Supprimer ses mails c’est inutile, travailler sur des solutions d’email sobre c’est obligatoire  

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La découverte du fait que le numérique n’était pas si virtuel et qu’il pouvait avoir un impact sur l’environnement a amené une multitude d’injonctions suivi d’une multitude de critiques et de contre-injonctions. “Il faut supprimer ses mails”, “Non c’est comme faire pipi dans la douche, cela ne sert à rien”… La critique de ces actions par les acteurs du numérique est assez forte relativement à la grande partie de la population “non technique” qui a pris cela à cœur (et qui a augmenté son éco-anxiété !). 

Ces discussions ont aussi amené à départager le plus pollueur entre l’usage et la fabrication. Usage du mail versus Fabrication du terminal sur lequel on lisait le mail. Ce dernier étant annoncé comme plus impactant, cela allait dans le sens d’une inutilité d’optimiser la partie mail!  

Oui l’impact se concentre sur la fabrication des terminaux. Oui l’impact unitaire d’un mail est faible, surtout comparé à une raclette (c’est une private joke, une blague qui circule chez les détracteurs de la sobriété numérique). Ce sont des messages assez rassurants dans un monde binaire. Rassurant pour limiter l’eco-anxiété. Mais surtout rassurant pour les acteurs du numérique pour ne pas traiter le problème et continuer le business-as-usual

Car oui il y a bien un potentiel problème. En effet, l’effet d’échelle fait qu’un impact unitaire faible peut amener à un impact important avec un grand nombre d’utilisateurs et des usages de plus en plus nombreux. Les 4% d’impact du numérique n’arrivent pas comme cela. Surtout quand on liste et observe ce qui se passe sur internet chaque minute.

Une diversité et une fréquence beaucoup plus importante que la raclette (pour information, il faudrait manger 12 fois de la raclette par an)

L’emballage plastique de nos aliments, pris unitairement n’a pas un impact énorme. C’est quelques milligrammes de plastique mais ce dernier est bien un problème environnemental global. Comme le dirait Gerry McGovern, le plastique est une plaie environnementale mais si tu as un sac plastique, utilise-le !  

“Avoid plastic packaging. Bring your own bag and avoid the barcodes. Whenever you can replace plastic with another material, do, but don’t replace it simply for the sake of it. If you have a plastic bag, use the hell out of it.”

Gerry McGovern

En tant qu’acteur du numérique, nous devons travailler sur les impacts car l’effet d’échelle fait que nos solutions ont un impact global non négligeable. Utiliser l’argument “d’ordre de grandeur” en ne prenant que l’impact unitaire n’est pas valide.

Derrière un email, il y a un éditeur de solution. Derrière un réseau social, aussi. Chaque acteur du numérique contribue à une brique utilisée au final par un utilisateur.  

Il est donc nécessaire d’optimiser nos solutions, de proposer de meilleure gestion des solutions. Quid des options de suppression de mail intelligente qui seraient proposées dans les solutions mail ? Quid la fourniture de solutions d’aide à la rédaction de mail sobre (pièces jointes, signatures…) ? C’est possible, les éditeurs l’ont fait pour la gestion des spams, pourquoi ne pas aller plus loin ? 

Quant à la sensibilisation des utilisateurs, elle est nécessaire mais elle doit être moins anxiogène, sans passer dans du whataboutisme.