Communiqué de presse : Greenspector accompagne Nantes métropole pour les 4 prochaines années sur l’éco-conception de ses services numériques 

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Toute l’équipe Greenspector est très fière de vous annoncer que nous venons de gagner le marché “Accompagnement et conseil en numérique responsable dans le cadre des sites web, applications mobiles et web pour le compte du groupement de commandes informatiques et prestations associées de Nantes Métropole” sur le lot éco-conception pour la période 2023- 2026.

Ceci récompense : 
– notre savoir-faire en termes d’évaluation et de réduction d’impacts des services numériques,  
– nos solutions de mesures de consommations d’énergie et de ressources sur appareils réels utilisées dans nos missions avec Greenspector Studio  
– mais aussi nos premières collaborations réussies sur des services numériques de type e-services, site web et application mobile réalisées en 2022 pour la collectivité.

Cet appel d’offre s’inscrit plus largement dans le passage à l’action avec la mise en œuvre d’actions concrètes au sein de la collectivité et du territoire et qui s’est structurée autour d’un document cadre porté par les élu(e)s et le Département des Ressources Numériques, https://metropole.nantes.fr/numeriqueresponsable.  
L’objectif global de la Collectivité est de réduire de 20 % son impact environnemental Numérique d’ici 2030. Bravo à Nantes Métropole encore pour cet engagement !  

Greenspector s’inscrit en partenaire de cette démarche de réduction sur tous les services numérique citoyens et internes de Nantes Métropole.  Merci pour cette confiance. 

Le cadre législatif de l’écoconception de services numériques  

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En France, depuis plusieurs années, l’accessibilité des services numériques dispose d’un cadre législatif (amorcé dans l’article 47 de la loi 2005-102 du 11 février 2005 et précisé dans le décret n° 2019-768 du 24 juillet 2019). Celui-ci s’articule principalement autour du RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité). L’écoconception de services numériques, discutée en France depuis plus de 15 ans, a pris un essor considérable ces dernières années. Pour autant, le sujet peine encore à s’imposer voire même à se dessiner de façon précise dans les structures. Le cadre législatif se précise depuis 2021 et devrait permettre ces prochaines années à l’écoconception de services numériques de s’imposer. L’objectif de cet article est justement de tâcher d’y voir un peu plus clair. 

Petit rappel d’usage 

L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) travaillent conjointement sur les impacts environnementaux du numérique. Leurs travaux couvrent notamment l’estimation de ces impacts à l’échelle de la France ainsi que les bonnes pratiques et perspectives. Ces éléments peuvent notamment être trouvés ici : https://www.arcep.fr/nos-sujets/numerique-et-environnement.html  

L’écoconception peut se définir comme une démarche d’intégration de la réduction des impacts environnementaux dès la conception d’un service numérique avec une vision globale sur l’ensemble du cycle de vie, via l’amélioration continue. 

Un service numérique est un ensemble de ressources humaines, logicielles et matérielles nécessaires à la mise à disposition d’un service.  

En conséquence (mais nous y reviendrons dans un article ultérieur), parler d’un site web écoconçu peut être perçu comme un abus de langage. Dans le cadre d’une démarche d’écoconception, il faudrait s’intéresser à l’ensemble des services numériques du site (ou a minima à un échantillon représentatif), via l’amélioration continue et en couvrant toutes les étapes du cycle de vie du projet. Tout ceci va donc bien plus loin que la simple mesure d’un échantillon de pages sur un site déjà en ligne.  

Les lois 

Pour la France, on distingue aujourd’hui principalement 2 lois : la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) et la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique). 

La loi AGEC aborde succinctement le sujet mais cette exigence ne semble pas avoir encore été traitée de façon exhaustive. Voir à ce propos le Guide pratique pour des achats numériques écoresponsables de la Mission interministérielle Numérique Écoresponsable. 

Même si certains éléments nécessitent encore d’être précisés, la loi REEN va plus loin en mentionnant (entre autres) :  

  • La nécessité de former à l’écoconception de services numériques les élèves ingénieurs dans des parcours liés au numérique. Mais aussi une sensibilisation à la sobriété numérique dès le plus jeune âge. 
  • La création d’un observatoire des impacts environnementaux du numérique, via l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) et l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse).  
  • Un référentiel général d’écoconception de services numériques pour fixer des critères de conception durable des sites web à mettre en œuvre dès 2024. L’ARCEP a depuis confirmé que ce référentiel se baserait sur le RGESN (Référentiel général d’écoconception de services numériques) : https://www.arcep.fr/actualites/actualites-et-communiques/detail/n/environnement-091023.html Une consultation publique, lancée en octobre 2023, a pour objectif de consolider ce référentiel et les pratiques autour de celui-ci afin d’élargir son adoption dès début 2024.
  • La lutte contre les différentes formes d’obsolescence ainsi que des actions en faveur du réemploi et de la réutilisation.  
  • Réduire les impacts des centres de données (notamment via le suivi de l’efficacité de la consommation d’énergie et d’eau) et des réseaux. Le décret est aujourd’hui en cours de publication
  • Imposer aux communes et groupements de communes de plus de 50 000 habitants d’établir et mettre en place une stratégie Numérique Responsable d’ici 2025. Cette stratégie doit notamment inclure des éléments relatifs à l’écoconception de services numériques. Des guides ont été publiés pour établir cette stratégie, en particulier celui-ci : https://www.interconnectes.com/wp-content/uploads/2023/06/web-Guide-methodologique_V8.pdf  

 Tout ceci s’accompagne de la mise en place du HCNE (Haut Comité pour le numérique écoresponsable), de différentes feuilles de route ainsi que d’une stratégie d’accélération numérique écoresponsable. Tout ceci est détaillé sur cette page : https://www.ecologie.gouv.fr/numerique-responsable 

Et maintenant ? 

Une fois tous ces éléments définis se pose la question de ce qu’il reste à faire.  

En 2024, la loi REEN imposera aux sites web publics d’être conçus de façon durable. En 2025, les collectivités de plus de 50 000 habitants devront avoir intégré cette dimension dans leur Stratégie Numérique Responsable.  

Greenspector est positionné depuis plusieurs années sur le sujet de l’écoconception de services numériques. Cette évolution du cadre législatif coïncide avec notre implication de plus en plus tôt dans les projets, parfois même dès l’expression du besoin. Ceci nécessite forcément de faire évoluer les pratiques, entre autres par la mise en place d’ateliers d’idéation prenant en compte l’empreinte environnementale d’un service. De plus en plus souvent, le RGESN sert de référence pour piloter la démarche tout au long du projet. Ce référentiel est idéal pour ce type d’accompagnement mais cela permet aussi de réunir des éléments permettant de piloter l’écoconception en tant que démarche d’amélioration continue.   

Cette façon de repenser l’accompagnement en écoconception de services numériques permet aussi d’aller vers des leviers plus importants de réduction des impacts et d’impliquer davantage de types de profils sur les projets accompagnés.  

Alors que la démarche s’amorce auprès d’institutions publiques, il reste à espérer que les entreprises suivront le même chemin. Certaines ont d’ailleurs déjà entamé les démarches de mise en conformité RGESN. Pas seulement par anticipation d’un éventuel changement de cadre législatif les concernant mais aussi parce que ce référentiel fournit un cadre à la démarche d’écoconception qui était attendu depuis longtemps.  

Afin de soutenir tous ces efforts, des aides financières sont disponibles, aussi bien pour les entreprises que pour les collectivités

Sur l’ensemble des sujets évoqués ici, la France a pris beaucoup d’avance. Il reste à en faire profiter les autres pays qui voudraient à leur tour s’engager dans une telle démarche. Le W3C (World Wide Web Consortium) a sorti en septembre ses WSG (Web Sustainability Guidelines). Elles sont désormais en consultation publique en vue d’avancer encore plus loin sur le sujet et peut-être à terme établir des standards pour le web. Elles s’accompagnent également de réflexions autour de la meilleure façon d’introduire des leviers directement au niveau des institutions. En Europe, certains se fédèrent autour de structures semblables à l’INR, notamment la Belgique et la Suisse. Il reste à espérer que le RGESN et autres éléments actuellement mis en place en France pourront être adaptés à d’autres pays. 

Quel est l’impact environnemental d’ouvrir ou non les liens dans un autre onglet ?

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Introduction

Les plus anciens se souviennent peut-être d’une époque lointaine où les navigateurs ne proposaient pas encore d’ouvrir du contenu dans plusieurs onglets. L’apparition de cette possibilité a fait naître un débat qui n’a jusque-là pas trouvé de réponse définitive : faut-il ou non ouvrir les liens par défaut dans un autre onglet ?

Les chiffres clés

Les résultats obtenus pour l’ouverture des liens dans un autre onglet sont synthétisés ainsi :  
L’impact global est de 1.9 gCO2eq, 0,4 L d’eau consommée et 4.1 cm2 d’occupation des sols.  

Les résultats obtenus pour l’ouverture des liens dans le même onglet sont synthétisés ainsi :  
L’impact global est de 1.8 gCO2eq, 0,3 L d’eau consommée et 3.9 cm2 d’occupation des sols. 

Sur un site web, le comportement par défaut lors du clic sur un lien est de l’ouvrir dans l’onglet où se trouve déjà l’internaute. Pour revenir à la page initiale, le plus simple est donc d’utiliser la fonctionnalité de retour en arrière du navigateur (ou celle du téléphone). Ceci peut être vu par certains internautes comme un désagrément. Au moins deux solutions sont possibles :  

  • Côté utilisateur : garder la touche Ctrl appuyée pour ouvrir le lien dans un autre onglet ou cliquer avec la roulette de la souris ou autre 

Dans tous les cas, target=”_blank” doit s’accompagner d’attributs supplémentaires pour des raisons de sécurité, de la façon suivante :  

<a href=”https://greenspector.com/fr/le-petit-bout-de-la-lorgnette/” target=”_blank” rel=”noopener noreferrer”> 

Les valeurs “noopener” (https://html.spec.whatwg.org/multipage/links.html#link-type-noopener [EN]) et “noreferrer” (https://html.spec.whatwg.org/multipage/links.html#link-type-noreferrer [EN]) permettent de s’assurer des informations de contexte ne sont pas transmises au clic sur le lien. En apparence redondantes, elles sont ici mentionnées ensemble afin de prendre en charge certains navigateurs (très) anciens : https://stackoverflow.com/a/57630677 [EN]. 

La discussion sur le fait d’ouvrir ou non les liens dans un autre onglet (ou dans une autre page) ne date pas d’hier et les arguments sont nombreux. On en retrouve une bonne partie ici : https://www.badsender.com/en/2023/01/27/target-blank-links-email/ [EN] 

Du point de vue des impacts environnementaux, il y a également matière à discussion. Ouvrir dans un autre onglet pourrait conduire à multiplier inutilement les onglets ouverts, donc à augmenter les impacts environnementaux (en sollicitant davantage le terminal). Inversement, ouvrir le lien dans la même page pourrait rallonger le parcours utilisateur sur le site d’origine en risquant de lui faire perdre sa progression après être revenu en arrière (saisie d’informations, lecture en cours d’un article, etc).  

Comme toujours, il est important de revenir aux vraies raisons qui motivent ce choix, notamment s’il s’agit d’améliorer les statistiques de son propre site en le gardant ouvert pendant que l’utilisateur explore d’autres liens (ce qui n’est pas une bonne façon de faire). 

À défaut de trouver la réponse idéale à cette problématique, nous avons décidé d’avoir recours à la mesure pour apporter un éclairage supplémentaire.  

Méthodologie 

Une page de test aussi sobre que possible a été créée. Elle comporte deux liens menant vers la même page. Le premier s’ouvre dans le même onglet, le deuxième dans un autre onglet.  

En vue de la mesure, deux scripts GDSL ont été créés pour automatiser le parcours et effectuer les mesures :  

  • Un script qui consiste à cliquer sur le lien qui s’ouvre dans un autre onglet puis revenir au premier onglet (trois fois de suite) 
  • Un script qui consiste à cliquer sur le lien qui s’ouvre dans le même onglet puis revenir en arrière via le navigateur directement (trois fois de suite) 

Dans chacun de ces parcours, on retrouve les mêmes étapes :  

  1. Chargement de la page de test 
  1. Pause de 30s sur la page de test 
  1. Chargement de la page destination (clic sur le lien) 
  1. Pause de 30s sur la page destination 
  1. Retour en arrière 
  1. Pause de 30s sur la page d’origine 

    Les étapes 3 à 6 sont répétées 3 fois chacune, dans cet ordre.  

Dans tous les cas, la page de destination du lien est la même. L’idée était ici de choisir une page légère mais avec suffisamment de contenu pour que les mesures soient significatives. Nous avons donc choisi un article du blog Greenspector : https://greenspector.com/fr/le-petit-bout-de-la-lorgnette/ Au-delà de la première itération, le cache limite les requêtes effectuées en s’appuyant sur les éléments stockés côté client (comme pour toute page web pour peu qu’elle soit correctement configurée). 

Les mesures sont effectuées sur la dernière version en date du navigateur Chrome sur un téléphone Samsung S9 avec la luminosité réglée à 50%, en WIFI. Une dizaine d’itérations de mesures ont été effectuées pour chaque script.  

Les mesures ont été effectuées entre le 24 et le 29 août 2023. Suite à ces mesures, un dashboardcampagne (agrégation des données issues des outils Greenspector) a été généré, notamment pour pouvoir comparer les étapes de mesure et calculer un Ecoscore global basé sur les scores de Performance, Données transférées et Energie.  

En vue de la projection environnementale, on pose les hypothèses suivantes :  

  • 100 % des utilisateurs et serveurs en France 
  • 100% de serveurs complexes 
  • 51% des utilisateurs sur smartphone, 3% sur tablette, 46% sur PC (stats moyennes pour la France

Résultats 

Les résultats obtenus pour l’ouverture des liens dans un autre onglet sont synthétisés ainsi :  

L’impact global est de 1.9 g CO2e, 0,4 L d’eau consommée et 4.1 cm2 d’occupation des sols.  

Les résultats obtenus pour l’ouverture des liens dans le même onglet sont synthétisés ainsi : 

L’impact global est de 1.8 g CO2e, 0,3 L d’eau consommée et 3.9 cm² d’occupation des sols. 

Dans un premier temps, il apparaît donc que l’ouverture des liens dans le même onglet est légèrement plus avantageuse d’un point de vue environnemental. En particulier, il apparaît que le parcours est beaucoup plus court lors de l’ouverture dans le même onglet. En effet, il est plus facile de revenir en arrière via le bouton présent sur les téléphones Android que de passer par la liste des onglets ouverts.  

On peut supposer que le fait de garder des onglets ouverts soit davantage impactant du point de vue de la batterie du téléphone. Creusons désormais cela plus en détail.  

Le diagramme suivant présente la consommation énergétique des différentes étapes :  

En bleu, on trouve l’ouverture de liens dans un autre onglet. En noir, l’ouverture dans le même onglet.  

Les étapes du parcours avec ouverture de liens dans le même onglet sont quasi systématiquement moins impactantes. En particulier, ceci est vrai pour les étapes de pause, ce qui semble confirmer l’impact des onglets multiples ouverts lors d’une pause sur l’onglet courant. On retrouve ici le fait que le retour en arrière est beaucoup plus simple via le bouton du téléphone que via la liste des onglets.  

Pour l’ensemble des étapes mesurées, on constate très peu de données transférées. Toutefois, pour un utilisateur ayant recours au retour en arrière, il est important de bien intégrer le bfcache (https://web.dev/bfcache/ [EN]). Cette optimisation des navigateurs permet de fluidifier les retours en arrière et en avant. 

Conclusion 

Si l’on se base sur les métriques et projections environnementales pour le cas de test choisi ici, il apparaît plus avantageux d’ouvrir par défaut les liens dans le même onglet. Il faut en revanche bien garder en tête qu’il ne faut pas que l’internaute perde ainsi sa progression (saisie en cours ou lecture d’une page longue, par exemple). De plus, en vue d’un retour arrière ultérieur, le bfcache doit être correctement implémenté. Dans ce cas, libre à l’utilisateur s’il le souhaite d’ouvrir malgré tout le lien dans un autre onglet via les raccourcis mis à sa disposition. Il reste néanmoins indispensable d’informer sur le comportement des liens s’il ne s’agit pas du comportement par défaut (ainsi que de la langue de la page destination si elle diffère de la page d’origine). Pour conclure, n’oublions pas que l’accessibilité et la qualité (telle que mise en œuvre via les règles d’Opquast) doivent rester une priorité lors de l’intégration de liens.  

Classement 2023 des impacts environnementaux des sites web de 31 écoles d’informatique

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Introduction

En mars 2022, nous vous proposions un classement des sites web des 187 grandes écoles et universités. Concernant les écoles d’ingénieur françaises, il en ressortait les résultats suivants : 

Quitte à se focaliser sur les écoles d’informatique, mentionnons la loi REEN (Réduction de l’empreinte environnementale du numérique) : https://www.vie-publique.fr/loi/278056-loi-15-novembre2021-reen-reduire-empreinte-environnementale-du-numerique#faire-prendre-conscience-de-limpact-environnemental-du-num%C3%A9rique 

Cette loi impose en effet, depuis quelques mois déjà, d’intégrer un module sur l’écoconception de services numériques dans les formations d’ingénieur en informatique. À ce jour, le module en question ne semble pas avoir été intégré dans toutes les écoles mais des ressources peuvent d’ores et déjà y aider :  

Ce sujet est essentiel. Un nombre croissant d’entreprises cherchent spécifiquement à recruter des profils au fait de l’écoconception et la demande est de plus en plus forte chez les étudiants.  

Afin de créer le classement des sites web des écoles d’informatique, nous avons fait le choix de nous appuyer sur le classement suivant : https://etudiant.lefigaro.fr/etudes/ecoles-ingenieurs/classement-informatique/  

Nous sommes donc partis sur un échantillon de 31 sites d’écoles.  

Les mesures ont été effectuées en septembre 2023, via un benchmark sur les pages d’accueil de chacun de ces sites. Ceci ne saurait en aucun cas témoigner des impacts de l’ensemble du site ni des engagements environnementaux des établissements mais permet déjà d’avoir un premier point d’entrée.

Des erreurs sont survenues pour la mesure de deux sites :  

En conséquence, ces sites ont été retirés du classement. Nous avons toutefois noté les éléments suivants :  

  • Le site de l’INSA Toulouse a bénéficié d’une refonte depuis notre classement de 2022. Il en ressort une réduction des données transférées et, a priori, une réduction des impacts sur les terminaux des utilisateurs. Pour autant, a minima, quelques optimisations rapides sont encore possibles.  
  • Le site de Télécom Nancy apparaît plutôt lourd, notamment en raison du manque d’optimisation de certains contenus mais surtout d’un manque de sobriété (dont témoigne par exemple l’intégration de plusieurs contenus de réseaux sociaux).

En savoir plus sur la méthodologie et comment Greenspector évalue l’empreinte environnementale d’un service numérique. 

Différentes hypothèses ont été prises pour la projection environnementale :  

  • 100 % des utilisateurs et serveurs localisés en France 
  • 50% sur smartphone 
  • 3 % sur tablette 
  • 47 % sur PC 

Synthèse et chiffres clés 

Suite aux mesures et à la projection environnementale, nous obtenons le classement suivant (en triant par impact GES) : 

URLEcoscore GlobalRequêtes HTTPEnergie (mAh)Données (Mo)Impact GES (gEqCO2)Empreinte Eau (L)Empreinte sol (cm_)
https://www.cpe.fr/61695,762,130,770,131,46
https://www.cesi.fr/72314,633,350,790,141,54
https://www.efrei.fr/61625,302,130,840,151,62
https://www.insa-centrevaldeloire.fr/fr/58864,523,020,840,141,53
https://www.isima.fr/73754,852,130,850,151,61
https://www.polytech.universite-paris-saclay.fr/62365,072,280,850,151,70
https://www.utt.fr/57455,163,440,870,151,68
https://www.esiee.fr/65945,251,780,890,151,67
https://www.esiea.fr/60555,652,210,900,161,76
https://www.insa-rouen.fr/66814,684,000,920,161,69
https://www.3il-ingenieurs.fr/52325,961,510,930,171,90
https://polytech.univ-cotedazur.fr/53534,976,060,960,161,75
https://www.ensiie.fr/50905,295,920,980,161,72
https://www.insa-lyon.fr/541315,144,010,980,161,71
https://enseirb-matmeca.bordeaux-inp.fr/fr50905,427,121,020,171,77
https://www.polytech-lille.fr/43586,295,901,110,192,07
https://www.enseeiht.fr/fr/index.html381035,476,241,120,191,99
https://www.sup-galilee.univ-paris13.fr/48576,842,041,140,202,28
https://ensimag.grenoble-inp.fr/391005,8011,871,220,202,01
https://www.polytech.sorbonne-universite.fr/42726,424,401,240,222,39
https://isen-mediterranee.fr/471286,2410,591,280,212,11
https://www.ensicaen.fr/40538,023,011,280,232,58
https://www.isep.fr/361106,2619,821,420,222,12
https://polytech.univ-tours.fr/40985,9228,491,520,222,04
http://www.enssat.fr/51645,8239,191,570,211,82
https://www.utbm.fr/262827,5213,731,660,262,49
https://www.utc.fr/2013910,9018,842,060,343,50
https://www.epita.fr/367113,894,892,120,384,30
https://cytech.cyu.fr/46695,9967,852,140,261,97

On remarque ici que les métriques ont tendance à être plutôt élevées. Un calcul rapide des moyennes vient confirmer cela :  

  • Ecoscore global : 48,9 
  • Requêtes HTTP : 83,93 
  • Énergie (mAh) : 6,16  
  • Données transférées (Mo) : 9,83 

Selon le site HTTP Archive (à partir d’un échantillon de plusieurs millions de sites web mesurés régulièrement), la moyenne globale sur mobile est de 67 requêtes HTTP et 2,18 Mo (source : https://httparchive.org/reports/page-weight [EN]). Les moyennes pour les sites mesurés ici sont donc bien au-dessus, en particulier pour le poids moyen des pages qui est dans notre cas 4 fois plus élevé. Il semble donc y a voir un souci global pour ce qui est de l’application des principes de sobriété numérique.

Inversement, la page la plus légère (3IL) nécessite le transfert de 1,51 Mo de données (et 32 requêtes HTTP). Ceci en fait un site tout de même assez lourd.  

Nous verrons dans un premier temps les 3 sites les mieux notés puis les 3 sites les moins bien notés. L’idée n’est pas de les explorer de façon exhaustive mais de fournir quelques éléments raîdes d’analyse.

Le Top 3 

CPE

A première vue, la page d’accueil apparaît plutôt légère et sobre. Elle présente peu d’erreurs d’accessibilité, en-dehors de plusieurs soucis de contraste de couleurs.  

On déplore toutefois l’intégration d’un chatbot qui apparaît au bout de quelques instants sous forme de popup.  

CESI

La volonté de sobriété apparaît clairement à la consultation du site : peu d’images, des aplats de couleurs et un focus sur l’expérience utilisateur.  

Il est d’autant plus regrettable que le manque d’optimisation des images augmente considérablement le poids de la page. En particulier, deux d’entre elles font plus d’1 Mo. Il serait également intéressant, dans un second temps, d’optimiser les polices de caractères. Voir notre article à ce sujet.  

EFREI 

Ce site apparaît plutôt lourd, notamment en termes d’images (qui ne sont pas toutes suffisamment optimisées) et via l’intégration de nombreux fichiers pour les polices. En résumé, même si le site est ici bien classé, il n’est pas exempt de défauts.

Le Flop 3 

CY Tech 

Tout d’abord, on constate que la page met beaucoup de temps à charger.  

Le volume de données transférées fournit déjà une première piste d’explication : quasiment 70 Mo en tout ! En regardant de plus près, on compte 14 images pesant plus d’1 Mo, l’une d’entre elles faisant à elle seule plus de 16 Mo. Des efforts de sobriété (mais aussi d’optimisation des contenus) apparaissent donc indispensables. En particulier, le site est très lourd visuellement et peu optimisé pour le mobile. Certaines animations apparaissent superflues (compteurs, parallaxe, etc).  

EPITA 

Le site apparaît relativement peu lourd par rapport aux autres sites du classement.  

Toutefois, on note une importante sollicitation de la batterie du terminal de mesure. L’ouverture du site sur une vidéo en lecture automatique et en boucle explique cela en grande partie, en plus d’être une très mauvaise pratique du point de vue de l’accessibilité. Une autre explication réside dans le grand nombre de services tiers intégrés sur cette page.  

À noter que les images sont cette fois plutôt légères mais trop nombreuses. D’autant plus que certains fichiers sont chargés plusieurs fois.  

UTC 

L’internaute arrive ici directement sur un carrousel en défilement automatique, ce qui reste à éviter aussi bien pour la sobriété que pour l’accessibilité.  

Lors de la mesure de cette page, la durée est limitée à 70s environ. Lorsque l’on reste suffisamment longtemps sur cette page, on arrive à presque 70 Mo transférés pour plus de 600 requêtes. Les requêtes vers Google et Youtube sont très nombreuses.  On découvre lors du défilement de la page de nombreuses vidéos Youtube intégrées directement, d’autres carrousels en défilement automatique mais aussi une vidéo en lecture automatique.  

Afin de visualiser ces requêtes, on a recours ici à une RequestMap (un outil créé par Simon Hearne : https://simonhearne.com/ [EN]) : 

Les requêtes directement liées aux domaines du site sont regroupées en bleu. Toutes les autres correspondent à des services tiers. Même s’ils ne sont pas prépondérants en poids, les services tiers représentent ici plus de la moitié des requêtes. Il serait donc important d’avoir recours à un audit plus poussé sur le sujet afin d’établir un plan d’action portant aussi bien sur la sobriété (limiter le nombre de services tiers) que sur l’efficience (intégrer les services tiers de la façon la moins impactante possible).

Conclusion 

Les sites d’école d’informatique françaises n’apparaissent donc pas particulièrement sobres. Des bonnes pratiques d’écoconception pourraient permettre d’améliorer progressivement la situation. Alors même que ces écoles sont tenues de former leurs étudiants à l’écoconception de services numériques, ce pourrait être l’occasion d’intégrer durablement cette démarche. Ainsi, l’audit du site existant pourrait être intégré dans le module sur l’écoconception proposé aux élèves. Au-delà du fait de réduire les impacts environnementaux de leurs sites web (et de répondre à une obligation légale), ce serait un bon moyen de préparer encore mieux les étudiants au monde du travail.  

  

Nantes Digital Week 2023 : Classement de la sobriété numérique des sites web des partenaires

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Nous sommes présents à la Nantes Digital Week de 2023. Nous participons à plusieurs conférences et ateliers sur la thématique du numérique responsable. Cela sera l’occasion de rencontrer de nombreux acteurs du digital mais également de nombreux visiteurs pour leur présenter notre solution Greenspector Studio.

Le jeudi 21 octobre nous allons animer l’atelier “Atelier de mesure d’impact des sites web”. C’est dans ce cadre que nous avons mesuré les sites internet de plusieurs partenaires de l’évènement.

Le classement en détail

La moyenne d’impact carbone sur une minute de navigation de ces 32 partenaires est de 0,43 gEqCO2 soit l’équivalent de 2 mètres effectué en voiture thermique. Le site web le plus sobre de ce classement (le site du CIC0,24 gEqCO2) est 4 fois moins impactant que le site le moins sobre (Radio PRUN0,93 gEqCO2). 

La moyenne de consommation d’énergie (mAh) est de 5,71 mAh et en moyenne 6,32 Mo de données sont échangées. En termes de requêtes web, la moyenne est de 61.

versionurlEcoscoreRequêtesEnergie (mAh)Données échangées (Mo)Impact Carbon (gEqCO2)Empreinte Eau (Litres)Empreinte Sol (cm2)
CIChttps://www.cic.fr/fr/index.html68304,410,890,240,040,50
Ecosystemhttps://www.ecosystem.eco/75235,010,750,250,050,56
PINGhttps://info.pingbase.net/64224,572,120,250,040,51
Samoahttps://www.samoa-nantes.fr/71315,051,410,270,050,57
GRDFhttps://www.grdf.fr/6015,803,530,300,050,64
SFRhttps://www.sfr.fr/57345,731,280,300,050,65
Kostarhttps://www.kostar.fr/74345,662,130,310,050,64
La Cantinehttps://www.lacantine.co/60515,221,950,310,050,60
Orangehttps://www.orange.fr/portail56185,862,650,310,050,65
Digital Campushttps://www.digital-campus.fr/69525,182,150,320,050,60
Chateau Nanteshttps://www.chateaunantes.fr/49495,402,160,320,050,62
Enedishttps://www.enedis.fr/51545,262,300,330,050,61
Covagehttps://www.covage.com/62784,912,900,350,060,58
Grabuge Maghttps://www.grabugemag.com/60765,751,700,360,060,67
Caisse d’Epargnehttps://www.caisse-epargne.fr/54536,231,980,360,060,71
Wik Nanteshttps://www.wik-nantes.fr/651005,131,830,370,060,62
ISEFAChttps://www.isefac.org/61445,305,360,370,060,61
Mismohttps://www.mismo.fr/52815,442,620,370,060,64
JC Decauxhttps://www.jcdecaux.fr/591005,361,900,380,060,64
Université de Nanteshttps://www.univ-nantes.fr/59575,354,930,380,060,62
Airbushttps://www.airbus.com/fr44406,804,340,410,070,77
Nantes Digital Jobshttps://nantes.francedigitaljobs.fr/62634,957,910,430,060,59
VIFhttps://vif.fr/50565,208,490,440,060,61
Ateliers du Bocagehttps://ateliers-du-bocage.fr/67604,949,310,450,060,58
Nantes Seniors Maghttps://www.nantesseniorsmag.com/53865,326,670,450,060,64
Ici Lundihttps://icilundi.fr/61435,3811,370,480,070,63
Accenturehttps://www.accenture.com/fr-fr43568,744,820,520,090,99
Telenanteshttps://telenantes.ouest-france.fr/291096,6112,360,630,090,80
Groupe Onepointhttps://www.groupeonepoint.com/fr/51585,5225,930,760,090,67
IIMhttps://www.iim.fr/241667,7016,000,810,110,95
ESILVhttps://www.esilv.fr/222008,6513,900,860,121,07
PRUNhttps://www.prun.net/42466,4434,460,940,110,77

Publication des Web Sustainability Guidelines du W3C

Reading Time: 2 minutes

Le W3C

Le W3C (World Wide Web Consortium : site officiel https://www.w3.org/ [EN]) est un organisme définissant les standards (tels que les éléments techniques régissant le fonctionnement du langage HTML, par exemple) et lignes directrices du web. Il a été créé par Tim Berners-Lee en 1994. 

Dans le cadre du Numérique Responsable, on connaît notamment le W3C pour la publication des WCAG (Web Content Accessibility Guidelines : https://www.w3.org/WAI/standards-guidelines/wcag/ [EN]). Ces règles pour l’accessibilité des contenus web font référence à l’échelle mondiale. Elles servent en particulier de base pour le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité : https://design.numerique.gouv.fr/accessibilite-numerique/rgaa/ ), qui sert lui-même de base pour la mise en place de la réglementation sur ce sujet en France.  

Donner un cadre à la sobriété numérique

La sobriété numérique et l’écoconception de services numériques prennent de plus en plus d’importance mais peinent à définir leur cadre d’application. En France, le contexte législatif se précise de plus en plus, en particulier via la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique : https://www.vie-publique.fr/loi/278056-loi-15-novembre2021-reen-reduire-empreinte-environnementale-du-numerique ) et le RGESN (Référentiel Général d’Ecoconception de Services Numériques : https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/publications/referentiel-general-ecoconception/ ).  

Nous reviendrons très prochainement sur ce cadre législatif pour vous en proposer une synthèse ainsi que des perspectives.  

Toujours est-il que nous avons accueilli avec beaucoup d’enthousiasme l’annonce par le W3C de leur intention de travailler sur le sujet de l’écoconception de façon concrète (https://www.w3.org/community/sustyweb/2022/04/19/sustainability-recommendations-working-group/ [EN]). J’ai d’ailleurs eu la chance de prendre part à ce groupe de travail (avec Thierry Leboucq). L’objectif était de produire des guidelines (lignes directrices) pour pouvoir par la suite définir des standards. C’était l’occasion de faire quelques belles rencontres et de confronter les pratiques de sobriété numérique avec des experts du monde entier. Bravo à Tim Frick et Alexander Dawson pour avoir encadré tout cela, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué aux sous-groupes dédiés à des thématiques précises :  

  • UX Design 
  • Web Development 
  • Hosting & Infrastructure (dont j’assurais le suivi) 
  • Product & Business Strategy 
  • Metrics 

La sortie officielle d’une première version des Web Sustainability Guidelines ouvre ces travaux à tous : https://www.w3.org/community/sustyweb/2023/09/07/web-sustainability-guidelines/ [EN]. Vous y trouverez 93 recommandations et 232 critères de succès. Tout ceci s’aligne avec les normes GRI (Global Reporting Initiative : https://www.globalreporting.org/how-to-use-the-gri-standards/gri-standards-french-translations/ ).

Et maintenant ? 

La publication des WSG constitue un jalon historique pour appliquer la sobriété numérique au web. Mais gardons bien en tête que ce n’est que le début. Cette publication a avant tout pour but de récolter les retours des experts puis de voir comment définir ce cadre de façon encore plus précise. Il est aussi souhaitable que ces travaux servent de base pour que le sujet soit adopté plus largement et que des pays puissent s’en servir afin de définir un cadre législatif. Ce socle apparaît également essentiel pour former et sensibiliser sur le sujet mais aussi en tant que support pour des démarches de réduction des impacts environnementaux des sites web.  

Chez Greenspector, nous avons l’intention de continuer à contribuer à ce référentiel, notamment en apportant nos retours, basés sur notre expérience concrète de l’écoconception de services numériques. Très prochainement, ces guidelines seront intégrées aux bonnes pratiques sur lesquelles nous nous appuyons au quotidien, ainsi qu’aux sessions de sensibilisation à l’écoconception que nous proposons.

Ainsi, nous pourrons voir plus en détail comment concilier les WSG avec les référentiels existants (RGESN et RG491 principalement).

 

Greenspector de nouveau labellisé par Solar Impulse pour sa solution Greenspector Studio

Reading Time: 9 minutes

Déjà labellisée comme une des 1000 solutions pour changer le monde en 2020, la solution Greenspector a de nouveau obtenu le label pour les 3 prochaines années

Ce label est important pour toute l’équipe Greenspector et ses parties prenantes, car il répond à des objectifs écologique et économique au niveau international avec un niveau de qualité audité par 3 experts indépendants.

Les 5 critères audités sont : 

  • La crédibilité du concept/produit 
  • La scalabilité de mise en œuvre et dépliement 
  • Les bénéfices environnementaux 
  • Les bénéfices économiques pour le client 
  • La profitabilité de l’entreprise

La solution Greenspector a obtenu 100 % des réponses positives à ces questions par les 3 experts. Des suggestions d’amélioration ont également été proposées.

Thierry Leboucq

Thierry Leboucq

Président de Greenspector

“Nous sommes très fiers d’être à nouveau reconnus par la fondation Solar Impulse pour notre solution Greenspector Studio. Celle-ci a fait l’objet de nombreux projets de R&D pour consolider sa pertinence, sa valeur et sa robustesse et de nombreuses preuves de marché avec plus de 100 clients déployés/accompagnés en France et en Europe. Le label Efficient Solution de Solar Impulse est un label crédible, international sur les sujets des solutions qui répondent aux enjeux du développement durable. Il était important pour toute l’équipe Greenspector qui œuvre depuis de nombreuses années d’être à nouveau récompensée.” 

Rapport des experts (Rapport d’évaluation d’efficacité, juillet 2023) 

  • Il satisfait pleinement aux critères d’éligibilité en termes de (1) nature de la solution, à savoir un produit physique/financier, une technologie, un processus industriel ou un service ; (2) Propriété d’un Membre de l’Alliance Mondiale pour des Solutions Efficaces ; (3) Contribution à au moins un des Objectifs de Développement Durable (ODD), à savoir ODD 6, ODD 7, ODD 9, ODD 11, ODD 12 ; (4) Niveau de maturité minimum, à savoir « test de prototype 1:1 en laboratoire » (TRL 6 -7) ;
  • Il opère conformément à la position éthique de la Fondation Solar Impulse telle qu’exprimée dans l’accord d’adhésion ;
  • Il est conforme aux conditions exprimées dans la « Déclaration d’exonération de responsabilité » signée par le Membre dans le cadre du processus de labellisation et de vérification externe de la réputation ;
  • Elle a été examinée et pré-validée par l’équipe de la Fondation Solar Impulse lors de la phase de présélection, afin de garantir un niveau de qualité minimum, en termes de pertinence et d’exhaustivité des informations fournies dans le formulaire de candidature ;
  • Elle a été attribuée et évaluée selon les « Standards du Label » officiels par trois Experts indépendants ayant au moins cinq ans d’expérience dans l’un des secteurs d’application de la Solution ;
  • Elle a été évaluée et formellement validée (acceptée) par trois experts indépendants externes sur la base des cinq critères (crédibilité du concept, évolutivité, avantages environnementaux, incitation économique du client, rentabilité du vendeur). En particulier, les trois experts indépendants ont effectué des évaluations valides de la solution.

Détail du rapport d’expert

La technologie qui sous-tend la solution peut-elle être construite et exploitée comme prévu ?

OUI

Justification du premier expert – La solution étant proposée sous la forme d’un logiciel en tant que service, elle peut être exploitée telle qu’elle a été conçue sur de multiples plateformes d’infrastructure. La solution mesure l’empreinte environnementale des applications mobiles, ce qui peut aider les organisations à réduire l’impact environnemental de leurs solutions numériques. D’après les détails fournis par Greenspector, il est capable de fournir une analyse du matériel sur lequel les applications numériques sont destinées à fonctionner, aidant ainsi les organisations à effectuer des tests approfondis avant la sortie de l’application.

OUI

Justification du deuxième expert – L’idée de cette technologie est de surveiller la consommation d’énergie des services numériques à moyenne et grande échelle. La préparation de scripts de test automatisés pour reproduire le parcours de l’utilisateur pour une application particulière est réalisable. Les mesures relatives à la consommation de ressources telles que l’utilisation de l’énergie et les besoins en mémoire permettent aux fournisseurs de services de concevoir des plateformes responsables. Grâce à ces connaissances, la solution proposée permet d’intégrer l’aspect environnemental dans la conception d’applications dans les secteurs logiciel/IT d’une organisation.

OUI

Justification du troisième expert – Les technologies utilisées dans la solution sont matures. Le concept est robuste car il repose sur des mesures effectuées sur des plates-formes matérielles réelles, simulant l’utilisation réelle du client. La méthodologie pour calculer l’empreinte environnementale est basée sur des méthodes de pointe. En outre, la solution a déjà été conçue et est commercialisée. Plusieurs témoignages de clients montrent que la solution fonctionne et apporte des avantages.

La fabrication (s’il s’agit d’un produit) ou la distribution (s’il s’agit d’un service) de la solution à grande échelle est-elle techniquement réalisable ?

OUI

Justification du premier expert – Greenspector offre une plateforme robuste de logiciel en tant que service qui est destiné à fonctionner et à s’adapter à n’importe quelle infrastructure de déploiement. Cette infrastructure peut être dans le Cloud ou sur site, en fonction des besoins du client. Cette flexibilité permet à Greenspector de répondre aux besoins d’un grand nombre de clients et de maintenir l’échelle dans n’importe quel environnement d’infrastructure informatique. En outre, l’entreprise propose également des services de conseil, ce qui est essentiel pour l’aider à s’adapter aux besoins des utilisateurs finaux.

OUI

Justification du deuxième expert – La solution est déjà déployée dans l’espace commercial et il est possible de maintenir l’échelle car elle repose sur des tests automatisés. Les scripts de test automatisés peuvent être spécifiques à l’application et se concentrer sur la navigation dans l’application, l’exécution d’une action particulière à plusieurs reprises, etc. Les conditions de test nécessaires sont également faciles à reproduire, par exemple la force des signaux de réseau, la disponibilité de l’énergie, l’appareil mobile hôte. Ces scripts de tests automatisés personnalisés qui sont écrits pour une application donnée peuvent même être maintenus et modifiés via un logiciel d’enregistrement de version pour une utilisation ultérieure.

OUI

Justification du troisième expert – Cette solution est purement logicielle et ne nécessite ni logistique ni production. La distribution en tant que logiciel en tant que service nécessitera de renforcer les ressources en nuage de votre entreprise, mais c’est très facile avec les technologies en nuage. La vente de licences pourrait être le point le plus délicat, en particulier pour une petite entreprise, mais celle-ci est consciente de ce problème et met en place une stratégie de partenariat. Une telle stratégie est courante dans l’industrie du logiciel et devrait garantir l’évolutivité. Impact environnemental La section « Impact environnemental » vise à déterminer l’impact de la solution aux différentes phases de son cycle de vie : production, transport et distribution, ainsi que phase d’utilisation et d’élimination. Cette section est composée d’un seul critère et prend en compte : la possibilité d’avoir un impact positif direct (critère 3) sur l’environnement par rapport à l’alternative principale identifiée – en se référant à la portée des éléments suivants : Consommation d’énergie, émissions de CO2, utilisation de l’eau/des matériaux, qualité de l’air, préservation des écosystèmes.

La solution peut-elle apporter un avantage environnemental supplémentaire par rapport à une alternative classique, en tenant compte du cycle de vie (étapes de production, d’utilisation et d’élimination) de sa chaîne de valeur ?

OUI

Justification du premier expert – D’après les informations fournies par Greenspector, l’entreprise a déjà aidé de nombreuses entreprises à réduire leur empreinte CO2 grâce à ses logiciels et à ses services de conseil. Les avantages environnementaux offerts par Green Spector sont réalisés par leurs clients, où ils aident à améliorer l’impact de l’empreinte environnementale en optimisant les solutions numériques de l’utilisateur final. Il s’agit d’un moyen unique d’avoir un impact positif sur l’environnement en minimisant la consommation d’énergie de l’infrastructure informatique utilisée par les applications numériques.

OUI

Justification du deuxième expert – L’utilisation de la solution Greenspector montre qu’il y a une diminution de l’empreinte environnementale de 20% dans le cas de la SNCF. Les améliorations apportées à la conception d’une application par le biais de tests automatisés et la sélection d’un parc d’appareils sont basées sur des mesures physiques réelles. L’utilisation de ces données réelles permet d’obtenir des informations exploitables pour réduire la consommation d’énergie. En fonction de l’application, du marché du fournisseur de services, cela peut se traduire par des avantages environnementaux plus importants.

OUI

Justification du troisième expert – Cette solution permet d’évaluer l’empreinte environnementale des applications mobiles et des sites web. C’est une brique de l’éco-conception des solutions numériques. Nous connaissons tous l’impact croissant du numérique sur les émissions de CO2, et il est désormais obligatoire de limiter cet impact. Cet outil aide définitivement les développeurs de logiciels à pousser l’éco-conception dans leur usine logicielle. L’impact environnemental de cette solution, qui est également numérique, est négligeable par rapport aux économies d’énergie et de ressources qu’elle permet de réaliser. Rentabilité La section « Rentabilité » vise à déterminer la capacité d’une solution à fournir un avantage économique au client, ainsi qu’à générer des bénéfices pour le vendeur à court terme. Cette section est composée de deux critères et prend en compte : La capacité d’une solution à fournir un incitant économique (économies directes, indirectes ou cachées) au client (critère 4) par rapport à l’alternative traditionnelle et la capacité de la solution à générer des bénéfices pour le vendeur (critère 5) à court terme, indépendamment de la stratégie de marketing et de la nouveauté du produit.

Le coût total de possession de la solution est-il inférieur (ou identique) à celui de l’alternative principale ? Veuillez évaluer cela en tenant compte des avantages cachés potentiels pour la société et des changements réglementaires prévisibles dans les 5 ans.

OUI

Justification du premier expert – Le logiciel en tant que service offre un coût de propriété inférieur, car le logiciel est le seul actif tangible détenu par Greenspector. De plus, la flexibilité des logiciels est qu’ils peuvent être adaptés/modifiés en fonction des changements dans les technologies numériques, et il est donc plus facile de s’adapter à l’évolution du paysage numérique. Par conséquent, le coût de la propriété sera principalement lié à la partie logicielle de la solution. Ce coût est comparable à celui d’autres solutions courantes sur le marché.

OUI

Justification du deuxième expert – Les économies peuvent être réduites en fonction du volume de services et de la présence de l’application numérique. Une présence plus importante peut conduire à des économies plus importantes pour le client. Le processus de sélection d’un dispositif particulier sur la base d’informations réelles pour un déploiement à moyenne échelle d’un service peut entraîner de bonnes économies. Avec l’augmentation constante des utilisations numériques dans le monde, ces types de solutions peuvent être utiles pour le développement de logiciels respectueux de l’environnement.

OUI

Justification du troisième expert – Cette solution permet un suivi automatisé de l’empreinte environnementale des projets de développement de logiciels. Ce besoin est croissant chez tous les acteurs du numérique, et la solution proposée est d’un coût similaire aux autres outils de l’usine numérique. De plus, cette solution a également démontré un retour sur investissement rapide lorsqu’elle est appliquée aux outils internes d’une entreprise. Les méthodes actuelles utilisées par les entreprises sont souvent peu automatisées et utilisent des méthodologies approximatives, la solution proposée est donc d’une grande valeur dans ce contexte.

La solution elle-même pourrait-elle être rentable pour le vendeur dans les 5 ans, avec un prix de vente auquel les clients l’achèteraient ? Veuillez évaluer cette question indépendamment de la stratégie de marketing et de la nouveauté du produit.

OUI

Justification du premier expert – Comme il s’agit d’une solution numérique offerte en tant que service, il est fort probable que la solution sera rentable pour le vendeur au cours des cinq prochaines années. Un autre aspect du point de vue du vendeur est l’activité de conseil en informatique, qui peut en soi constituer une source de revenus importante. En outre, comme pour toute entreprise de logiciels, une fois que vous avez apporté de la valeur au client, vous êtes lié pour une activité à long terme, ce qui garantit des revenus récurrents.

OUI

Justification du deuxième expert – La solution est déjà commercialisée et rentable depuis 2019 sur la base des informations partagées par les innovateurs. Les utilisateurs du numérique sont de plus en plus nombreux dans le monde entier et une conception responsable et respectueuse de l’environnement peut faire la différence sur le marché concurrentiel. Ainsi, l’adoption de l’approche numérique par de nombreuses entreprises et l’accent mis sur les émissions nettes zéro peuvent ouvrir de nouvelles perspectives commerciales. Les innovateurs ont également un plan pour les prochaines années afin d’augmenter leurs ventes sur le marché européen.

OUI

Justification du troisième expert – La solution est déjà rentable et ne nécessite pas d’investissements importants à l’avenir, car elle est pleinement opérationnelle. De plus, les prévisions montrent une croissance significative, qui devrait se traduire par une bonne rentabilité. Ces prévisions sont réalistes, car la demande pour ce type de solution va croître au cours des prochaines années. La société prévoit également de créer un réseau de partenaires pour développer les ventes de licences et ainsi pérenniser la rentabilité.

Commentaires / conseils supplémentaires du deuxième expert :

  1. Les cas de test automatisés peuvent être traduits dans un langage plus courant plutôt que dans un langage spécifique à Greenspector. Cela pourrait permettre à un plus grand nombre d’utilisateurs de profiter de la solution.
  2. Les innovateurs peuvent réaliser des études de cas sur le marché pour montrer la différence avec les optimiseurs de consommation d’énergie intégrés dans les téléphones/appareils intelligents.

Quel est l’impact environnemental des jeux sur mobile en 2023 ?

Reading Time: 12 minutes

Précédemment, nous vous avions proposé des classements des jeux vidéo sur mobile :  

Depuis le dernier en date (début 2020), les téléchargements et revenus ont augmenté considérablement. Aujourd’hui, les jeux sur mobile représenteraient la majeure partie des revenus du jeu dématérialisé (source : https://www.statista.com/topics/1680/gaming/#topicOverview [EN]), avec notamment des hausses sans précédent au cours de la pandémie (source : https://www.statista.com/statistics/511639/global-mobile-game-app-revenue/ [EN]).  

Si l’on regarde les jeux sur mobile les plus téléchargés en 2022, on obtient le classement suivant : 

1- Subway Surfers
2- Stumble Guys
3- Roblox
4- Candy Crush
5- Race MAster 3D
6- 8 Ball Pool
7- FIFA Mobile
8- Merge Master – Dinosaur Game
9- Garena Free Fire
10- Bridge Race

Source : https://www.statista.com/statistics/1285134/top-downloaded-gaming-apps-worldwide/ [EN] 

NomNom packageVersion
Subway Surferscom.kiloo.subwaysurf3.16.1
Stumble Guyscom.kitkagames.fallbuddies0.54
Robloxcom.roblox.client2.589.593
Candy Crush Sagacom.king.candycrushsaga1.259.0.1
Race Master 3Dcom.easygames.race4.0.4
8 Ball Poolcom.miniclip.eightballpool5.13.3
FIFA Mobilecom.ea.gp.fifamobile18.1.03
Merge Master - Dinoasaur gamecom.fusee.MergeMaster3.11.0
Garena Free Firecom.dts.freefireth1.100.1
Bridge Racecom.Garawell.BridgeRace3.23

La première chose que l’on remarque par rapport au précédent classement des jeux sur mobile est qu’on retrouve trois jeux : Subway Surfers, Candy Crush Saga et 8 Ball Pool. En termes de téléchargements, Subway Surfers reste en première place du classement.  

En regardant les dépôts d’APK, on note que la fréquence de sortie d’une nouvelle version de l’APK est très variable : au maximum une tous les 15 jours environ pour Candy Crush Saga ou Race Master 3D, au moins une par semaine pour Roblox. Ces mises à jour ont évidemment un impact environnemental. Pour des raisons de simplicité, nous allons ici nous concentrer sur l’impact du leur usage en nous mettant dans les conditions d’un premier lancement du jeu. L’unité fonctionnelle serait donc : “lancer une partie du jeu pour la première fois, sur un appareil mobile Android de milieu de gamme et en WIFI”.  

Ceci nous permettra d’évaluer les impacts environnementaux de ces jeux afin de les comparer. 

Le saviez-vous ?

En 2021, Google a commandé et publié une étude sur l’avenir des jeux sur mobile (https://games.withgoogle.com/reports/beyondreport/ [EN]).  

Si l’intention première était d’évaluer la hausse à venir des revenus engendrés par les jeux sur mobile, il en ressort quelques faits intéressants :  

  • Plus de la moitié des joueurs sur mobile sont des joueuses 
  • 73% des joueurs dépensent de l’argent dans ces jeux 
  • La majorité des joueurs sont en Asie et dans la zone Pacifique 

Méthodologie 

Définition du parcours utilisateur  

Pour la mesure, il était indispensable mais difficile de définir un parcours utilisateur commun à l’ensemble des jeux. Comme indiqué plus haut, la réponse évidente pour nous était un parcours de lancement de l’application puis de lancement d’une partie. Il se trouve que les choses se sont vite compliquées.  

Pour la plupart des jeux étudiés, le premier lancement comprend plusieurs écrans intermédiaires :  

  • Recueil du consentement relatif au RGPD 
  • Saisie de l’âge du joueur 
  • Recueil du consentement lié aux publicités 
  • Création d’un profil ou rattachement à un compte sur un service tiers (Google, Facebook, etc). A ce titre, il serait intéressant ultérieurement d’analyser plus en détail les services tiers utilisés dans chaque jeu.  
  • Chargement de mises à jour du contenu 

Si les trois premiers éléments de la liste ne sont renseignés qu’une seule fois, la mise à jour de contenu peut intervenir inopinément et indépendamment de la mise à jour de l’APK.  

Le rattachement à un compte Google a rendu l’automatisation du jeu Bridge Race trop complexe par rapport au temps que nous avions décidé de consacrer à cette étude, ce qui a poussé à sortir le jeu de l’échantillon étudié ici. En particulier, nous avons constaté des différences de comportement lors du rattachement du profil Google selon le terminal utilisé. Par la suite, nous verrons pour proposer une étude complémentaire s’appuyant directement sur les impacts d’une minute de jeu, via l’outil Freerunner de Greenspector.  

Au final, nous avons tout de même essayé d’automatiser pour chaque jeu le parcours suivant : 

Étape 1 : Lancement de l’application

Étape 2 : Chargement de l’écran titre

Étape 3 : Lancement d’une partie

Entre ces étapes mesurées se sont parfois intercalées des actions de validation de consentement ou de connexion qui n’ont pas été mesurées car absentes de certaines applications. La grande quantité d’éléments à cliquer et d’écrans intermédiaires lors du premier lancement du jeu ont empêché d’aller jusqu’au lancement d’une partie pour FIFA Mobile. Les mesures et calculs présentés ici sont donc en-dessous de la réalité mais ont été conservés afin de mettre en évidence d’autres éléments. 

Dans le cadre de cette étude, les données ont été mesurées entre le 11 et le 16 août 2023 à l’aide de Greenspector Studio. Nous avons utilisé le langage GDSL (Greenspector Domain-Specific Language) pour rédiger des scripts de test, qui reproduisent automatiquement les actions à effectuer sur un téléphone.  Le module Testrunner nous a ensuite permis de réaliser les mesures sur un smartphone Android : nous avons ainsi obtenu les consommations d’énergie et de ressources (mémoire, CPU, données échangées) et les temps de réponse pour chacune des étapes du parcours. Enfin à partir de ces mesures, le modèle d’impacts intégré à Greenspector Studio évalue l’impact environnemental correspondant ainsi que les ecoscores. Pour rappel, dans le cas d’une mesure de parcours utilisateur, l’Ecoscore global se décompose en trois Ecoscores : Performance, Données mobiles et Energie. Chacun est noté entre 0 et 100, 100 étant le meilleur score. Chacun de ces scores s’obtient à partir des notes obtenues par chaque étape de mesure, celles-ci dépendant de seuils. Par exemple, dans le cas des données mobiles pour les étapes de chargement :  

Hypothèses 

Lors de cette évaluation, nous sommes partis d’un premier lancement de l’application. Ceci représente forcément un parcours plus impactant que pour les utilisations ultérieures mais permet de se faire une meilleure idée du fonctionnement du jeu. A noter que, lors de l’utilisation du jeu, il y aura également souvent des mises à jour régulières qui seront elles aussi impactantes.  

Contexte de mesure 

  • Samsung Galaxy S9, Android 10   
  • Réseau : Wi-Fi   
  • Luminosité : 50%  
  • Tests réalisés sur au moins 3 itérations pour fiabiliser les résultats 

Hypothèses retenues pour les projections environnementales 

  • Localisation des utilisateurs : 100% Monde
  • Localisation des serveurs : 100% Monde
  • Appareils utilisés : smartphones uniquement 

L’empreinte environnementale dépend de la localisation des serveurs de l’application, de leur type, de la localisation des utilisateurs et du type d’appareils qu’ils utilisent.  Nous avons étudié l’usage des applications uniquement sur smartphone. Nous sommes également partis du principe que les utilisateurs sont très majoritairement en-dehors de la France, de même que les serveurs.

Résultats 

NomTaille APK (Mo)Données échangées (Mo)Décharge totale de la batterie (mAh)
Subway Surfers177,15,318,3
Stumble Guys19846,444,9
Roblox160,81715,4
Candy Crush Saga92,212,122,3
Race Master 3D182,633,217,1
8 Ball Pool89,907,8
FIFA Mobile180,4161,534,3
Merge Master - Dinoasaur game17526,124,5
Garena Free Fire400,85,719,8
Bridge Race170,9

Tout d’abord, on constate que les APK pour un premier téléchargement font majoritairement entre 160 et 200 Mo, ce qui est déjà très conséquent. Seuls Candy Crush Saga et 8 Ball Pool sont en-dessous avec autour de 90 Mo. Pour Free Fire, on monte à 400 Mo ! 

La durée des usages serait d’un peu plus de 20 min par jour si l’on en croit cette étude de Statista : https://www.statista.com/statistics/1272891/worldwide-game-apps-time-spent-daily-age/ [EN]. L’impact de l’installation et des mises à jour, dans l’hypothèse d’une utilisation quotidienne ou presque, a donc été laissé de côté dans la présente étude. Il est toutefois possible que, dans le cas d’un jeu qui ne serait utilisé que de façon sporadique dans le temps, les mises à jour soient plus impactantes que l’utilisation. Le risque pour l’éditeur du jeu est, dans ce cas, de voir l’utilisateur se désintéresser du jeu. La mise à jour de l’APK peut être gérée au quotidien comme pour les autres applications mobiles mais, ici, c’est la mise à jour du contenu lors du lancement du jeu qui peut devenir problématique. Comme nous l’évoquerons plus loin, tout est fait pour inciter à jouer quotidiennement. 

Au niveau des données transférées pour le premier lancement du jeu, la plupart des jeux demandent quelques Mo supplémentaires. Seul 8 Ball Pool ne demande pas de transfert de données. Inversement, FIFA Mobile, Stumble Guys, Race Master 3D et Merge Master nécessitent le téléchargement de quelques dizaines de Mo. En particulier, FIFA Mobile impose de télécharger plus de 160 Mo, ce qui correspond notamment à la mise à jour du contenu en fonction de l’actualité sportive. Ceci constitue une valeur ajoutée mise en avant par l’éditeur mais une mauvaise pratique du point de vue de la sobriété. Il faudrait dans un premier temps voir comment réduire techniquement la taille des informations nécessaires et, dans l’idéal, limiter la fréquence de rafraîchissement et l’exhaustivité des informations.  

Ces transferts de données conséquentes sont souvent corrélés avec des performances dégradées. Ainsi, pour Stumble Guys et FIFA Mobile, il faut parfois attendre 1 à 2 min pour que s’affiche l’écran qui permet de lancer le jeu. Pour la moitié des jeux, le simple lancement de l’application prend entre 10 et 20s, ce qui est particulièrement long. Pour Roblox, le chargement de l’écran titre (sélection des parties) est rapide, le chargement de contenu étant effectué après sélection de la partie (et généralement assez long). Le lancement le plus long est pour 8 Ball Pool mais, pour ce jeu, aucune donnée n’est transférée et l’impact sur la batterie est relativement faible (en particulier grâce à la faible quantité d’animations). Ce jeu est en définitive celui avec les meilleurs scores. Plus généralement, les scores obtenus sont les suivants :  

On constate que 8 Ball Pool est le jeu avec les meilleurs scores, notamment en raison de ce que l’on vient d’évoquer (peu d’animations, pas de données transférées). En cela, son fonctionnement au lancement se rapproche plutôt de ce que j’aurais tendance à rapprocher des jeux sur mobile “à l’ancienne” : des jeux hors-ligne et relativement simples (sans pour autant aller jusqu’à Snake et autres jeux similaires). A noter que, une fois l’on-boarding de 8 Ball Pool terminé, on revient sur un fonctionnement plus classique avec notamment du jeu en ligne par défaut, ce qui nécessiterait d’être mesuré par ailleurs.  

En comparaison, les autres jeux sont moins bien notés. Seuls Race Master 3D et Subway Surfers sortent un peu du lot. Il en ressort que les jeux étudiés ici ont des scores au mieux autour de la moyenne, à quelques rares exceptions près. Tout ceci peut indiquer des soucis d’efficience ou de sobriété mais est plus probablement à imputer à la nature même de ces applications : de l’animation, des échanges de données mais aussi souvent des mécanismes captologiques à foison. Nous y reviendrons plus tard. 

Pour ce qui est des impacts environnementaux, les calculs aboutissent aux résultats suivants :  

NomEmissions GES en gCO2eEau consommée en LOccupation des sols en cm2
Subway Surfers1,10,11,3
Stumble Guys6,50,63,6
Roblox2,50,21,6
Candy Crush Saga1,90,21,6
Race Master 3D4,40,41,9
8 Ball Pool0,200,6
FIFA Mobile20,11,66,1
Merge Master - Dinoasaur game3,80,42,4
Garena Free Fire1,10,11,3

Les impacts élevés sont ici corrélés à des constats effectués précédemment, en particulier des chargements de données importants qui provoquent une dégradation de la performance et de l’impact sur la batterie du terminal. On retrouve donc pour les impacts les plus élevés FIFA Mobile (très loin devant les autres) mais aussi Stumble Guys et Merge Master. Sans surprise, 8 Ball Pool est là aussi le jeu le moins impactant.

Analyse 

Les mesures effectuées font ressortir certains choix de design qui viennent directement augmenter les impacts environnementaux.  

Comme nous l’avons évoqué précédemment, la longueur des parcours d’onboarding met souvent en évidence trois soucis corrélés : la récolte de données personnelles, la publicité et plus généralement les mécanismes captologiques. Pour rappel, ces derniers visent à faire passer à l’utilisateur le plus de temps possible sur l’application et se retrouvant dans quantité d’applications mais aussi de sites web. Entre autres, les Designers Ethiques s’intéressent beaucoup à cette question. Mais intéressons-nous plus en détail au cas des jeux étudiés ici.  

Le consentement RGPD, celui relatif aux publicités (et parfois la saisie de l’âge) ont pour but d’encadrer un minimum l’affichage, au cours du jeu, de publicités. Il s’agit là bien sûr d’une source de revenus pour les éditeurs de jeux. Celles-ci sont plus ou moins intrusives. Souvent, il est ainsi proposé au joueur de regarder une vidéo publicitaire pour débloquer des récompenses ou pouvoir continuer à jouer. Parfois, il est possible d’acheter le jeu afin de se débarrasser de ces publicités. Le niveau d’attention du joueur le rend plus sensible à ce type de suggestion. Ceci est lié aux mécanismes captologiques.  

Dans le domaine du design (et en particulier de conception des interfaces et interactions utilisateur), on parle depuis plusieurs années déjà de gamification. Il s’agit d’introduire des mécaniques issues des jeux afin de renforcer l’adhésion de l’utilisateur et rendant l’expérience plus ludique. Ceci n’est pas anodin dans la mesure où certains jeux sont très forts pour ce qui est de capter et faire revenir les joueurs. Mais aussi (en poussant la logique un peu plus loin) pour leur faire dépenser leur argent.  

Pour prendre l’exemple (parmi tant d’autres) de Candy Crush Saga, il serait facile de proposer ce jeu sous une forme limitée au jeu lui-même : enchaîner des niveaux plus ou moins difficiles avec pour objectif de faire disparaître des bonbons ou embûches. Les règles et obstacles sont simples et constituent le noyau du jeu en tant que tel. Ici, différents artifices viennent s’ajouter :  

  • Des couleurs vives, effets visuels et sons pour venir augmenter l’impact des actions de l’utilisateur. On parle ici de feedback
  • Des ressources limitées (vies, bonus, etc) pour créer le besoin et surtout le manque. Souvent, il est possible de compléter ces ressources en regardant des vidéos ou en dépensant de l’argent (virtuel ou non). 
  • Des jauges (niveau ou autre), des trophées, des récompenses, des avatars et des scores pour chercher à faire toujours mieux et pouvoir se comparer avec les autres. Ce qui nous amène à un autre élément important de la gamification mais aussi de la captation de l’attention :  
  • Le lien social : voir ce que font les autres, se comparer avec eux, leur permettre de voir ce qu’on fait. De même que pour les réseaux sociaux (et souvent via une connexion avec ceux-ci), cette mécanique pousse à jouer davantage voire mieux mais crée aussi de l’attachement au jeu via le lien avec d’autres joueurs. Ceci se fait via du jeu en ligne ou la création de connexions avec des réseaux sociaux (pour partager les résultats obtenus, trouver des joueurs, etc). 

Tout ceci contribue à la motivation du joueur, en particulier via un subtil équilibre de sa frustration à travers deux états que le joueur va (consciemment ou non) chercher à atteindre : 

  • Le flow : état de concentration du joueur où les objectifs s’enchaînent de façon fluide. C’est typiquement la période où l’on ne voit pas le temps passer. C’est aussi, en conséquence, ce qui peut pousser le joueur à investir (du temps, des ressources virtuelles, de l’argent réel) pour maintenir cet état et ne pas être frustré. 
  • Le fiero : état de satisfaction lié au fait d’avoir surmonté un obstacle particulièrement redoutable (dans du jeu vidéo non-mobile, il s’agit ici d’une des mécaniques de base de ce que l’on appelle parfois les Souls-like : des jeux mettant l’accent sur la maîtrise par les joueurs afin de proposer un challenge très élevé).  

La conception du jeu s’articule souvent autour de ces deux états, directement ou non (augmentation progressive de la difficulté, récompenses, etc). Ce subtil équilibre va être crucial pour la qualité d’un jeu et surtout de l’expérience de jeu mais aussi, pour les éditeurs, pour le temps passé sur le jeu et l’argent dépensé par les joueurs. Ce qui peut parfois amener à des impacts environnementaux plus élevés.  

Directement, en incitant les joueurs à passer le plus de temps possible sur le jeu et en s’appuyant sur du jeu en ligne et des liens avec les réseaux sociaux, en affichant de la publicité et en concevant des interfaces très denses en informations et effets visuels.  

Indirectement, en incitant à la consommation (dépenser de l’argent) mais aussi à la surconsommation (vouloir toujours plus et générer de la frustration). Ceci induit donc des comportements peu écoresponsables et à l’encontre d’une logique de sobriété.  

A noter que l’industrie du jeu vidéo prend de plus en plus conscience de ses impacts environnementaux.  

Polygon, notamment, s’était intéressé au sujet : https://www.polygon.com/features/22914488/video-games-climate-change-carbon-footprint [EN] 

Cette prise de conscience donne souvent lieu à des actions mais aussi à du greenwashing (exemple : https://www.ouest-france.fr/high-tech/jeux-video/ecologie-le-secteur-du-jeu-video-fait-il-du-greenwashing-355c56fc-0c3d-11ee-8e71-2cd44afe92ef?utm_source=pocket-newtab-bff).  

Pour autant, de plus en plus de ressources pertinentes apparaissent sur le sujet : https://playing4theplanet.org/resources [EN]. Certains fabricants s’intéressent à l’impact du matériel, tandis que des éditeurs cherchent à évaluer leurs impacts environnementaux. Le renouvellement régulier des machines et les cadences de sortie des jeux sont en soi problématiques. Le jeu en ligne et la dématérialisation n’arrangent pas nécessairement les choses. Voir à ce propos l’étude de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) sur la dématérialisation des services culturels. De façon similaire à ce que l’on peut observer par exemple pour les sites web, des optimisations sont possibles (efficience) mais l’enjeu est surtout celui de la sobriété (à l’inverse de la surenchère des jeux à monde ouvert). Des enjeux plus généraux sont également à prendre en compte :  

Conclusion 

Les jeux mobiles font partie du quotidien de nombreuses personnes, ce qui rend l’étude de leurs impacts environnementaux d’autant plus essentielle (même si d’autres domaines du Numérique Responsable restent concernés comme l’économie de l’attention, l’accessibilité et la gestion des données personnelles). Même si des optimisations techniques restent à envisager, le nœud du problème réside dans leur conception et les comportements induits (avec entre autres le risque de créer de la dépendance voire de présenter des risques financiers pour les joueurs).  

Le jeu vidéo en général pourrait et devrait devenir un levier pour une prise de conscience des enjeux autour de l’écologie. De même que pour l’accessibilité, la démarche a été amorcée par certains et il sera intéressant de voir comment cela évolue face à l’urgence des enjeux.  

L’empreinte des cookies à la loupe – Impact environnemental avec ou sans consentement

Reading Time: 10 minutes

Le règlement général sur la protection des données RGPD a permis de protéger nos données privées en obligeant les fournisseurs de contenu à spécifier les informations personnelles récupérées, et plus particulièrement en demandant l’autorisation à l’utilisateur de le faire. 

La contrepartie pour l’utilisateur a été les “cookie walls”, les pop-ups de validation des cookies qui sont devenus systématiques. Un gain pour les données privées, mais quid de l’impact environnemental de ces éléments (et aussi de l’accessibilité ?) et est-ce que la validation ou non des cookies change cet impact ?

Sur cette dernière question, on s’attend à avoir un impact plus faible si l’on ne valide pas les cookies. Effectivement, la non-validation des cookies invalide le chargement de certains services comme les services d’analytiques et autre.

Nous allons utiliser les outils Greenspector pour étudier ces éléments, en prenant le cas des sites d’information. Nous avons automatisé un parcours : affichage de la page, actions diverses pour afficher le bouton de validation des cookies (scroll…), validation des cookies et affichage de la page finale. 

Ces tests sont lancés sur notre banc de test Cloud sur des devices réels pour 30 sites différents : 

  • https://www.20minutes.fr/ 
  • https://actu.fr/ 
  • https://www.bfmtv.com/ 
  • https://www.cnews.fr/ 
  • https://www.estrepublicain.fr/ 
  • https://www.france24.com/fr/
  • https://www.francebleu.fr/ 
  • https://www.francetvinfo.fr/ 
  • https://www.huffingtonpost.fr/ 
  • https://www.la-croix.com/ 
  • https://www.ladepeche.fr/ 
  • https://www.liberation.fr/ 
  • https://www.lindependant.fr/ 
  • https://www.midilibre.fr/ 
  • https://www.nouvelobs.com/ 
  • https://www.lanouvellerepublique.fr/ 
  • https://www.laprovence.com/ 
  • https://www.lavoixdunord.fr/ 
  • https://www.ledauphine.com/ 
  • https://www.lefigaro.fr/ 
  • https://www.lemonde.fr/ 
  • https://www.leparisien.fr/ 
  • https://www.lepoint.fr/ 
  • https://www.leprogres.fr/ 
  • https://www.letelegramme.fr/ 
  • https://www.lexpress.fr/ 
  • https://www.ouest-france.fr/ 
  • https://www.parismatch.com/ 
  • https://www.rfi.fr/fr/ 
  • https://www.sudouest.fr/ 

Vous retrouverez les noms des étapes suivantes dans tous les résultats : 

  • CHRGT_initial : Chargement initial de la page 
  • PAUSE_initial : Idle sur la page pendant 30s 
  • CHRGT_AfternRGPDAgreement : Chargement de la page suite à l’acceptation des cookies 
  • PAUSE_final : Idle sur la page après validation pendant 30s 

Fonctionnement des cookies

Le RGPD demande aux fournisseurs de services de demander le consentement à l’utilisateur quant aux données personnelles qui vont être utilisées. Cela implique donc de mettre en place un mécanisme de notification. Il s’agit généralement d’un bandeau.

L’utilisateur peut accepter ou refuser les cookies non-nécessaires. Il peut aussi, si le fournisseur le permet, refuser ou accepter finement par rapport à une liste. Il peut aussi ne pas donner suite aux notifications. Dans ce cas, si le placement du bandeau le permet, il peut continuer à utiliser le service. 

Si certains services ne sont pas acceptés, cela impliquera que certaines fonctionnalités ne soient pas disponibles pour l’utilisateur par exemple un plugin de chat). Dans la plupart des cas, comme par exemple pour les publicités, le service sera fonctionnel, mais aucune information personnelle ne pourra être utilisée par le service (par exemple pour proposer des publicités ciblées). Certains services « oublient” la réglementation alors qu’ils devraient la gérer (par exemple les Google fonts). 

Certains sites bloqueront le service totalement, on appelle cela un cookie wall. Ce type de notification est répandu dans les sites d’information que nous avons évalués. 

Pour plus d’information sur le RGDP, nous vous invitons à suivre le MOOC CNIL.

Résultats macro

La médiane des données chargées des sites est à 1,3MB (bleu foncé). Ensuite, pour la plupart des sites, l’inactivité n’implique que très peu de données (en orange) ; c’est ce que l’on attend car aucun service ne doit être lancé. On observe cependant certaines “anomalies” (les points au-dessus des moustaches). Il s’agit généralement de vidéos qui sont lancées automatiquement. Ceci est potentiellement une anomalie d’un point de vue RGPD et d’un point de vue sobriété (La lecture automatique des contenus n’est pas recommandée). Cependant, on peut aussi imaginer que le service vidéo qui se lance n’utilise pas de données personnelles et le fera ou non à la suite de la validation. 

Le chargement suite à la validation des cookies implique le chargement supplémentaire de 1Mo de données. C’est un comportement normal, car la validation des cookies devrait enclencher le chargement de certains services. On voit cependant, vu le ratio (1,3Mo avant), on peut supposer que des services sont chargés (et pas nécessairement tous appelés) avant la validation. C’est un gaspillage, car si l’utilisateur ne valide pas les cookies, le chargement d’une librairie n’est pas nécessaire. 

On peut noter que certains services de gestion de cookies traitent cela nativement (par exemple https://tarteaucitron.io/fr/).

Avec la validation des cookies, on voit une consommation de données qui augmente, ceci étant normalement dû au chargement des services autorisés. 

Sur francebleu.fr, on voit par exemple juste après le chargement initial et avant la validation, le chargement du widget meteofrance  (plus de 400ko). La validation des cookies n’amène aucun chargement (donc tout a été chargé avant validation). On peut alors se poser la question sur l’usage de données personnelles dans ce cas (voir par exemple l’analyse de Pixel de Tracking) 

À l’opposé, cnews.fr a une consommation de données à 0 ko suite au chargement initial et une consommation importante suite au consentement des cookies.

À noter sur ce dernier cas, si l’on ne consent pas aux cookies, il y a un peu moins de cookies cependant il semble qu’il y ait toujours beaucoup de requêtes (23 versus 27). Cela s’explique que certains services sont totalement bloqués mais que de nombreux services sont lancés (avec normalement aucune donnée personnelle utilisée).

Energie

Concernant l’énergie, nous allons observer deux métriques : l’énergie totale consommée sur l’étape et la vitesse de décharge de l’étape. 

La consommation d’énergie est légèrement plus importante au chargement suite à la validation des cookies. Ceci est  principalement lié au chargement des librairies autorisées avec les cookies et d’autre part à des repaints et reflows de la page suite à ces chargements. Ceci dit, le contenu utile (photo, texte) est généralement chargé initialement, le coût du consentement amène, en termes d’énergie, à un équivalent de deuxième chargement. 

La consommation lors des étapes d’inactivité est plus importante suite à la validation. Le déclenchement de certaines librairies d’analytiques et des vidéos induisent effectivement une surconsommation.

Vitesse de décharge

À noter, la consommation écran inactif suite au chargement initial pourrait être limitée. Par exemple sur Cnews.fr, une animation de type chargement de contenu en arrière-plan fait tripler la consommation de base du téléphone.

Mémoire

La validation du consentement fait augmenter la consommation mémoire. Ceci s’explique pour les librairies qui sont chargées. 

Voici l’exemple du chargement suite à consentement pour leparisien.fr, on observe bien les augmentations de l’utilisation de la mémoire à chaque chargement de librairie : 

Refus du consentement, moins d’impact ? 

Nous avons aussi automatisé le parcours de refus des cookies. Cependant, de nombreux sites n’ont pas pu être mesurés pour différentes raisons : 

  • Pas de bouton accessible facilement pour refuser, cela étant bien sûr en désaccord avec la RGPD (Cela aurait été potentiellement possible d’automatiser mais aurait demandé un peu plus de temps, et cela est dans tous les cas représentatifs d’un problème d’UX : les utilisateurs vont difficilement refuser les cookies. 
  • Le refus sans un abonnement n’est pas possible 

Exemple d’UX avec un refus possible (même s’il aurait été plus accessible avec un bouton plus visible, il est dans la pop-up initial) :

On peut féliciter les sites qui restent dans la liste, le bouton de refus était accessible facilement !

Dans la plupart des cas, l’énergie consommée est plus faible suite à un refus qu’un consentement. Ceci semble logique par rapport à des chargements moins importants de librairies. 

Dans certains cas comme Cnews, on a vu que le refus n’annulait pas certains services comme les vidéos (ce qui est potentiellement normal si le service n’utilise pas de données personnelles).

Sur la mémoire, on voit vraiment l’impact du consentement.

Concernant les données, le refus du consentement amène encore beaucoup de données, parfois autant que l’acceptation (gris versus bleu ciel). La consommation en inactivité est légèrement plus faible.

Pas de réponse à la notification, moins d’impact ?

Il est clair que si aucune réponse n’est donnée à la notification, l’impact est beaucoup plus faible (c’est uniquement l’impact du chargement initial). On peut moduler cela sur mobile et sur les sites évalués, car il s’agit de pop-up de notification qui ne permet pas une navigation sans réponse.

Analyse de l’impact

Nous allons maintenant utiliser le modèle d’impact Greenspector pour estimer l’impact environnemental des différents états de la validation RGPD. Pour cela, nous prenons l’hypothèse d’une localisation des utilisateurs et des serveurs en France, toutes les phases du matériel étant prises en compte. 

Nous estimons l’impact à chaque fois du chargement de la page et de 30s d’inactivité.

Le chargement initial est beaucoup plus faible que l’étape de validation RGPD (et des 30 secondes d’inactivité). Ceci s’explique par les éléments relevés plus haut (chargement des scripts, repaint, librairies qui fonctionnent…). La borne maximale est à 0,3g eq Co2 en chargement initial alors qu’elle est à 0,55 g pour la validation RGPD.

Quand on prend le panel de sites que l’on a mesuré avec le refus des cookies.

L’impact est relativement plus faible, ce qui normal mais la borne maximale est égale à celle avec validation RGDP. Statistiquement, dans tous les cas, l’impact augmente suite à une validation ou refus RGPD. Cela s’explique par le fait que le refus implique même parfois de scroller pour atteindre les boutons à cliquer afin de valider son choix.

Prise en compte des cookies dans les outils d’évaluation de l’impact 

L’un des biais de la mesure de pages d’un site via la plupart des outils est que l’on simule la navigation par un utilisateur qui n’interagit pas avec la page. Entre autres, aucun choix n’est effectué pour le consentement au recueil des données personnelles. Dans ce cas on évalue qu’un tiers des cas possibles (validation et refus ne sont pas évalués). 

Deux solutions sont possibles :  

  • On simule les cookies dans les headers via les outils de mesure 
  • On automatise le parcours utilisateurs. 

La deuxième solution est préférable car on sera proche de ce qui se passe chez l’utilisateur. En effet, l’UI de la validation des cookies implique de scroller pour atteindre des boutons et de nombreux boutons sont disponibles, la validation implique le chargement de scripts (et pas la simulation des cookies).  

Exemple d’usage du header pour simuler les cookies sur lighthouse

lighthouse <url> --extra-headers "{\"Cookie\":\"cookie1=abc; cookie2=def; \_id=foo\"}"

Comment utiliser Greenspector pour évaluer la validation des cookies sur son service numérique ?

Nous utilisons principalement l’approche d’automatisation pour gérer les cookies. Pour cela nous utilisons le langage GDSL de l’outil qui permet d’automatiser simplement un parcours. 

Il est important en effet de bien gérer les cookies. Si vous testez votre site avec les outils développeurs ou avec des outils de monitoring synthétique, vous risquez d’être toujours dans le même cas (soit cookies jamais validés soit le contraire) 

Nous lançons une première fois l’url et nous attendons la fin du chargement. Le chargement est encadré par measureStart et measureStop, ce qui permet de mesurer différentes métriques sur le chargement : performance, énergie, donnée… 

browserGoToUrl,${URL} 

measureStart,CHRGT_initial 

pressEnter 

waitUntilPageLoaded,40000 

MeasureStop

Nous mesurons ensuite le site inactif, normalement la pop-up de cookies est apparu avec le chargement. 

measureStart,PAUSE_initial 

pause,30000 

MeasureStop 

Nous nous attendons ici à une consommation de donnée faible, car aucun service ne doit être encore autorisé. 

Nous traitons ici un service de gestion de cookies que l’on retrouve dans une grosse partie des sites d’information (Didomi)

if,exists,id,didomi-popup 

measureStart,CHRGT_AfterRGDPAgreement 

swipeDownward 

swipeDownward 

swipeDownward 

clickById,didomi-notice-agree-button 

waitUntilPageLoaded,40000 

measureStop 

Fi

Le if permet d’exécuter la séquence uniquement si la pop-up est présente. Nous scrollons 3 fois pour arriver en bas de page avec swipeDownward et nous cliquons sur le bouton de validation qui est standardisé avec un identifiant didomi-notice-agree-button. 

Nous réalisons ensuite une mesure du site inactif :

measureStart,PAUSE_final 

pause,30000 

MeasureStop 

D’autres lignes de test sont présentes pour gérer d’autres framework de cookies, nous ne rentrerons ici pas dans les détails. Contactez-nous si vous voulez intégrer ce type de test ! 

Bonnes pratiques 

Le processus de notification des cookies a un impact non négligeable. Compte-tenu du fait que cette fonctionnalité se retrouve sur quasiment tous les sites, il est important d’appliquer des bonnes pratiques pour réduire son impact.

Ne pas utiliser de plugin du tout et regarder la préférence de l’utilisateur 

Très peu utilisé mais très pratique, l’utilisateur peut configurer l’option Global Privacy Control dans le navigateur. Ceci impliquera de gérer le header associé.

Ne pas utiliser de plugin du tout en rendant les cookies optionnels inactif  

En effet, les cookies pour certains services ne nécessiteront pas de notification. Ceci nécessitera peut-être une configuration des plugins (voir exemple pour les analytics ici). Cette approche est louable car elle ira dans une démarche de Privacy By Design.

Laisser l’utilisateur naviguer sans validation des cookies 

Ceci permettra d’éviter des traitements inutiles.

Ne pas cacher les services qui utilisent des données personnelles 

Cela va mieux en le disant, il faut éviter les dark patterns qui permettent de récupérer les données personnelles.

Chargement du script de notification au plus tôt 

Afin de réduire l’impact de la notification lors du chargement initial, il faut charger le plugin de gestion des cookies au plus tôt

  • Charger le script de façon asynchrone avec Async 
  • Etablir une connexion au plus tôt avec le site d’origin du cookies avec dns-prefetch ou preconnect 
  • Pré-charger le plugin avec preload

Réduire l’impact du plugin de notification 

  • Benchmarker les plugins pour identifier les librairies qui ont un impact le plus faible (taille et cpu) 
  • Proposer une interface de gestion des différents services simple et efficiente 
  • Proposer un bouton visible de refus (au même niveau que l’acceptation) 

Eviter les layout shift du au plugin de notification 

  • Utiliser des sticky footer ou des modals pour éviter des layout shift 
  • Eviter les animations dans le plugin de notification  
  • Limiter la stylisation de la notice (par exemple utiliser les polices systèmes) 

Eviter les animations lors de la notification 

Mettre un placeholder de chargement du contenu en arrière-plan pour indiquer à l’utilisateur l’attente amènera une surconsommation inutile. La pop-up de notification est déjà une information d’attente.

Ne charger les librairies optionnelles qu’à la validation 

Si certaines librairies ne peuvent pas être chargée si pas de consentement, alors il faut prévoir le chargement uniquement au consentement.

Limiter l’impact des librairies chargées à la validation

  • Réduire leur taille (ou benchmarker les pour avoir une plus légère) 
  • Eviter les impacts sur le shift layout (limiter et regrouper par exemple les modifications du dom) 

Pour les librairies nécessaires mais qui ont une prise en compte du consentement, charger au plus tôt la librairie

Il est nécessaire d’appliquer les mêmes stratégies que pour le chargement de la notification mais de charger la librairie sans gestion de données personnelles. Elles seront prises en compte dynamiquement uniquement si consentement.

Tester votre solution avec différents comportements de consentement 

Les mesures le montrent, l’impact de votre solution va varier énormément en fonction de l’utilisateur : avec consentement, avec refus du consentement ou sans actions de l’utilisateur. Il est important de maîtriser dans ce cas les chargements des différentes librairies et de connaitre le comportement réel. Des améliorations sont sûrement possibles ! 

Quel est l’impact du réseau dans les services numériques ?

Reading Time: 8 minutes

D’après l’étude ADEME/Arcep de 2022, le réseau en France est responsable de 2 à 14% de l’impact environnemntal des activités numériques. Les réseaux fixes génèrent plus d’impacts que les réseaux mobiles (entre 75% et 90%). Cependant compte tenu de l’usage plus important des réseaux fixes, l’impact unitaire, ramené par exemple à un utilisateur ou à un volume de données échangées est plus faible pour le réseau fixe.

De ce constat, en découlent certaines préconisations encourageant l’usage des réseaux fixes plutôt que les réseaux mobiles. Ceci est en phase avec les préconisations sur les 10 bons gestes pour le télétravail de l’ADEME :

“8. Utiliser le Wifi plutôt que la 4G sur les téléphones portables 

Sur votre téléphone portable, utilisez de préférence le Wifi quand vous travaillez à la maison. Il sollicite moins le réseau que la 4G. Vous pouvez aussi utiliser le réseau filaire pour connecter votre ordinateur à votre box.“ 

Cet impact du réseau se retrouve également dans la loi AGEC. Les opérateurs de communication doivent en effet afficher le coût EqCO₂ lié à la consommation par l’utilisateur.

Evaluation du réseau dans le cas de services numériques

Quand il s’agit d’évaluer les impacts environnementaux d’un service numérique, la prise en compte du réseau est nécessaire. L’approche communément utilisée est l’usage de l’intensité en gEqCO₂/Go (équivalent CO₂ par gigaoctet échangées). Cela part de l’hypothèse d’une linéarité entre l’impact CO₂ et les données échangées.

Note : Cette approche est malgré l’usage commun, critiquée. En effet, la réalité d’un réseau est qu’il existe une consommation constante d’énergie, consommation qui n’est pas dépendante des données qui transitent. Cependant l’approche d’intensité est applicable car on a une nécessité d’allouer cette énergie existante. De plus l’impact de fabrication doit aussi être réparti en fonction de l’usage. Une autre méthodologie d’allocation par temps d’usage serait préférable. Ceci nécessite cependant des données plus précises pour chaque partie du réseau. Une affectation par abonné est aussi possible, cependant cette métrique est très peu adaptée à la granularité d’un service numérique unitaire.

Cette méthodologie comptable de l’impact permet de prendre en compte l’effet de seuil qui est induit par une augmentation des infrastructures et de leurs usages si le volume augmente dans sa globalité (nouveaux matériels, dimensionnements plus importants en matériel et électricité pour l’alimenter).

Pour certaines parties comme la box de l’utilisateur, nous avons utilisé une méthode d’allocation temporelle et non basée sur l’intensité.

Lors de l’évaluation du service numérique, il est aussi nécessaire d’avoir un détail entre les différentes connexions (Wifi, 4G…) 

À travers le rapport de la loi AGEC, nous avons deux métriques intéressantes : 

  • 50 gEqCO₂ / Go pour les réseaux mobiles 
  • 18 gEqCO₂ / Go pour le réseaux fixes 

Les hypothèses associées ne sont cependant pas assez explicitées. En effet, l’impact du réseau va dépendre de nombreux éléments et hypothèses :

  • Scope pris en compte (Scope 3 en prenant en compte les opérations de l’opérateur réseau) 
  • Fabrication du matériel ou non 
  • Prise en compte de la box de l’utilisateur 
  • … 

Si on regarde d’autres sources utilisables directement, Il n’y a pas plus d’information. Par exemple, la base ADEME contient les données Negaoctet et en particulier deux métriques sur le mobile et le fixe :

“Fixed-line network; at consumer; xDSL, FFTx average mix; . Les données proviennent de l’installation des équipements et de la consommation d’énergie de 2020 – (…) Sources : French operators, ARCEP, ICT report: European Commission, ICT Impact study, (…), IEA-4E, (…)” 

Même si sourcé, aucune information ne permet d’analyser les données. D’autant plus qu’il est nécessaire quand on veut analyser l’impact du numérique précisément. C’est le cas de la méthodologie Greenspector.

Analyse des données du marché

Afin d’apporter plus de précisions à nos évaluations, nous avons réalisé un travail de R&D pour avoir des facteurs d’émission plus fiables. 

Nous avons modélisé le réseau en plusieurs tiers : 

  • Le cœur de réseau (backbone) qui assure l’interconnexion du réseau 
  • Le réseau d’accès, plus proche de l’utilisateur avec des architectures spécifiques à chaque type de connexion (3G,Fibre…) 
  • Le CPE (Customer Premise Equipement), principalement la box chez l’utilisateur 

Nous avons écarté le terminal utilisateur de la modélisation. Nous verrons en fin d’article comment le traiter spécifiquement. 

Pour les types d’accès, nous avons regroupé : 

  • Filaire Fibre 
  • Filaire Cuivre (xDSL) 
  • GSM “Ancienne génération” (2G et 3G) 
  • GSP “Nouvelle génération” (4G et 5G) 
  • Wifi Public (hotspot) 
  • Lan d’entreprise en Wifi 
  • Lan d’entreprise en Ethernet 

Il serait intéressant de descendre plus dans le regroupement (par exemple séparer 4G et 5G) cependant ce regroupement est adapté à la granularité des données disponibles.

Nous avons analysé 35 sources publiques (Rapport RSE opérateurs, papier scientifique, données constructeurs). Chaque donnée identifiée dans les documents a été classée par rapport aux 7 types d’accès, au tiers du réseau, au scope pris en compte (Fabrication/Usage en particulier). 169 données ont été identifiées. Nous en avons retenu 145 (certaines données ne semblaient pas pertinentes). 

La qualité de chaque donnée a été qualifiée selon notre méthodologie. 39 paramètres ont été ainsi qualifié (Cœur de réseau Usage, Cœur de réseau fabrication…) avec un format compatible avec notre méthodologie (Trapèze de détermination utilisable en logique floue). Par exemple pour l’impact d’usage du réseau d’accès fibre, nous avons les valeurs suivantes : 0,1293 / 0,3181 / 0,7891 / 1,9415. Ce qui veut dire que l’impact du réseau d’accès fibre, selon la bibliographie est probablement entre 0,3 et 0,78 Wh/GB. 

Au final, on peut représenter le modèle de la manière suivante :

Ce modèle peut être utilisé dynamiquement en précisant certains paramètres : durée de vie des CPE, mix énergétique… Notre API traite cela automatiquement.

Quel est l’impact probable de chaque réseau ?

En prenant l’unité fonctionnelle “Charger un site de 2 Mo en 1 seconde”, nous obtenons un impact Carbone du réseau suivant :

La fibre est largement moins impactante que les autres types d’accès. Le classement 4G/5G devant l’ADSL semble contre-intuitif, surtout par rapport aux messages que l’on entend régulièrement : « Privilégiez la connexion Filaire à la 4G » comme cité plus haut. Ces affirmations sont fausses pour différentes raisons : 

  • L’impact des antennes de base et du réseau d’accès des anciennes technologies GSM est effectivement plus consommatrice. Les chiffres des anciennes études sont basés sur ces constats. Il est important d’adapter les préconisations en fonction des technologies et de l’âge des études. 
  • Certaines études parlent de l’impact du réseau sur le terminal. Par exemple la documentation Eco-index annonce “(…)une connexion 4G nécessite jusqu’à 23 fois plus d’énergie pour transporter la même quantité de données qu’une connexion ADSL. (..)” Or la source utilisée est une étude sur l’impact de la connexion LTE sur des smartphones au niveau cellules. Nous reviendrons plus loin sur la réalité sur le smartphone.

On peut observer des marges d’incertitudes pour les réseaux XDSL et GSM ancienne génération :

Ceci provient d’une part des données d’études plus anciennes (et donc pondérées par notre algorithme) et d’autre part par une diversité de technologies plus importantes. 

La part de fabrication est variable en fonction des technologies : 

On peut noter une amélioration de l’efficience énergétique des réseaux nouvelles générations, c’est en effet un argument largement cité pour promouvoir les nouvelles architectures. 

Analyse critique des données d’impact du réseau

  • Malgré le modèle qui prend en compte un tri et une qualification des données, le scope de toutes les données n’est pas identifié. On peut trouver des chiffres avec l’impact de fabrication “brute” et potentiellement d’autres avec le scope 3 de l’opérateur (L’impact des bureaux, entre autres de l’opérateur). Ceci est pris en compte dans le modèle via les marges d’incertitude. 
  • Le modèle d’intensité du réseau en EqCO₂/GB est utilisé. Il n’est pas totalement représentatif de la réalité. Afin d’améliorer la représentativité, il faudrait plus de source pour avoir une allocation temporelle (Débit des réseaux, consommation par utilisateur…). Nous avons commencé à passer certaines métriques comme les données Box avec ce mode d’allocation.  
  • Il existe des éléments communs entre les réseaux, et parfois spécifique. Par exemple il y a des éléments backbones spécifiques pour la 5G. Il serait nécessaire de prendre cela en compte. 
  • Même si nous avons un niveau de granularité permettant de prendre en compte le mix énergétique dynamiquement, certaines données intègrent certaines des mix de pays différents. Ce qui pour certaines données, surestime potentiellement la valeur. 

Nous avons comparé nos métriques avec d’autres données du marché (pour 1GB).

Les valeurs Greenspector sont supérieures aux valeurs NegaOctet et Ademe (Les valeurs ARCEP/ADEME sont cependant supérieures au seuil bas Greenspector). Les données Telefonica sont supérieures (pour le fixe) au seuil haut de Greenspector (et identiques pour le mobile). 

Cette différence s’explique probablement par le fait que nous avons intégré de nombreuses valeurs de fabrication du réseau. Une deuxième explication est peut-être une sous-estimation des valeurs pour la France qui positionne ses chiffres dans un seuil bas. Sans entrer dans un débat, ces chiffres sur l’impact du réseau sont souvent surveillés, la tendance est peut-être à la sous-estimation des chiffres plus qu’à la surestimation ! 

Spécificité

Est-ce que les connexions autres qu’une box d’un particulier sont plus sobres ? 

Oui, ceci s’explique par le fait que ce type d’architecture est plus mutualisée. D’une part le matériel a une capacité de bande passante plus importante, donc une allocation par donnée échangée plus faible et d’autre part un impact de fabrication relative faible (pour la capacité). 

A noter on retrouve un impact un peu plus élevé du wifi que de l’éthernet. On retrouve cela sur les box (par exemple +3 Wh/h en plus sur une box orange).

Impact du réseau sur le terminal

Nous mesurons les applications mobiles et sites web tous les jours pour nos clients, nous traitons donc de l’impact du réseau sur le terminal et surtout sur le logiciel. Ce que l’on peut dire “à dire d’expert” mais basé sur des mesures, c’est que l’impact des réseaux GSM n’est pas 23 fois plus important, ni 10 fois plus.  

Voici quelques données de mesures sur une application de streaming (uniquement le lancement et la connexion à l’application, pas le streaming en lui-même) :

On le voit pour la connexion (2ème graphique), il y a quelques données (~700 KB) et la consommation est quasiment la même, voire légèrement supérieure pour la connexion Wifi.  

Pour le chargement de l’application (1er graphique), le Wifi est légèrement moins consommateur. On observe cependant une consommation importante de données (4MB vs 600kB). Ceci s’explique par un comportement différent de l’application en Wifi (chargement de données en plus si connexion Wifi). On voit ici un impact important sur le temps de chargement (passage de 4s à 7s pour la 3G). 

Le réseau va au final avoir un impact, cependant il n’existe pas de règle figée : 

  • Si l’application adapte son comportement au type de connexion et à la vitesse, alors on aura potentiellement plus de données chargées sur les connexions avec plus de débit. Et aussi potentiellement plus de CPU pour traiter ces données 
  • Pour des connexions type 3G/2G, le temps de chargement sera potentiellement plus long (parfois x2 voir x3) 
  • En fonction du regroupement ou non des requêtes, l’impact des réseaux GSM va être plus ou moins important 

Il est nécessaire de mesurer l’application au final pour comprendre son comportement par rapport au réseau. Mettre en place des règles d’estimation dans les modèles est donc complexe et va amener des données incertaines et probablement fausses.

Conclusion

L’évaluation de l’impact environnemental du réseau est complexe. Il est nécessaire d’avoir plus de données des opérateurs et des constructeurs. Ces données doivent être plus fines et plus transparentes. Cependant les données existantes sont utilisables, encore faut-il bien les qualifier et les utiliser. Compte-tenu de ces constats, l’usage de données moyennées n’est pas une approche idéale. C’est pour cela que nous avons adopté une approche avec calcul des incertitudes. Dès qu’on peut, il faut mesurer pour avoir des données contextualisées et plus précises. C’est l’approche que nous appliquons. Ceci apporte des précisions importantes lors des ICV (l’inventaire du Cycle de Vie dans la démarche d’évaluation de ce dernier), des évaluations d’impacts du numérique, ou plus unitairement de l’évaluation de logiciel.