet. Si l’on s’en tient aux incontournables, on trouve :  

  • La gestion des déchets
  • Le PUE 
  • Le dimensionnement du parc physique 
  • La fin de vie des équipements 
  • Les indicateurs sur les logiciels utilisés

En complément, la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique) propose un guide pratique pour des achats numériques responsables, avec en particulier une fiche sur les matériels d’infrastructures informatiques et services d’hébergement (et solutions hébergées). L’AGIT (Alliance GreenIT), de son côté, a mis à jour en mars 2023 un livre blanc portant sur la maîtrise et l’optimisation des impacts environnementaux d’un data center.  

En croisant l’ensemble de ces éléments, nous avons constitué une liste de critères à vérifier qui se veut complète à défaut d’être exhaustive.  

Note 1 : actuellement, un groupe de travail au cœur du W3C construit un référentiel de recommandations portant sur la sustainability des sites web. L’un des axes de travail porte sur l’hébergement et l’infrastructure.  

Note 2 : en janvier 2023, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) a publié un référentiel méthodologique d’évaluation environnementale des services d’hébergement et des services cloud. Ce document définit les informations à réunir et à afficher. Au moment où est publié le présent article, les sociétés concernées ne se le sont pas approprié mais il reste à espérer que ce sera le cas dans un futur proche.

Grille de lecture des engagements environnementaux des hébergeurs 

Voyons désormais ce qui constitue la grille de lecture en question. 

Les critères retenus 

En se basant sur les référentiels vus plus haut et afin de mieux évaluer les offres d’hébergement, le choix a été fait de se baser sur plusieurs critères (que nous vous détaillons plus loin) :  

  • Gestion des DEEE 
  • PUE 
  • WUE
  • CUE 
  • Politique d’achat  
  • Engagements sociaux  
  • Gestion de la chaleur produite  
  • Alimentation en énergies renouvelables  
  • Compensation carbone
  • Normes ISO, labels, certificats

Description des critères 

Gestion des DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) 

Comment les déchets électroniques et électriques sont pris en charge. A ce jour, la plupart de ces déchets font l’objet d’un trafic (Où en est-on du recyclage?). 

La gestion des DEEE, consiste à prolonger la vie des équipements électroniques par le recyclage ou l’upcycling et la réutilisation. Ainsi, par exemple, des serveurs utilisés pour de l’hébergement peuvent parfois ensuite être réutilisés dans d’autres contextes. 

PUE  

Le PUE (pour Power Usage Effectiveness) représente la part d’énergie utilisée pour alimenter les équipements informatiques (serveurs, stockage et réseau) par rapport à l’électricité totale consommée (pour le refroidissement, les onduleurs, etc). Toujours supérieur à 1, il doit en être le plus proche possible. On estime que les data centers les plus anciens disposent d’un PUE autour de 2 alors que les plus performants sont plutôt autour de 1,1.  

Beaucoup de structures annoncent des PUE très bas. Là aussi, il serait important de voir comment celui-ci est calculé. Voir à ce sujet le site de Scaleway : https://www.scaleway.com/fr/leadership-environnemental/ 

WUE  

En suivant un raisonnement similaire à celui pour le PUE, le WUE (pour Water Usage Effectiveness) évalue l’utilisation efficace de l’eau, notamment pour le refroidissement des équipements, en la comparant à la quantité d’électricité utilisée pour les équipements. En effet, la quantité d’eau utilisée par les hébergeurs est très élevée, ce qui accroit les risques de stress hydrique. 

Le but est de se rapprocher le plus possible d’une consommation d’eau nulle par kWh.  

Peu de structures aujourd’hui annoncent un CUE ou un WUE. Pourtant, ce type d’information est un complément essentiel au PUE afin de s’assurer par exemple qu’un PUE bas ne s’explique pas par une utilisation d’eau plus importante. 

CUE 

Le CUE (pour Carbon Usage Effectiveness) compare la quantité d’émissions de gaz à effet de serre à la quantité d’électricité utilisée. Afin de l’améliorer, il faut sélectionner des technologies moins émettrices en CO2 (ce qui peut être le cas lorsqu’on a recours à un générateur pour produire l’électricité plutôt que d’utiliser le réseau électrique directement). L’objectif peut être d’avoir un CUE inférieur à 0.1 kg de CO2. 

Politique d’achat  

La fabrication des équipements reste l’étape la plus impactante de leur cycle de vie, notamment en raison des nombreuses ressources (entre autres métaux et terres rares) nécessaires. La politique d’achat est donc un élément essentiel afin de limiter les impacts environnementaux d’un hébergeur, même si la fabrication des équipements d’un centre de données reste moins impactante que sa consommation électrique. Ainsi, certains optent pour des équipements reconditionnés ou fabriquent eux-mêmes leurs équipements et tous doivent garder en tête l’efficacité et la durabilité des équipements achetés. 

Engagements sociaux 

Il est impossible d’en faire un critère objectif et directement mesurable. On retrouve pourtant dans cette catégorie ce que font certaines entreprises pour réduire l’impact de l’activité ou contribuer à la société, ce qui est une composante essentielle du numérique responsable. Des éléments globaux comme un plan RSE ou le label Lucie peuvent en témoigner. Il peut aussi être intéressant de considérer la localisation des bâtiments ainsi que les actions menées localement, le choix des prestataires, etc.  

Gestion de la chaleur produite  

De par son activité et la sollicitation des équipements, un hébergeur peut produire énormément de chaleur. Afin de garder les équipements en état de fonctionnement, il est nécessaire de les refroidir, le plus souvent en utilisant de l’électricité via par exemple des climatisations (d’où la notion de PUE vue plus haut) ou de l’eau. Lorsqu’elle est relâchée directement, cette chaleur peut avoir un impact néfaste sur l’environnement (on parle parfois de chaleur ou d’énergie fatale). Certains hébergeurs l’utilisent donc pour réchauffer des bâtiments voisins. Ceci peut être mesuré notamment par le ERF (Energy Reuse Factor – facteur de réutilisation de l’énergie). 

Alimentation en énergies renouvelables 

Les data centers sont souvent pointés du doigt en raison de leur consommation d’électricité. Même si la priorité reste de s’assurer d’en consommer le moins possible, il est important de s’appuyer le plus possible sur des énergies renouvelables afin d’en limiter l’impact environnemental. Ceci peut être mesuré par le REF (Renewable Energy Factor – facteur d’utilisation d’énergies renouvelables). 

La plupart des hébergeurs portent leurs efforts sur les énergies renouvelables. Nous nous sommes basés sur les affirmations des entreprises sur la proportion d’énergies renouvelables utilisées. A titre de comparaison, la démarche de la Green Software Foundation à ce sujet (pour leur Green Hosting Directory que l’on retrouve mentionné par plusieurs des structures comparées ici) est plutôt simple. Ils distinguent mais tiennent compte des structures qui : 

  • Utilisent uniquement des énergies renouvelables 
  • Investissent dans des énergies renouvelables afin de compenser leur propre utilisation d’énergies non-renouvelables 
  • Ont recours à de la compensation carbone 

Ce choix peut être discutable (notamment sur la prise en compte de la compensation carbone). A chacun de voir ce que chacun juge comme nécessaire (en termes de démarches et d’éléments de preuve). 

Il est également important de distinguer les énergies décarbonées (le nucléaire par exemple) et les énergies renouvelables. 

Enfin, les affirmations de “100% d’énergies renouvelables” peuvent être trompeuses. Libre à chacun donc de se renseigner directement auprès des entreprises. 

Compensation carbone 

Dans une démarche de réduction des impacts environnementaux, la compensation carbone est la dernière étape. Elle ne doit intervenir que lorsque les émissions ont au préalable été réduites le plus possible via la sobriété et l’efficience. De plus, l’efficacité de certaines solutions de compensation carbone est régulièrement mise en doute. Sachant qu’il existe plusieurs façons de procéder à de la compensation carbone, il sera là aussi judicieux de se rapprocher des entreprises afin d’en apprendre davantage sur la nature précise de leurs démarches. Conformément aux préconisations de l’ADEME et d’EcoInfo, la notion de neutralité carbone doit être abordée avec précaution et évitée autant que possible. 

Normes ISO, labels, certificats 

On regarde en priorité plusieurs éléments. Notamment les normes ISO50001 (gestion de l’énergie), ISO27001 (sécurité de l’information) et ISO14001 (management environnemental). En plus de cela, on trouve parfois le HDS (Hébergement de données de santé, qui inclut entre autres les normes ISO27001 et ISO50001). Enfin, le Code of Conduct on Data Centre Energy Efficiency regroupe de nombreuses bonnes pratiques. Parfois mentionné, Greenethiquette témoignait d’engagements environnementaux de la part des hébergeurs mais a disparu au profit de référentiels plus détaillés (comme le Code of Conduct européen). 

Conclusion 

On rencontre la notion d’hébergeur écoresponsable depuis plusieurs années (notamment via la Greenethiquette) mais les critères précis sont encore en cours de réflexion (sans même parler de ce que l’on est en droit d’en attendre). Même si certaines entreprises font preuve d’une transparence très poussée sur leurs sites web (notamment via des pages dédiées), ceci ne saurait remplacer une discussion plus poussée, aussi bien pour se renseigner sur des critères manquants que pour mieux comprendre les actions déjà mises en place. Il reste donc à espérer que les hébergeurs iront vers des critères concrets pour témoigner de leurs impacts environnementaux et communiqueront dessus en toute transparence.  

Dans l’immédiat, il reste à espérer que cette grille de lecture soit utile pour ceux qui souhaitent aller vers des offres d’hébergement plus respectueuses de l’environnement mais aussi pour que chacun puisse être à même de pousser les entreprises vers des actions plus vertueuses. 

Hébergeurs web, impact et actions de sobriété

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L’article s’appuie sur des mesures réalisées en novembre 2022. Il se peut que certaines entreprises aient depuis modifié leur site web.


Résumé de l’article

Les fournisseurs d’hébergement web sont de plus nombreux à s’affirmer écoresponsables.

– Nous avons mesuré la page d’accueil de 21 hébergeurs web.
– Nous avons analysé la page d’accueil du premier du classement qui est Empreinte Digitale.
– Nous avons ensuite analysé la page d’accueil du dernier du classement qui est Infomaniak.
– Nous avons ensuite jeté un oeil au site de Greenshift en exposant un extrait des requêtes HTTP de la page d’accueil.

Pour finir nous avons passé en revue les bonnes pratiques de sobriété et d’accessibilité qui révèlent que Eolas et Empreinte Digitale comportent le moins d’erreurs d’accessibilité contrairement au site Infomaniak qui est le site en comportant le plus.

Dans le prochain article, nous nous intéresserons aux critères nécessaires afin d’évaluer l’écoresponsabilité d’un hébergeur.

Lorsqu’on s’intéresse à la sobriété numérique, la question de l’hébergeur revient très souvent. En effet, il s’agit là d’un levier très intéressant et transverse pour réduire l’impact environnemental des services numériques. Les choses se compliquent lorsque l’on cherche à démêler le vrai du faux afin de choisir le meilleur hébergeur possible en fonction des contraintes métiers du projet. Certains fournisseurs vont jusqu’à parler de neutralité carbone voire même de négativité carbone (Anglais).

Les affirmations de neutralité carbone reposent le plus souvent sur la provenance de l’électricité utilisée selon une approche market-based (les affirmations du fournisseur) ou location-based (mix énergétique de la zone géographique). Sachant qu’une partie des scopes 1, 2 et 3 sont souvent négligées, tout ceci rend ces affirmations caduques. L’objet de cet article n’est pas forcément de creuser en détail ce point mais vous trouverez de premiers éléments de réponse ici :

Aujourd’hui, dans tous les cas, les affirmations d’écoresponsabilité des hébergeurs reposent le plus souvent sur le PUE (Power Usage Effectiveness (Anglais)) et la provenance de l’électricité utilisée. Ceci semble bien insuffisant. Côté Greenspector, nous avons donc décidé de nous pencher sur le sujet, de voir ce qui était proposé aujourd’hui et de nous baser sur la littérature existante afin de déterminer sur quels critères se baser pour choisir son hébergeur. Nous avons alors pu classer plusieurs hébergeurs français (ou proches).

Dans ce premier article, nous avons décidé d’évaluer la page d’accueil de leurs sites du point de vue de la sobriété numérique, afin de vérifier si elles reflètent leurs affirmations liées à l’environnement. Cette approche est bien sûr biaisée et non représentative mais elle permet déjà de se faire une idée du positionnement de chacun de ce point de vue.

Ce n’est qu’avec le second article que nous pourrons vraiment départager les hébergeurs, en les passant au crible des critères que nous aurons retenus. 

Comparaison des pages d’accueil 

En raison de leurs intentions concernant les impacts environnementaux, 21 hébergeurs ont été retenus. Nous avons sélectionné en priorité ceux qui affichent des efforts pour réduire les impacts environnementaux des services qu’ils proposent. Nous en avons peut-être oublié certains. Si tel est le cas, n’hésitez pas à nous le faire savoir ! 

Partant de cette liste, nous avons mesuré la page d’accueil de chacun avec l’outil Greenspector en vue de les comparer.

NomURLEcoscoreEnergie (mAh)Données transférées (Mo)Requêtes HTTP
Webaxyshttps://webaxys.fr/894,1731920,4791321
Empreinte Digitalehttps://cloud.empreintedigitale.fr/855,0098830,31311166718
Greenshifthttps://www.greenshift.co/fr/804,2531081,07974166751
Eolashttps://www.eolas.fr/734,4498221,41620333359
IONOShttps://www.ionos.fr724,5860760,996712727
Scalewayhttps://www.scaleway.com/725,0837582,24784966329
OVHhttps://www.ovhcloud.com/fr/725,5531751,83202033464
Neutral IThttps://neutral-it.com/696,622361,28623949
o2switchhttps://www.o2switch.fr/675,38240,97976366790
Ikoulahttps://www.ikoula.com/665,3153841,5460696733
PlanetHosterhttps://www.planethoster.com/665,4691591,77847476
DRIhttps://www.dri.fr/605,989070,45114833327
Datacampushttps://datacampus.fr/605,69127513,1412466764
EX2https://www.ex2.com/585,4742029,75604991
Data Center Lighthttps://datacenterlight.ch/564,6863412,8627603751
Sostradatahttps://www.sostradata.fr/527,23515317,1943103389
Digital Foresthttps://digitalforest.fr/516,2256420,89760235
OVEAhttps://www.ovea.com/457,012554,253318032111
Infomaniakhttps://www.infomaniak.com/3910,300433,09277299772

Résultats des mesures sur les pages d’accueil


Résultats de la projection environnementale

Description de l’image présentant les impacts environnementaux des sites des hébergeurs web

L’image classe les sites web par écoscore. On affiche donc ce dernier en plus de trois données liées à l’impact environnemental : le gramme equivalent CO2 exprimé en gEqCO2, la quantité d’eau utilisée exprimée en litres et l’utilisation des sols exprimée en m2. C’est un classement du plus grand au plus petit ecoscore :

Empreinte Digitale avec un ecoscore de 85 pour 0,24 gEqCO2, 0,04 litres et 0,56m2. Greenshift avec un ecoscore de 80 pour 0,26 gEqCO2, 0,04 litres et 0,49m2. Eolas avec un ecoscore de 73 pour 0,28 gEqCO2, 0,05 litres et 0,52m2. Webaxys avec un ecoscore de 73 pour 0,48 gEqCO2, 0,06 litres et 0,58m2. IONOS avec un ecoscore de 72 pour 0,24 gEqCO2, 0,04 litres et 0,52m2. Scaleway avec un ecoscore de 72 pour 0,29 gEqCO2, 0,05 litres et 0,57m2. OVH avec un ecoscore de 72 pour 0,34 gEqCO2, 0,06 litres et 0,64m2. Neutral IT avec un ecoscore de 69 pour 0,34 gEqCO2, 0,06 litres et 0,75m2. O2 Switch avec un ecoscore de 67 pour 0,35 gEqCO2, 0,06 litres et 0,64m2. Ikoula avec un ecoscore de 66 pour 0,29 gEqCO2, 0,05 litres et 0,60 m2. PlanetHoster avec un ecoscore de 66 pour 0,35 gEqCO2, 0,06 litres et 0,64 m2. Clever Cloud avec un ecoscore de 61 pour 0,39 gEqCO2, 0,06 litres et 0,61 m2. DRI avec un ecoscore de 60 pour 0,29 gEqCO2, 0,05 litres et 0,67 m2. Data Campus avec un ecoscore de 60 pour 0,55 gEqCO2, 0,07 litres et 0,67 m2. EX2 avec un ecoscore de 58 pour 0,51 gEqCO2, 0,07 litres et 0,66 m2. Data center light avec un ecoscore de 56 pour 0,31 gEqCO2, 0,05 litres et 0,54 m2. SostraData avec un ecoscore de 52 pour 0,72 gEqCO2, 0,10 litres et 0,86 m2. Digital Forest avec un ecoscore de 51 pour 0,32 gEqCO2, 0,06 litres et 0,70 m2. Ovea avec un ecoscore de 45 pour 0,51 gEqCO2, 0,08 litres et 0,83 m2. Infomaniak avec un ecoscore de 39 pour 0,57 gEqCO2, 0,10 litres et 1,77 m2.

Regardons maintenant plus en détail

Du côté de l’Ecoscore (dont vous retrouverez la méthodologie de calcul sur le blog Greenspector), c’est la page d’accueil du site de Webaxys qui s’en sort le mieux et Infomaniak le moins bien. Pour Infomaniak, ceci s’explique notamment par le fait que l’impact énergétique du site est très élevé. C’est même le plus élevé de l’échantillon. A l’opposé, de ce point de vue, c’est une fois de plus Webaxys qui s’en sort le mieux. Empreinte Digitale présente le volume de données transférées le plus faible alors que Sostradata en transfère le plus (plus de 17 Mo!). Concernant les requêtes HTTP, la page d’accueil du site d’Empreinte Digitale en utilise le moins alors que celle de OVEA en présente le plus (à première vue, quelques optimisations seraient assez faciles à mettre en œuvre en évitant les doublons et en différant le chargement du chat voire en questionnant la pertinence de celui-ci).

Les pages d’accueil des sites de Webaxys et d’Empreinte Digitale sortent clairement du lot et nous allons maintenant les analyser plus en détail. Nous complèterons ensuite par une rapide analyse des éléments du site d’Infomaniak qui le rendent plus impactant. Nous terminerons par un petit tour d’horizon des autres sites.

Empreinte Digitale

Cette page d’accueil est particulièrement légère, ce qui est l’occasion de noter l’application de plusieurs bonnes pratiques :  

  • Images optimisées et lazy-loadées 
  • Services-tiers maîtrisés et à priori tous auto-hébergés 
  • Très peu de JS et de CSS 
  • Utilisation uniquement de polices système 

Le site est agréable et attractif. Le score pourrait être encore meilleur sans l’animation mais celle-ci est absente sur mobile. Le choix du dithering pour certaines images met en avant la volonté de produire un site aussi léger que possible mais n’est pas forcément nécessaire. 

Webaxys

On retrouve ici des images légères et lazy-loadées, au service simple et attractif.  

Sur ce type de site très optimisé et léger, certains défauts ressortent d’autant plus, en particulier l’utilisation des polices Google.

On constate ici 7 requêtes uniquement pour ces polices alors qu’une police système aurait probablement convenu. Il faut également rappeler que leur utilisation depuis les serveurs Google peut poser problème vis-à-vis du RGPD. Une police variable pourrait à la rigueur permettre de limiter le nombre de fichiers et un subset (se limiter aux caractères utiles) en réduire la taille. Mais la priorité serait bien d’avoir recours à une police système. 

Enfin, la dernière requête de la liste correspond vraisemblablement à FontAwesome. On récupère donc ici une police d’icônes alors que quelques icônes seulement sont utiles (et pourraient être intégrées en SVG optimisé, peut-être même directement dans le HTML).

Infomaniak

Le site d’Infomaniak dénote par son Ecoscore faible et son impact énergétique élevé.  

En y regardant de plus près, on note déjà que l’essentiel du poids de la page est dû à de nombreux fichiers JS (une quarantaine en tout!).  

De plus, l’animation en haut de page (pour la recherche d’un nom de domaine) semble être l’une des causes de la surconsommation énergétique, mis en évidence dans l’outil Greenspector : 

Sollicitation du CPU pour l’affichage de la page

D’autres pistes d’explication de cette surconsommation peuvent être à chercher du côté des traitements JS. Dans tous les cas, celle-ci devrait être analysée et limitée.

Autres sites

La page d’accueil du site de Greenshift montre un impact énergétique peu élevé, malgré l’inclusion d’animations lors du chargement de la page. En revanche, niveau utilisabilité, la présence de scroll horizontal sur mobile n’est pas idéale.  

Pour le site de Sostradata, qui présente le volume de données transférées le plus élevé de l’échantillon, un coup d’oeil rapide permet de noter des premiers axes d’amélioration :  

  • Eviter d’inclure directement un composant Google Maps sur la page d’accueil 
  • Optimiser les images (taille, format, qualité, lazy-loading) 
Extrait des requêtes HTTP de la page (via les DevTools de Firefox)

Bonnes pratiques de sobriété numérique 

En termes de bonnes pratiques, il est à noter que la page d’accueil de Neutral IT est celle qui respecte le plus de critères.  

De ce point de vue, nous avons constaté que certaines bonnes pratiques ne sont quasiment jamais mises en œuvre sur les pages de notre échantillon. Pour améliorer l’impact, il faut systématiquement penser à :  

  • Ne pas laisser le navigateur retailler les images, cela permet de limiter la consommation des ressources du terminal 
  • Ne télécharger que les images nécessaires et faire du lazy loading 
  • Autant que possible, ne pas intégrer de code css et js dans les fichiers HTML; cela évitera le rechargement systématique de tout le fichier en cas de besoin 
  • Et bien sûr, une fois que les fichiers css et js sont indépendants, il faudra les minifier pour gagner en volume

Bonnes pratiques d’accessibilité

En complément des mesures et de la vérification de bonnes pratiques (deux approches complémentaires et difficilement dissociables), nous avons eu la curiosité d’évaluer brièvement les sites retenus sous l’angle de l’accessibilité. S’il est important de réduire les impacts environnementaux des services numériques, ceci ne peut pas se faire sans garder en tête de s’assurer que le site s’adapte à tous les contextes d’utilisation afin de n’exclure personne. A quoi bon avoir le site le moins impactant possible s’il est inutilisable pour une partie de la population ? 

Notre volonté ici n’étant pas d’être exhaustifs, nous nous sommes appuyés sur l’outil aXe (Anglais) (rappelons ici que ce type d’outil n’a pas pour vocation à couvrir l’ensemble des critères des WCAG (Anglais) ou du RGAA) et sur la vérification manuelle de certains critères (zoom à 200%, linéarisation du contenu, alternatives textuelles, etc). En accessibilité comme en sobriété numérique, il n’y a pas de baguette magique !

Au final, nos constats sont les suivants : 

  • Les sites web d’Eolas et Empreinte Digitale comportent le moins d’erreurs d’accessibilité
  • Malgré son impact environnemental réduit, le site de Webaxys présente plusieurs erreurs assez faciles à résoudre
  • Le site d’Infomaniak est parmi les sites qui en comportent le plus 
  • Parmi les erreurs les plus fréquentes, on retrouve principalement celles mises en avant par l’étude WebAIM Million (Anglais) (ce qui est cohérent) :
étude WebAIM Million

On constate donc ici (une fois de plus) qu’accessibilité et sobriété numérique sont liées. Il serait délicat d’affirmer que ceux qui ne veillent pas à la sobriété de leurs sites web ne se préoccupent pas de l’accessibilité (et inversement). En revanche, il est important de rappeler qu’il sera d’autant plus simple d’appliquer des critères d’accessibilité sur un site sobre et davantage encore lorsque les deux démarches sont menées conjointement tout au long du cycle de vie du projet.

Conclusion

Une première analyse rapide des sites web des hébergeurs retenus permet de distinguer ceux qui font l’effort d’un site sobre (et accessible). Si ceci ne témoigne pas de l’attention qu’ils portent à la réduction des impacts environnementaux de leurs offres d’hébergement, il sera intéressant de voir si les tendances remarquées ici se confirment par la suite.  

Dans le prochain article de cette série, nous nous intéresserons aux critères nécessaires afin d’évaluer l’écoresponsabilité d’un hébergeur. Nous reviendrons aux sites des hébergeurs retenus afin de déterminer comment chacun se positionne par rapport aux critères en question.

Pour chacun de ces sites web et applications, mesurés sur un smartphone S9 (Android 10), les mesures ont été effectuées à l’aide de notre Greenspector Benchmark Runner, qui permet des tests automatisés. Seule la page d’accueil des sites web a été mesurée.

Détails des scénarios :

  • Chargement de l’application
  • Inactivité du site web en avant-plan
  • Défilement
  • Inactivité du site web en arrière-plan


Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un faible écart-type). La consommation mesurée sur un smartphone donné selon un réseau de type wifi peut être différente sur un ordinateur portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chaque itération, le cache est vidé au préalable.

Découvrez comment Greenspector évalue l’empreinte écologique d’un service numérique.

Réduire les impacts de l’autocomplétion

Reading Time: 4 minutes

Lorsque nous naviguons sur le web, l’autocomplétion est partout ou presque. En particulier, cette fonctionnalité est implémentée sur les moteurs de recherche, qu’ils soient propres à un site web ou non. Ainsi, lorsque l’utilisateur tape les mots recherchés, des suggestions lui sont faites dynamiquement, qu’il s’agisse de compléter les mots ou expressions qu’il saisit ou d’afficher les résultats de la recherche au fur et à mesure que des caractères sont ajoutés.  

Dans le cas de Google, ces suggestions sont souvent tournées en dérision en raison de leur incongruité. Sans compter ce marronnier du SEO annonçant la mort du moteur de recherche.

Prenons l’exemple du moteur de recherche de Google :

Ici, les flèches bleues représentent les saisies de caractères au clavier et les rectangles noirs des requêtes d’autocomplétion. 

On arrive à un total de 16 requêtes de type XHR pour 5,1 ko transférés. 

Le nombre de requêtes reste le même que la saisie soit rapide (saisie en 2 secondes pour l’ensemble de la recherche) ou plus longue (7 secondes au total pour la saisie). 

On retrouve aussi l’autocomplétion dans certains formulaires de saisie, afin de s’assurer que le texte entré corresponde bien à ce qui est attendu (ville, pays, etc).  

Si ce mécanisme peut être une aide pour l’utilisateur, l’impact environnemental des requêtes générées ne doit pas être négligé. Voyons désormais comment les limiter.

Premières recommandations

Si l’on priorise la sobriété, la meilleure chose à faire est de ne pas intégrer de mécanisme d’autocomplétion. Toutefois, l’aide à la saisie est un avantage indéniable pour les utilisateurs dans la plupart des cas.  

Dans le cas des formulaires, le recueil des 115 bonnes pratiques d’écoconception web du collectif GreenIT.fr préconise l’aide à la saisie. Ainsi, on sollicite moins le serveur tout en s’assurant que le texte saisi reste conforme à ce qui est attendu.

Du côté du GR491, on trouve deux préconisations :  

Plutôt que de mettre systématiquement en place l’autocomplétion et la recherche, il est parfois possible de mettre des filtres (et des mécanismes de tri) à disposition de l’utilisateur.  

Partant de ces premiers éléments, voyons comment aller plus loin encore.

Préconisations

S’assurer que les requêtes soient aussi légères que possible  

Lorsque le client émet une requête vers le serveur, on s’assure que celle-ci ne contient que les éléments nécessaires pour fournir une réponse pertinente.  

Lorsque le serveur envoie une réponse, on s’assure ici aussi que :  

  • Seuls les champs pertinents sont renvoyés. Par exemple, il n’est pas toujours nécessaire d’afficher une image pour chaque résultat 
  • On ne renvoie que les éléments nécessaires (pertinence des réponses et pagination des résultats) 

Ne pas proposer l’autocomplétion avant quelques caractères

Avant de lancer la première requête, il est préférable d’attendre que 5 caractères soient saisis ou qu’au moins 2 secondes se soient écoulées depuis la dernière saisie par l’utilisateur.  

Ainsi, on évite de renvoyer des résultats pour une demande trop vague (lorsque le nombre de caractères saisis est insuffisant), tout en prenant en compte le cas où le terme recherché est volontairement court (“été”, etc).

Espacer les requêtes dans le temps

Après la requête initiale, attendre que 3 nouveaux caractères aient été saisis ou qu’au moins 2 secondes se soient écoulées depuis la dernière requête.

Limiter le nombre de requêtes pour saisies rapides

En complément de la règle précédente, dans le cas d’une saisie rapide, attendre au moins une seconde entre chaque requête. En effet, certains utilisateurs particulièrement rapides peuvent saisir un caractère toutes les 200 ms.

Mesurer la pertinence en local 

Lorsqu’un utilisateur ajoute des caractères à sa recherche, les résultats se précisent et leur nombre diminue. Il est possible d’effectuer directement ce filtre localement, sans requête additionnelle vers le serveur. Par exemple, si des résulats ont été obtenus pour “aide au log”, il est possible de filtrer côté client si l’utilisateur poursuit en tapant “aide au logement”.  

Cette bonne pratique est d’autant plus pertinente dans le cas d’un champ de saisie dans un formulaire. Par exemple, dans le cas de la saisie d’une ville ou d’un pays, les éléments d’une première requête peuvent être affinés localement à mesure que l’utilisateur poursuit sa saisie. 

Attention, si un espace est saisi et de nouveaux termes ajoutés, il faut prendre en compte la logique choisie pour les résultats de recherche. En particulier, est-ce qu’un résultat doit contenir tous les termes saisis ou seulement une partie d’entre eux? 

Attention également à bien prendre en compte le cas où l’utilisateur supprime certains des caractères saisis. Quitte à stocker temporairement les requêtes déjà effectuées afin de les utiliser à nouveau si besoin.

Retour sur l’exemple du moteur de recherche Google 

En reprenant le cas de la saisie dans le moteur de recherche Google évoqué en début d’article (16 requêtes, 5.1 ko transférés), nous arrivons à 3 requêtes en tout pour 1 ko transféré.

  • Une première requête effectuée seulement lorsqu’au moins 5 caractères ont été saisis.  
  • Une deuxième requête lorsque 3 caractères supplémentaires ont été saisis.  
  • Une troisième requête lorsque 3 caractères supplémentaires ont été saisis.  
  • L’évaluation en local des résultats à renvoyer pour la fin de la saisie, dans la mesure où il ne s’agit que de filtrer les résultats obtenus suite à la troisième requête.

Conclusion 

Si l’autocomplétion apparaît comme une nécessité et que la saisie assistée n’est pas possible, les bonnes pratiques suivantes doivent être mises en œuvre :  

  • S’assurer que les requêtes soient aussi légères que possible 
  • Ne pas proposer l’autocomplétion avant quelques caractères
  • Espacer les requête dans le temps 
  • Limiter le nombre de requêtes pour les saisies rapides 
  • Mesurer la pertinence en local 

Enfin, même si cette aide à la saisie peut être bénéfique pour de nombreux utilisateurs, ne négligez pas pour autant son accessibilité

Supprimer ses mails c’est inutile, travailler sur des solutions d’email sobre c’est obligatoire  

Reading Time: 2 minutes

La découverte du fait que le numérique n’était pas si virtuel et qu’il pouvait avoir un impact sur l’environnement a amené une multitude d’injonctions suivi d’une multitude de critiques et de contre-injonctions. “Il faut supprimer ses mails”, “Non c’est comme faire pipi dans la douche, cela ne sert à rien”… La critique de ces actions par les acteurs du numérique est assez forte relativement à la grande partie de la population “non technique” qui a pris cela à cœur (et qui a augmenté son éco-anxiété !). 

Ces discussions ont aussi amené à départager le plus pollueur entre l’usage et la fabrication. Usage du mail versus Fabrication du terminal sur lequel on lisait le mail. Ce dernier étant annoncé comme plus impactant, cela allait dans le sens d’une inutilité d’optimiser la partie mail!  

Oui l’impact se concentre sur la fabrication des terminaux. Oui l’impact unitaire d’un mail est faible, surtout comparé à une raclette (c’est une private joke, une blague qui circule chez les détracteurs de la sobriété numérique). Ce sont des messages assez rassurants dans un monde binaire. Rassurant pour limiter l’eco-anxiété. Mais surtout rassurant pour les acteurs du numérique pour ne pas traiter le problème et continuer le business-as-usual

Car oui il y a bien un potentiel problème. En effet, l’effet d’échelle fait qu’un impact unitaire faible peut amener à un impact important avec un grand nombre d’utilisateurs et des usages de plus en plus nombreux. Les 4% d’impact du numérique n’arrivent pas comme cela. Surtout quand on liste et observe ce qui se passe sur internet chaque minute.

Une diversité et une fréquence beaucoup plus importante que la raclette (pour information, il faudrait manger 12 fois de la raclette par an)

L’emballage plastique de nos aliments, pris unitairement n’a pas un impact énorme. C’est quelques milligrammes de plastique mais ce dernier est bien un problème environnemental global. Comme le dirait Gerry McGovern, le plastique est une plaie environnementale mais si tu as un sac plastique, utilise-le !  

“Avoid plastic packaging. Bring your own bag and avoid the barcodes. Whenever you can replace plastic with another material, do, but don’t replace it simply for the sake of it. If you have a plastic bag, use the hell out of it.”

Gerry McGovern

En tant qu’acteur du numérique, nous devons travailler sur les impacts car l’effet d’échelle fait que nos solutions ont un impact global non négligeable. Utiliser l’argument “d’ordre de grandeur” en ne prenant que l’impact unitaire n’est pas valide.

Derrière un email, il y a un éditeur de solution. Derrière un réseau social, aussi. Chaque acteur du numérique contribue à une brique utilisée au final par un utilisateur.  

Il est donc nécessaire d’optimiser nos solutions, de proposer de meilleure gestion des solutions. Quid des options de suppression de mail intelligente qui seraient proposées dans les solutions mail ? Quid la fourniture de solutions d’aide à la rédaction de mail sobre (pièces jointes, signatures…) ? C’est possible, les éditeurs l’ont fait pour la gestion des spams, pourquoi ne pas aller plus loin ? 

Quant à la sensibilisation des utilisateurs, elle est nécessaire mais elle doit être moins anxiogène, sans passer dans du whataboutisme.  

Le numérique responsable chez Greenspector 

Reading Time: 6 minutes

A l’heure où l’on parle de plus en plus de numérique responsable, il est important de revenir sur cette notion. D’autant plus qu’elle constitue le cœur de l’activité de Greenspector. 

Définition

Le numérique responsable est une approche globale du numérique, respectueuse de la planète et des individus.  

Depuis quelques années, ce sujet prend de plus en plus d’ampleur. On voit cette notion un peu partout mais souvent limitée dans son approche à la prise en compte de l’impact environnemental. L’écoconception a été pour beaucoup le point d’entrée vers le numérique responsable. Mais ce dernier aborde des problématiques bien plus larges :  

  • Ecoconception et prise en compte des impacts environnementaux du numérique 
  • Accessibilité numérique et inclusion 
  • Economie de l’attention 
  • Respect des données personnelles et protection de la vie privée 
  • Cybersécurité
  • Ethique 
  • Low tech et lutte contre le solutionnisme technologique
Lutte contre le solutionnisme technologique

Les différents volets du numérique responsable

La prise en compte des impacts environnementaux joue un rôle crucial pour les services numériques. En effet, au-delà des consommations de ressources liées à leur utilisation (par exemple, l’énergie nécessaire pour charger la batterie), ces services ont un impact sur les équipements des utilisateurs : usure de la batterie et des composants, surcharge de la mémoire et du système… encourageant le changement précoce de ces terminaux pour d’autres plus récents voire neufs. Or, aujourd’hui, la fabrication de ces équipements représente la phase des services numériques la plus impactante pour l’environnement. Il convient donc de créer des sites web, applications mobiles et autres services numériques aussi peu impactant que possible. 

Pour cela, les référentiels se multiplient. On citera par exemple le GR491 de l’INR, le RGESN de la DINUM, les 115 bonnes pratiques ou encore OPQUAST

Ajoutez à cela la loi REEN ainsi que les outils d’évaluation d’impacts des services numériques. 

Au final, on voit que le sujet prend de l’ampleur et gagne en structuration. On ne peut que s’en réjouir, même s’il reste encore du chemin à parcourir.  

Les bénéfices pour les utilisateurs et les entreprises sont considérables. Globalement, cette démarche permet une amélioration de l’expérience utilisateur (et en particulier de la performance) ainsi qu’une réduction des coûts de développement, de maintenance et d’hébergement. De même, l’adoption de l’écoconception entraîne le développement de l’expertise, une amélioration de l’image de marque et constitue un facteur d’attractivité pour les clients mais aussi pour les futurs collaborateurs. 

Par ricochet, un service numérique écoconçu aura un périmètre souvent plus réduit, ce qui facilitera sa sécurisation, sa mise en conformité pour l’accessibilité et tendra à restreindre les données personnelles collectées.

sécurité des données confidentielles

L’écoconception tend également à laisser de côté les mécanismes visant à capter l’attention (scroll infini, autoplay des vidéos, notifications à outrance, etc). Ceci constitue également une avancée éthique : l’utilisateur n’est plus seulement un consommateur qu’il faut réussir à retenir par tous les moyens possibles. On gagne sa confiance et son adhésion en lui fournissant d’abord un service de qualité, adapté à ses attentes. 

Enfin, en remettant l’utilisateur au centre des considérations, la sobriété numérique tend à éviter le solutionnisme technologique. On évitera ainsi (entre autres) d’aller vers des services numériques lorsque cela n’apparaît pas nécessaire. Parfois, un bon vieux SMS peut remplacer un site web ou une application mobile : une solution low tech peut permettre de répondre tout aussi bien (parfois même mieux) aux besoins utilisateur.  

À l’heure où de plus en plus de services (dont publics) se digitalisent, l’accessibilité des services numériques est un sujet central, dans une démarche d’inclusion et d’accès aux services pour tous. Malheureusement, ce sujet important ne reçoit pas encore toute l’attention nécessaire, bien que de nombreux outils existent et se développent. Le référentiel (RGAA) en est aujourd’hui à sa quatrième version et le cadre législatif s’étend aux structures publiques ainsi qu’aux entreprises dont le CA dépasse 250 millions d’euros. Il propose une approche concrète des WCAG : panel complet des recommandations du W3C pour du contenu web accessible. Les outils de vérification sont nombreux, même s’ils ne sont pas suffisants pour vérifier l’ensemble des critères.

Pourtant, aujourd’hui encore, 97,4% des sites web parmi les plus utilisés comportent au moins une erreur d’accessibilité. La mise en conformité des démarches administratives est elle aussi loin de ce qu’on pourrait en attendre. L’accessibilité reste néanmoins un sujet essentiel pour le numérique responsable et contribue à assurer l’utilisabilité des services numériques ainsi que leur pérennité. 

Au-delà des sanctions qu’encourent les entreprises en cas de non-respect des obligations, les bénéfices de cette démarche sont nombreux :  

  • S’assurer que tout le monde puisse accéder aux services et informations proposées dans de bonnes conditions. 
  • Toucher un public aussi large que possible, notamment via le curb cut effect
  • Développer une expertise en interne (rétention des salariés et attractivité pour le recrutement). 

L’économie de l’attention est un domaine relativement peu connu en tant que tel, alors qu’il est déjà profondément ancré dans notre quotidien. Il s’agit de l’ensemble des mécanismes (de design, de conception, fonctionnels et autres) qui nous rendent accros à nos smartphones et à certaines applis. On parle ici des mécanismes captologiques (ou deceptive patterns) : scroll infini, notifications, modales, autoplay, etc. Via ces choix de conception, le temps passé sur nos mobiles augmente et notre capacité d’attention diminue. L’enjeu autour de notre attention est avant tout financier. Tout ceci est détaillé dans l’ouvrage La civilisation du poisson rouge et des structures telles que Designers Ethiques se sont déjà emparés du sujet

Cette problématique est d’autant plus fondamentale que l’on se retrouve face à des outils conçus pour y passer le plus de temps possible alors même que leur utilisation a un impact environnemental non-négligeable (via l’usure des terminaux, leur consommation énergétique mais aussi en poussant in fine des comportements consuméristes notamment via l’exposition massive à des publicités). À noter qu’à ces impacts néfastes sur l’environnement et l’individu, s’ajoutent des considérations éthiques puisque de ce système résulte souvent une plus grande captation de données personnelles.  

À propos des données personnelles, la question n’est pas nouvelle mais la mise en place du RGPD a constitué un tournant important. Le but est ici de réglementer la captation et le stockage des données personnelles des citoyens européens mais aussi par des entreprises européennes. Ce sujet complexe est notamment lié au micro targeting (publicité ciblée en fonction des données collectées sur l’internaute) et est d’autant plus vertigineux qu’il implique des entreprises achetant et revendant des données personnelles (data brokers, le tout sur fond de surveillance et d’enjeux politiques comme dans le cas de Cambridge Analytica). Plus récemment, le sujet des données personnelles est revenu dans les discussions suite à la remise en question de l’utilisation de Google Analytics et des polices Google, en particulier en France. Sans compter les fuites de données personnelles qui surviennent très régulièrement.  

La cybersécurité est présente partout, via les failles de sécurité et autres incidents dont on entend parler régulièrement. Aujourd’hui, il semblerait aberrant voire irresponsable de proposer un service numérique qui ne soit pas sécurisé. Pour autant, ce domaine exige de nombreuses compétences ainsi qu’une veille constante. Là aussi, la sobriété numérique peut réduire la surface d’attaque d’un service numérique. En contrepartie, il faut veiller à ce que la protection de l’utilisateur ne l’oblige pas à mettre trop souvent à jour ses applications et logiciels, sous peine de tendre vers l’obsolescence logicielle. De même, l’open source permet, via une transparence totale, de prévenir la présence de vulnérabilités. 

L’éthique est un sujet complexe mais nécessaire dans le domaine du numérique. Il est souvent au cœur des discussions, notamment sur le vaste sujet des algorithmes et du Machine Learning, par exemple dans le cas des voitures autonomes. Afin de concevoir un numérique respectueux des individus, la question de l’éthique est indissociable.  

Enfin, le solutionnisme technologique, largement théorisé par Evgeny Morozov, avertit sur le fait que le numérique n’est pas toujours une solution appropriée. Cette prise de conscience est d’autant plus essentielle alors que l’on cherche justement à réduire l’impact environnemental du numérique.

Le numérique responsable dans le cadre du travail chez Greenspector 

Chez Greenspector, le numérique responsable est au cœur de notre métier. Même si notre préoccupation première reste la réduction des impacts environnementaux des services numériques, tout ceci est accompagné de considérations liées au numérique responsable. Les liens inextricables entre les différents volets de ce sujet font qu’il est essentiel de garantir une approche globale afin de ne pas passer à côté d’un axe d’amélioration, voire pour ne pas fournir une préconisation qui léserait les utilisateurs d’une façon ou d’une autre (dégradation de l’accessibilité, risque pour la sécurité, etc). Si l’impact n’est pas toujours mesurable directement ou le gain en apparence minime du point de vue la sobriété, d’autres axes comme l’accessibilité, l’absence de mécanismes captologiques et le respect de la vie privée contribueront à rendre un produit plus résilient. C’est pourquoi (et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres), nous encourageons nos clients à ne pas intégrer directement de contenus en provenance de services tiers comme Youtube, Twitter et autres.

Pour cela, Greenspector accompagne ses clients dans l’écoconception de produits sur tout le cycle de vie du projet mais aussi dans la mesure des consommations et le suivi dans le temps des impacts, en complément (par exemple) d’une démarche d’amélioration continue. Ce sont ces principes que nous appliquons également à nos propres produits.  

Afin d’œuvrer pour un numérique respectueux des personnes et de la planète, il apparaît essentiel d’appliquer ces valeurs jusque dans le cadre de travail proposé : laisser la possibilité à chacun de télétravailler autant que nécessaire, insister sur le droit à la déconnexion et laisser à chacun la possibilité d’adapter ses horaires à ses propres besoins. Il y a également la volonté de libérer du temps à chacun pour mener de la veille autour du numérique responsable, de ménager des espaces pour partager le résultat de cette veille et d’appuyer la montée en compétence. 

Ressources pour aller plus loin 

Les ressources pour se sensibiliser au numérique responsable se multiplient, mais voici déjà deux bons points de départ :  

Un site sobre est-il nécessairement moche ? 

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Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à une interrogation qui revient très souvent lorsqu’on aborde la question de l’écoconception web ou de la sobriété numérique : un site écoconçu est-il nécessairement moche ? Souvent, la demande consiste plutôt à obtenir un échantillon de “sites jolis et écoconçus” (de préférence avec une finalité proche de celle du projet en cours). Les spécialistes de l’accessibilité web reconnaîtront sans doute ce type d’interrogation pour y avoir été eux aussi régulièrement confrontés. Il n’est déjà pas évident de définir ce que serait, dans l’absolu, un site “joli”. La notion est elle-même très subjective.  

Nous procéderons donc autrement. Nous constituerons d’abord une liste de sites a priori sobres. Il y a pour cela des listes et des annuaires qu’on listera plus loin. Une fois la liste constituée, nous ferons une première analyse rapide pour en exclure les sites qui ne sont pas aussi sobres qu’annoncé (trop de données transférées, trop de requêtes, etc.). Ensuite, nous utiliserons l’outil Greenspector afin de les départager (en les classant mais aussi en repérant ceux qui sont plus impactant qu’au premier abord).  

Enfin, munis de cette liste, nous regarderons à quoi ils ressemblent et essaieront d’en dégager des tendances de design, en fonction de leurs finalités respectives (un site d’information ne ressemble pas forcément à un site de commerce en ligne ou à celui d’une agence web, par exemple). Ce sera également l’occasion de garder en tête d’autres aspects du Numérique Responsable, en particulier l’accessibilité. Avoir un site léger et agréable à regarder n’a pas de sens s’il est inutilisable pour une partie de la population.  

La finalité ici est bien de proposer une liste de sites web avec un impact environnemental moindre. Libre à chacun de trouver ceux qui lui semblent attractifs et qui correspondent à ses attentes (en termes de finalité, de cible, etc.). Ainsi, cette liste pourra être une source de contre-arguments concernant les sites écoconçus qui seraient nécessairement moches. Ce peut aussi être un moyen de trouver des sources d’inspiration afin de concevoir à son tour des sites écoconçus et attractifs.  

Où sont les sites sobres ? 

Nous avons fait le choix d’éplucher les listes et catalogues de sites sobres, avec en bonus d’autres sites croisés par ailleurs.   

Voici les listes en question :

Il en existe probablement d’autres mais ceci constitue déjà un bel échantillon de départ. Si vous en avez d’autres en tête ou si vous voulez tester la sobriété de votre site, n’hésitez pas à nous contacter.  

Avec cette première liste (plus d’une centaine de références au final), une première analyse a été effectuée. Celle-ci s’appuie principalement sur l’onglet Network des DevTools afin de regarder les requêtes HTTP et la quantité de données transférées.

Au final, il ne reste qu’une quarantaine de sites qui sont alors utilisés pour un benchmark avec l’outil Greenspector.  

Sites sobres : le verdict par la mesure 

Le benchmark des sites retenus permet de les classer en fonction de leurs EcoScores respectifs (l’idéal étant d’obtenir un EcoScore le plus proche possible de 100). 

ClassementURLEcoscoreÉnergie (mAh)Données (Mo)Requêtes HTTPEmpreinte GES (gEqCO2)Empreinte Eau (Litres)Empreinte Sol (m²)
1https://kuroneko.io/fr/944.240.1420.180.040.46
2https://lesraisonnees.co/944.080.21110.190.040.45
3https://brawcoli.fr/924.080.13110.190.040.45
4https://solar.lowtechmagazine.com/924.350.35170.210.040.48
5https://www.pikselkraft.com/914.350.1130.190.040.48
6https://amap-chelles.net/904.590.3440.20.040.5
7https://primitive.wildandslow.fr/904.10.16110.190.040.45
8https://productfornetzero.com903.990.17140.190.040.44
9https://www.mountain-riders.org/904.310.23190.210.040.48
10https://fairness.coop/894.280.09140.20.040.47
11https://jeudi.am/894.470.15200.220.040.5
12https://www.boavizta.org/894.260.2790.20.040.47
13https://lowtechlab.org/fr874.090.2260.180.040.45
14https://www.gov.uk/874.350.24150.210.040.48
15https://www.treebal.green/874.190.8170.210.040.47
16https://www.boutique-natali.com/864.840.44250.250.040.54
17https://designersethiques.org/854.060.28170.20.040.45
18https://oceanfifty.com/854.630.42140.220.040.51
19https://anelym.fr/844.640.17230.230.040.52
20https://lowimpact.organicbasics.com/eur844.650.74330.260.040.53
21https://www.europeansleeper.eu/en844.330.73310.240.040.49
22http://www.biocoopmontreuil.fr/834.750.53230.240.040.53
23https://www.licoornes.coop/824.370.17280.220.040.49
24https://empreintedigitale.fr/814.261.14260.240.040.48
25https://www.international-alert.org/814.670.83280.250.040.53
26https://www.laboutiquedupartage.fr/814.770.31200.230.040.53
27https://www.light-communication.fr/814.530.19130.210.040.5
28https://dolo.biz/fr/804.811.19150.250.040.53
29https://www.polybion.bio/804.881.02100.240.040.54
30https://zugvoegelfestival.org/794.260.52440.250.040.49
31https://pathtech.coop/774.550.6660.210.040.5
32https://dalkia.fr/764.280.89380.250.040.49
33https://sustainablewebdesign.org/764.881.02430.290.050.56
34https://palaeyewear.com/744.511.19780.320.050.54
35https://themarkup.org/735.271.13140.260.050.58
36https://www.ademe.fr/724.750.64260.250.040.53
37https://theadccawards.ca/715.460.2960.240.050.6
38https://flowty.site/636.910.35210.320.060.77
39https://heylow.world/626.140.35190.290.050.68
40https://becolourful.co.uk/606.150.23150.280.050.68
41https://www.ec-lyon.fr/595.060.81430.290.050.58
42https://www.wholegraindigital.com/588.650.65250.410.080.96
43https://daviddaumer.com/507.830.32130.350.070.86

Pour chacun de ses sites web, mesurés sur un smartphone S7 (Android 8), les mesures ont été réalisées au travers de notre Greenspector Benchmark Runner, permettant la réalisation de tests automatisés. Les mesures ont été réalisées fin juin 2022. 

Détail des scénarios :  
– Chargement du site web 
– Scroll de la page 
– Inactivité site web en premier-plan 
– Inactivité site web en arrière-plan 
 
Chaque mesure est la moyenne de 3 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone donné selon un réseau de type wifi peuvent être différentes sur un PC portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chacune des itérations, le cache est préalablement vidé. 

Découvrez comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale d’un service numérique.

En classant les résultats (ici par EcoScore) et en regardant les extrêmes, on remarque déjà deux choses

  • Quelques sites ont des scores au-dessus de 80 voire de 90. C’est très rare et ça souligne des sites où un grand effort de sobriété numérique a été réalisé.  
  • Quelques sites ont un EcoScore anormalement “bas”. Il s’agit donc de sites plutôt légers mais malgré tout impactant.  

https://daviddaumer.com/ (EcoScore Greenspector 50) : peu de requêtes sur la page, peu de données transférées. Au cas où, on regarde avec EcoIndex et le score A est obtenu (ce qui est le meilleur score possible). La “chute” de l’EcoScore s’explique par des animations qui impactent en continu la batterie du device. Concrètement, ceci signifie que l’affichage de cette page vient accélérer la décharge de la batterie donc augmenter son usure et anticiper le changement de la batterie ou le rachat d’un appareil. Ceci induit de lourds impacts environnementaux, l’essentiel de ceux-ci provenant de la fabrication de l’appareil. Il faudrait limiter l’impact des traitements CSS et JS. Les animations sont-elles nécessaires ? Quel est leur impact sur l’accessibilité et la captation de l’attention ? 

Le raisonnement est à peu près le même pour

  • https://www.wholegraindigital.com/ (EcoIndex B, EcoScore Greenspector 58… et quelques animations dont certaines en continu) 
  • https://www.ec-lyon.fr/ (EcoIndex B, EcoScore Greenspector 59… et un carrousel dont il faudrait s’affranchir) 
  • https://becolourful.co.uk/ (EcoIndex A, EcoScore Greenspector 60)
  • https://heylow.world/ (EcoIndex A, EcoScore Greenspector 62) 
  • https://flowty.site/- (EcoIndex B, EcoScore Greenspector 63) 
  • https://theadccawards.ca/ (EcoIndex A, EcoScore Greenspector 71) : l’impact environnemental des animations est ici loin d’être négligeable, le site étant par ailleurs très léger et sobre. En revanche, cette débauche d’effets visuels nuit gravement à l’utilisabilité du site, en particulier du point de vue de l’accessibilité.  

Au final, ces exemples illustrent un point important sur l’ensemble des éléments à prendre en compte avant d’affirmer qu’un site est sobre ou a bénéficié d’une démarche d’écoconception. Les efforts sur le nombre de requêtes et la quantité de données transférées sont une bonne chose. En revanche, les traitements JS ou CSS (et plus particulièrement les animations) peuvent annuler une bonne partie des bénéfices ainsi obtenus. D’autant plus (et j’insiste sur ce point) que ces animations ont potentiellement un effet néfaste en termes de captation de l’attention mais surtout d’accessibilité. Je vous invite à ce sujet à vous référer entre autres au critère 13.8 du RGAA (Dans chaque page web, chaque contenu en mouvement ou clignotant est-il contrôlable par l’utilisateur ?). L’exemple le plus flagrant ici est https://heylow.world/ avec ses animations très présentes qui nuisent de plus à la lisibilité pour l’ensemble des utilisateurs.  

Analyse du classement des sites sobres 

Nous avons commencé par ce qu’il faut éviter pour produire un site web écoconçu qui soit visuellement agréable sans sacrifier pour autant son utilisabilité. Regardons désormais plus en détail les sites afin d’en extraire des exemples particulièrement pertinents.  

Nous pouvons déjà considérer la liste des sites avec un EcoScore > 70% comme des sites sur lesquels un effort de sobriété a été effectué. Reste à voir ce qui peut les rendre attractifs et lesquels mettre en avant.  

Note : pour éviter d’éventuels biais, le site de Greenspector n’a pas été inclus (même si son EcoScore est autour de 72). 

E-commerce

La liste contient 3 sites de e-commerce :  

https://lowimpact.organicbasics.com : au moment de la rédaction de cet article, le site standard est en maintenance. Sur la version “low impact”, le choix de la sobriété est clairement affiché. L’accent est mis sur les formes simples (via du SVG) et les aplats de couleurs. En revanche, il est regrettable que cette version ne soit pas la version par défaut du site. Ceci nuit grandement à l’impact de cette démarche. 

https://palaeyewear.com : la page d’accueil est plutôt légère et agréable. On y retrouve les éléments classiques pour un tel site : une vidéo (intégrée sobrement), quelques produits, les avis de consommateurs, quelques actualités, un rapport d’impact, etc. Plusieurs bonnes pratiques d’efficience ne sont pas respectées mais cette page s’en sort mieux que la plupart des autres sites de e-commerce. Tout se complique lorsqu’on accède à une fiche-produit. Ce sont ici plus de 100 requêtes et plusieurs Mo de données qui sont transférés. L’effort d’écoconception aurait donc dû être poussé plus loin, notamment en se basant sur un parcours utilisateur (navigation et achat d’un produit) plutôt que seulement sur la page d’accueil.  

https://www.boutique-natali.com : on trouve sur cette page aussi plusieurs éléments propres à ce type de site (promotions en cours, éléments de réassurance, produits mis en avant, etc.) en plus de la mise en avant de la démarche d’écoconception mise en œuvre. La même sobriété se retrouve sur les fiches produit. Certes, certains types de produits vendus en ligne nécessitent probablement plus d’images (par exemple dans le domaine de la mode ou des cosmétiques) mais il s’agit à mon avis là d’une bonne base de réflexion pour concevoir une boutique en ligne légère et agréable d’utilisation.  

Magazines et presse en ligne 

https://themarkup.org est un site sobre et élégant à la fois, ce qui est d’autant plus notable pour de la presse en ligne. Ces sites sont habituellement alourdis entre autres par la pub et les trackers, ce qui n’est pas le cas ici. Un site important à garder en tête, donc, comme exemple de site de presse en ligne écoconçu. Attention toutefois, la légèreté de ce site par rapport à d’autres sites similaires est en partie due à des choix de modèle économique. Une fois de plus, ceci met en évidence le rôle qu’ont à jouer tous les acteurs d’un projet sur le sujet de la sobriété numérique.  

https://solar.lowtechmagazine.com : il s’agit probablement là de l’un des exemples les plus connus. Le choix radical de réduction d’impact environnemental est ici clairement affiché. Ceci ne fera pas forcément l’unanimité (notamment en raison du dithering).  

On retrouve une logique proche sur le site des Designers Ethiques (mise en page proche d’un jounal papier à l’ancienne pour un résultat des plus sobres) voire (pour la structure) sur celui de .Pikselkraft. Le site du Low-tech Lab, s’il en reprend certains éléments, va vers une page plus riche en contenu et avec une structure moins rigide. La page d’accueil semble alors plus attractive et le contenu plus facile à identifier.  

Autres sites 

https://lesraisonnees.co : un site one-page basé sur le scroll. Un site d’agence au contenu classique mais réalisé de façon très sobre et efficiente, très clair. Un très bon exemple.  

https://brawcoli.fr : les éléments classiques sont regroupés en une seule page qui met bien avant ce qui est proposé par ce restaurant.  

https://primitive.wildandslow.fr : on trouve dans la liste de nombreux sites d’agence ou d’indépendants spécialisés dans la réalisation de sites sobres (ce qui est logique voire rassurant). Sur chacun, l’idée est généralement de tout présenter en une seule page avec des aplats de couleurs et peu d’images (toutes optimisées). Primitive by Wild&Slow est assez représentatif tout en se démarquant entre autres par des zones aux contours non-linéaires. Dans d’autres cas, l’accent est mis sur les formes géométriques plutôt que sur des images plus complexes.  

https://www.treebal.green est une variante beaucoup plus riche graphiquement et pour autant assez sobre.  

https://www.mountain-riders.org est un bel exemple d’utilisation des principes vus précédemment avec une charte graphique très contrastée pour un rendu au final propre et attractif. 

Même s’il peut sembler moins attractif que d’autres, https://www.gov.uk brille par sa légèreté et son accessibilité. De gros efforts ont ici été faits au niveau de l’architecture de l’information. Il est en tout cas intéressant d’avoir ici un exemple de service public accessible et sobre.  

 Même si les animations en continu et omniprésentes sont à éviter, certains sites légers les utilisent avec parcimonie :  

Il convient dans tous les cas de garder en tête l’accessibilité ainsi que le fait que ce type d’ajout n’est que cosmétique. Pour certains sites comme https://dolo.biz/fr, l’attractivité de la page d’accueil repose énormément sur les animations mais le tout reste efficient et plutôt plaisant (même s’il ne sera pas forcément pratique pour tout le monde à la navigation, en particulier au clavier).  

De façon totalement subjective, je retiens également https://zugvoegelfestival.org pour le choix des couleurs et la navigation dans la page d’accueil. Il est juste regrettable que les différents éléments de navigation dans le site ne soient pas disponibles (au moins au clic) dès l’arrivée sur le site. 

Et une dernière mention spéciale pour https://sustainablewebdesign.org qui reprend des formes géométriques, des couleurs vives et met l’accent sur l’accessibilité tout en étant une mine d’informations sur l’écoconception web.  

Conclusion 

Le classement présenté ici devrait vous permettre d’avoir un meilleur aperçu de ce qu’il est possible de faire avec un site web sobre. Cette liste est appelée à s’enrichir au fil du temps et à servir d’inspiration pour ceux qui voudraient se lancer dans la création de sites sobres.  

Si le ressenti que l’on peut avoir en utilisant un site est en partie subjectif, l’accessibilité doit être prise en compte et la notion de sobriété creusée autant que nécessaire.  

Métavers et Numérique Responsable : métavert ?

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La notion de métavers ne date pas d’hier et certains se rappelleront peut-être de Second Life, considéré comme l’une de ses premières manifestations. L’idée est de proposer un environnement virtuel via ce qu’on appelle désormais la XR (eXtended Reality), un mélange de réalité augmentée (un peu à la façon de Pokemon Go) et de réalité virtuelle (les plus vieux penseront au film Le Cobaye mais on préférera l’exemple d’Oculus Quest). 

En octobre 2021, Meta (anciennement appelé Facebook) a annoncé se lancer à fond sur le sujet du Metavers. Ceci passe par d’énormes investissements, notamment pour créer 10.000 emplois et former ceux qui travailleront dans ce domaine. De nombreuses grandes entreprises lui ont emboîté le pas pour être sûres de ne pas louper le coche.  

L’objectif serait à terme de mettre à disposition des utilisateurs un environnement immersif potentiellement en 3D où ils pourraient retrouver leurs enseignes préférées et interagir avec qui ils veulent sans sortir de chez eux.  

Couplé aux cryptomonnaies et aux NFT, le métavers serait même un des piliers du Web3.  

Telles les lunettes connectées, il s’agit ici d’une arlésienne du numérique et on est en droit de se demander si cette nouvelle tentative sera cette fois couronnée de succès. Sauf que la vraie question est de savoir si le métavers est compatible avec les problématiques actuelles liées au numérique, qu’on retrouve notamment à travers le Numérique Responsable. 

Métavers et Numérique Responsable 

En reprenant les principaux enjeux du Numérique Responsable, voyons ce que l’on peut attendre du métavers.  

Accessibilité 

Alors que plus de 96 % des sites web présentent au moins une erreur d’accessibilité, l’accessibilité du web tel qu’il existe aujourd’hui reste très problématique. De même, rappelons que l’accès au web reste compliqué pour une grande partie de la population mondiale, que ce soit en raison d’un appareil trop ancien, d’une connexion internet insuffisante ou tout simplement de compétences insuffisantes pour pouvoir utiliser pleinement les outils numériques. Englobant ces trois problématiques, l’illectronisme toucherait 17% de la population française.  

Dans de telles conditions, il y a fort à parier que le métavers ne vienne pas arranger les choses. Ceux qui aujourd’hui ne peuvent pas accéder au web dans des conditions satisfaisantes seront probablement laissés de côté par le métavers. Sans compter que les prérequis en termes de puissance des appareils et de connexion internet risquent d’être bien plus élevées (mais nous y reviendrons plus tard).  

Sécurité 

La sécurité peut être vue comme une des conséquences de l’illectronisme : en ne préparant pas suffisamment les individus à utiliser les outils numériques, on les expose à des risques qu’ils ne maîtrisent pas. Nul doute que le métavers s’accompagnera de nouvelles opportunités d’attaques. On peut d’ores et déjà imaginer à quel point un univers aussi immersif et aujourd’hui aussi lié aux grandes enseignes peut offrir de nouveaux vecteurs de phishing. Il est également à craindre que, afin de ne pas nuire à l’immersion ni au confort des utilisateurs, la sécurité passe au second plan.  

Captation de l’attention (et manipulation) 

La captation de l’attention (voir rapport du CNUM en PDF) consiste à mettre en place des mécanismes de design (mécanismes captologiques ou dark patterns) afin de retenir le plus longtemps possible l’attention de l’utilisation. Dans le métavers, on peut imaginer que ceci ne fera que s’aggraver, l’un des objectifs étant l’immersion. Aujourd’hui, en particulier via le web, chacun d’entre nous serait exposé à plus de 5000 stimuli publicitaires. En regardant la liste des entreprises contribuant à construire le métavers, il y a peu de chances que ceci s’arrange.  

Comment, dans ces conditions, évoluera notre bulle de filtres? Ne risque-t-on pas de voir augmenter l’influence de certains acteurs du numérique sur le contexte politique ? Doit-on s’inquiéter de voir Meta prendre la main sur le sujet du métavers (en bref : oui) ? 

Et ce ne sont là que quelques interrogations parmi tant d’autres (sur la modération de ce nouvel espace partagé, les droits sur les contenus qui y seront (re-)produits, etc). 

Sobriété numérique 

Il est intéressant de considérer le métavers sous l’angle des impacts environnementaux.  

Vous trouverez assez facilement des experts vantant les mérites du métavers pour désengorger les routes, se projeter dans des bureaux spacieux à moindre coût, réaliser des interventions chirurgicales depuis l’autre bout du monde, etc.  

Il est toujours un peu étonnant de voir quelqu’un arriver avec un produit miraculeux censé résoudre tout un tas de problèmes dont nous n’avions même pas conscience. Dans ce cas précis, je serais partisan de l’approche de Design is the Problem. Nathan Shedroff y explique comment repenser le design afin d’aboutir à des solutions réellement soutenables. Il prend l’exemple du Segway PT, un appareil de transport personnel, électrique et démontable/réparable. Présenté ainsi, on pourrait penser que ce serait une belle idée pour la planète. Sauf que le vrai souci de cet appareil est qu’il ne répond pas à un vrai besoin utilisateur. En effet, les transports en commun, le vélo et la marche à pied peuvent idéalement le remplacer, avec un impact et un coût financier bien moindres. Toute ressemblance avec les trottinettes électriques serait purement fortuite (ou pas).  

Le métavers pose le même problème dans son concept même : il cherche à répondre à une myriade de besoins divers et variés, alors même que des alternatives moins impactantes et coûteuses existent. Seul son vernis technique et innovant favorise son adoption et amène des grosses entreprises à s’y lancer aveuglément.  

Pour aller plus loin sur l’impact environnemental du métavers, plusieurs éléments sont à prendre en considération.  

  • D’une part, la génération et l’affichage d’un environnement virtuel immersif sont très coûteux en ressources. En-dessous de 90 fps, l’utilisateur s’expose aux nausées et vertiges. De plus, ces dernières années, chacun a pu découvrir des environnements virtuels en 3D de plus en plus magnifiques (en grande partie via les jeux vidéo). Il semble donc indispensable de s’aligner sur ces types de visuels, ce qui sera coûteux aussi bien pour leur production que pour leur affichage.  
  • D’autre part, l’utilisation du métavers (notamment en tenant compte des éléments indiqués dans le point précédent) nécessitera probablement de meilleurs équipements utilisateurs (voire de nouveaux équipements utilisateurs) ainsi qu’une connexion internet avec un débit très élevé (ne serait-ce que pour afficher un environnement virtuel tout en tenant les 90 fps). Sachant que, fort logiquement (et c’est aussi ce qu’on a bien vu avec les jeux vidéo), les rendus et la fréquentation devraient (si tout se passe bien pour le métavers) monter en puissance au cours du temps, encourageant la course au renouvellement des équipements.  

Alors même que les initiatives se multiplient afin de réduire l’empreinte environnementale du numérique, l’arrivée du métavers représente donc un risque majeur.  

Conclusion 

Les efforts pour étendre les principes du Numérique Responsable au web sont de plus en plus intenses et le chantier déjà colossal. L’arrivée du Web3 et plus particulièrement du métavers risquent de rendre ces principes d’autant plus essentiels mais aussi plus difficiles à faire respecter. Il apparaît (une fois n’est pas coutume) plus facile de générer des emplois et dépenser des sommes folles pour un concept dont l’utilité reste à prouver plutôt que d’œuvrer à rendre le web moins impactant et plus accessible pour tous.  

Il reste bien sûr la possibilité que le métavers soit conçu dès le départ dans une optique d’efficience voire en suivant certains principes du Numérique Responsable (mais j’en doute). Dans tous les cas, la nature même du projet laisse à penser que la sobriété n’est pas considérée. Ceci est d’autant plus regrettable que le Numérique Responsable lui-même contient les éléments et principes qui aideraient à l’aboutissement et à l’adoption du métavers. Toutefois, les priorités semblent être autres et on ne peut que regretter de voir une fois de plus les moyens se concentrer sur quelque chose qui ne contribuera probablement pas à rendre le web meilleur pour tous. Au final, le métavers semble aller à l’opposé des efforts nécessaires pour atténuer le dérèglement climatique

WEB2DAY – Le Marché de l’Impact : Classement des partenaires de l’évènement

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À l’occasion de l’évènement WEB2DAY, se déroulant du 1er au 3 Juin prochain à Nantes, Greenspector a mesuré l’empreinte environnementale des sites web des partenaires de l’évènement.

Ce classement sera mis à jour tous les matins lors de l’évènement et viendra s’étoffer des sites web des visiteurs.

Classement de l’empreinte environnementale des partenaires

La moyenne d’impact carbone sur une minute de navigation de ces 49 partenaires et 22 visiteurs est de 0,43 gEqCO2.

La moyenne de consommation d’énergie (mAh) est de 5,30 mAh et en moyenne 4,49 Mo de données sont échangées. En termes de requêtes web, la moyenne est de 62 requêtes.

ClassementNomEcoscoreCarbon Impact (gEqCO2)RequêtesÉnergie (mAh)Données échangées (Mo)Empreinte Eau (Litres)Empreinte Sol (m²)
1NumériqueResponsable Zici860.1573.360.1020.030.37
2Treebal800.18173.440.7740.030.39
3Empreinte Digitale720.19253.50.5860.030.4
4ASI710.2253.550.6180.030.4
5Parthema760.21233.820.720.040.43
6BDM770.22194.021.10.040.45
7Greenspector670.22383.740.3860.040.43
8GreenTechInnovation640.22144.121.570.040.46
9Marché de l'impact740.23134.531.210.040.5
10Troopers550.23184.810.420.040.54
11CIC Ouest720.23303.970.990.040.45
12Aguaro700.23383.760.9390.040.43
13Sigma720.24503.510.850.040.41
14France 3620.25344.281.090.040.49
15MyScript700.25433.911.240.040.45
16Toovalu660.25223.92.640.040.44
17HumanCraft770.2674.942.020.050.55
18Popotecolors580.26434.161.340.040.48
19Les Tilleuls Coop710.27553.821.380.040.45
20MAIF610.27384.231.950.040.48
21Shopopop670.28484.12.190.040.48
22Stampyt510.29534.351.770.050.51
23Ecole de Design630.29594.071.810.050.48
24Soho Coaching620.29194.573.660.050.51
25Banque Populaire GO580.3574.51.550.050.52
26Gesco560.3654.031.830.050.48
27SNCF630.3604.161.880.050.49
28Wavestone660.3384.13.370.040.47
29The Tribe560.32704.321.940.050.51
30JaiOuiDire460.32355.072.950.050.58
31ScaleWay570.33584.682.650.050.55
32SEIF470.33525.541.150.060.63
33Dosites450.33166.192.250.060.69
34Fabernovel370.34365.283.320.050.6
35Oxiane530.34874.491.430.050.54
36Twilio460.35624.43.910.050.52
37Largo460.35584.523.720.050.53
38Easyvirt570.35954.341.790.050.53
39Usbek&Rica460.36306.941.440.060.78
40Faguo380.36685.042.560.060.59
41Performanse400.37456.182.550.060.7
42Nantes Université610.37604.334.810.050.51
43Akeneo540.381034.162.780.050.51
44Polypus390.4525.195.440.060.6
45RepasLucide670.4503.917.750.050.46
46Audencia410.41854.953.940.060.59
47WebForce490.41975.242.370.060.63
48SNCF420.41745.144.080.060.61
49BeApp330.42645.674.30.060.66
50La Poste490.42925.353.030.060.64
51Lumiplan660.42604.676.430.060.55
52Eni Ecole460.42755.314.250.060.63
53Voyelle430.441364.772.150.060.6
54Whoz550.451164.754.320.060.59
55Mojom360.461264.564.230.060.57
56RadioFrance350.481495.741.190.070.71
57D Vine360.49886.225.20.070.73
58Astraga310.53878.253.070.090.95
59Flythenest280.541645.443.880.070.69
60Métropole de Nantes460.55535.7311.250.070.67
61The ForkN/A0.61638.797.150.091
62Stratosfair340.639611.171.470.111.27
63Unstatic350.63547.0412.530.080.81
64ADN Consulting290.641009.55.080.11.1
65GuestSuite300.691345.7112.180.080.71
66Pôle Images & Réseaux300.73727.1815.80.090.84
67AFBSHOP230.881807.2315.30.110.91
68Hypercube231.0111216.368.360.161.86
69OnePoint411.16694.8541.010.110.62
70WR2Studio321.481326.6148.050.140.86
71KoralPlay301.995012.3167.020.21.46

Retrouvez-nous sur place au stand du Marché de l’Impact. Le Marché de l’Impact est une initiative créée par la société Toovalu qui a pour but de mettre en avant des solutions opérationnelles locales à impact positif pour réduire les émissions des gaz à effet de serre des entreprises. L’initiative a aussi pour vocation de promouvoir les pratiques vertueuses pour diminuer l’empreinte environnementale du numérique.