Catégorie : Sobriété des applications

Quelle est l’empreinte environnementale des 10 sites et applications de m-commerce les plus visités en France en 2023 ?

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Le marché du e-commerce en France en 2022 s’élevait à 146,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est une croissance en hausse de 13,8% par rapport à 2021. Bien que le chiffre d’affaires (CA) des ventes de produits soit en recul par rapport à l’année précédente, la hausse considérable (+36%) du CA des ventes de services soutient la croissance globale du secteur du e-commerce.

On comptait 2,3 milliards de transactions effectuées sur internet en France en 2022, soit 6,5% de plus par rapport à 2021. L’inflation et la vente de services a contribué à une augmentation du panier moyen avec 6,9% d’augmentation. Il était en moyenne de 65 euros en 2022. 

Cet article peut être exploité à titre de comparaison avec le précédent contenu réalisé sur le sujet en 2022. L’article portait sur les chiffres du e-commerce en 2021 et sur le classement des applications et des sites web de m-commerce du 2 ème trimestre 2021. 

Le e-commerce désigne toutes les transactions effectuées sur Internet, tandis que le m-commerce désigne tous types d’achat effectué sur un site de commerce en ligne avec un appareil mobile. Le m-commerce est donc une sous-catégorie du e-commerce.

Méthode de selection des sites web et applications

Pour cette nouvelle version, nous nous sommes basés sur la mesure des 10 sites et applications de m-commerce les plus visités en France (chiffres du 4ème trimestre 2022 exposés par la Fevad). Par rapport au classement précédent, 2 acteurs font leur apparition : Rakuten et Darty. C’est eBay et ManoMano qui sortent du top 10. 

Définition du parcours utilisateur

Après avoir affiné la sélection des 10 applications et sites web à mesurer, nous avons repris le parcours qui avait été défini dans l’article de l’année dernière.

Mise en place de la solution Greenspector

Nous avons utilisé notre solution innovante pour mesurer l’impact environnemental des différentes étapes du parcours utilisateur. Nous avons exécuté les tests automatisés à plusieurs reprises sur un appareil réel, ici le Samsung Galaxy Note 8. Nous avons mesuré les consommations de ressources (énergie, mémoire, données) et les temps de réponse. Ces données nous ont ensuite permis d’obtenir l’impact environnemental des applications et sites web. On vous explique tout cela en détail dans notre méthodologie.

Classement de l’empreinte environnementale des 10 sites de m-commerce les plus visités en France

Les 3 sites les moins impactants sont : Leclerc, Leroy Merlin et Fnac

En comparaison à l’article sorti l’année dernière, Cdiscount redescend du podium tandis que le site de la Fnac se hisse dans le top 3 des sites les moins impactants. 

Les 3 sites les plus impactants sont : Amazon, Rakuten et Darty

Le site Amazon est 2,2 fois plus impactant que le site Leclerc. 

La moyenne d’impact carbone de ces 10 sites web est de 1,09gEqCO2 pour une durée moyenne du scénario (voir la méthodologie en fin d’article) de 1 minute et 58 secondes, soit l’équivalent de 5 mètres effectués en véhicule léger.

Projection des impacts carbone globaux sur un mois

Dans l’article de l’année dernière nous nous étions basés sur les chiffres exposés dans le rapport de l’ECN. Pour cette nouvelle étude nous nous sommes appuyés sur le baromètre de la Fevad enrichi par Médiamétrie afin d’être au plus proche de la réalité. 

Pour cette projection, nous considérons que la part du trafic global du e-commerce est de 55% sur mobile, 39% sur PC et 6% sur tablette (source). Nous nous sommes également appuyés sur l’outil de l’ADEME pour projeter les équivalences. 

Avec 16,15 millions d’utilisateurs mensuels en moyenne et une durée moyenne de visite de 5 minutes et 50 secondes, ces 10 sites e-commerce ont en moyenne un impact projeté de 172 tonnes d’EqCO2 par mois (29 tonnes sur mobiles, 139 tonnes sur PC, 4 tonnes sur tablettes). C’est l’équivalent de 20 fois la circonférence de la Terre parcourue en véhicule léger.

Projection d’impact pour le site web le plus et le moins sobre 

Concernant le meilleur site web de ce classement (Leclerc) pour 14,84 millions de visites / mois ayant une durée de 3 minutes, l’impact carbone total serait de 58 tonnes d’EqCO2 par mois (9 tonnes sur mobile, 47 tonnes sur PC et 1 tonne sur tablette). C’est l’équivalent de 6 fois la circonférence de la Terre parcourue en véhicule léger. 

Concernant le site web le moins bon de ce classement (Amazon) pour 38,29 millions de visites / mois ayant une durée de 8 minutes, l’impact carbone serait de 690 tonnes d’EqCO2 par mois (121 tonnes sur mobile, 553 tonnes sur PC et 15 tonnes sur tablette). C’est l’équivalent de 79 fois la circonférence de la Terre parcourue en véhicule léger.

Le fait que le site de Leclerc soit en tête du classement s’explique principalement par la faible consommation en énergie des étapes de visualisation du produit et de visualisation du panier. Seules les informations essentielles sont présentes sur cette page de recherche (nom des produits, prix, disponibilité). Sur la fiche produit, il y a la possibilité d’ajouter rapidement le produit au panier, et des menus déroulants sont proposés si le client souhaite plus d’informations. Ce site est également celui qui échange le moins de données pour réaliser le scénario complet. 

En analysant la page des résultats de recherche des produits grâce à notre outil de mesure, on peut voir que de nombreuses bonnes pratiques sont appliquées. Il y a peu d’échanges réseaux avec 19 requêtes HTTP et un seul fichier CSS. Le chargement différé (lazy-loading) des images est appliqué.

Le fait que le site de Amazon soit dernier du classement s’explique par les étapes de recherche et de visualisation du produit. En effet, ce site consomme beaucoup d’énergie sur ces phases. L’échange de données est également important. Il y a 2,62Mo de données échangées pour la phase de recherche, et 5,85Mo de données échangées pour la visualisation de la fiche produit. Lors de la recherche, beaucoup d’informations apparaissent (indication « Suggestions », « Sponsorisé », « Amazon Choice » ou « N°1 des ventes », nom du produit, note, nombre d’avis, prix, réduction, date de livraison). Cependant, contrairement à l’année dernière, on constate qu’il n’y a plus de vidéo publicitaire en autoplay sur cette phase. Lors de la visualisation du produit, beaucoup d’informations apparaissent également (offres, dates de livraison en cas de livraison gratuite ou accélérée, détails du produit, produits fréquemment achetés ensemble…). De plus, le client est obligé de scroller avant de pouvoir accéder et cliquer sur le bouton « Ajouter au panier ». 

En rentrant plus en détail sur la page de recherche d’un produit, il y a beaucoup d’échanges réseaux avec 119 requêtes HTTP et 11 fichiers CSS. Ce sont des chiffres en hausse par rapport à l’année dernière qui étaient respectivement de 109 et 9. Le chargement différé (lazy-loading) des images n’est pas appliqué, ce qui implique un chargement des images non visibles à l’écran. Cette pratique est à proscrire, car l’utilisateur ne scrollera pas forcément jusqu’à ces images. 

Classement de l’empreinte environnementale des 10 applications de m-commerce les plus visitées en France

Les 3 applications les moins impactantes sont : Carrefour, Darty et Veepee 

Les 3 applications les plus impactantes sont : Amazon, Aliexpress et Leroy Merlin 

Nous observons que l’application Amazon a un impact carbone 3 fois plus important que l’application Carrefour. 

La moyenne d’impact carbone de ces 10 applications est de 0,81 gEqCO2 pour une durée moyenne du scénario de 1 minutes et 58 secondes, soit l’équivalent de 3 mètres effectués en véhicule léger. 

L’application Carrefour tient sa place des phases de visualisation de la fiche produit et de l’ajout du produit au panier qui sont plus faibles en consommation d’énergie et en quantité de données échangées. Sur l’étape d’ajout au panier on peut expliquer cela par le fait que cette dernière ne redirige pas automatiquement vers le panier et ne génère qu’un simple changement sur le bouton d’ajout au panier qui devient un sélecteur de quantité.

Cette année encore Amazon est à la dernière place du classement. Ce résultat s’explique une nouvelle fois par les phases de recherche et de visualisation du produit, pendant lesquelles l’application consomme beaucoup d’énergie. En termes de données échangées nous observons 4,73Mo sur l’étape de visualisation du produit (contre 0,05Mo pour Carrefour) et 4,15Mo sur l’étape recherche (contre 0,19Mo pour Carrefour).

Bilan de l’étude

Cette année encore nous observons que l’impact est près de trois fois plus important entre la plateforme la plus sobre et celle la plus impactante. 

Pour faire ses achats en ligne, il vaut mieux passer par les applications que par les sites web. En effet, sur le scénario étudié, les sites web sont en moyenne 44% plus impactants. Seuls Leroy Merlin et Leclerc ont un impact carbone plus important sur application que sur le web. On rappelle tout de même que les applications ont un impact au niveau de leur téléchargement et de leurs mises à jour. Elles sont donc à privilégier seulement en cas de commandes régulières. 

Nous tenons à compléter ce bilan par une observation que nous avons faite durant nos tests. En effet, nous avons observé que sur certains sites web et applications le parcours pouvait changer ou être altéré. C’est le cas pour Amazon qui a mis en place de l’AB testing. Cette méthode permet à l’application et au site web de notamment varier les affichages. Par exemple, sur la fiche descriptive d’un produit, la description peut être différente d’un utilisateur à l’autre. 

Dans notre cas nous avons rencontré un phénomène de changement de parcours sur le site web d’Amazon. Lors d’un premier test nous étions redirigé directement vers le panier avec l’ajout du produit à ce dernier. Lors d’un second test effectué le lendemain nous n’étions plus redirigé automatiquement vers la page panier. À la place de cela, nous devions nous même nous rendre sur le panier en cliquant sur l’icône prévu à cet effet. 

En fonction du parcours, le site ou l’application consommera plus ou moins d’énergie et échangera plus ou moins de données. L’AB testing est une fonctionnalité exploitée par de nombreuses solutions numérique dans le monde et nous le traitons dans nos automatisations de parcours grâce à notre langage GDSL. Dans le cas de notre étude nous avons bien sûr pris le soin de baser nos mesures sur un seul et même parcours.

Tableaux des résultats

Classement des 10 sites web les plus visités en France

Sites weburlEnergie (mAh)Données échangées (Mo)Impact carbone (gEqCO2)Empreinte eau (Litres)Empreinte sols (m2)Durée du scénario (secondes)
Leclerce.leclerc12,093,970,670,121,37102,71
Leroy Merlinleroymerlin.fr14,854,190,790,141,67123,27
Fnacfnac.com17,264,430,900,161,94109,37
Cdiscounthttps://cdiscount.com/15,077,320,940,161,73123,48
Carrefourcarrefour.fr18,934,740,990,182,12125,94
Aliexpresshttps://fr.aliexpress.com/18,356,751,050,182,08128,71
Veepeeveepee.fr17,0014,271,320,202,03118,11
Dartyhttps://www.darty.com/22,199,981,350,232,54117,84
Rakutenhttps://fr.shopping.rakuten.com/21,5712,121,410,232,50113,64
Amazonamazon.fr24,3811,171,490,252,80123,62

Classement des 10 applications les plus visitées en France

ApplicationVersionEnergie (mAh)Données Žéchangées (Mo)Impact carbone (gEqCO2)Empreinte eau (Litres)Empreinte sols (m2)Durée du scénario (secondes)
Carrefour16.9.111,271,350,520,101,25107,77
Darty4.2.511,402,700,590,111,28108,52
Veepee5.43.19,875,700,650,111,15102,25
Fnac5.3.613,462,370,660,121,50126,91
Cdiscount1.62.0-twa16,631,070,730,141,83111,73
Leclerc19.2.014,383,420,740,131,61127,75
Rakuten9.3.013,754,030,740,131,55130,35
Leroy Merlin8.11.213,308,850,930,151,56119,27
Aliexpress8.67.216,179,121,060,171,88120,11
Amazon24.6.0.10021,5914,291,510,242,53130,15

La sélection se porte sur des applications et sites dans lesquels nous pouvons définir un parcours commun. Nous avons donc écarté certains sites et apps qui présentaient un parcours trop différent de celui affiché ci-dessous. Exemple : Booking.com. 

Nous avons également écarté 2 solutions basées sur l’achat entre particuliers qui sont Leboncoin et Vinted.

Pour chaque site et chaque application, mesurés sur un Samsung Galaxy Note 8 (Android 9), les mesures ont été réalisées à partir de scripts utilisant le langage GDSL (Greenspector Domain-Specific Language). Ce langage permet d’automatiser des actions à réaliser sur un téléphone. Les mesures ont été réalisées entre le 10 et 19 avril 2023.

Le scénario est défini en nous basant sur le parcours utilisateur d’achat d’un produit. Nous n’allons pas jusqu’à l’étape de paiement. Nous nous arrêtons à la visualisation du produit. 

Détail du scénario commun aux 20 mesures : 

-Lancement du site ou de l’application
-Pause de 30 secondes sur la page d’accueil
-Recherche d’un produit en passant par la barre de recherche, puis visualisation des produits proposés
-Sélection d’un produit, puis visualisation de ses caractéristiques (détails, avis…) 
-Ajout du produit au panier 
-Pause de 30 secondes sur la page du panier 

Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone donné selon un réseau de type wifi peuvent être différentes sur un PC portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chacune des itérations sur les sites internet, le cache est préalablement vidé.

Côté projection de l’empreinte, les paramètres pris en compte pour réaliser ces classements sont : 

  • Ratio de visualisation : 100% Smartphone 
  • Ratio de visualisation : 100% France 
  • Localisation des serveurs : 100% Monde

Découvrez comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale d’un service numérique.

Quel est l’impact environnemental des applications de rencontre les plus utilisées en France ?

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Résumé de l’article

En 2022, un tiers des français a utilisé une application de rencontre. Mais ça a quel impact environnemental de chercher l’amour ?  
Nous avons mesuré les 10 applications mobiles de rencontres les plus populaires (sur un parcours utilisateur commun).
Voici le Flop 3 (les applis les plus impactantes)  : Lovoo, Grindr et OkCupid.  
Voici le Top 3 (les applis les moins impactantes) : Bumble, Tinder et Happn.  

Le chiffre impactant : Projeté sur un mois, l’impact de ces 10 applications de rencontres est de 9614 tonnes EqCO2. C’est équivalent à parcourir 1102 fois la circonférence de la Terre en voiture à moteur thermique (en comptant 23 millions d’utilisateurs français ayant une moyenne d’utilisation de 55 minutes par jour).
A savoir que nombreux sont ceux qui utilisent plusieurs applications (autant maximiser ses chances 😉 )

Depuis la création de la fonctionnalité de géolocalisation pour les smartphones, les applications de rencontre ont connu une grande popularité. Aujourd’hui, on en recense plus de 8000 dans le monde, dont 2000 en France. Près d’un tiers des français utilisent ou ont déjà utilisé une application de rencontre. Les utilisateurs passeraient 55 minutes par jour dessus. 

Au regard de ces chiffres, nous pouvons nous interroger quant à l’impact de ces applications sur l’environnement. 

Les applications de rencontre que nous avons choisi de mesurer

Trois critères ont compté pour choisir les 10 applications évaluées : la popularité, la gratuité et la disponibilité sur Android. En effet, nous avons choisi d’évaluer des applications dont l’utilisation est gratuite car elles figurent parmi les plus utilisées. Moins de 3% des français ont recours à des applications payantes. 

Au sujet de l’évaluation, nous avons déterminé un scénario commun compatible pour toutes les applications, à savoir la consultation de profils, aimer ou non le profil et envoyer un message. Cela permet de se rapprocher le plus possible d’un usage réel de l’application.

Etape 1 : Lancement de l’application 

Etape 2 : Disliker un profil (en swipant ou cliquant sur “rejeter”) 

Etape 3 : Liker un profil (ou envoyer une tap, en swipant ou cliquant sur “aimer”)

Etape 4 : Consulter les détails d’un profil (en scrollant) 

Etape 5 : Liker le profil (ou envoyer une tap, en swipant ou cliquant sur “aimer”) 

Etape 6 : Consulter la dernière conversation 

Etape 7 : Envoyer un message dans cette conversation 

Classement de l’empreinte environnementale des 10 applications de rencontre gratuites les plus utilisées en France

Les 3 applications les plus impactantes : Lovoo, Grindr et OkCupid.

Les 3 applications les moins impactantes : Bumble, Tinder et Happn.

Nous constatons que l’application la plus impactante (Lovoo) a un impact 5 fois supérieur à celui de l’application la moins impactante (Bumble)

La moyenne de l’impact carbone de ces applications est de 0,25 gEqCO2 pour une durée moyenne de 25 secondes. C’est équivalent à parcourir 1 mètre en voiture à moteur thermique

Projection des impacts carbone sur un mois

Pour projeter l’impact des applications de ce classement, nous allons utiliser les hypothèses suivantes :

  • 100 % des utilisateurs sont en France 
  • 100 % des utilisateurs sont sur mobile

Différentes études révèlent qu’un tiers de la population française (23 millions d’individus) a utilisé les applications de rencontre en 2022 avec une moyenne de 55 minutes passées dessus

Projeté sur un mois, l’impact de ces 10 applications de rencontre est de 9614 tonnes EqCO2. C’est équivalent à parcourir 1102 fois la circonférence de la Terre en voiture à moteur thermique. 

Pour l’application la mieux classée (Bumble), pour une durée moyenne de 55 minutes par jour pendant un mois, un utilisateur a un impact de 579 gEqCO2. Cela correspond à parcourir 2,7 kilomètres en voiture à moteur thermique. 

Pour l’application la moins bien classée (Lovoo), pour une durée moyenne de 55 minutes par jour pendant un mois, un utilisateur a un impact de 2,7 kgEqCO2. Cela correspond à parcourir 12,4 kilomètres en voiture à moteur thermique. 

Le focus de nos experts Greenspector sur l’application la plus sobre : Bumble

L’application Bumble tient sa sobriété particulièrement des phases de lancement et d’ouverture de la page des messages. Pendant ces phases, peu de données sont chargées et il n’y a pas de surconsommations énergétiques majeures. 

Sur la page où s’affichent les profils, seul 4 environ sont préchargés. Les animations sont également limitées pendant les actions sur l’application et un chargement différé des photos a été implémenté pour celles qu’on ne voit pas à l’écran. 

Le focus de nos experts Greenspector sur l’application la moins sobre : Lovoo

L’application Lovoo se retrouve en bas du classement avec un impact bien plus élevé que ses concurrents. Bien que la performance soit excellente à l’exception de l’ouverture de l’application qui est plutôt longue, la consommation en termes d’énergie et de données est très élevée. L’intégration de la publicité omniprésente avec des carrousels ou des vidéos contribue grandement à ces surconsommations. 

L’ouverture de la page pour swiper charge en moyenne 1,9 Mo de données. De nombreux profils sont préchargés pour être affiché avec fluidité après chaque swipe par rapport aux applications concurrentes. Plus de 20 profils sont préchargés contre 4 environ sur les autres applications. 

Bilan

Entre l’application de rencontre la plus sobre et l’application la moins sobre, nous retenons que l’impact est 5 fois plus important

Notons que les différences sont pour la plupart dues aux animations, aux chargements conséquents de données (photos, vidéos…) et à la gestion des éléments affichés à l’écran. En appliquant de bonnes pratiques, il est possible de réduire l’impact environnemental des applications. 

En tant qu’utilisateur, il est possible de réduire son impact en n’utilisant qu’une seule application de rencontre si nous en avons plusieurs. 

Et pour aller plus loin dans la sobriété numérique, il est toujours possible de faire des rencontres dans la vie réelle !

Tableau des résultats

Applications Version Énergie (mAh) Données échangées (Mo) Impact carbone (gEqCO2) Empreinte Eau (Litres) Empreinte Sols (cm²) Durée du scénario (secondes) 
Lovoo 143.0 58,95,30,70,10,225,3
Grindr 9.2.0 44,53,30,40,00,221,0
Happn 26.31.2 36,60,90,20,00,130,7
Fruitz 3.6.2 41,40,90,20,00,127,6
Hinge 9.15.1 36,61,00,20,00,129,0
Adopte un mec 4.9.21 86,00,60,20,00,230,4
Badoo 5.306.0 37,21,50,20,00,123,6
OKCupid 74.1.0 42,11,50,20,00,120,2
Bumble 5.307.0 35,60,80,10,00,123,2
Tinder 14.2.0 55,20,60,10,00,121,4

Pour chacune des applications, mesurées sur un Samsung Galaxy S9 (Android 10), les mesures ont été réalisées à partir de scripts utilisant le langage GDSL (Greenspector Domain-Specific Language). Ce langage permet d’automatiser des actions à réaliser sur un téléphone. Les mesures ont été réalisées durant le mois de février 2023. 

Détails du scénario : 

  • Disliker un profil 
  • Liker un profil 
  • Consulter les détails d’un profil (voir les informations et les différentes photos) et le liker 
  • Aller dans la boîte de réception et envoyer un message dans la dernière conversation entretenue 

Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un faible écart-type). La consommation mesurée sur un smartphone donné selon un réseau de type wifi peut être différente si l’on est en 4G ou 3G. 

Côté projection de l’empreinte, les paramètres pris en compte pour réaliser ces classements sont :  

  • Ratio de visualisation : 100% Smartphone  
  • Ratio de visualisation : 100% France  
  • Localisation des serveurs : 100% Monde

L’impact de nos usages en visioconférence sur mobile et PC ! Édition 2022

Reading Time: 6 minutes

Pour cette nouvelle édition 2022 de notre classement, nous avons décidé de procéder différemment. Contrairement à l’édition 2021, nous avons réduit le nombre d’applications mesurées. Nous avons à la fois réalisé des mesures sur téléphone mais également PC pour répondre à la demande générale. L’objectif de ces nouvelles mesures est d’observer comment les solutions se situent en termes d’impact environnemental (Carbone) les unes par rapport aux autres sur des scénarios utilisateurs courants mais aussi sur deux plateformes différentes : PC versus téléphone.

Nous avons comparé 10 applications : BlueJeans, Google Meet, Go To Meeting, JITSI, Skype, Teams, Webex, Whereby, Zoho Meetings et Zoom.

Pour chacune de ses applications, mesurées sur un smartphone S7 (Android 8) et sur un ordinateur, les trois scénarios suivants ont été réalisés au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests manuels sur une durée de 1 minute en one-to-one :

  • Conférence audio uniquement
  • Conférence audio et vidéo (caméra activée de chaque côté)
  • Conférence audio et partage d’écran

En savoir plus sur la méthodologie.

Classement projeté en impact carbone des applications de visioconférences (gEqCO2) sur mobile

Scénario / Année1 mn de visioconférence en audio1 mn de visioconférence en audio + caméra1 mn de visioconférence en audio + partage d’écran
20220,31 gEqCO21,10 gEqCO20,54 gEqCO2
Équivalence en mètres parcourus en véhicule léger2,76 mètres9,82 mètres4,82 mètres

En moyenne, une minute de visioconférence en audio impacte 71% moins qu’avec les caméras activées et 42% de moins qu’en partageant un écran. 

Le Top 3 d’une minute de visioconférence en moyenne : Zoho Meeting (0,49 gEqCO2), Microsoft Teams (0,513 gEqCO2) et Whereby (0,533 gEqCO2). Zoho Meeting premier de ce classement côté impact carbone impacte 2,2 fois moins que, GoToMeeting, le dernier de ce classement. La moyenne de ce classement est de 0,657 gEqCO2, 4 solutions se trouvent au-dessus. 

La principale partie des impacts Carbone se situent sur la partie device utilisateur (61%), suivie par la partie Serveur (23%) et enfin la partie Réseau (16%).

Voici les trois applications mobiles les moins impactantes en termes de Carbone suivant le scénario : 

Audio (Top 3)Audio + caméra (Top 3)Audio + partage d’écran (Top 3)
Microsoft TeamsWherebyMicrosoft Teams & Zoho Meeting
Cisco Webex MeetingZoho MeetingZoom & Google Meet
JITSI MeetTeams & ZoomCisco Webex Meeting

Consommation d’énergie des applications de visioconférences (mAh) sur mobile

Voici les moyennes de consommation d’énergie pour les trois scénarios sur téléphone : 

Scénario / Année1 mn de visioconférence en audio1 mn de visioconférence en audio + caméra1 mn de visioconférence en audio + partage d’écran
20226,68 mAh14,29 mAh7,82 mAh

En moyenne, une minute de visioconférence avec la vidéo activée consomme 2,1 fois plus d’énergie qu’en audio ; quant au partage d’écran, il engendre une surconsommation de 17% par rapport à l’audio seule. 

Consommation d’énergie des applications de visioconférences (mAh) sur PC !

Voici les moyennes de consommation d’énergie sur ordinateur : 

Moyenne : 1 mn de visioconférence en audioMoyenne : 1 mn de visioconférence en audio + caméraMoyenne : 1 mn de visioconférence en audio + partage d’écran
17,255 mAh23,654 mAh22,82mAh

Ici, une minute de visioconférence les caméras activées consomme 1,4 fois plus qu’avec l’audio ; quand au partage d’écran il engendre une surconsommation de 24% de plus qu’avec l’audio seule. On constate donc ici une différence de consommation énergétique beaucoup plus conséquente sur téléphone en fonction du scénario.  

Le Top 3 (tous scénarios confondus) en consommation d’énergie en prenant en compte la consommation du téléphone et de l’ordinateur : Zoho Meeting (76,21 mAh), BlueJeans (81,70 mAh) et Microsoft Teams (83 mAh). Zoho Meeting premier de ce classement côté consommation d’énergie consomme 1,4 fois moins que le dernier de ce classement : Whereby

Voici les trois applications mobiles les moins impactantes en termes de Carbone suivant le scénario : 

Audio (Top 3)Audio + caméra (Top 3)Audio + partage d’écran (Top 3)
Blue JeansZoho MeetingZoho Meeting
Cisco Webex MeetingZoomTeams
Google MeetTeamsBlueJeans

Données échangées des applications de visioconférences (Mo) sur mobile

Voici les moyennes des données échangées pour les trois scénarios : 

Scénario / Année1 mn de visioconférence en audio1 mn de visioconférence en audio + caméra1 mn de visioconférence en audio + partage d’écran
20220,88 Mo10,34 Mo4,49 Mo

C’est sur la consommation de données que les écarts se creusent entre les outils et les usages. 

En moyenne, une minute de visioconférence en audio consomme 91% moins (ou 12 fois moins) de données échangées qu’avec les caméras activées et 80% de moins qu’en partageant un écran. 

Le Top 3 (tout scénario confondus) en échange de données : Whereby (4,54 Mo), Zoho Meeting (8,39 Mo) et Skype (9,68 Mo). Whereby (via Firefox) premier de ce classement côté données échangées en consomme 9,2 fois moins que le dernier de ce classement : GoToMeeting

Voici les trois applications les moins consommatrices de données suivant le scénario : 

Audio (Top 3)Audio + caméra (Top 3)Audio + partage d’écran (Top 3)
Blue JeansWherebyZoho Meeting
Zoho MeetingZoho MeetingSkype
WherebySkypeZoom

Et pour nos usages au quotidien de la visioconférence : 

Dans l’étude effectuée en 2021 nous avons indiqué que la visioconférence est préférable à un déplacement en voiture. Effectivement cette solution est moins polluante, cependant attention aux effets rebond ! Avec la pandémie mondiale, le télétravail s’est largement répandu dans de nombreuses entreprises, cependant cette pratique encourage un nombre croissant de personnes à s’éloigner de leur lieu de travail. Donc en fonction du rythme de télétravail imposé et des moyens de transport utilisés, les gains environnementaux du télétravail peuvent être contrebalancés. 

Également il faut marquer un point d’attention à l’augmentation de consommation d’énergie des foyers engendrés. On peut considérer que cette hausse peut compenser la baisse de besoin en énergie dans les locaux d’entreprises mais cela est à prendre au cas par cas et comporte de nombreux facteurs.

Exemples :

Versions mesurées :

  • Microsoft Teams (4.10.1) / ordinateur (1.5.00.10453) 
  • Zoom (5.10.4) / ordinateur (5.10.7.3311)
  • Google Meet (2022.05.15.450927857) / client léger sur Firefox 
  • Cisco Webex Meetings (42.6.0.239) / ordinateur (42.5.0.22187) 
  • GoToMeeting (4.8.1) / client léger sur Chrome 
  • BlueJeans (2.2.0.142) / ordinateur (2.29.1-3) 
  • Skype (8.82.0.403) / ordinateur (8.83.0.411
  • Whereby (2.3.0) / client léger Firefox  
  • Zoho Meeting (2.2.1) / client léger Firefox  
  • Jitsi Meet (21.3.0)/ client léger Firefox  

Pour chacune de ses applications, mesurées sur un smartphone S7 (Android 8), les scénarios utilisateurs ont été réalisés au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests manuels.

Une fois l’application téléchargée et installée, nous exécutons nos mesures sur les paramètres de base et d’origine de l’application. Aucune modification n’est réalisée (même si certaines options permettent de réduire la consommation d’énergie ou ressources : mode économie de données, thème sombre etc. Cependant nous vous encourageons à vérifier les paramètres de votre application favorite afin d’en optimiser l’impact.

Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone donné selon un réseau de type Wi-Fi peuvent être différentes sur un PC portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chacune des itérations, le cache est préalablement vidé.

Pour les mesures sur ordinateur nous avons utilisé un connecteur Greenspector couplé à un module Yochto-Watt afin de mesurer la consommation énergétique. De la même manière que pour les applications mobiles les clients lourds, lorsqu’il en existait un, ont été téléchargés, puis installé sans changer les paramètres de base. Cette puce ne permet de mesurer que la consommation énergétique pour l’instant. C’est pourquoi les analyses de l’impact carbone et des données échangées de cet article ne s’appuient que sur les mesures réalisées sur téléphone. Ressource supplémentaire sur le Yoctopuce.

Découvrez comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale de l’utilisation d’un service numérique. (Méthodologie complète)

Quelle est l’empreinte environnementale des 10 sites et applications de m-commerce les plus visités en France ? 

Reading Time: 7 minutes

Introduction

Le marché du e-commerce en France connaît une croissance très importante. Les ventes e-commerce sont passées de 57 milliards en 2014 à 112,2 milliards d’euros en 2021. Cette croissance s’explique en partie par la crise sanitaire. Cela a considérablement augmenté les achats en ligne et créé des habitudes chez les Français. Parmi ces ventes, celles sur mobile ont connu une croissance impressionnante. Elles ont augmenté de 13 % en 2021. Près d’un Français sur deux (48%) fait aujourd’hui des achats via son téléphone. Un Français sur trois (34%) achète via son téléphone au moins une fois par mois. 

L’abandon de panier représente 18 milliards de dollars de pertes de vente chaque année. Ce taux d’abandon est plus élevé sur mobile (97%) que sur ordinateur (entre 70 et 75%). Les raisons sont multiples : le prix, les coûts d’expédition, la rapidité de livraison, les réductions disponibles mais aussi le temps de chargement du site (Source). Les sites et applications de m-commerce ont donc tout intérêt à faire preuve de performance et de sobriété numérique. 

Qu’en est-il des 10 sites et applications de m-commerce les plus visités en France ? Quels sont les sites et applications les plus frugaux sur lesquels faire son e-shopping en toute sobriété ?

Choix des sites et applications

Pour déterminer quels sites et quelles applications étudier, nous nous sommes appuyés sur le classement des sites et applications e-commerce réalisé par Médiamétrie et la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance). Il s’agit des sites et applications les plus visités en France au 2ème trimestre 2021.

La particularité de cette étude est qu’elle est basée sur un scénario commun qui va de la recherche et consultation d’un produit jusqu’à la consultation du panier avant paiement. Ceci permet d’être au plus proche des usages réels des internautes et mobinautes. 

Classement de l’empreinte environnementale des 10 sites de m-commerce les plus visités en France

Les 3 sites les moins impactants sont : Leclerc, Cdiscount et Ebay. 

Les 3 sites les plus impactants sont : Amazon, Carrefour et Veepee. 

Nous observons plus de 2,7 fois plus d’impact entre le site le moins impactant (Leclerc) et le site le plus impactant (Amazon) de ce classement.

La moyenne d’impact carbone de ces 10 sites web est de 0,92 gEqCO2 pour une durée moyenne du scénario de 1 minute et 54 secondes, soit l’équivalent de 8 mètres effectués en véhicule léger. 

Projection des impacts carbone sur un mois

Considérons que 55% du trafic global du e-commerce passe par le mobile, contre 39% par le PC et 6% par la tablette (Source).

Si l’on projette l’impact carbone de ces 10 sites e-commerce pour en moyenne 37,41 millions de visites par mois ayant une durée de 5 minutes et 54 secondes, cet impact serait de 439,6 tonnes d’EqCO2 par mois (87,5 tonnes sur mobile, 341,0 tonnes sur PC et 11,1 tonnes sur tablette). C’est l’équivalent de 98 fois la circonférence de la Terre parcourue en véhicule léger.

Concernant le meilleur site web de ce classement (Leclerc) pour 9,99 millions de visites / mois ayant une durée moyenne de 3 minutes, cet impact serait de 37,0 tonnes d’EqCO2 par mois (5,9 tonnes sur mobile, 30,3 tonnes sur PC et 0,8 tonne sur tablette). C’est l’équivalent de 8 fois la circonférence de la Terre parcourue en véhicule léger.

Concernant le site web le moins bon de ce classement (Amazon) pour 164,32 millions de visites / mois ayant une durée moyenne de 8 minutes, l’impact carbone serait de 2639,4 tonnes d’EqCO2 par mois (588,1 tonnes sur mobile, 1978,4 tonnes sur PC et 72,9 tonnes sur tablette). C’est l’équivalent de 588 fois la circonférence de la Terre parcourue en véhicule léger. 

Le site web Leclerc se distingue surtout au niveau des étapes de recherche, de visualisation d’un produit et de visualisation du panier. En effet, ce site consomme peu d’énergie sur ces phases par rapport à ses concurrents. Seules les informations essentielles sont présentes sur cette page de recherche (nom des produits, prix, disponibilité). Sur la fiche produit, il y a la possibilité d’ajouter rapidement le produit au panier, et des menus déroulants sont proposés si le client souhaite plus d’informations. Ce site est également celui qui échange le moins de données pour réaliser le scénario complet. 

En rentrant plus en détail sur la page de recherche d’un produit, beaucoup de bonnes pratiques sont appliquées. Il y a peu d’échanges réseaux avec 12 requêtes HTTP et un seul fichier CSS. Le chargement différé (lazy-loading) des images est appliqué. 

Le site web d’Amazon tient son mauvais classement principalement des étapes de recherche et de visualisation d’un produit. En effet, ce site consomme beaucoup d’énergie sur ces phases, et échange beaucoup de données. Il y a 9,10 Mo de données échangées pour la phase de recherche (contre 1,03 Mo pour Leclerc), et 5,58 Mo de données échangées pour la fiche produit (contre 0,18 Mo pour Leclerc). Lors de la recherche, beaucoup d’informations apparaissent (indication « Suggestions », « Sponsorisé », « Amazon Choice » ou « N°1 des ventes », nom du produit, note, nombre d’avis, prix, réduction, date de livraison). Une vidéo publicitaire en autoplay apparaît même au milieu des produits. Lors de la visualisation du produit, beaucoup d’informations apparaissent également (offres, dates de livraison en cas de livraison gratuite ou accélérée, détails du produit, produits fréquemment achetés ensemble…). De plus, le client est obligé de scroller avant de pouvoir accéder et cliquer sur le bouton « Ajouter au panier ».  

En rentrant plus en détail sur la page de recherche d’un produit, il y a beaucoup d’échanges réseaux avec 109 requêtes HTTP et 9 fichiers CSS. Le chargement différé (lazy-loading) des images n’est pas appliqué, ce qui implique un chargement des images non visibles à l’écran. Cette pratique est à proscrire, car l’utilisateur ne scrollera pas forcément jusqu’à ces images. 

Classement de l’empreinte environnementale des 10 applications de m-commerce les plus visités en France

Les 3 applications les moins impactantes sont : eBay, Leclerc et Carrefour. 

Les 3 applications les plus impactantes sont : Amazon, AliExpress et ManoMano.

Nous observons plus de 2,8 fois plus d’impact entre l’application la moins impactante (eBay) et l’application la plus impactante (Amazon) de ce classement

La moyenne d’impact carbone de ces 10 applications est de 0,69 gEqCO2 pour une durée moyenne du scénario de 2 minutes et 1 seconde, soit l’équivalent de 6 mètres effectués en véhicule léger

L’application eBay tient sa première place des phases du lancement de l’application et de la visualisation du panier. En effet, lors de ces phases, cette application consomme peu d’énergie. De plus, elle échange peu de données sur toute la durée du scénario (seulement 0,53 Mo). 

Amazon se retrouve une nouvelle fois à la dernière place du classement, loin derrière ses concurrents. Ce résultat s’explique à nouveau par les phases de recherche et de visualisation du produit, où cette application consomme beaucoup plus d’énergie que les autres. En termes de données échangées, nous observons 8,22 Mo pour la recherche (contre 0,23 Mo pour eBay) et 2,6 Mo pour la fiche produit (contre 0,13 Mo pour eBay). 

Bilan

Que ce soit pour les sites web ou les applications de m-commerce les plus visités en France, nous constatons un impact près de trois fois plus important entre la plateforme la plus sobre et celle la plus impactante

Cela montre qu’en gérant différemment les informations visibles à l’écran, le chargement des images, la consommation des scripts et les données échangées au cours du scénario, il est possible de diminuer l’impact environnemental d’un site web et d’une application mobile. 

En tant que e-shopper utilisant son mobile, il vaut mieux passer par les applications que par les sites web. En effet, sur le scénario étudié, les sites web impactent en moyenne 39% de plus. Seul AliExpress a une consommation plus importante sur application que sur site web. Cependant, les applications ont un impact au niveau de leur téléchargement et de leurs mises à jour. Elles sont donc à privilégier seulement en cas de commandes régulières.

Cela dit, en termes de sobriété numérique, rien n’égalera le fait d’acheter les produits alimentaires au marché et les autres produits chez des commerçants locaux, bien entendu ! 

Tableau des résultats

Classement des 10 sites web les plus visités en France

Sites web URLÉnergie (mAh)Données échangées (Mo)Impact carbone (gEqCO2)Empreinte Eau (Litres)Empreinte Sols (m²)Durée du scénario (secondes)
Leclerc e.leclerc 11,57 2,59 0,61 0,10 1,29 102.72
Cdiscount cdiscount.com 13,49 2,62 0,69 0,13 1,50 108.03
eBay ebay.fr 14,00 3,96 0,78 0,14 1,58 122.24
Leroy Merlin leroymerlin.fr 15,47 3,15 0,80 0,14 1,72 112.67
AliExpress fr.aliexpress.com 14,84 3,89 0,80 0,13 1,67 114.46
ManoMano manomano.fr 13,60 6,30 0,87 0,14 1,56 107.33
Fnac fnac.com 16,88 4,20 0,90 0,15 1,90 118.37
Veepee veepee.fr 14,50 8,19 1,00 0,16 1,68 114.95
Carrefour carrefour.fr 20,25 4,14 1,04 0,19 2,25 118.8
Amazon amazon.fr 19,04 18,06 1,68 0,24 2,29 123.84

Classement des 10 applications les plus visitées en France

Applications Version Énergie (mAh)Données échangées (Mo)Impact carbone (gEqCO2)Empreinte Eau (Litres)Empreinte Sols (m²)Durée du scénario (secondes)
eBay 6.51.0.2 11,69 0,53 0,51 0,09 1,27 119,73
Carrefour 14.4.3 11,67 0,57 0,52 0,10 1,29 108,64
LeclercDrive 15.2.0 11,97 0,45 0,52 0,10 1,30 128,01
Leroy Merlin 7.12.3 12,95 0,51 0,55 0,11 1,41 115,84
Cdiscount 1.43.0-twa 13,81 0,04 0,58 0,11 1,49 115,44
Fnac 5.2.7 12,78 1,14 0,59 0,11 1,41 128,84
Veepee 5.24.2 12,17 2,32 0,63 0,11 1,35 114,47
ManoMano 1.15.2 15,48 0,26 0,65 0,12 1,69 124,59
AliExpress 8.44.0 17,55 2,33 0,84 0,17 1,94 123,71
Amazon Shopping 24.6.0.100 19,74 12,86 1,46 0,22 2,31 126,03

Pour chaque site et chaque application, mesurés sur un Samsung Galaxy Note 8 (Android 9), les mesures ont été réalisées à partir de scripts utilisant le langage GDSL (Greenspector Domain-Specific Language). Ce langage permet d’automatiser des actions à réaliser sur un téléphone. Les mesures ont été réalisées entre le 29 mars et le 1er avril 2022. 

Détail du scénario commun aux 20 mesures : 

-Lancement du site ou de l’application
-Pause de 30 secondes sur la page d’accueil
-Recherche d’un produit en passant par la barre de recherche, puis visualisation des produits proposés
-Sélection d’un produit, puis visualisation de ses caractéristiques (détails, avis…) 
-Ajout du produit au panier 
-Pause de 30 secondes sur la page du panier 

Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone donné selon un réseau de type wifi peuvent être différentes sur un PC portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chacune des itérations sur les sites internet, le cache est préalablement vidé. 

Côté projection de l’empreinte, les paramètres pris en compte pour réaliser ces classements sont : 

  • Ratio de visualisation : 100% Smartphone 
  • Ratio de visualisation : 100% France 
  • Localisation des serveurs : 100% Monde 

Découvrez comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale d’un service numérique.

Quelle empreinte environnementale pour les applications réseaux sociaux ? Édition 2021

Reading Time: 4 minutes

L’usage des applications mobiles de type réseau social augmente tous les ans. Tout comme l’usage professionnel des outils de visioconférence, ces usages ont apporté une pression supplémentaire sur le réseau et sur les serveurs de ces solutions.

Comment les acteurs prennent en compte l’impact environnemental dans leur stratégie ? Quels sont les impacts de nos activités sur les réseaux sociaux ? Quelles sont les solutions les plus/moins impactantes pour l’environnement, l’encombrement des réseaux et l’autonomie de nos smartphones ?

Pour cette étude, nous avons choisi de mesurer le fil d’actualité des 10 applications réseaux sociaux les plus populaires : Facebook, Instagram, LinkedIn, Pinterest, Reddit, Snapchat, TikTok, Twitch, Twitter et Youtube. Bien que ces applications soient différentes en termes de fonctionnalités, nous avons choisi de les comparer en termes d’impact carbone, de consommation d’énergie et de données échangées.

Pour chacune de ses applications, mesurées sur un smartphone S7 (Android 8), le scénario du défilement du fil d’actualité a été réalisé au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests manuels sur une durée de 1 minute en one-to-one. En savoir plus sur la méthodologie et comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale d’un service numérique.

Classement projeté en impact carbone des fils d’actualité des applications de réseaux sociaux (g EqCO2)

ApplicationImpact carbone du
fil d’actualités / min
Position
2021
Évolution
2020
Ressource en EauOccupation des sols
Youtube0,46 gEqCO2/min1=0,08 Litres0,92 m²
Twitch0,55 gEqCO2/min2+30,09 Litres1,01 m²
Twitter0,60 gEqCO2/min3 +1 0,10 Litres1,14 m²
LinkedIn0,71 gEqCO2/min4-10,10 Litres1,00 m²
Facebook0,79 gEqCO2/min5-30,12 Litres1,38 m²
Snapchat0,87 gEqCO2/min6+10,12 Litres1,29 m²
Instagram1,05 gEqCO2/min7-10,12 Litres1,03 m²
Pinterest1,30 gEqCO2/min8=0,15 Litres1,25 m²
Reddit2,48 gEqCO2/min9=0,23 Litres1,35 m²
TikTok2,63 gEqCO2/min10=0,27 Litres1,88 m²

Selon le Global Web Index Juillet 2021, nous passons en moyenne 2 heures et 24 minutes sur les réseaux sociaux soit +2 minutes par rapport à 2019. Si on projette la moyenne des impacts carbone des 10 applications mesurées (1,15 gEqCO2) sur 60 secondes au temps moyen passé par utilisateur, on obtient pour un utilisateur / jour : 165,6 gEqCO2. Soit l’équivalent de 1,4 km effectués en véhicule léger. Cela correspond également à 60 kgEqCO2 par utilisateur par an, soit l’équivalent de 535 km effectués en véhicule léger moyen en France. Ce qui équivaut à 1% de l’impact carbone d’un(e) français(e) (7 Tonnes).

En mai 2021, le nombre d’utilisateurs actifs des réseaux sociaux s’élève à 4,33 milliards (55,1% de la population mondiale) soit +35% par rapport à 2019. 99% accèdent aux réseaux sociaux via un appareil mobile. 80% du temps passé (2 heures et 24 minutes) sur les réseaux sociaux se fait via un appareil mobile. Si l’on projette notre impact carbone / utilisateur à ces données, nous obtenons : 262 millions Tonnes EqCO2 par an pour les 4,33 milliards d’utilisateurs sur mobile soit l’équivalent de 0,61% des impacts EqCO2 dans le monde en 2019 et plus de la moitié des émissions Carbone de la France (56%).

Consommation d’énergie des fils d’actualité des applications de réseaux sociaux (mAh)

ApplicationConsommation d’énergie
fil d’actualité / min
Position
2021
Évolution
2020
Youtube8,58 mAh1=
Instagram8,9 mAh2+5
LinkedIn8,92 mAh3-1
Twitch9,05 mAh4-1
Twitter10,28 mAh5+1
Pinterest10,83 mAh6+2
Reddit11,04 mAh7-4
Snapchat11,48 mAh8+2
Facebook12,36 mAh9-5
TikTok15,81 mAh10-1

En termes de consommation d’énergie, les mauvais élèves sont les fils d’actualités des applications Snapchat, Facebook et TikTok. Les bons élèves côté énergie, sont Youtube, Instagram et LinkedIn. Le fil d’actualité TikTok consomme ici 1,8 fois plus d’énergie que celui de Youtube.

La moyenne établie pour la consommation d’énergie est de 10,73 mAh soit +1,2% par rapport à notre classement 2020.

Données échangées des fils d’actualité des applications de réseaux sociaux (Mo)

ApplicationDonnées échangées
fil d’actualité / min
Position
2021
Évolution
2020
Youtube3,09 Mo1=
Twitter6,28 Mo2+2
Twitch6,87 Mo3+2
Facebook11,15 Mo4-2
LinkedIn15,34 Mo5-2
Snapchat17,26 Mo6+1
Instagram32,46 Mo7-1
Pinterest40,65 Mo8=
TikTok96,23 Mo9+1
Reddit100 Mo10-1

En termes de données échangées, les mauvais élèves sont les fils d’actualités des applications Reddit, TikTok et Pinterest. Les bons élèves côté données échangées, sont YoutubeTwitter et TwitchReddit consomme 32 fois plus de données que l’application Youtube.

La moyenne établie pour les donnés échangées est de 32,93 Mo pour cet usage soit 71% plus par rapport à l’édition 2020. Seules 3 applications se situent au-dessus de ce seuil. Attention à vos forfaits data ! Projection en 1 mois, vous aurez consommé 142 Go !

En prenant compte les réels temps moyens passés par réseau social selon le blog de Visionary Marketing : si vous utilisez uniquement Tik Tok en réseau social (à hauteur de 52 minutes par jour projeté), vous consommerez près de 149 Go par mois, tandis qu’Instagram (à hauteur de 53 minutes par jour) vous fera consommer 51 Go ! Vous êtes plutôt branché Facebook ? Celui-ci vous fera consommer près de 19 Go (à hauteur de 58 minutes par jour) par mois.

Vous souhaitez mesurer votre application mobile ou site web ? Vérifier son impact environnemental ?

Pour chacune de ses applications, mesurées sur un smartphone S7 (Android 8), le scénario suivant a été réalisé au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests manuels sur une durée de 1 minute en one-to-one.

  • Lancement de l’application (attente de 20 secondes)
  • Défilement du fil d’actualité ou onglet « Discover » des applications
ApplicationVersionTéléchargementsNote du PlayStore (Google)
YouTube16.40.3510 000 000 000+4,3
LinkedIn4.1.627.1500 000 000+4,3
Reddit2021.41.050 000 000+4,3
Facebook340.0.0.27.1135 000 000 000+2,6
Twitch11.7.0100 000 000+4,5
Twitter9.16.11 000 000 000+3,5
Instagram210.0.0.28.711 000 000 000+3,8
Pinterest9.35.0500 000 000+4,6
TikTok21.6.51 000 000 000+4,4
Snapchat11.50.0.291 000 000 000+4,2

Chaque mesure est la moyenne de 3 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone donné selon un réseau de type wifi peuvent être différentes sur un PC portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chacune des itérations, le cache est préalablement vidé.

Découvrez comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale d’un service numérique.

Quelle application mobile de visioconférence pour réduire votre impact ? Édition 2021

Reading Time: 5 minutes

Nous vous proposons de consulter l’édition de 2022. Disponible ici.

Pour cette nouvelle édition 2021 de notre classement, nous avons complété notre étude de 2020 avec de nouvelles solutions et même élargi à des solutions web voire même à une solution dont l’objectif principal n’est pas de faire de la visioconférence mais qui intègre cette fonctionnalité. L’objectif de ces mesures est de voir comment les solutions se situent en termes d’impact environnemental (Carbone) les unes par rapport aux autres sur des scénarios utilisateurs courants mais aussi de donner des repères sur nos usages de la visioconférence.

Nous avons donc comparé cette fois-ci 19 applications mobile : Big Blue Button, BlueJeans, Circuit by Unify, Cisco Webex Meetings, ClickMeeting, Go To Meeting, Discord, Google Meet, Infomaniak kMeet, Jitsi, Pexip, Rainbow, Skype, StarLeaf, Microsoft Teams, Tixeo, WhereBy, Zoho Meeting et Zoom.

Pour chacune de ses applications, mesurées sur un smartphone S7 (Android 8), les trois scénarios suivants ont été réalisés au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests manuels sur une durée de 1 minute en one-to-one :

  • Conférence audio uniquement
  • Conférence audio et vidéo (caméra activée de chaque côté)
  • Conférence audio et partage d’écran

En savoir plus sur la méthodologie.

Classement projeté en impact carbone des applications de visioconférence (gEqCO2)

Impact Carbone moyen des applications de visioconférence

Voici les moyennes d’impact pour les trois scénarios :

En moyenne, une minute de visioconférence en audio impacte 61% moins (ou 2,6 fois moins) qu’avec les caméras activées et 5% de moins qu’en partageant un écran. D’après notre récente étude sur l’impact du streaming d’une vidéo MyCanal, en moyenne, une heure de streaming vidéo correspond à un impact de 14g eqCO2. Soit 0,233g eqCO2 par minute, soit 1,7 moins impactant qu’une minute de visioconférence en audio et caméra mais 1,5 fois plus qu’une minute de visioconférence en audio uniquement.

Le Top 3 d’une minute de visioconférence en moyenne : Google Meet (0,164 gEqCO2), Tixeo (0,166 gEqCO2) et Microsoft Teams (0,167 gEqCO2). Google Meet premier de ce classement côté impact carbone impacte 2,5 fois moins que, Discord, le dernier de ce classement. La moyenne de ce classement est de 0,237 gEqCO2, seulement 7 solutions se trouvent au-dessus.

La principale partie des impacts Carbone se situent sur la partie device utilisateur (72%), suivie par la partie Réseau (16%) et enfin la partie Serveur (12%).

Voici les trois applications les moins impactantes en termes de Carbone suivant le scénario :

Audio (Top 3)Audio + caméra (Top 3)Audio + partage d’écran (Top 3)
Microsoft TeamsBig Blue Buttons (via Chrome)Microsoft Teams
Google MeetClick MeetingGo To Meeting
Infomaniak MeetGoogle MeetTixeo

Consommation d’énergie des applications de visioconférence (mAh)

Voici les moyennes de consommation d’énergie pour les trois scénarios :

Scénario / Année1 mn de visioconférence en audio1 mn de visioconférence en audio + caméra1 mn de visioconférence en audio + partage d’écran
20219,84 mAh16,26 mAh9,98 mAh
20206,6 mAh14,24 mAh7,50 mAh

En moyenne, une minute de visioconférence en audio consomme 39% moins (ou 1,6 fois moins) d’énergie qu’avec les caméras activées et 1.5% de moins qu’en partageant un écran.

Le Top 3 (tous scénarios confondus) en consommation d’énergie : Microsoft Teams (27,27 mAh), Go To Meeting (28,79 mAh) et Google Meet (30,11 mAh). Microsoft Teams premier de ce classement côté consommation d’énergie consomme 2 fois moins que le dernier de ce classement : Discord.

Voici les trois applications les moins énergivores suivant le scénario :

Audio (Top 3)Audio + caméra (Top 3)Audio + partage d’écran (Top 3)
Microsoft TeamsZoho MeetingMicrosoft Teams
TixeoZoomTixeo
Infomaniak kMeetStarLeafGo To Meeting

Données échangées des applications de visioconférence (Mo)

Voici les moyennes des données échangées pour les trois scénarios :

Scénario / Année1 mn de visioconférence en audio1 mn de visioconférence en audio + caméra1 mn de visioconférence en audio + partage d’écran
20211,15 Mo16,01 Mo1,87 Mo
20200,806 Mo8,44 Mo1,43 Mo

C’est sur la consommation de données que les écarts se creusent entre les outils et les usages.

En moyenne, une minute de visioconférence en audio consomme 92% moins (ou 14 fois moins) de données échangées qu’avec les caméras activées et 38% de moins qu’en partageant un écran.

Le Top 3 (tous scénarios confondus) en consommation d’énergie : Big Blue Buttons (4,49 Mo), Tixeo (6,21 Mo) et Google Meet (6,30 Mo). Big Blue Buttons (via Chrome) premier de ce classement côté données échangées en consomme 10 fois moins que le dernier de ce classement : Discord.

Voici les trois applications les moins consommatrices de données suivant le scénario :

Audio (Top 3)Audio + caméra (Top 3)Audio + partage d’écran (Top 3)
Cisco Webex MeetingsBig Blue ButtonsCisco Webex Meetings
Blue JeansTixeoInfomaniak kMeet
Google MeetGoogle MeetGoogle Meet

Et pour nos usages au quotidien de la visioconférence :

Tout comme notre première étude, nous vous conseillons lors de vos conférences en ligne de :

Favorisez l’audio uniquement lors de vos réunions : le flux vidéo (caméra) aura tendance à consommer beaucoup plus. Une séance sur mobile est en moyenne 2,6 fois plus impactante pour l’environnement en impact carbone quand on ajoute la vidéo à l’audio. Ajouter un partage d’écran n’est pas trop pénalisant s’il est utile.

Optimisez les paramètres (quand c’est possible) : adoptez le thème sombre, activez les paramètres d’économie de données ou d’énergie (cas des écrans de type LED, AMOLED).

Préférez la visioconférence par rapport à un déplacement en voiture !
– Comparaison pour 2 personnes qui se parlent en séance de 3 heures en audio et caméras actives (0,403 gEqCO2 par minute) alors qu’un des deux a effectué 20 kms (112 gEqCO2 / km en France) aller-retour pour un face à face.
– En visioconférence : 180*0,403*2 = 145 gEqCO2
– En voiture : 112*20 = 2,4 kg EqCO2 soit environ, 16x plus d’impact.

Versions mesurées : Big Blue Button via Chrome (87.0.4280.101), BlueJeans (45.0.2516), Circuit by Unify (1.2.5102), Cisco Webex Meetings (41.2.1), ClickMeeting (4.4.6), Go To Meeting (4.6.0.7), Discord (62.5), Google Meet (2021.01.24.355466926), Infomaniak kMeet (2.2), Jitsi (20.6.2), Pexip (3.4.6), Rainbow (1.84.1), Skype (8.68.0.97), StarLeaf (4.4.29), Microsoft Teams (1416.1.0.0.2021020402), Tixeo (16.0.1.2), WhereBy (2.3.0), Zoho Meeting (2.1.4) et Zoom (5.5.2.1328).

Pour chacune de ses applications, mesurées sur un smartphone S7 (Android 8), les scénarios utilisateurs ont été réalisés au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests manuels.

Une fois l’application téléchargée et installée, nous exécutons nos mesures sur les paramètres de base et d’origine de l’application. Aucune modification n’est réalisée (même si certaines options permettent de réduire la consommation d’énergie ou ressources : mode économie de données, thème sombre etc. Cependant nous vous encourageons à vérifier les paramètres de votre application favorite afin d’en optimiser l’impact.

Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un écart-type faible). Les consommations mesurées sur le smartphone donné selon un réseau de type Wi-Fi peuvent être différentes sur un PC portable avec un réseau filaire par exemple. Pour chacune des itérations, le cache est préalablement vidé.

Découvrez comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale de l’utilisation d’un service numérique. (Méthodologie complète)

1 heure de visualisation Netflix équivaut à 100 gEqCO2. Et alors ?

Reading Time: 8 minutes

Netflix, ainsi que d’autres acteurs comme la BBC, a étudié avec l’appui de l’Université de Bristol : l’impact de son service. Les chiffres précis et la méthodologie seront publiés prochainement mais il en ressort qu’une heure de visualisation de Netflix, est équivalent à 100 gEqCO2.

À la sortie de cette communication, plusieurs acteurs du numérique ont repris ce chiffre, mais, à mon avis, pas pour de bonnes raisons. La communication de l’impact de la vidéo par le Shift Project ressort comme un point systématique de débat. En mars 2020, la publication du Shift avait été largement diffusée dans les médias avec une erreur importante d’évaluation. Cette erreur avait été corrigée en Juin 2020 mais le mal était fait.

L’IEA avait dans ce cadre réalisé une analyse contradictoire sur le sujet. Au final, de nombreuses études sur l’impact de la vidéo sont sorties (IEA, le ministère Allemand de l’environnement, nous même avec notre étude sur l’impact de la lecture d’une vidéo Canal+). Il est toujours difficile mais pas impossible de comparer les chiffres (par exemple, la prise en compte ou non de l’étape de fabrication, la représentativité des terminaux, les différentes infrastructures et optimisations entre acteurs…), cependant, si on prend des choses comparables, toutes les études ont des ordres de grandeur proches. En prenant la correction de l’erreur du Shift Project (Ratio 8 issus d’une erreur entre Byte et Bit), les chiffres sont aussi proches.

Que disent-les études ?

Mais au-delà des discussions sur les chiffres, si on examine en détail les études, les conclusions vont dans le même sens :

  • Indépendamment du coût unitaire, il y a une croissance importante des usages et de l’impact global.


Set against all this is the fact that consumption of streaming media is growing rapidly. Netflix subscriptions grew 20% last year to 167m, while electricity consumption rose 84%.

« Les abonnements Netflix ont augmenté de 20% l’an dernier pour atteindre 167 millions, tandis que la consommation d’électricité a augmenté de 84%. » (IEA)

  • L’impact des services numériques est relativement faible par rapport à l’impact d’autres activités. Il est cependant nécessaire de continuer à étudier et surveiller cet impact.

« What is indisputable is the need to keep a close eye on the explosive growth of Netflix and other digital technologies and services to ensure society is receiving maximum benefits, while minimising the negative consequences – including on electricity use and carbon emissions. »

« Ce qui est incontestable, c’est la nécessité de surveiller de près la croissance explosive de Netflix et d’autres technologies et services numériques pour s’assurer que la société en profite au maximum, tout en minimisant les conséquences négatives – y compris sur la consommation d’électricité et les émissions de carbone. » (IEA)

  • Les entreprises concernées ont pour but de mieux mesurer leur impact et d’identifier les vrais axes d’optimisation.

“Netflix isn’t the only company using DIMPACT right now, either. The BBC, ITV and Sky are also involved. A spokesperson from ITV says that, like Netflix, the tool will help it to find and target hot spots and reduce emissions. Making such decisions based on accurate data is crucial if digital media companies are to get a grip on their carbon footprints.”

« Netflix n’est pas non plus la seule entreprise à utiliser DIMPACT à l’heure actuelle. La BBC, ITV et Sky sont également impliquées. Un porte-parole d’ITV a déclaré que, comme Netflix, l’outil l’aidera à trouver et à cibler les points chauds et à réduire les émissions. Prendre de telles décisions sur la base de données précises est crucial si les entreprises de médias numériques veulent maîtriser leur empreinte carbone. » (Projet DIMPACT)

“Ces travaux nous permettent tout d’abord d’identifier les projets techniques à prioriser pour minimiser le plus fortement le bilan carbone de la consommation vidéo de myCANAL. En parallèle, les enseignements nous orientent sur les messages de sensibilisation à relayer auprès de nos utilisateur·rices, au long de nos prochaines évolutions. Cet engagement de coopération entre nos développements techniques et nos utilisateur·rices est la clé pour une consommation moins impactante pour l’environnement. “ (Témoignage du CDO de Canal+, étude Greenspector de l’impact de la lecture d’une vidéo)

  • L’impact de la vidéo peut être faible mais il est nécessaire de bien le mesurer (point précédent).

« The most recent findings now show us that it is possible to stream data without negatively impacting the climate if you do it right and choose the right method for data transmission ».

« Les découvertes les plus récentes nous montrent maintenant qu’il est possible de diffuser des données sans impact négatif sur le climat si vous le faites correctement en choisissant la bonne méthode de transmission des données. »

Est-ce que les discussions vont dans le bon sens ?

Les erreurs de certaines études n’ont pas aidé à l’apaisement des discussions. La médiatisation de ces chiffres non plus. Cependant, il ne faut pas être dupe, dire que le numérique a un impact n’est pas forcément bien accepté par tous les acteurs. Cela peut être une gêne pour un domaine qui depuis 30 ans est habitué à un paradigme de développement sans très peu de contrainte et surtout très peu d’intérêt pour les problématiques environnementales internes. Rappelons que la loi de Moore qui dirige beaucoup ce monde numérique est une prophétie-autoréalisatrice et pas une loi scientifique : l’industrie met en place des moyens financiers et techniques pour que la puissance des processeurs augmente régulièrement. Il ne faut pas être dupe car se focaliser sur certaines erreurs permet de ne pas prendre en compte les problématiques. J’ai observé uniquement des citations de l’erreur Shift Project dans l’annonce DIMPACT de Netflix mais aucunement des citations sur le souhait de Netflix de mesurer et réduire son impact. Nous devons accepter les erreurs du passé si nous souhaitons avancer sur ce sujet. L’étude du Shift a le mérite d’avoir mis au-devant de la scène une problématique qui avait du mal à être visible. Et aussi accepter ces propres erreurs, combien de promesses du numérique n’ont pas été (encore) prouvées ? Est-ce que les externalités positives du numérique ont été chiffrées scientifiquement par un nombre suffisant d’étude ? Cette dernière analyse montre que les quelques études existantes (Principalement 2 études Carbon Trust et la GSMA) méritent beaucoup plus de travail pour affirmer le bénéfice énorme annoncé du numérique.

« L’étude des affirmations d’impacts positifs du numérique sur le climat permet de conclure que celles-ci ne peuvent pas être utilisées pour informer les décisions politiques ou la recherche. Elles reposent sur des données extrêmement parcellaires et des hypothèses trop optimistes pour extrapoler des estimations globales. De plus, les deux rapports étudiés ne voient pas les évitements dans les mêmes secteurs, voire se contredisent« 

Il est même dommage de se focaliser sur un aspect de l’impact en écartant la problématique globale. C’est le cas sur la discussion de l’impact du réseau sur la partie énergétique. La méthode de calcul basée sur la métrique kWh/Gb même si partagée par la quasi-totalité des études et des équipes internes des opérateurs, est critiquée par certains. Cette méthode est en effet perfectible mais il faut remettre l’église au milieu du village : l’impact du réseau est dans tous les cas plus faible que la partie Terminal, la partie fabrication du matériel n’est jamais discutée dans ces débats alors que c’est la problématique principale de l’impact du numérique. D’autant plus que l’amélioration énergétique du réseau et des datacenters se base sur un principe contraire à l’impact du matériel : le renouvellement régulier du matériel pour mettre en place de nouvelles technologies plus efficaces.

Google a été critiqué pour la politique de déchet de ses serveurs. Les pratiques ont été améliorées mais on peut se poser des questions sur cette gestion : même si les serveurs sont revendus et le coût environnemental est amorti pour l’acheteur, cela ne change rien dans le cycle trop important de renouvellement

« We’re also working to design out waste, embedding circular economy principles into our server management by reusing materials multiple times.In 2018, 19% of components used for machine upgrades were refurbished inventory. When we can’t find a new use for our equipment, we completely erase any components that stored data and then resell them. In 2018, we resold nearly 3.5 million units into the secondary market for reuse byother organizations. »

« En 2018, nous avons revendu près de 3,5 millions d’unités sur le marché secondaire pour réutilisation par d’autres organisations. » (Google Environmental Report 2019).

Une des premières explications de ces discussions tranchées vient souvent du manque de sensibilisation aux problématiques environnementales du numérique. Mais derrière cela il existe une explication aussi plus sociologique : On reproche des croyances “écologiques » à certaines organisations. Cependant on peut aussi parler de croyance chez certains acteurs du numérique quand on idolâtre sans critique les bénéfices du numérique. Dans ce cas, pas sûr que ces discussions aillent dans le bon sens. “Technophobe” contre “Techno-béa”, les raisonnés ont du mal à prendre leur place au milieu. Plusieurs pistes sont cependant utiles pour avancer sereinement sur l’impact du numérique!

Limitons les comparaisons entre domaine

Les comparaisons de l’impact environnemental du numérique avec d’autres domaines est un piège. Il est nécessaire pour comprendre un impact CO2 abstrait. Nous l’utilisons nous-même pour effectuer cette sensibilisation. Cependant cela amène à des conclusions parfois biaisées.

Voici le chapeau utilisé par les Echos ! « Netflix affirme qu’une heure de streaming sur sa plate-forme génère moins de 100gCO2e. Soit l’équivalent de l’utilisation d’un ventilateur de 75 W pendant 6 heures en Europe, ou d’un climatiseur de 1.000 W fonctionnant pendant 40 minutes.”

Donc une heure de streaming c’est faible ? Oui et non. Car il faut le voir d’un niveau “macro” : les heures de visionnage mondiales explosent. Et Netflix n’est pas le seul service numérique qu’on utilise. Est-ce possible de le comparer à du temps de ventilateur ? Un foyer va pouvoir visualiser 4 flux en même temps pendant plusieurs heures, on n’est pas sur les mêmes importances d’usage avec un ventilateur (Peut-être que si avec le réchauffement climatique…).

Ce qui est important c’est que cette métrique va permettre aux concepteurs de service de suivre leur amélioration. Avec le détail de cet impact, ils vont pouvoir identifier les hotspots. Elle va permettre de se comparer à un concurrent et de se positionner.

Utiliser ces chiffres pour dire que l’impact du numérique est énorme ou est nul ne sert pas à grand-chose dans le débat. Tous les domaines doivent réduire leurs impacts, les challenges à venir sont énormes et ce type de comparaison n’aide pas forcément dans la dynamique d’amélioration. Par contre, plus ce type d’étude sortira, plus on aura une cartographie précise de l’impact du numérique.

Collaborons

Les modèles ACV sont critiqués pour leur manque de fiabilité. Ok, est-ce une raison pour abandonner l’analyse de l’impact du numérique ? Cela en arrangerait bien certains !

Il est surtout nécessaire de les améliorer. Et cela viendra par plus de transparence : des ACV publiques des constructeurs de matériel, des métriques de consommation de l’énergie remontées par les hébergeurs et même plus d’informations sur le renouvellement des parcs… Certains acteurs jouent le jeu, c’est ce que nous avons pu faire par exemple avec Canal+ et cela a permis d’avoir des données fiables sur les parties datacenters, CDN et terminaux. Le manque de transparence est cependant important dans ce secteur quand il s’agit du domaine de l’impact environnemental.

Il est de plus nécessaire d’éviter de toujours rejeter la faute sur les autres secteurs. Dans ces discussions sur l’impact de la vidéo, et plus globalement du numérique, je vois continuellement des arguments “c’est pas moi c’est lui”. Par exemple, c’est sur le matériel qu’il faut agir, sous-entendu le logiciel n’est pas responsable de l’impact. Encore une fois, le contexte environnemental est critique, il n’y a pas de solution miracle et tout le monde doit agir. S’affranchir des actions en pointant du doigt d’autres acteurs n’est pas sérieux. L’idée de la mesure de l’impact du numérique n’est pas de faire du “numérique bashing » mais bien de l’améliorer. Donc il n’y a aucune raison de ne pas prendre en compte ces problématiques, à moins d’aller dans une démarche de lobbying et vouloir aller vers une libéralisation totale du numérique.

Pour avoir vu ce domaine évoluer depuis 10 ans, je peux dire qu’il y a une réelle prise de conscience de certains acteurs. Il est possible de nier encore l’impact du numérique, mais c’est un risque dangereux. Dangereux car il est clair que les objectifs environnementaux vont être de plus en plus contraignants, que cela plaise ou non. Ne pas prendre en main cette problématique, c’est la laisser à d’autres personnes. C’est ce que l’on voit aujourd’hui : certains se plaignent des législations sur le numérique. Mais qu’ont-ils fait ces 10 dernières années alors que cette problématique était connue ? Par crainte que cela ne freine le développement du numérique français par rapport à d’autres pays? Et pourquoi ne pas plutôt voir la sobriété numérique comme un facteur concurrentiel de notre industrie ? On voit d’ailleurs que la sobriété est prise en compte par de nombreux pays (Le projet DIMPACT en est un exemple). La France a une avance avec de nombreux acteurs qui traitent de la sobriété. Il est temps d’agir, de collaborer sur ces sujets, de critiquer les méthodes pour les améliorer, de se mesurer, que chacun agisse sur son domaine d’expertise.

C’est cela qui guide notre stratégie R&D, fournir un outil de mesure précis de la consommation d’énergie et de l’impact des terminaux. Nous travaillons à améliorer la fiabilité des mesures dans ce domaine, pour tenter d’apporter des éléments de réflexions et des métriques. En espérant que les débats soient non manichéens et plus constructifs et que le domaine du numérique prenne pleinement en compte la problématique environnementale

Quels sont les meilleurs navigateurs web Android à utiliser en 2021 ?

Reading Time: 8 minutes

Le navigateur internet est l’outil primordial sur un appareil mobile. Il est le moteur pour naviguer sur internet. Plus uniquement pour les sites web mais aussi maintenant pour les nouveaux types d’applications basées sur les technologies web (progressive web app, jeux…).

Pour cette nouvelle édition de notre classement, réalisé en 2018 et en 2020, nous avons choisi de comparer 16 applications mobiles : Brave, DuckDuckGo, Chrome, Ecosia, Edge, Firefox, Firefox Focus, Firefox Nightly (anciennement Preview), Kiwi, Mint, Opera, Opera Mini, Qwant, Samsung, Vivaldi et Yandex.

L’objectif de ces mesures est de voir comment les solutions se situent en termes d’impact environnemental (émission Carbone) les unes par rapport aux autres sur des scénarios utilisateurs courants mais aussi de donner des repères sur nos usages des navigateurs.

Pour chacune de ces applications mesurées sur un smartphone Galaxy S7 (Android 8), les scénarios intégrant le lancement du navigateur, la navigation sur 7 sites web différents, les périodes d’inactivité etc. ont été réalisés au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests automatisés.

En savoir plus sur la méthodologie

Consommation d’énergie tous parcours confondus (en mAh)

La moyenne de consommation d’énergie est de 49 mAh (pour rappel, la moyenne du classement 2020 était de 47mAh, soit +4,2% en 2021).

Voici l’évolution par rapport à l’année dernière.

Classement 2021Classement 2020Évolution
Firefox Focus1109
Vivaldi242
DuckDuckGo352
Firefox Nighly4106
Yandex53-2
Kiwi682
Opéra72-5
Brave87-1
Ecosia91-8
Chrome106-4
Samsung119-2
Firefox12131
Edge1311-2
Qwant1413-1
Opera Mini1514-1
Mint1612-4

Firefox Focus et la meilleure solution en termes de consommation énergétique de notre comparatif. La version évaluée en 2020 était une des premières versions et il semble que les équipes Firefox ont travaillé sur l’optimisation de la consommation d’énergie de leur navigateur depuis. Ecosia perd sa place de leader sur cet indicateur et se retrouve en milieu de classement. Du côté des navigateurs les plus énergivores on retrouve Mint et Opera Mini. À noter que les navigateurs les plus répandus : Edge, Firefox, Chrome et Samsung, sont assez mal classés.

Cette consommation totale d’énergie peut être évaluée et analysée en 2 domaines : la consommation d’énergie de la navigation pure et la consommation d’énergie liée aux fonctionnalités du navigateur. 

Consommation d’énergie de la navigation (en mAh)

La navigation est la consommation uniquement associée à la visualisation de la page (pas de prise en compte du lancement du navigateur, des fonctionnalités…).

La plupart des navigateurs ont une consommation d’énergie sur la navigation “pure” qui est assez proche. Ceci s’explique principalement sur l’usage des moteurs de visualisation. La plupart des navigateurs utilisent le moteur de visualisation Chromium.

Par rapport au classement 2020, il semble que le moteur Firefox se soit amélioré. Qwant, utilisant ce moteur aussi.

Consommation d’énergie des fonctionnalités (en mAh)

Les fonctionnalités intègrent les états du navigateur comme les périodes d’inactivités (idle), le lancement du navigateur, l’écriture des URLs dans la barre de navigation.

En gardant le même classement que pour l’énergie totale, on voit que les fonctionnalités hors navigation (écriture d’URL, inactivité du navigateur…) ont un impact non négligeable sur la consommation totale.

Autonomie (heures)

L’autonomie est le nombre d’heures pendant lesquelles l’utilisateur peut surfer avant que la batterie ne soit complètement déchargée. Le classement ne change pas par rapport à celui de l’énergie, l’autonomie étant directement liée à l’énergie.

On observe que l’autonomie peut doubler de 5h à 10h entre le navigateur le plus consommateur (Mint) et le moins consommateur (Firefox Focus).

Données (Volume de données échangées) (Mo)

Certaines applications ne gèrent pas du tout le cache pour des raisons de protection et de confidentialité des données, utilisent des proxy qui optimisent les données, ont une différence d’implémentation de la gestion du cache. De plus, si un navigateur est performant, la contrepartie est que beaucoup plus de données sont potentiellement chargées en arrière-plan. Dans notre méthodologie, on le constate pour le site New York Times plus volumineux en termes de données.

Voici un exemple des itérations de mesure sur le site Amazon (Amazon.com) qui montre la différence de traitement des données entre différents navigateurs.

Mémoire consommée (RAM) par le processus navigateur (Mo)

La consommation de mémoire est importante à prendre en compte dans un service numérique car même la variation de la consommation de mémoire n’influe pas sur l’impact énergétique, elle reste très importante à intégrer car des effets de surconsommations sur des smartphones déjà bien encombrés en mémoire, ou plus anciens, moins puissants, cela peut créer des instabilités ou des applications qui ne peuvent pas fonctionner simultanément car en concurrence. En terme écologique, cela peut bien sûr procurer un changement de smartphone prématuré côté utilisateur pour un modèle plus puissant pour satisfaire à un bon confort d’usage.

La variation va de 400 Mo à 1,8Go (soit environ la moitié de la RAM du Samsung Galaxy S7).

Observons plus précisément le comportement de la mémoire suite à la séquence :

1. Lancement navigateur
2. Inactivité Navigateur
3. Navigation (Moyenne de la consommation mémoire)
4. Inactivité suite à la navigation
5. Système après fermeture navigateur

Au lancement des navigateurs, on a une médiane d’utilisation de la mémoire de 413Mo. Edge consomme beaucoup plus avec 834Mo.

Si on laisse le navigateur inactif, la consommation mémoire de la plupart des navigateurs reste assez stable. Ce qui est plutôt bon et normal. Par contre, on voit que Edge et Ecosia ont une forte augmentation de la mémoire.

Ensuite, avec la navigation, la mémoire consommée augmente de façon importante. Cela s’explique par la consommation des moteurs de navigation pour analyser et stocker les éléments. La gestion des onglets va aussi jouer. Si le navigateur déleste la mémoire pour les onglets non actifs, alors la consommation sera plus faible.

On peut noter que Firefox Focus, Mint, Duck Duck go, Opéra Mini et Qwant consomment globalement peu de mémoire.

À la fermeture du navigateur, presque tous les onglets ne sont plus en mémoire. Firefox reste cependant avec 1Go ainsi que Chrome et Mint avec 100Mo environ. Probablement un bug mais qui est gênant car des éléments occupent encore la mémoire et des traitements peuvent aussi exister : les traitements sont confirmés sur Firefox et Mint avec le taux de CPU consommé par le processus du navigateur qui reste élevé.

On peut aussi regarder l’impact mémoire de la consultation de Wikipédia (La consommation de base du navigateur est ici soustraite).

On comprend bien la différence de gestion mémoire entre navigateurs et la potentielle entropie sur des sites plus lourds.

Performance

Nous avons mesuré le temps d’écriture de l’URL dans la barre d’adresse.

Cette différence de performance s’explique par plusieurs facteurs : échanges réseau lors de la saisie (auto-complétions), traitement lors de la saisie, recherche en base des adresses connues… Au final, pour l’utilisateur le temps pour avoir accès au site va être plus ou moins long. Exemple sur l’entrée de l’url Wikipédia sur Duck Duck Go: beaucoup d’échanges réseau et de traitements CPU (pic à 22% de CPU).

Contrairement à Edge plus rapide qui a des traitements plus faible en terme de CPU.

Au passage, on pourrait avoir une optimisation de tous les navigateurs en limitant ses traitements (par exemple en regroupant et espaçant les traitements).

Impact environnemental

L’impact environnemental est calculé en fonction des facteurs d’émission Greenspector prenant en compte l’énergie consommée et l’usure de la batterie (impact sur la fabrication). L’impact du réseau et du data center est pris en compte avec l’intensité internet.

Cet impact est ramené à la consultation d’une page.

Firefox Focus par sa faible consommation est premier. Samsung qui a une consommation d’énergie dans la moyenne est à la deuxième place grâce à bonne gestion des données.

Les navigateurs les plus impactants (Esosia, Edge, Mint et Opera Mini) ont une consommation d’énergie élevée et une mauvaise gestion des données.

Navigateurs évalués

Versions mesurées : Brave (1.18.75), Chrome (87.0.4280.101), DuckDuckGo (5.72.1), Ecosia (4.1.3), Edge (45.12.4.5121), Firefox (84.1.2), Firefox Focus (8.11.2), Firefox Nightly 201228), Kiwi (Git201216Gen426127039), Opera (61.2.3076.56749), Opera Mini (52.2.2254.54723), Qwant (3.5.0), Vivaldi (3.5.2115.80), Yandex (20.11.3.88), Mint (3.7.2), Samsung (13.0.2.9).

Scénario

Pour chacune de ses applications, mesurées sur un smartphone S7 (Android 8), les scénarios utilisateurs ont été réalisés au travers de notre Greenspector Test Runner, permettant la réalisation de tests automatisés.

Une fois l’application téléchargée et installée, nous exécutons nos mesures sur les paramètres de base et d’origine de l’application. Aucune modification n’est réalisée (même si certaines options permettent de réduire la consommation d’énergie ou ressources : mode économie de données, thème sombre etc.

Cependant nous vous encourageons à vérifier les paramètres de votre application favorite afin d’en optimiser l’impact. Voici le scénario évalué :

· Évaluation des fonctionnalités
o Lancement du navigateur
o Ajout d’un onglet
o Écriture d’une URL dans la barre de recherche
o Suppression des onglets et nettoyage du cache

· Navigation
o Lancement de 7 sites et attente pendant 30 secondes pour être représentatif d’un parcours utilisateur

· Benchmark navigateur
o Le benchmark Mozilla Kraken permet de tester la performance JavaScript

· Évaluation des périodes d’inactivité du navigateur
o Au lancement (cela permet d’évaluer la page d’accueil du navigateur)
o Après navigation
o Après fermeture du navigateur (pour identifier des problèmes de fermeture)

Pour chaque itération, on réalise les tests suivants :
· Suppression du cache et des onglets (sans mesure)
· Première mesure
· Deuxième mesure pour mesurer le comportement avec cache
· Suppression du cache et des onglets (avec mesure)
· Fermeture système du navigateur (et pas uniquement une fermeture par l’utilisateur pour s’assurer une réelle fermeture du navigateur)

La moyenne de mesure prend donc en compte une navigation avec et sans cache.

Les métriques principales analysées sont les suivantes : performance d’affichage, consommation d’énergie, échange de données. D’autres métriques telles la consommation CPU, la consommation mémoire, des données systèmes… sont mesurées mais ne seront pas affichées dans ce rapport. Contactez Greenspector pour en savoir plus.

Afin d’améliorer la stabilité des mesures, le protocole est totalement automatisé. Nous utilisons un langage abstrait de description de test Greenspector qui nous permet une automatisation poussée de ce protocole. Les configurations des navigateurs sont celles par défaut. Nous n’avons changé aucun paramètre du navigateur ou de son moteur de recherche.

Chaque mesure est la moyenne de 5 mesures homogènes (avec un écart-type faible).=

Évaluation de l’impact

Pour évaluer les impacts des infrastructures (datacenter, réseau) dans les calculs de projection carbone, nous nous sommes appuyés sur notre base de facteur d’émission (issus de notre R&D, comme par exemple l‘Étude d’impact de la lecture d’une vidéo Canal+ – Greenspector) avec en entrée les données réelles mesurées du volume de données échangées. Comme c’est une approche très macroscopique, elle est soumise à une incertitude et pourrait être affinée pour s’adapter à un contexte, à un outil donné. Pour la projection Carbone, nous avons pris l’hypothèse d’une projection 50% via un réseau Wi-Fi et 50% via un réseau mobile.

Pour évaluer les impacts du mobile dans les calculs de projections carbone, nous mesurons sur appareil réel, la consommation d’énergie du scénario utilisateur et afin d’intégrer la quote-part d’impact matériel, nous nous appuyons sur le taux d’usure théorique généré par le scénario utilisateur sur la batterie, première pièce d’usure d’un smartphone. 500 cycles de charges et de décharges complètes occasionnent donc dans notre modèle un changement de smartphone. Cette méthodologie et mode de calcul ont été validés par le cabinet de conseil spécialiste de l’éco-conception Evea.

Dans une démarche de progrès continu, nous sommes vigilants à améliorer sans cesse la cohérence de nos mesures ainsi que notre méthodologie de projections des données en impact CO2. De ce fait, il est difficilement possible de comparer une étude publiée un an plus tôt avec une étude récente.

Étude d’impact de la lecture d’une vidéo Canal+

Reading Time: 16 minutes

Introduction

Cette étude a été réalisée par Greenspector, société spécialisée dans l’impact du numérique, et EVEA, spécialisée dans les analyses de l’impact environnemental de produit. Cette étude se base sur :

  • une méthodologie de calcul initiée dans le cadre du projet CONVINcE sur la consommation d’énergie de la vidéo. Projet ayant impliqué plusieurs acteurs tels que Orange, Sony…
  • des mesures d’énergie et de consommation de ressource réalisée sur l’application myCANAL pour étayer des hypothèses
  • une collecte de données sur l’usage et l’infrastructure de Canal+
  • une étude bibliographique pour identifier et corréler des facteurs d’émission et des consommations d’énergie

Sommaire de l’étude :
Méthodologie
Résultats : consommations, impact global et projection
Axes d’améliorations
Conclusion – points à retenir
Témoignage du Chief Digital Officer de Canal+

Méthodologie

L’unité fonctionnelle de cette étude est définie telle que suit : “Visionner 1h de vidéo, en live ou en replay, sur les interfaces de Canal+”.

Disclaimer : Cette étude a pour but d’estimer, par des ordres de grandeur, l’impact carbone de la lecture d’une vidéo sur les interfaces de Canal+. À date, elle s’appuie sur des sources fiables et robustes et se veut représentative de la réalité de l’infrastructure de Canal+. Cependant, ce n’est pas une Analyse du Cycle de Vie (ACV) complète. Nous nous appuyons sur les méthodologies ACV mais nous n’avons par exemple pas effectué d’analyse de sensibilité qui permettrait d’avoir des écarts min-max sur les valeurs. Cependant, cette étude a permis de formaliser un référentiel d’analyse pour l’empreinte carbone d’un service de vidéo, et il pourra servir pour suivre l’évolution de l’empreinte carbone dans le temps. Et tout ceci n’enlève en rien à la cohérence des données pour son utilisation principale.

Moyen d’accès aux services

Nous avons listé les différentes manières d’accéder aux services vidéo de myCANAL. En fonction de ce type d’accès, il est nécessaire d’avoir plus ou moins de matériel(s). Cet inventaire est nécessaire pour évaluer l’impact de l’accès aux services de vidéo. Nous avons classé les moyens par catégorie :

  • Décodeur Canal+
  • Box TV FAI
  • Box TNT
  • Console de jeux
  • TV IP (TV Android, Samsung TV)
  • Passerelle Multimédia PC/Mac avec Box Internet FAI
  • Smartphone/Tablette avec Box Internet FAI ou accès GSM

Pour les accès Décodeur, Box TV/TNT, Console et Passerelle Multimedia il est nécessaire d’ajouter une TV. Nous avons écarté tous les cas particuliers de visualisation considérés comme anecdotiques par rapport aux autres accès tels que :

  • L’affichage du flux PC sur une TV,
  • La visualisation multiroom

Concernant le lien entre les terminaux et les Box, nous considérerons que la connexion Wifi et la connexion filaire (Ethernet) n’ont pas d’impact sur la consommation des terminaux (PC et TV).

Définition de la visualisation

La qualité de visualisation influence la consommation d’énergie de bout en bout. Nous avons pris les 3 principales définitions suivantes :

  • SD (Simple Définition)
  • HD (Haute Définition)
  • UHD/4K (Ultra Haute Définition)

La définition dépend de 3 facteurs :

  • la disponibilité de programme compatible
  • la compatibilité du matériel en termes de qualité
  • la qualité de la connexion (la qualité des vidéos myCANAL est adaptée en fonction de la vitesse de connexion).

Les mesures exploratoires de Greenspector sur myCanal permettent de montrer l’impact de la consommation d’une vidéo SD, HD ou UHD sur smartphone puis sur PC portable :

Impact de la consommation d’une vidéo sur smartphone et PC portable suivant la qualité
Impact de la consommation d’une vidéo SD, HD ou UHD sur smartphone et PC portable

Des sources bibliographiques ont été utilisées pour les consommations des autres plateformes comme les Consoles (Source 1), les TV (Sources 1 et 2), les Set-Top-Box (Sources 1 et 2). Les consommations des décodeurs Canal+ fournies par Canal+ ont été aussi utilisées.

Selon les différentes configurations d’équipement, nous obtenons des consommations d’énergie qui varient de 1,3 à 108 Wh/h soit un ratio de 1 à 80 :

Consommations d'énergie selon les configurations d'équipements

Technologies

Plusieurs paramètres ont été pris en compte dans les calculs car ils influent sur la consommation :

  • Technologie de streaming : IPTV (Technologie chez les FAI), OTT (Over the Top) et Peer To Peer
  • Signal Linéaire (Live) ou Non linéaire (Replay/VOD)
  • Diffusion (Hertzien, Satellite, IP)

Moyens de connexion au réseau

Pour accéder aux services, l’infrastructure considérée prend en compte : le matériel chez l’utilisateur (Box entre autres), l’accès aux réseaux (GSM, Fibre…) et le cœur du réseau IP.

Nous avons utilisé des méthodes de calculs répandues dans la littérature scientifique et standardisées par l’ETSI. Le principe est de prendre un ratio « énergie/usage type » en Wh/Go. Bien que l’infrastructure du réseau ait une consommation assez fixe et ne dépendant pas de l’usage, ce mode de calcul permet d’affecter un impact global à un usage (ici une heure de vidéo). De plus, il permet d’étudier l’amélioration des réseaux en termes d’efficience. Au-delà de la recherche d’amélioration de l’efficacité énergétique, il permet aussi d’évaluer une pression sur le réseau et de prendre en compte l’amélioration capacitaire de l’infrastructure.

Ainsi expliqué dans le rapport CONVINcE :

« As we are looking for an order of magnitude in energy saving, we suppose that decreasing by 30% the traffic volume in the core network induces a decrease of same ratio in network dimensioning and consequently a decrease of 30% in energy consumption in the core IP network. »

Nous avons étudié la littérature et répertorié des métriques allant de 1,3Wh/Go (chiffre pour la fibre FTTH) à 600Wh/Go. Ces facteurs fluctuent en fonction de la date d’évaluation de l’infrastructure, de la méthode (Top Down ou Bottom Up) et de la technologie. Il est clair cependant que l’efficacité s’améliore au cours des années.

Nous avons pris :

  • 13 Wh/Go pour le cœur réseau (source CONVINcE)
  • 30 à 40 Wh/Go pour le réseau Fixe
  • 150 Wh/Go pour le réseau GSM (source CONVINcE)

Pour la TNT et le satellite, il existe peu de données. Nous nous sommes cependant basés sur une étude BBC pour la TNT.

Content Delivery Network

Les Content Delivery Network (CDN) sont des serveurs utilisés pour limiter la charge des serveurs « Haut de Têtes » (servant les vidéos) et pour fournir un flux au plus proche de l’utilisateur. Canal+ passe par des fournisseurs CDN du marché mais utilise aussi ses propres infrastructures.

La méthodologie pour estimer l’intensité d’énergie par GB est de ramener la consommation estimée du data center au débit en période de pics. Canal+ connaît en effet le nombre de serveurs physiques, leurs types ainsi que leurs débits. Les serveurs étant hébergés chez un hébergeur, certaines hypothèses ont été faites pour estimer la consommation réelle : entre autres, une hypothèse de PUE (Power Usage Effectiveness) de 2, une consommation par serveur de 250W, une charge serveur de 50%. La consommation des routeurs et du stockage sont considérées négligeables par rapport à la consommation des serveurs. (Sources 1, 2 et 3)

L’intensité d’énergie obtenue est de 0,13 Wh/Go, avec une valeur différente entre la VOD et le Live. A noter que cette valeur est calculée en cas de pic (match de foot par exemple). Elle peut être plus faible (usage de la capacité totale du datacenter) ou plus forte (en période de faible affluence).

Faute de données, l’hypothèse d’une même intensité d’énergie (Wh/Go) a été prise pour les CDN extérieurs à Canal+ (50%). Pour comparaison et vérification, les études listées affichent des valeurs de 0,04 à 1 Wh/Go. Ces différences s’expliquent par différents facteurs :

– Amélioration de l’efficience des data centers, les études anciennes amènent donc à des chiffres plus élevés,

– Approches Top-Down qui ont une estimation plus élevée que les études Bottom-Up (comme la présente estimation sur les CDN).

Serveurs applicatifs AWS Hors vidéo : l’utilisation Mycanal (présentation du catalogue, authentification…) et le visionnage des vidéos impliquent la sollicitation de services hébergés sur des serveurs (gestion des droits, etc). Les API utilisées sont hébergées sur des instances AWS.

Canal+ loue des instances AWS et connaît le nombre de VMs. Une partie de ces VMs est purement dédiée à fournir les services annexes à la vidéo.

Il est difficile de connaître la consommation d’énergie des instances AWS car aucune communication ou information n’est fournie par Amazon. À dire d’expert, nous avons pris une valeur de 20W (en prenant en compte un PUE de 2) (Source : Interview des experts sur la virtualisation de la société Easyvirt).

Nous avons pris l’hypothèse d’une répartition uniforme de la consommation par rapport au nombre d’heures visualisées et nous obtenons une valeur de 0,14 Wh/h.

Serveurs d’encodage Vidéo

Les serveurs « Tête de réseau » permettent de mettre en forme les vidéos, de les « paquetiser » au format de l’utilisateur… Pour l’OTT, jusqu’à 150 paquets peuvent être disponibles pour une même vidéo. Voici le workflow pour l’OTT.

Les parties les plus consommatrices sont l’encodage et le décodage vidéo. Le workflow se répartit sur des serveurs spécifiques (pour l’encodage) et des serveurs classiques (pour la mise en forme et le packaging).

Nous avons pris les chiffres issus du projet CONVINcE (considérant des serveurs Harmony identiques à ceux utilisés par Canal+) pour estimer l’énergie, ainsi que les données serveurs de Canal+ :

  • Pour l’IPTV : 0,09 Wh pour une heure de vidéo
  • Pour l’OTT: 0,30 Wh pour une heure de vidéo

Cette différence s’explique par le fait que l’OTT est encodé en plusieurs formats contrairement à l’IPTV qui est encodé en un format haute définition.

Facteurs d’émission CO²

Pour l’énergie nous avons utilisé les valeurs fournies par la base Open Data Réseaux Energies (Travail des distributeurs tels RTE ainsi que l’ADEME). Nous avons utilisé l‘usage intermittent qui correspond davantage à l‘usage vidéo en termes de période (le soir) soit 60g CO2eq/kWh. Une partie d’émissions pour le reste du monde a été ajoutée en prenant en compte le fait que certains utilisateurs sont hors de France.

Pour les facteurs d’émission de la fabrication des terminaux et des serveurs, nous avons utilisé les facteurs fournis par Shift Project / IEA.

Ces facteurs ont été ramenés à l’heure de visualisation en prenant en compte des durées de vie associées à chaque matériel.

Note : Concernant les impacts de la TNT et du satellite, il manque des données sur l’infrastructure et les facteurs d’émission. Nous avons intégré cependant cette partie pour comprendre les ordres de grandeur des impacts. Certaines analyses ont été réalisées uniquement sur la partie IP dans certains cas (pour comparaison avec les autres études par exemple).

De la même manière, l’impact de la phase de fabrication du data center en dehors des serveurs et de l’infrastructure réseau n’a pas été prise en compte car considérée comme mutualisée et faible compte tenu de la durée de vie des bâtiments.

Résultats – projection globale

L’alimentation en énergie renouvelable des infrastructures AWS et des CDN Canal+ hébergées par Interxion n’a pas été prise en compte.

En une heure, en moyenne, voici les flux qui transitent sur le réseau :

500 000 heures de vidéo
900 To de données
3,6 Go/h de débit moyen

Le nombre d’heures de visualisation des abonnés Canal+ a été réparti en fonction des paramètres listés précédemment.

Les données unitaires obtenues précédemment sont alors projetées sur ces usages pour avoir la consommation globale. En prenant ces résultats, nous pouvons obtenir des intensités d’usage de chaque partie (Terminal, Réseau, Serveur) pour vérifier la cohérence de la consommation globale.

Analyse des intensités

Les intensités d’usage obtenues peuvent être comparées aux études Shift Project et IEA. Cette intensité est calculée en prenant la répartition des devices, l’usage de Canal+ et en ne gardant que la partie transfert IP (sans Satellite ni TNT).

Il est clair (et partagé par l’IEA) que l’étude du Shift Project surestime la consommation du réseau. Pour les serveurs, nous avons une valeur assez faible mais sommes assez confiants compte tenu du fait qu’elle se base sur les données d’une infrastructure connue (avec l’incertitude issue des serveurs Amazon et des CDN tiers). L’estimation de la partie terminale du Shift Project nous semble avoir été sous-estimée (partagé par IEA). Il semble que l’IEA ait aussi sous-estimé de nombreux paramètres et semble ne pas avoir été pris en compte l’influence de la définition sur la consommation du terminal, certains éléments comme les box et la consommation des nouvelles TV plus consommatrices. L’étude CONVINcE et l’analyse Sauber/Koomey permettent aussi de valider la cohérence de notre étude.

Impact de la lecture d’une heure de vidéo

Sur l’ensemble du parc Canal+, la moyenne de consommation de bout en bout est de 214 Wh par heure de vidéo. Pour comparaison, l’étude IEA annonce une consommation entre 120 et 240Wh par heure. La répartition est la suivante :

L’impact en équivalent CO2 moyen par type d’accès est le suivant (avec les hypothèses précisées dans le paragraphe Facteurs d’émission CO2 où la fabrication des infrastructures Satellite, TNT, réseau et d’hébergement des serveurs n’a pas été prise en compte)

En prenant le type de connexion :

L‘impact va de 20 à 66g EqCO2, il dépend de plusieurs paramètres :

  • la consommation plus ou moins importante en énergie du device (par exemple Smartphone vs TV),
  • l’énergie grise et la durée de vie du matériel,
  • le moyen d’accès au réseau (par exemple un accès GSM est plus impactant qu’un accès filaire),
  • la qualité de visionnage qui va influer surtout sur la part du réseau (fonction d’un coût au Wh/Go),
  • le nombre de matériels pour accéder au service.

En prenant les usages réels (voir fin du document), on arrive à une moyenne de 28g CO2eq. Si l’on prend uniquement la partie IP, nous arrivons à une valeur moyenne de 37g CO2eq.

Pour comparaison, l’étude IEA (2020) annonce 8g CO2eq pour la France (sur la phase d’usage uniquement). Une autre étude pour les US (2014) annonce 360g CO2eq sur la phase d’usage (et 420g CO2eq avec la fabrication). Si l’on prend un mix énergétique US, nous obtenons 202g ce qui nous rapproche de cette étude. La valeur plus faible peut s’expliquer par les différences d’hypothèses, en particulier sur l’intensité énergétique du réseau. Par exemple, si on prend pour notre étude une TV avec réception 4K, IEA annonce 20g CO2eq alors que nous estimons plutôt 14g (37g avec la phase de fabrication).

Si on regarde le ratio usage/fabrication, dans certains cas, l’usage a plus d’impact (UHD en particulier), alors que dans d’autres c’est la fabrication (TV IP ou PC en HD par exemple).

Sur cette même étude, l’estimation de l’achat d’un DVD est de 400g EqCO2, ce qui amène donc à l’impact d’un visionnage d’une vidéo de 2 heures. 5 fois moindre que celle de l’achat d’un DVD en France et équivalent aux US.

Consommation et impact global

Le résultat de la consommation totale d’énergie du visionnage des vidéos Canal+ par IP est de 900 GWh par an avec un impact en gaz à effet de serre de 159000 tonnes CO2eq.

Pour comparaison, la consommation annuelle française est de 473 TWh par an (Source RTE) et l’empreinte carbone 2017 de la France (émissions nationales + imports) de 749 Mt eq CO2 (source : Haut Conseil pour le Climat – rapport 2019). La consommation du parc Canal+ par IP est donc de 0,18% de la consommation d’énergie et 0,016% de l’empreinte carbone française.

La répartition de bout en bout est la suivante :

Le plus gros de la consommation est chez l’utilisateur (terminal et une partie de l’accès réseau). En effet, il est nécessaire d’avoir du matériel (TV, Box, Smartphone…) qui n’est pas mutualisé comme les serveurs.

Pour validation de la cohérence de cette projection, nous avons pris la consommation des CDN propres à CANAL ainsi que des fournisseurs. Nous avons une consommation des CDN Canal+ de 2,6 GWh (et estimée à 7GWh pour les fournisseurs) hors head-end vidéo qui ne sont pas chez Interxion. Nous obtenons 12 GWh avec la projection, ce qui valide le modèle.

Si on regarde la répartition de l’impact en gaz à effet de serre, nous avons la répartition suivante :

répartition de l’impact en gaz à effet de serre

Une grosse partie de l’impact provient de la fabrication des terminaux utilisateurs. Sur la partie réseau, la fabrication des Box (FAI, Satellite…) a, elle aussi, un impact non négligeable.

Axes d’améliorations pour limiter l’impact des services

Stratégie générale

Nous l’avons vu dans la partie réseau, l’efficience s’améliore. Il en est de même pour les terminaux. Mais d’autre part, la 4K va se généraliser, les réseaux vont continuer d’augmenter leur capacité et donc augmenter l’impact global de la consommation. En prenant une des hypothèses d’amélioration de 30% de l’efficience du réseau (Selon les tendances énoncées dans les études listées dans la partie  Réseaux de ce rapport) et d’une augmentation du débit moyen de 20% sur 3 ans ainsi que de 20% des heures visionnées, ainsi qu’un transfert de 75% des heures visionnées de toutes les interfaces vers celle de l’OTT, nous estimons une augmentation de l’énergie consommée de 39% et de l’impact des gaz à effet de serre de 23%. Cette projection simpliste permet de s’approcher d’une consommation plus réaliste dans 3 ans.

Pour compenser cette augmentation, et optimiser l’impact de la lecture vidéo, nous avons examiné l’impact des chantiers suivants menés par Canal+ :

  1. Passage d’un encodage H264 à HEVC
  2. Passage au multicast pour le live
  3. Passer l’encodage audio AAC en AC4
  4. Renforcer le downsizing du bitrate
  5. Améliorer l’interface et la couche logicielle
  6. Aider l’utilisateur sur son impact numérique

Ces chantiers ne sont pas exhaustifs. D’autres axes de progression possibles ont été identifiés qui pourront être lancés ultérieurement par Canal+.

Les mesures, estimations et modélisations qui nous ont permis d’obtenir l’impact global ont été utilisées pour chiffrer les gains estimés.

Note sur l’optimisation des serveurs vidéo :

La consommation d’énergie des serveurs vidéo est très faible, leur impact aussi, le matériel ayant une durée de vie élevée (10 ans). Plusieurs optimisations sont en cours d’études (passage en vidéo Just-in-Time entre autres). Cependant ces optimisations n’apportent que très peu de gain de bout en bout. Elles sont cependant nécessaires pour optimiser la gestion et réduire la taille de stockage (impact non pris en compte dans cette étude car faible). Des optimisations comme le passage en HEVC ont en effet un impact plus fort (ceci est confirmé par l’étude CONVINcE).

“The “Just In Time Transcoding” approach will allow to reduce the number of video representations stored in the CDN and thus its power consumption. This is an end-to-end approach to be compared to the global abovementioned one consisting in reducing the bandwidth of the network by using a most efficient encoding technology (HEVC/AVC).

Sur les CDN de la même manière, même si l’impact est faible, certaines actions comme l’augmentation du taux d’usage des infrastructures Canal+ (via un transfert des flux des CDN fournisseurs vers les CDN propres) va permettre d’améliorer l’efficience.

Passage d’un encodage H264 à HEVC

Le codec vidéo HEVC est environ 20% plus efficace que le H264, et de très nombreux équipements sont maintenant compatibles. Pour une projection à 3 ans des consommations, nous avons pris une augmentation de la part de marché des devices (Box, Smartphone…) compatibles HEVC.

Pour les utilisateurs qui sont sur le 1080p 5Mbits à date (34% des utilisateurs actuellement) comme pour les utilisateurs bridés à 720p pour raison technique (par exemple une limitation du réseau), une baisse de 20% de la consommation est attendue. Pour les autres utilisateurs compatibles 1080p, il n’y a pas de baisse de consommation, mais une augmentation de qualité avec une accroche de qualité supérieure.

Un nouveau format encore plus efficace commence à apparaitre (AV1), faisant gagner 20% supplémentaire. Cependant, de très rares équipements sont compatibles : la transition est largement prématurée, on ne gagnerait quasiment rien à date car le parc est quasi nul.

Passage au multicast pour le live

La diffusion en adaptative streaming hybride multicast/unicast pour l’OTT permettra de réduire très fortement l’utilisation de bande passante, et donc la consommation électrique.

Utilisable uniquement pour le live, elle permet de s’assurer qu’un unique stream est envoyé pour l’ensemble des clients jusqu’au point de livraison final. Ce chantier sera accompagné d’autres chantiers annexes comme le passage en packaging CMAF. Le format de packaging audio/vidéo CMAF permet d’avoir exactement les mêmes fichiers vidéo pour l’ensemble des plateformes.

Passer l’encodage audio AAC en AC4

Actuellement nous utilisons principalement de l’audio AAC, de 96kbits à 128kbits.

Le EAC3+ est à date largement compatible, et améliore la qualité audio à débit équivalent, tout en permettant le 5.1. Le passage en EAC3+ serait à débit fixe, sans espérer économiser de la bande passante (alors que 20% plus efficace que EAC3+).

En revanche le nouveau format AC4 est 50% plus efficace que le EAC3+, et permettrait de diviser par 2 le débit audio. Même si la part de vidéo est plus importante, les gains au niveau global ne sont pas négligeables.

Renforcer le downsizing du bitrate

À date, hormis en Afrique, ou en réseau cellulaire (pour ne pas vider l’abonnement du client), la qualité de la vidéo est adaptée. Sur PC, l’adaptation de la qualité est possible mais l’accès n’est pas forcément simple.

Rendre plus accessible la possibilité de réduire la taille par différents moyens (amélioration de l’interface, communication…) permettrait de rediriger une partie des utilisateurs vers une qualité moindre mais suffisante.

Compte tenu de l’augmentation des qualités vidéo et de celle de la performance des réseaux, le caping de la qualité par les utilisateurs des services Canal+ devrait représenter dans 3 ans un gain de 20% du débit moyen par rapport à celui qui est généré par un usage déplafonné.

Dans cet axe, plusieurs éléments n’ont pas été mis dans la projection de gain mais sont possibles pour aider l’utilisateur dans son impact. Par exemple les mesures Greenspector sur mobile montrent qu’il est préférable (dans des conditions favorables comme le wifi) d’utiliser le téléchargement plutôt que le streaming. En effet, voici la comparaison pour une vidéo de 45mn (avec 5mn de téléchargement) :

Consommation d'énergie d'un streaming vidéo vs d'un téléchargement et lecture vidéo

Ceci s’explique en partie par le fait que lors de la visualisation de la vidéo téléchargée, la cellule radio n’est pas sollicitée alors qu’elle l’est beaucoup plus lors du streaming.

Améliorer l’interface et la couche logicielle

Une partie de l’impact de la visualisation d’une heure de vidéo provient de l’interface. En effet, visualiser le catalogue, gérer les abonnements (via des API), traiter les playlists… sont des fonctions nécessaires. Les mesures Greenspector ont montrées que cela pouvait représenter 10% de la consommation des terminaux :

Améliorer l’interface sur toutes les plateformes (smartphone, PC…) permettrait donc d’obtenir des gains non négligeables. Il permettrait aussi au-delà de la réduction de l’impact de limiter l’exclusion de certaines personnes ainsi que l’obsolescence des plateformes.

Parmi les actions identifiées :

  • Passage en dark mode
  • Réduire l’impact globalement de la couche logicielle
  • Améliorer l’UX
  • Limiter l’intégration de librairies tierces

Aider l’utilisateur sur son impact numérique

Une grosse part de l’impact de la lecture de la vidéo n’est pas liée directement à la lecture de la vidéo. Canal+, par son auditoire large, peut agir en sensibilisant les utilisateurs à l’impact du numérique. Si une part des utilisateurs prend en compte ces actions, l’impact peut être réduit. Parmi ces actions :

  • Prolongation de la durée de vie du matériel de l’utilisateur,
  • Usage Ethernet plutôt que Wifi, plutôt que 4G,
  • Extinction du matériel hors usage.

Résultats

Voici la projection des différents gains sur l’énergie :

Les améliorations compensent l’augmentation de la consommation d’énergie et permettent même un gain de 14% par rapport à la situation actuelle.

Pour l’impact en gaz à effet de serre, nous obtenons un gain de 8%.

Pour réduire de 30% l’impact Carbone des activités de streaming pour Canal+, les pistes sont nombreuses, ainsi les actions mises en place permettront de faire un gain de 26% sur l’empreinte environnementale des services et en particulier -31% pour la consommation en OTT seule.

Conclusion – à retenir

Cette étude possède des incertitudes sur l’usage futur, sur les facteurs d’émissions de chaque élément ainsi que sur les gains potentiels. Cependant l’objectif est de challenger les choix, ou même d’en écarter (certaines actions non listées dans ce document ont par exemple été déjà écartées), s’ils n’avaient pas de gain. Une des premières actions est de pouvoir se mesurer pour s’améliorer. C’est le but de cette phase. Maintenant vient celle de l’amélioration.

L’intérêt environnemental des chantiers identifiés par Canal+ a été confirmé. Leur mise en œuvre permettra de compenser les effets de la croissance des usages, voire même davantage, dans les années qui viennent.

Les conclusions de cette évaluation évolueront avec de nombreux paramètres technologiques mais en synthèse :

  • Travailler sur les formats de compression vidéo et audio dans le respect de la prise en compte de nouveaux formats optimisés par les constructeurs.
  • Optimiser la consommation des fonctionnalités utilisateur pour accéder aux contenus.
  • Impliquer / orienter les utilisateurs dans les choix en fonction du contexte d’usage (streaming, type de réseau, format d’écran du device, …) et les amener à prolonger la durée de vie du matériel pour réduire l’impact.
  • Mettre en œuvre la diffusion en adaptative streaming hybride multicast/unicast pour l’OTT pour réduire très fortement l’utilisation de bande passante et de consommation d’énergie.
  • Poursuivre les mesures de bout-en-bout pour éviter des décisions futures qui déplacent l’impact sans le réduire.

Pierre-Emmanuel Ferrand, Chief Digital Officer chez CANAL+

Témoignage

– Comment cette démarche d’évaluation et d’amélioration s’inscrit-elle dans la stratégie du Groupe ?
CANAL+ est ancré dans son époque. Nous avons décidé de nous engager davantage sur un enjeu majeur de notre époque, cher à nos abonné·es et utilisateur·rices de myCANAL : la protection de notre environnement.CANAL+ a très tôt été précurseur dans des démarches écoresponsables.Au niveau des décodeurs tout d’abord. En plus du modèle locatif des décodeurs très vertueux du point de vue de l’économie circulaire, Canal+ a organisé dès 1988 la récupération des anciens décodeurs afin d’assurer leur remise en service ou leur recyclage.Par ailleurs, en tant qu’éditeur, nous avons réalisé des productions éco-responsables dont des séries qui ont été exemplaires sur ce sujet, Baron Noir, L’Effondrement et plus récemment OVNI(S).

– Quels principaux enseignements/apports tire-t-on de ces travaux (sur la conception des services) ?
Ces travaux nous permettent tout d’abord d’identifier les projets techniques à prioriser pour minimiser le plus fortement le bilan carbone de la consommation vidéo de myCANAL. En parallèle, les enseignements nous orientent sur les messages de sensibilisation à relayer auprès de nos utilisateur·rices, au long de nos prochaines évolutions. Cet engagement de coopération entre nos développements techniques et nos utilisateur·rices est la clé pour une consommation moins impactante pour l’environnement.

– Quel rôle tiennent les utilisateurs et utilisatrices ?
La protection de l’environnement est pour elles et eux une priorité. Leur rôle est central dans notre approche. Notre enjeu est de leur proposer une plateforme offrant les meilleurs contenus et la meilleure qualité vidéo, adaptée à leur matériel et leurs capacités de réception afin de réduire les effets sur l’environnement. En les sensibilisant et les accompagnant dans les gestes responsables, ils pourront eux aussi s’engager, comme ils le font dans d’autres domaines pour une société plus éco-responsable.

Comparatif de sobriété numérique de 3 applications de communication instantanée pour entreprise.

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Introduction

Logos des applications Skype, Slack et Teams

Aujourd’hui et plus que jamais, la communication est essentielle en entreprise. Depuis le début de la crise sanitaire, beaucoup d’entreprises et salariés ont découvert le travail à distance. Cette situation exceptionnelle a engendré un changement dans nos habitudes d’interactions : faire communiquer efficacement les équipes entre-elles et ce, à distance, de manière instantanée. Nous avons décidé de comparer les 3 applications de messagerie instantanée pour entreprise les plus populaires : Skype, Slack et Teams.

6 scénarios ont été réalisés sur la base d’un parcours utilisateur moyen :
– Lancement de l’application
– Ouverture d’une conversation vierge one-to-one
– Envoi d’un message texte
– Envoi d’une image (.jpg)
– Envoi d’une pièce-jointe (.pdf)
– Envoi d’une image animée ou GIF (.gif)

Consulter la méthodologie et le détail des scénarios.

Projection en impact carbone

Impact carbone (graphique) des apps : Skype, Slack et Teams

Lors de l’étape de chargement de l’application, l’impact carbone de Skype (0,038 gEqCO2) et Slack (0,039 gEqCO2) est semblable. Teams échange 77% plus de données par rapport à Skype, augmentant donc son impact carbone là où en énergie, l’application Teams présente une consommation similaire aux deux autres.

Sur la partie envoi d’un message texte et envoi d’une image, Slack est l’application la plus efficiente oscillant entre –30% (message) et –60% (image) de moins que Skype, moins bonne application sur ces deux scénarios.

D’une manière générale, Teams consomme beaucoup plus de données. En effet, en moyenne c’est près de 196 Ko là où Skype est à 134 Ko et Slack 113 Ko.

L’application qui obtient la meilleure moyenne d’impact carbone est Slack (0,035 gEqCO2) suivi de près par Skype (0,043 gEqCO2) puis Teams (0,055 gEqCO2), une différence de 36% entre la meilleure et la moins bonne.

Zoom sur les consommations en tâche de fond

Côté arrière-plan de l’application, on remarque plusieurs choses :

Consommation de Slack en IDLE Background

La consommation de Slack en arrière-plan est plus élevée que les deux autres. Notamment en terme de données échangées où Skype et Teams n’échangent aucune donnée dans cet état. Slack consomme également en terme de CPU (1,16%) là où Skype consomme 10x moins et où Teams est une fois de plus à zéro. Cette consommation n’est pas liée à la mise en background (traitement de changement d’état) mais perdure dans le temps à la fois sur les états inactivité arrière-plan qu’en inactivité avant-plan.

ApplicationsConsommation d’énergie par seconde (µAh/s)Données échangées (Ko)CPU (%)
Skype45,1700,11
Slack57,1442,61,16
Teams44,0800

L’application Slack effectue des traitements en arrière-plan, impactant la batterie et la consommation en énergie et ressources toute la journée. Si on projette cet impact pour un utilisateur qui met son application Slack en background sur son téléphone toute une journée professionnelle (7 heures), on obtient un impact de 26 gEqCO2, soit environ l’impact Carbone d’un véhicule léger moyen conduit sur 230 mètres ! A l’échelle de l’année (220 jours) : ce comportement pour une personne équivaut à 50 km de ce même véhicule. Probablement un gâchis qui pourrait être pris en compte et évité.  

Projection en impact Carbone moyen des scénarios

Impact carbone moyen des scénarios (graphique) des apps : Skype, Slack et Teams

Le scénario présentant le plus faible impact carbone en moyenne des 3 applications mesurées est celui de l’ouverture d’une conversation (0,018 gEqCO2) consommant 69% moins que l’envoi d’une pièce-jointe (0,061 gEqCO2). L’étape d’envoi d’une image est la seconde étape la moins impactante avec +10% de plus que l’ouverture d’une conversation. Enfin, l’envoi d’un message texte et le chargement de l’app sont similaires dans leur impact (moins de 1% de différence).

Disclaimer : A noter que ces scénarios n’ont pas la même durée.

Scénarios et leur durée (en secondes)SkypeSlackTeams
Lancement de l’application4,524,135,88
Ouverture d’une conversation1,761,828,95
Envoi d’un message texte33,331,7832,19
Envoi d’une image15,169,0714,46
Envoi d’une pièce-jointe10,1312,1310,99

Ci-dessous, le classement des applications selon leur impact carbone par seconde.

Impact carbone par seconde (graphique) des apps : Skype, Slack et Teams

Projection de la Consommation d’énergie des scénarios sur 60 secondes

Consommation d'énergie (graphique) des apps : Skype, Slack et Teams

Côté chargement de l’application, Skype est en tête avec une consommation en énergie de 31 mAh suivi de Teams (32.8 mAh) puis Slack (35.5 mAh). Une différence de 12% entre la première et la dernière application pour cette étape.

Côté ouverture d’une conversation, Teams (11,3 mAh) tire largement son épingle du jeu avec une consommation inférieure de 61% par rapport à Skype et Slack aux côtes à côtes (29 mAh).

Pour les 3 scénarios d’envoi de message texte, d’image ou de pièce-jointe le classement ne change pas : Slack reste en tête suivi de Skype et Teams.

Au final, en additionnant l’ensemble des étapes, c’est l’application Teams qui est la plus efficiente (71,3 mAh) suivi de Slack en deuxième position (85,6 mAh) puis Skype, bon dernier (86,2 mAh).

Rappelons que ce classement est projeté sur une minute d’utilisation. En temps réel, Slack est l’application la plus rapide (11.7 secondes en moyenne temps de réalisation des scénarios), Teams la moins rapide (14,49 secondes) néanmoins Teams est la plus sobre en vitesse de décharge sur le smartphone (237,7 en moyenne contre 285.6 chez Slack ou 287,2 chez Skype).

En moyenne, une minute d’écriture et d’envoi d’un message texte consomme 3,33 mAh soit une consommation 2x moins élevée qu’une minute passée en visioconférence (audio uniquement : 6,60 mAh).

En moyenne, une minute d'écriture et d'envoi d'un message texte consomme 2x moins d'énergie qu'une minute passée en visioconférence

Slack vs Teams : envoi d’un GIF

Slack

Teams

Pour une même fonctionnalité de recherche et d’envoi d’un GIF via Giphy, les deux applications Slack et Teams présentent un parcours utilisateur différent.

En effet, Slack permet en une simple commande, la recherche et l’affichage d’un SEUL GIF via le(s) mot-clé(s) tapé(s) puis offre la possibilité d’en charger un nouveau si le premier ne convient pas. La commande utilisée est la suivante :

/giphy simpson

Teams quant à elle, propose une barre de recherche qui affiche des nouveaux GIFs à chaque nouvelle lettre tapée. Chargeant donc de manière inutile des dizaines et des dizaines de GIFs. Une fois le mot-clé entier « simpson » tapé, la fenêtre de résultats en affiche toujours un certain nombre. Pour ce scénario, nous avons choisi de sélectionner le premier gif des résultats.

Nous observons donc une différence (de taille) entre les deux applications :

ApplicationsDurée du scénario
(en secondes)
Consommation d’énergie
(mAh)
Données échangées
(Mo)
Projection en impact Carbone
(gEqCO2)
Slack24,842,370,3090,065
Teams24,423,9232,336

On observe que le parcours utilisateur de Slack est beaucoup plus sobre en énergie et ressources que celui de Teams. Notamment pour la partie données échangées (une différence de plus de 22 Mo !), explicable par la quantité de GIFs chargés inutilement par Teams.

La différence de consommation d’énergie entre ces deux apps est de 40% pour une durée de scénario similaire. L’impact carbone est multiplié par 36 pour l’application Teams par rapport à Slack.