Le Top 10 des mythes du numérique sobre

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Je travaille depuis plus de 8 ans dans le GreenIT et j’ai pu constater dernièrement que plusieurs études et initiatives se sont lancées. C’est très positif et cela montre qu’il y a une vraie dynamique pour changer l’impact du numérique. Toutes les actions qu’elles soient à petite échelle, comme une simple prise de conscience, ou bien à plus grande échelle comme l’optimisation d’un site avec des millions de visiteurs, est bonne à prendre compte-tenu de l’urgence climatique.

Cependant il est important d’éviter tout phénomène de Greenwashing et de bien comprendre l’impact des bonnes pratiques évoquées (sont-elles vraiment toutes green ?)

Mythe n°1 – Un logiciel performant est un logiciel sobre.

Faux.

Un logiciel performant est un logiciel qui va s’afficher rapidement. Cela ne donne aucune information sur sa sobriété. Au contraire, il est possible que des pratiques soient mises en place pour un affichage rapide et qu’elles aillent à l’encontre de la sobriété. Comme par exemple mettre le chargement des scripts après l’affichage de la page. La page s’affichera rapidement mais de nombreux traitements s’exécuteront en tâche de fond et auront un impact sur la consommation de ressources.

Mythe n°2 – Optimiser la taille des requêtes et le poids de la page, cela rend le logiciel plus sobre.

Vrai et Faux

Vrai car effectivement moins de ressources seront utilisées sur le réseau et les serveurs. Ce qui signifie un impact environnemental moins important. Cela va dans le bon sens.

Faux car l’évaluation d’un logiciel sobre ne va pas uniquement se baser sur ce type de métrique technique. En effet, il est possible que certains éléments aient un impact tout aussi important. Un carrousel sur une page d’accueil pourra par exemple être assez light en termes de poids et de requêtes (pour un carrousel optimisé) mais dans tous les cas possèdera un impact fort en consommation de ressources coté utilisateur (consommation CPU, graphique…).

Mythe n°3 – Le contrôle automatique via des outils me permet d’être Green

Vrai et Faux

Vrai car il est important de mesurer les éléments. Cela va permettre de savoir objectivement où on en est, et de s’améliorer.

Faux car l’évaluation va se faire sur des éléments techniques. Il y a un biais : on ne mesure que ce que l’on peut automatiser. C’est la critique qui peut être faite par exemple sur Lighthouse (outil accessible dans Chrome) sur l’accessibilité On peut faire un site totalement inaccessible en ayant un score à 100. C’est la même critique que l’on peut avoir sur les outils qui sont utilisés dans l’écoconception. Par exemple le site http://www.ecoindex.fr/ est un outil intéressant pour initier la démarche, par contre le calcul de cet outil se base sur 3 éléménts techniques : la taille de la page, le nombre de requête et la taille du DOM. Ce sont des éléments important dans l’impact de la page, cependant plusieurs autres éléménts peuvent être impactant : traitement CPU issus de script, traitement graphique, sollicitation plus ou moins bonne de la cellule radio… Autant d’éléments qui peuvent créer des faux positifs.

Un logiciel de mesure sera alors complémentaire 😉

Mythe n°4 – Mon logiciel utilise un code open-source et libre, je suis donc green

Faux

Un logiciel libre est un logiciel à part entière. Il subit la même obésité que les autres logiciels. Il sera donc potentiellement aussi consommateur. Par contre, le logiciel libre a une capacité plus forte à intégrer les bonnes pratiques d’efficience. Encore faut-il les implémenter ou au moins commencer à évaluer l’impact de sa solution…

Mythe n°5 – L’impact est plus sur le datacenter, sur les fonctionnalités, sur cela …

Vrai et Faux

Tout logiciel est différent, par son architecture, son usage, son implémentation, ses fonctions… aucune étude sérieuse ne permet de certifier une généralité sur un domaine qui aurait plus d’impacts qu’un autre. Dans certains cas, l’impact sera davantage sur le datacenter (par exemple sur des logiciels de calcul) mais dans d’autres cas il sera côté utilisateur (par exemple les applications mobiles). De la même manière, certains logiciels seront obèses à causes de leurs multiples fonctionnalités alors que d’autres le seront à cause d’un mauvais codage ou d’une librairie externe trop lourde.

Mythe n°6 – L’écoconception nécessite une démarche structurée et globale

Vrai et Faux

Vrai car effectivement il est nécessaire d’impliquer tous les acteurs de l’entreprises (développeur mais aussi Product Owner, Direction métier) et d’avoir une stratégie cohérente.

Cependant, débuter l’amélioration des processus et du produit via des actions unitaires et isolées est très positif. La lourdeur du logiciel est en effet dans un état où n’importe quelle action positive isolée est bonne à prendre.

Les deux approches sont donc complémentaires. Écarter l’application de certaines pratiques en attendant une démarche structurée (qui peut avoir une certaine lourdeur) serait dangereux pour l’optimisation et la compétitivité de vos logiciels.

Mythe n°7- Le green coding n’existe pas, l’optimisation est prématurée…

Faux

C’est un argument qui existe depuis la nuit des temps (du logiciel). Code implémenté, code legacy, librairies… les pistes d’optimisations sont nombreuses. Mes différents audits et accompagnements d’équipes m’ont montré que l’optimisation est possible et les gains importants. Faire croire le contraire serait une erreur. Et au-delà de l’optimisation, apprendre à coder de façon plus green est une démarche d’apprentissage qui est utile à tous les développeurs.

Mythe n°8 – Mon organisation est certifiée green (ISO, numérique responsable, Lucie…), donc mon produit est green.

Faux

Toutes ses certifications vont vous assurer effectivement que vous êtes dans la bonne voie pour produire un logiciel plus respectueux. Loin de moi l’idée de ne dire qu’elles ne sont pas utiles. Cependant il ne faut pas oublier que ce sont des certifications orientées « organisation ». Dans une industrie structurée (comme l’agriculture, une usine…) les livrables de l’entreprise sont très alignés au processus. Certifier une ferme AB va assurer que le produit est bien AB.

Cependant dans le mode du logiciel ce n’est pas si simple, la qualité des livrables est en effet très fluctuante, même si on met en place un processus de contrôle. De plus, une organisation se compose potentiellement d’une multitude d’équipes qui ne vont pas avoir les même pratiques.

Il est donc nécessaire de contrôler les qualités des produits logiciels et cela en continu. C’est une démarche qui sera complémentaire à la certification mais obligatoire. Sans cela on risque de discréditer l’obtention du label (voir d’aller vers du greenwashing).

Mythe n°9 – Optimiser l’énergie ne sert à rien, c’est le CO2 équivalent qu’il est important de traiter

Faux

Le travail d’écoconception se base principalement sur la réduction du CO2 équivalent (ainsi que sur d’autres indicateurs comme l’euthrophisation…) sur l’ensemble du cycle de vie du service numérique. Il est donc important de prendre en compte cette métrique. Sans cela, on risque de passer à côté des impacts de l’IT. Cependant, sur la même idée que les points 5 à 7, aucune optimisation n’est à écarter. Effectivement, il est nécessaire de bien comprendre où se situent les impacts du logiciel. Cependant, l’intégration de la problématique énergétique dans les équipes est urgente. Effectivement, dans certains cas la consommation d’énergie en phase d’usage n’est qu’une partie de l’impact (par rapport à l’énergie grise par exemple). Cependant dans de nombreux cas, la consommation importante d’énergie est un symptôme d’une obésité. De plus, dans les cas des logiciels fonctionnant en mobilité (application mobile, IoT) la consommation d’énergie va avoir un impact direct sur le renouvellement du devices (via l’usure de la batterie).

Mythe n°10 – Je compense donc je suis green

Faux

Il est possible de compenser son impact via différents programmes (financement d’une source d’énergie alternative, reforestation…). C’est une très bonne action. C’est cependant une action complémentaire à un processus d’écoconception. Il est en effet important de séquencer les actions : j’optimise ce que je peux et je compense ce qui reste.

Conclusion

Le numérique sobre est simple car il s’agit de bon sens. Cependant, compte-tenu de la diversité du monde logiciel, les constats et bonnes pratiques ne sont pas si simples. Maisla bonne nouvelle, c’est que vu la lourdeur générale des logiciels et du retard sur l’optimisation qui a été prise, toute action qui sera appliquée sera positive. Donc pas d’inquiétude, commencez les démarches, il est juste nécessaire d’être conscient de quelques pièges. Soyez critiques, évaluez-vous, mesurez vos logiciels !

OuiSNCF vs Trainline

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Nous assistons aujourd’hui à un nouveau match d’une nouvelle catégorie : les applications de réservation de billet de train. Ici, il s’agit d’un duel français opposant l’application OuiSNCF qui compte plus de 5 000 000 de téléchargements, à l’application Trainline qui compte plus d’ 1 000 000 de téléchargements.

Dans le coin gauche OuiSNCF (anciennement Voyages-sncf.com), créé en 2000, est le distributeur de la SNCF et une agence de voyages en ligne.

Dans le coin droit Trainline (anciennement Captain Train), agence de voyage créée en 2009 et intermédiaire de commerce consacré à la vente en ligne de billets de train et de bus en Europe.

La pesée

A la pesée OuiSNCF est l’application la plus lourde avec un poids de 54.2 Mo. Avec 41.9 Mo TrainLine pèse 1.3 fois moins lourd et apparait comme étant le poids plume du combat.

Le combat

Toutes les lumières sont désormais sur les combattants et le match peut enfin commencer.

Dès les premières secondes TrainLine y va bon train et mets la pression sur son adversaire avec une phase de lancement qui consomme 20% moins de batterie. Le combat se poursuit avec le scénario d’achat de billet de train, encore une fois TrainLine consomme 10% de moins que son opposant qui déraille complètement et se retrouve désormais dans les cordes. La confrontation se termine par deux rounds d’observation des phases de repos de chaque adversaire durant lesquels OuiSNCF aura un léger sursaut d’orgueil et luttera à égalité avec TrainLine.

Le Gong retentit, fin du match ! À l’unanimité des juges, TrainLine est déclaré vainqueur de ce combat.

Le vainqueur

Pour cette deuxième battle, les deux adversaires ont bien combattu mais c’est TrainLine qui l’emporte 10.35 mAh à 11.48 mAh devant OuiSNCF, en consommant globalement près de 10% d’énergie en moins.

Pour ceux qui aiment les chiffres

ApplicationVersionTéléchargementsNote PlaystorePoids de l’application (Mo)Données échangées (Mo)Mémoire (Mo)Consommation en énergie (mAh)
OuiSNCF61.045 000 000+4.254.21278.0211.48
TrainLine481 000 000+4.441.90.11150.3310.35

L’application OuiSNCF consomme 2x plus qu’une application telle que Discord. Leur consommation est équivalente à celle d’un Snapchat ou d’un Orange Mail. (Source : Étude sur la consommation énergétique des 30 applications les plus populaires au monde)

Les mesures ont été réalisées par notre laboratoire sur la base d’un protocole standardisé, respectant un scénario utilisateur précis (lancement de l’application, sélection d’une destination, scroll sur les pages de choix des billets et sélection d’un billet, scroll sur la page des options du billet et ajout dans le panier). Les autres scénarios sont le lancement de l’application (20”), inactivité en premier-plan (20”) et inactivité en arrière-plan (20”).

Retrouvez la battle de la semaine dernière : UberEats vs Deliveroo
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UberEats vs Deliveroo

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Aujourd’hui nous nous intéressons aux applications de livraison de repas ou « food delivery« . Ces applications se sont multipliées ces trois dernières années. En France, deux leaders se partagent la majorité du marché : UberEats et Deliveroo. Nous avons décidé de comparer ces deux challengers afin de les confronter sur les critères suivants : leur consommation d’énergie, leur volume de données échangées ainsi que leur volume de mémoire occupée.

Dans le coin gauche UberEats, imaginée par les créateurs de Uber en Août 2014 et est disponible dans plusieurs pays du Monde, dans plus de 70 villes de l’Hexagone et ce 24h/24.

Dans le coin droit Deliveroo, une société britannique, créée en 2013 et principal concurrent de UberEats en France, couvrant plus de 45 villes françaises.

Ces deux applications vous permettent de commander et recevoir des repas livrés des restaurants proches de chez vous.

La pesée

Du point de vue du poids de l’application, Deliveroo est le poids plume. En effet, son poids (22 Mo) est 1.4 fois inférieur à celui de UberEats (31 Mo).

Le match

Dès le début du match, UberEats prend un net avantage sur son adversaire avec un lancement qui consomme 13% moins de batterie. Il parvient à conserver son avantage pendant la phase décisive qui consiste à commander un repas (-2,5%). La confrontation se termine par deux rounds d’observation des phases de repos de chaque adversaire, au cours desquels les deux concurrents sont à égalité.

Sur l’ensemble du match, c’est donc UberEats qui gagne aux points face à un Deliveroo qui résiste bien.

Notons que nous avons affaire ici à deux « poids lourds » qui marqueront tous deux votre batterie de leur empreinte !

Le vainqueur

Pour cette toute première battle, le match est serré mais UberEats l’emporte 15.7 mAh à 16.2 mAh devant Deliveroo, en consommant près de 3.5% moins d’énergie.
Notez quand même que l’appli Deliveroo est plus légère à télécharger et consomme moins de données – donc si vous avez un petit forfait ou une connexion réseau instable, elle peut être intéressante.

Ces deux applications peuvent être comparées sur un scénario d’une minute à la consommation en énergie d’un Netflix, elles sont également 1.6 fois plus consommatrices qu’une application telle que Spotify.

Pour ceux qui aiment les chiffres

ApplicationVersionTéléchargementsNote PlaystorePoids de l’application (Mo)Données échangées (Mo)Mémoire (Mo)Consommation en énergie (mAh)
Deliveroo3.4.15 000 000+4.2223.3218.816.2
UberEats1.201.1000250 000 000+4.2313.6227.715.7

Les mesures ont été réalisées par notre laboratoire sur la base d’un protocole standardisé, respectant un scénario utilisateur précis (lancement de l’application, sélection d’une adresse de livraison, scroll sur les pages de choix des restaurants et sélection d’un restaurant, scroll sur la page des plats et ajout dans le panier). Les autres scénarios sont le lancement de l’application (20 »), inactivité en premier-plan (20 ») et inactivité en arrière-plan (20 »).

GREENSPECTOR et SopraSteria sont désormais partenaires pour des applications mobiles de qualité

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Les consultants Sopra Steria, formés à l’utilisation de l’outil GREENSPECTOR, sont désormais certifiés pour intervenir auprès des clients de l’éditeur nantais pour apporter leur expertise technique et méthodologique.

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GREENSPECTOR sera présent au Viva Technology 2019 au sein du Lab d’innovation du Groupe ATOS

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GREENSPECTOR sera présent à Viva Technology 2019 les 16 et 18 mai prochains, au sein du Lab du Groupe Atos.

Nous sommes fiers d’avoir été sélectionnés par Atos, partenaire de la 4ème édition de l’évènement. Avec plus de 100 000 participants, 9 000 startups et 125 pays représentés, Viva Technology est le rendez-vous incontournable de l’innovation digitale pour les startups et investisseurs. Une opportunité pour nous de présenter notre solution d’efficience des applications web, mobiles et IoT et ses bénéfices en termes de performance, d’autonomie des appareils et d’expérience utilisateur.

Thierry LEBOUCQ, Président de GREENSPECTOR :


GREENSPECTOR est très fier d’être présent dans le village d’innovation ATOS pour cette édition 2019 du Viva Technology. C’est une continuité du partenariat entre le Groupe ATOS et Greenspector après les 48H technos en 2017, le Digital Industry Summit en 2018. Ceci représente surtout une marque de confiance «durable» de notre partenaire ATOS qui au-delà de l’affichage s’exprime dans des retours d’expérience concrets sur l’exploitation de notre solution notamment sur le développement d’applications mobile, l’engagement de l’entreprise en matière de RSE et de Green mais surtout la volonté dans le futur de s’appuyer sur nos solutions pour mieux servir ses projets et ses clients et de se différencier sur ses marchés. Après de premiers projets réussis avec le groupe ATOS, nous devons maintenant intégrer et systématiser cette démarche d’efficience des services numériques dans les processus de Delivery du groupe et passer du produit innovant au label de fabrication systématique ; Vivatech 2019 est une nouvelle étape «communicante» et démonstrative de cette trajectoire commune.

Retrouvez-nous sur place sur le Lab Atos, stand D39-008 du 16 au 18 Mai, nous répondrons à toutes vos questions. Contactez-nous dès maintenant pour planifier un rendez-vous.

Les 5 clés du succès d’une application

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Vous travaillez le design, l’ergonomie et l’UI indispensables au succès de votre application. Mais cela ne suffit pas : plus de 7 utilisateurs sur 10 sont prêts à désinstaller une application s’ils la trouvent trop lente. La consommation de batterie est aussi un critère de premier plan pour eux. Mais comment maîtriser ces aspects « techniques », quand on est Product owner ou Business owner ? Désormais, il y a une solution…*

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Découvrez « Pear », la version 2.5.0 de GREENSPECTOR !

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L’équipe GREENSPECTOR est fière d’annoncer la sortie de sa nouvelle release : version 2.5.0 Pear! Avec cette nouvelle version, vous avez la possibilité de varier le type de connectivité réseau (Wi-Fi, 4G, 3G,2G) lors du lancement de vos tests sur les téléphones du Power Test Bench. Vous pouvez désormais vérifier que votre application est efficiente dans des mauvaises conditions de réseau.

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Quelle application de drive pour mes courses en ligne ?

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L’adoption de l’usage du mobile dans le secteur du commerce alimentaire séduit de plus en plus les consommateurs. Les grandes enseignes doivent répondre à un mobinaute de plus en plus exigeant sur le numérique et donc lui offrir des services couvrant l’ensemble de son parcours utilisateur : les achats alimentaires en font bien évidemment partie. Le drive est un levier de croissance pour les enseignes et elles l’ont bien compris : plus de 4400 drives (ou points de collecte) en France en 2018.

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